[Berthaud, Fabienne] Un jardin sur le ventre
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[Berthaud, Fabienne] Un jardin sur le ventre
Un jardin sur le ventre
Auteur : Fabienne Berthaud
Depuis Cafards, son premier roman paru aux Editions Albin Michel, Fabienne Berthaud publie régulièrement mais à son rythme… lent.
Son dernier roman, Pieds nus sur les limaces, est paru en 2004 au Seuil et sort en poche (Points) le 15 novembre, en parallèle à une actualité cinématographique puisque le 1er décembre, le film tiré du roman est dans les salles et le metteur en scène n’est autre que Fabienne elle-même !
Le film a été sélectionné à Cannes cette année; il a clôturé la Quinzaine des réalisateurs. La critique est très bonne ; le casting, excellent, emmené par Diane Kruger et Ludivine Sagnier.
Editeur : Hugo et cie Parution le 13 janvier
Nombre de page : 284 pages
4ème de couverture :
C’est l’histoire ordinaire de gens ordinaires dans une région où il ne fait ni beau ni mauvais. C’est l’histoire d’un peu tout le monde. L’histoire d’une vie fauchée. D’un amour qui s’arrête. D’une mère qui part. D’un mari qui devient veuf. D’un veuf qui ne veut pas le rester. C’est l’histoire de gens qui ne se comprennent pas. D’une sœur qui regrette. D’un frère qui revient. Il y a des petits-enfants qui souffrent, qui se taisent. Des filles qui pleurent, qui fument et des chiens qui aboient. C’est l’histoire banale de la vie et de la mort.
Mon avis :
Auteur : Fabienne Berthaud
Depuis Cafards, son premier roman paru aux Editions Albin Michel, Fabienne Berthaud publie régulièrement mais à son rythme… lent.
Son dernier roman, Pieds nus sur les limaces, est paru en 2004 au Seuil et sort en poche (Points) le 15 novembre, en parallèle à une actualité cinématographique puisque le 1er décembre, le film tiré du roman est dans les salles et le metteur en scène n’est autre que Fabienne elle-même !
Le film a été sélectionné à Cannes cette année; il a clôturé la Quinzaine des réalisateurs. La critique est très bonne ; le casting, excellent, emmené par Diane Kruger et Ludivine Sagnier.
Editeur : Hugo et cie Parution le 13 janvier
Nombre de page : 284 pages
4ème de couverture :
C’est l’histoire ordinaire de gens ordinaires dans une région où il ne fait ni beau ni mauvais. C’est l’histoire d’un peu tout le monde. L’histoire d’une vie fauchée. D’un amour qui s’arrête. D’une mère qui part. D’un mari qui devient veuf. D’un veuf qui ne veut pas le rester. C’est l’histoire de gens qui ne se comprennent pas. D’une sœur qui regrette. D’un frère qui revient. Il y a des petits-enfants qui souffrent, qui se taisent. Des filles qui pleurent, qui fument et des chiens qui aboient. C’est l’histoire banale de la vie et de la mort.
Mon avis :
Dernière édition par mimi54 le Ven 1 Avr 2011 - 23:20, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: [Berthaud, Fabienne] Un jardin sur le ventre
Ils sont terribles ces livres sur la vie. On pense que c'est un livre banal alors qu'au fond, ils reflètent nos vies la plupart du temps.
Merci de nous avoir fait partagé ton premier coup de coeur .
Merci de nous avoir fait partagé ton premier coup de coeur .
Invité- Invité
Re: [Berthaud, Fabienne] Un jardin sur le ventre
Merci de nous avoir fait partager ce coup de coeur Mimi.
Rien n'est plus difficile à mon avis pour un auteur d'écrire un livre sur un sujet "banal" et pourtant, de nous immerger complètement dans son univers.
Rien n'est plus difficile à mon avis pour un auteur d'écrire un livre sur un sujet "banal" et pourtant, de nous immerger complètement dans son univers.
Sharon- Modérateur
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Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Berthaud, Fabienne] Un jardin sur le ventre
merci Mimi pour cette magnifique présentation, cela donne envie de le découvrir, ce que je ferai
Pinky- Grand sage du forum
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Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Berthaud, Fabienne] Un jardin sur le ventre
Mon vol de 16 h 00 vers Lima devrait me permettre de le lire, entre autres, puisque je l'ai aussi reçu la semai ne dernière, devant l'enthousiasme de Mimi je le mets en tête de lecture.
Re: [Berthaud, Fabienne] Un jardin sur le ventre
Cela donne envie de lire ce livre, merci pour cette jolie présentation
Invité- Invité
Re: [Berthaud, Fabienne] Un jardin sur le ventre
Très belle présentation mimi, car tu as su retranscrire l'univers de Fabienne Berthaud et nous donner envie de le découvrir aussi.
Invité- Invité
Re: [Berthaud, Fabienne] Un jardin sur le ventre
"Un jardin sur le ventre" est un roman sur l'amour ou plutôt le manque d'amour. La narratrice est Gabrielle, la plus jeune fille
de Suzanne. A la mort de Suzanne, Gabrielle nous donne son ressenti et nous confie le récit de la vie de sa mère.
Ainsi, grâce à des chapitres croisés, elle va rendre hommage à sa mère et surtout mettre en lumière cette vie effacée devant les
autres.Avec beaucoup de tendresse et d'amour, Gabrielle redonne une existence à sa mère.
Le titre est très bien choisi puisqu'il symbolise la mort mais aussi l'espoir, la vie de ce jardin créé par Suzanne.
L'auteur montre ici qu'une enfance sans amour crée un adulte résigné. Par peur
de la violence de sa mère, Suzanne apprend à
cacher ses émotions, à supporter, à ne pas faire de vagues. Par
contre, elle comprend l'importance de l'amour grâce à sa grand-mère et
sa tante. Cet amour, elle en mesure l'importance et saura le
redonner à son frère et à ses filles.
Sûrement habituée à subir, elle va quitter l'autorité de sa mère pour se retrouver sous le joug d'un mari ambitieux, égoïste et
infidèle. Suzanne subit, fait bonne figure pour sauver les apparences et préserver ses filles.
" Tu t'es construit une forteresse. tu as muré tes sentiments en essayant de rester digne, de faire bonne figure devant tes
filles."Le livre nous donne une vision négative ou réaliste du mariage et de l'amour. Bertrande vit une successions d'aventures sans
lendemain. Suzanne croit naïvement au grand amour mais la déception est lourde lorsque son mari est parvenu à ses fins.
" Tant qu'il ne te possédait pas encore complètement, il te gâtait."Le style est parfois bref avec des phrases courtes successives pour
montrer la rage et la peine de Gabrielle au moment de la
disparition de sa mère. Tantôt, il est affectif avec de belles
descriptions et métaphores (rencontre de Franck et Suzanne et leur
première nuit).
Fabienne Berthaud nous confie effectivement une histoire ordinaire mais l'émotion est très présente grâce aux sentiments de la
narratrice. Elle a pour sa mère tout l'amour et le respect que personne n'a eu pour Suzanne.J'ai beaucoup aimé le personnage de Suzanne, enfant et femme solitaire et
abandonnée qui garde pourtant une grandeur d'âme et
dévotion, respect et amour pour ceux qui la malmènent. Face à elle,
les personnages du mari et de la mère Bertrande apparaissent veules et
pitoyables.
Le prologue nous annonce une histoire banale. Certes, ce n'est que le récit d'une vie, avec des gens normaux et simples mais la
narratrice sait faire de sa mère un personnage admirable.
de Suzanne. A la mort de Suzanne, Gabrielle nous donne son ressenti et nous confie le récit de la vie de sa mère.
Ainsi, grâce à des chapitres croisés, elle va rendre hommage à sa mère et surtout mettre en lumière cette vie effacée devant les
autres.Avec beaucoup de tendresse et d'amour, Gabrielle redonne une existence à sa mère.
Le titre est très bien choisi puisqu'il symbolise la mort mais aussi l'espoir, la vie de ce jardin créé par Suzanne.
L'auteur montre ici qu'une enfance sans amour crée un adulte résigné. Par peur
de la violence de sa mère, Suzanne apprend à
cacher ses émotions, à supporter, à ne pas faire de vagues. Par
contre, elle comprend l'importance de l'amour grâce à sa grand-mère et
sa tante. Cet amour, elle en mesure l'importance et saura le
redonner à son frère et à ses filles.
Sûrement habituée à subir, elle va quitter l'autorité de sa mère pour se retrouver sous le joug d'un mari ambitieux, égoïste et
infidèle. Suzanne subit, fait bonne figure pour sauver les apparences et préserver ses filles.
" Tu t'es construit une forteresse. tu as muré tes sentiments en essayant de rester digne, de faire bonne figure devant tes
filles."Le livre nous donne une vision négative ou réaliste du mariage et de l'amour. Bertrande vit une successions d'aventures sans
lendemain. Suzanne croit naïvement au grand amour mais la déception est lourde lorsque son mari est parvenu à ses fins.
" Tant qu'il ne te possédait pas encore complètement, il te gâtait."Le style est parfois bref avec des phrases courtes successives pour
montrer la rage et la peine de Gabrielle au moment de la
disparition de sa mère. Tantôt, il est affectif avec de belles
descriptions et métaphores (rencontre de Franck et Suzanne et leur
première nuit).
Fabienne Berthaud nous confie effectivement une histoire ordinaire mais l'émotion est très présente grâce aux sentiments de la
narratrice. Elle a pour sa mère tout l'amour et le respect que personne n'a eu pour Suzanne.J'ai beaucoup aimé le personnage de Suzanne, enfant et femme solitaire et
abandonnée qui garde pourtant une grandeur d'âme et
dévotion, respect et amour pour ceux qui la malmènent. Face à elle,
les personnages du mari et de la mère Bertrande apparaissent veules et
pitoyables.
Le prologue nous annonce une histoire banale. Certes, ce n'est que le récit d'une vie, avec des gens normaux et simples mais la
narratrice sait faire de sa mère un personnage admirable.
Invité- Invité
Re: [Berthaud, Fabienne] Un jardin sur le ventre
merci Jostein, cela renforce mon envie de découvrir ce livre
Pinky- Grand sage du forum
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Age : 61
Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Berthaud, Fabienne] Un jardin sur le ventre
Avis et commentaires :
Bouleversant et attachant, le destin de cette femme que l'on suit à l'envers de la tombe à la jeunesse, un destin sombre entre un manque d'amour maternel et un mari qui n'est pas l'échappatoire attendu ni le bonheur tant mérité.
Un livre au style narratif clair et beau partagé réparti en parties courtes et précises. On avance dans cette lecture dont les narratrices changent au fur et à mesure (d'abord Suzanne, l'héroïne de ce livre puis ses filles), il n'y a pas de place pour la gente masculine en en tant que narrateur.
On commence par la mort de Suzanne puis peu à peu on remonte le cours de sa vie, une enfance partagée entre joies très courtes (lorsqu'elle est élevée par sa grand mère et sa tante ou qu'elle s'occupe de son petit frère), des très grands moments de souffrance avec une mère trop occupée à ne se préoccuper que de soi et qui l'abandonne d'abord à son triste sort dès sa naissance. Seule la pitié d'un franciscain la découvrant à la maternité et qui engage des recherches sur sa famille lui permettra de ne pas mourir et d'avoir le peu d'amour qu'elle mérite et va connaître dans sa vie en vivant chez sa grand mère et sa tante totalement ignorantes de son existence jusque là. Il devait être écrit que sa parenthèse heureuse en tant qu'enfant devait être brève puisqu'à l'issue de la guerre la tante bien aimée devient tuberculeuse et oblige la grand mère à demander à la maman de Suzanne de revenir s'en occuper.
Confiée à une mère qui n'a jamais ressenti le moindre sentiment maternel et qui ne lui avouera que tardivement l'être, Suzanne va partager, entre hommes de passage, crises et total manque d'affection la vie d'une espèce d'harpie. Mise en pension, elle va, malgré l'aversion de ses camarades issues de riches familles, se construire puis reporter son amour sur son demi frère pour essayer de le préserver d'une enfance aussi malheureuse que la sienne.
Un lueur d'espoir pour Suzanne lorsque le lecteur va vivre avec elle ses premiers espoirs amoureux avec celui qui va devenir son mari, Franck (un menteur hors pair et une "grande gueule" qui se croit promis à une vie extraordinaire tant il se surestime), tout d'abord les moments heureux puis à nouveau la déception que compense heureusement la naissance de leurs filles. Puis ce sera à nouveau les difficultés relationnelles entre le père et les filles et leurs conjoints et une vie de couple de retraité désespérante et sans amour.
Au global et en bilan, une vie à la limite du sordide mais on s'attache à Suzanne. Il y a là des leçons de vie à prendre et à s'appliquer. Le lecteur est plongé entre pleurs et petites joies avec des moments d'espoir et de rage vis à vis de ses personnages trop égoïstes et vils pour considérer Suzanne, comme elle le mérite, un être humain prêt à tout donner pour un peu de bonheur.
En terme de style, des chapitres courts, une écriture vraie avec le ressenti des émotions parfaitement transcrit. Dur et à la fois tendre quant à la véritable et malheureuse héroïne Suzanne. On évite le pathos mais le sordide est bien là, beaucoup de pudeur dans ce portrait d'une vie...
Bouleversant et attachant, le destin de cette femme que l'on suit à l'envers de la tombe à la jeunesse, un destin sombre entre un manque d'amour maternel et un mari qui n'est pas l'échappatoire attendu ni le bonheur tant mérité.
Un livre au style narratif clair et beau partagé réparti en parties courtes et précises. On avance dans cette lecture dont les narratrices changent au fur et à mesure (d'abord Suzanne, l'héroïne de ce livre puis ses filles), il n'y a pas de place pour la gente masculine en en tant que narrateur.
On commence par la mort de Suzanne puis peu à peu on remonte le cours de sa vie, une enfance partagée entre joies très courtes (lorsqu'elle est élevée par sa grand mère et sa tante ou qu'elle s'occupe de son petit frère), des très grands moments de souffrance avec une mère trop occupée à ne se préoccuper que de soi et qui l'abandonne d'abord à son triste sort dès sa naissance. Seule la pitié d'un franciscain la découvrant à la maternité et qui engage des recherches sur sa famille lui permettra de ne pas mourir et d'avoir le peu d'amour qu'elle mérite et va connaître dans sa vie en vivant chez sa grand mère et sa tante totalement ignorantes de son existence jusque là. Il devait être écrit que sa parenthèse heureuse en tant qu'enfant devait être brève puisqu'à l'issue de la guerre la tante bien aimée devient tuberculeuse et oblige la grand mère à demander à la maman de Suzanne de revenir s'en occuper.
Confiée à une mère qui n'a jamais ressenti le moindre sentiment maternel et qui ne lui avouera que tardivement l'être, Suzanne va partager, entre hommes de passage, crises et total manque d'affection la vie d'une espèce d'harpie. Mise en pension, elle va, malgré l'aversion de ses camarades issues de riches familles, se construire puis reporter son amour sur son demi frère pour essayer de le préserver d'une enfance aussi malheureuse que la sienne.
Un lueur d'espoir pour Suzanne lorsque le lecteur va vivre avec elle ses premiers espoirs amoureux avec celui qui va devenir son mari, Franck (un menteur hors pair et une "grande gueule" qui se croit promis à une vie extraordinaire tant il se surestime), tout d'abord les moments heureux puis à nouveau la déception que compense heureusement la naissance de leurs filles. Puis ce sera à nouveau les difficultés relationnelles entre le père et les filles et leurs conjoints et une vie de couple de retraité désespérante et sans amour.
Au global et en bilan, une vie à la limite du sordide mais on s'attache à Suzanne. Il y a là des leçons de vie à prendre et à s'appliquer. Le lecteur est plongé entre pleurs et petites joies avec des moments d'espoir et de rage vis à vis de ses personnages trop égoïstes et vils pour considérer Suzanne, comme elle le mérite, un être humain prêt à tout donner pour un peu de bonheur.
En terme de style, des chapitres courts, une écriture vraie avec le ressenti des émotions parfaitement transcrit. Dur et à la fois tendre quant à la véritable et malheureuse héroïne Suzanne. On évite le pathos mais le sordide est bien là, beaucoup de pudeur dans ce portrait d'une vie...
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