[Constant, Paule] Des chauves-souris, des singes et des hommes

[Constant, Paule]
Des chauves-souris, des singes et des hommes
Gallimard 3 mars 2016
ISBN 978 2 07 017836 0
166 pages
Quatrième de couverture
Dans un village africain, une fillette heureuse cajole une chauve-souris. De jeunes garçons rapportent fièrement de la forêt le cadavre d'un beau singe au dos argenté. Ainsi débute une série d'événements qui frappent tour à tour les protagonistes de cette histoire : habitants des cases, coupeurs d'hévéas, marchands ambulants, piroguiers, soignants, et même primatologues en mission. Un mal pernicieux se propage silencieusement au pied de la Montagne des nuages, et le long d'une rivière sur laquelle glisseront bientôt les pirogues funèbres. La plupart l'ignorent superbement, d'autres en cherchent vainement l'explication dans la magie, la science ou la nature.
C'est avec poésie et humour que Paule Constant nous fait vivre ce conte déchirant de notre temps, dans un style dont la paradoxale légèreté parvient à nous faire partager tant de douloureuses péripéties, en nous conduisant aussi pas à pas vers une fin qui n'est peut-être qu'un autre début.

Mon avis
Olympe pleurait. Les garçons ne voulaient pas d’elle. Ce n’était qu’une fille et pour les garçons c’est bien connu, l’odeur d’une fille repousse le gibier. Alors l’innocente fillette venue de son village perdu se prend d’amitié pour une chauve-souris.Les garçons rentrent de la chasse avec le cadavre d’un singe découvert sur dans la savane. Ces deux bestioles seraient-elles à l’origine du virus Ebola ? Peu importe pour les villageois, ce gorille va être dépecé et cuisiné, il y aura un grand festin avec tout le voisinage. Agripine est infirmière, elle arrive de Belgique pour participer à des vaccinations dans les villages éloignés dans la brousse. Un homme, le docteur Désir, un peu bizarre, troquant la peau du gorille contre des colifichets qu’il revendra, il partage sa pirogue avec Agripine. Vigile est un jeune ethnologue allant de village en village pour étudier les maladies endémiques qui seraient causées par les plantations d’hévéas. Ces personnages sont les principaux acteurs du roman, une épidémie étrange et pernicieuse qui se propage dans la population frappant les bien-nantis comme les miséreux. Et bientôt ce sont des pirogues funèbres qui glisseront le long de la rivière Ebola. Un roman effrayant par l’amplitude de la maladie qui sur deux ans a provoqué plus de 11.000 morts. Un roman bien écrit que j’ai vraiment apprécié et que je recommande. 4,5/5

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