[Batlaj, Nicole] Le ventre et l'oreiller
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[Batlaj, Nicole] Le ventre et l'oreiller
Titre: Le ventre et l'oreiller
Auteur: Nicole Batlaj
Editeur: Publishroom
Date de sortie: 30 mars 2016
Nombre de pages: 67
Résumé.
Une nuit, place de l’Ecole militaire, la narratrice rencontre Michel. Hôte des rues, il murmure silencieusement pour apprivoiser sa solitude, psalmodiant les béatitudes de César Franck. Peu à peu, ils se domptent l'un l'autre. Il lui ouvre les portes du secret de ses nuits, faites d’alcool, de dangers et de frénésies. Elle lui ouvre les portes de son enfance, de sa mélancolie. Elle lui offrira un abri, un accueil, une trêve et lui sa présence, solide et apaisante.
Mon avis.
La couverture est magnifique et c'est elle qui m'a attirée dans un premier temps. J'ai l'impression que c'est une aquarelle (je n'y connais rien en peinture, mes excuses) et ça donne un côté très poétique au livre avant même de le commencer.
Le titre m'a interpellé également "Le ventre et l'oreiller", deux éléments qui n'ont normalement aucun rapport l'un avec l'autre. Et pourtant, au fil de la lecture, le lien est fait, le titre est compris et un sourire naît.
Cet ouvrage est de la poésie à l'état pur. Je n'ai pas calculé les pieds, je n'ai pas analysé les strophes mais la façon dont s'est écrit, rédigé et positionné sur la page, tout amène à la poésie. L'écriture est centrée, les retours à la ligne sont fréquents et tout sonne à l'oreille comme de la poésie. Et c'est très plaisant à lire, changeant finalement des lectures habituelles.
Je vais avouer que je n'ai pas tout compris à ma lecture... Je ne sais pas si le langage peut être qualifiée de soutenu ou si c'est la tournure des phrases qui est plus complexe de ce que je lis autrement, mais il y a des moments où je n'étais pas sûre du sens des phrases...
Est-ce que cela m'a gêné? Pas réellement car le plaisir de la lecture se trouvait ailleurs que dans ce qui était écrit finalement.
L'histoire que l'auteur nous raconte est belle, dans ce que j'en ai compris, belle et touchante. C'est deux âmes qui se rencontrent, se croisent pour ne plus jamais se quitter. L'une est sacrément amochée par la vie, rejetée par la société. L'autre est plus mystérieuse pour moi.
Et de cette rencontre naît une relation hors du commun. Une relation forte envers et contre tout.
J'ai pris plaisir à lire ces pages, mais il m'a manqué un petit quelque chose pour véritablement savourer cette lecture. Peut-être est-ce parce que je n'ai pas tout compris, c'est possible.
Je n'écarte pas la possibilité de relire, un de ces quatre, ce livre pour mieux le comprendre ou l'appréhender d'une autre façon.
Je remercie sincèrement les Editions Publishroom et le forum PartageLecture pour ce partenariat.
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"La vie est comme un arc-en-ciel: il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs."
Arunachala Ramaiya
Arunachala Ramaiya
Elyuna- Modérateur
-
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Genre littéraire préféré : Fantasy urbaine, romances
Date d'inscription : 05/03/2010
Re: [Batlaj, Nicole] Le ventre et l'oreiller
j'aime beaucoup l'idée de ce mélange d'aquarelle et témoignage, je le note sur mon petit carnet
merci Elyua pour cette belle présentation
merci Elyua pour cette belle présentation
Pinky- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 8681
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Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Batlaj, Nicole] Le ventre et l'oreiller
Mon avis :
Ce qui m'avait attiré dans ce livre, plus que le titre, qui trouve pourtant toute son explication au fur et à mesure de la lecture, c'est la couverture, très belle. D'autres dessins (aquarelles ? fusain ? Je ne m'y connais pas assez) vont rythmer cette lecture, d'un texte qui tient à la fois du récit et de la poésie.
Récit, parce qu'il raconte la rencontre entre deux êtres, la narratrice et Michel, un clochard (employons les mots qu'on ne dit plus, plutôt que des euphémismes). Un artiste aussi, un homme qui vit dans la rue, une existence singulière que personne ne veut voir : le mépris, l'indifférence, la violence aussi sont très bien rendus.
Poésie aussi, parce que ce texte est un poème. Prose ou vers libre, quelle importance ? La poésie n'est pas dans le nombre de strophes, de vers, ou de mètres choisis, elle est dans le choix des mots, leur justesse, la résonance qu'ils créent en nous, les images qu'ils font naître. Les parties de ce récit ne sont pas des chapitres, mais des poèmes qui nous racontent Michel, nous font deviner son enfance, ses blessures, physiques et morales, sa capacité, sa lucidité, sa pudeur aussi. Il ne s'agit pas tant de retracer la chronologie d'une vie que de faire rejaillir les événements importants qui ont (dé)construit Michel mais aussi la narratrice, dont la vie apparaît en filigrane dans ce texte. Pas de misérabilisme, des faits, un constat et cette citation de l'abbé Pierre :
"Cessez de vous sentir impuissants
devant tant de souffrance,
évitez que votre inaction ne devienne
un crime contre l'humanité".
Merci à Publisroom et au forum Partage-Lecture pour ce partenariat.
Ce qui m'avait attiré dans ce livre, plus que le titre, qui trouve pourtant toute son explication au fur et à mesure de la lecture, c'est la couverture, très belle. D'autres dessins (aquarelles ? fusain ? Je ne m'y connais pas assez) vont rythmer cette lecture, d'un texte qui tient à la fois du récit et de la poésie.
Récit, parce qu'il raconte la rencontre entre deux êtres, la narratrice et Michel, un clochard (employons les mots qu'on ne dit plus, plutôt que des euphémismes). Un artiste aussi, un homme qui vit dans la rue, une existence singulière que personne ne veut voir : le mépris, l'indifférence, la violence aussi sont très bien rendus.
Poésie aussi, parce que ce texte est un poème. Prose ou vers libre, quelle importance ? La poésie n'est pas dans le nombre de strophes, de vers, ou de mètres choisis, elle est dans le choix des mots, leur justesse, la résonance qu'ils créent en nous, les images qu'ils font naître. Les parties de ce récit ne sont pas des chapitres, mais des poèmes qui nous racontent Michel, nous font deviner son enfance, ses blessures, physiques et morales, sa capacité, sa lucidité, sa pudeur aussi. Il ne s'agit pas tant de retracer la chronologie d'une vie que de faire rejaillir les événements importants qui ont (dé)construit Michel mais aussi la narratrice, dont la vie apparaît en filigrane dans ce texte. Pas de misérabilisme, des faits, un constat et cette citation de l'abbé Pierre :
"Cessez de vous sentir impuissants
devant tant de souffrance,
évitez que votre inaction ne devienne
un crime contre l'humanité".
Merci à Publisroom et au forum Partage-Lecture pour ce partenariat.
Sharon- Modérateur
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Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Batlaj, Nicole] Le ventre et l'oreiller
Lu dans le cadre du partenariat, merci à Partage Lecture et aux éditions Publisroom
Quelques mots sur l’auteure : Nicole Bratlaj est psychiatre à Clermont, c’est son premier livre, que j’appellerais plus volontiers « essai » vu le nombre de pages, et même le nombre de mots très réduit par page ainsi que la teneur du texte autobiographique.
Mon avis : La lecture de ce texte m’a tout d’abord désarçonnée par son style et le fait que je lis peu ce problème de société très contemporain à part dans les journaux.
Il faut le souligner c’est une histoire autobiographique, comme il est dit par l’éditeur, la narratrice Nicole parle à la première personne, rencontre un SDF Michel très beau, sur une bouche de métro, entre eux la solitude, leur solitude s’entremêle et les rapproche à petits pas.
Lui est allemand, érudit, il a une formation de sculpteur et dessine au fusain, peint des aquarelles, c’est un artiste, à la sensibilité d’artiste….C’est aussi un paumé abimé par la vie de la rue qui ne va jamais sans alcool et drogue. Elle est une bourgeoise qui matériellement ne manque de rien, mais intérieurement de tout.
Elle va lui tendre la main, de petits pas en petits pas elle va le vêtir, l’abriter, le loger durant 10 ans et fusionner leur solitude.
Le problème posé est celui de la précarité extrême, celle qui vous amène sur le trottoir ou sous un porche à tendre la main face au dédain ou à l’indifférence des passants.
Les yeux se détournent souvent par impuissance à agir, le problème de nos villes est immense et le nombre de sans-abri va croissant.
Le problème est posé, le jugement de Nicole est sévère envers l’indifférence générale, mais le "comment" Michel en est arrivé là n’est jamais évoqué, c’est dommage.
Ce que j’ai aimé dans ce texte hélas trop court, est une poésie qui s’exprime à chaque phrase, une recherche du mot juste, un vocabulaire très riche, une musique de désespoir.
Nicole Bratlaj ne craint pas de se mettre à nu, sa sincérité m’a émue, son amour sincère peut affronter tous les regards, elle assume ses choix avec panache.
Ce que j’ai moins aimé est sa sévérité envers ses contemporains, son jugement envers l’indifférence est sans appel, sans circonstances atténuantes.
Sans entrer dans « le politique » je cite l’Abbé Pierre, toujours et plus que jamais d’actualité :
« Cessez de vous sentir impuissants devant tant de souffrance, évitez que votre inaction ne devienne un crime contre l’humanité »
Ce livre que j’ai parcouru deux fois, au contenu quelquefois hermétique, est une belle surprise.
Un texte qu’on oublie pas, qui changera surement pour certain le regard porté sur le sans abri du coin de la rue.
Je vote coup de cœur 8/10
Quelques mots sur l’auteure : Nicole Bratlaj est psychiatre à Clermont, c’est son premier livre, que j’appellerais plus volontiers « essai » vu le nombre de pages, et même le nombre de mots très réduit par page ainsi que la teneur du texte autobiographique.
Mon avis : La lecture de ce texte m’a tout d’abord désarçonnée par son style et le fait que je lis peu ce problème de société très contemporain à part dans les journaux.
Il faut le souligner c’est une histoire autobiographique, comme il est dit par l’éditeur, la narratrice Nicole parle à la première personne, rencontre un SDF Michel très beau, sur une bouche de métro, entre eux la solitude, leur solitude s’entremêle et les rapproche à petits pas.
Lui est allemand, érudit, il a une formation de sculpteur et dessine au fusain, peint des aquarelles, c’est un artiste, à la sensibilité d’artiste….C’est aussi un paumé abimé par la vie de la rue qui ne va jamais sans alcool et drogue. Elle est une bourgeoise qui matériellement ne manque de rien, mais intérieurement de tout.
Elle va lui tendre la main, de petits pas en petits pas elle va le vêtir, l’abriter, le loger durant 10 ans et fusionner leur solitude.
Le problème posé est celui de la précarité extrême, celle qui vous amène sur le trottoir ou sous un porche à tendre la main face au dédain ou à l’indifférence des passants.
Les yeux se détournent souvent par impuissance à agir, le problème de nos villes est immense et le nombre de sans-abri va croissant.
Le problème est posé, le jugement de Nicole est sévère envers l’indifférence générale, mais le "comment" Michel en est arrivé là n’est jamais évoqué, c’est dommage.
Ce que j’ai aimé dans ce texte hélas trop court, est une poésie qui s’exprime à chaque phrase, une recherche du mot juste, un vocabulaire très riche, une musique de désespoir.
Nicole Bratlaj ne craint pas de se mettre à nu, sa sincérité m’a émue, son amour sincère peut affronter tous les regards, elle assume ses choix avec panache.
Ce que j’ai moins aimé est sa sévérité envers ses contemporains, son jugement envers l’indifférence est sans appel, sans circonstances atténuantes.
Sans entrer dans « le politique » je cite l’Abbé Pierre, toujours et plus que jamais d’actualité :
« Cessez de vous sentir impuissants devant tant de souffrance, évitez que votre inaction ne devienne un crime contre l’humanité »
Ce livre que j’ai parcouru deux fois, au contenu quelquefois hermétique, est une belle surprise.
Un texte qu’on oublie pas, qui changera surement pour certain le regard porté sur le sans abri du coin de la rue.
Je vote coup de cœur 8/10
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Tenir debout de Mélissa da Costa
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Re: [Batlaj, Nicole] Le ventre et l'oreiller
Je reviens vers vous car j'ai oublié de vous parler de la couverture qui est magnifique et correspond tout à fait au texte...
Elyuna et Sharon en on parlé c'est l'essentiel, merci à vous deux.
Elyuna et Sharon en on parlé c'est l'essentiel, merci à vous deux.
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Re: [Batlaj, Nicole] Le ventre et l'oreiller
Pour ma part, je suis contente que ce texte fasse une belle unanimité autour de lui.
Sharon- Modérateur
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Re: [Batlaj, Nicole] Le ventre et l'oreiller
merci Sharon et Step pour toutes ces précisions, cela me rappelle une pièce de théâtre sur le même thème "un nouveau départ", excellent
Pinky- Grand sage du forum
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