[Shimazaki, Aki] Hôzuki

Titre: Hôzuki
Auteure: Aki Shimazaki
Éditions: Leméac / Actes Sud
Genre: Roman
Époque contemporaine
138 pages
ISBN Leméac 978-2-7609-1282-3
ISBN Actes Sud (France, Belgique, Suisse) 978-2-330-05716-9

Quatrième de couverture:

Mon avis:

Ma cote: 7/10.

Citations:

" - ... quel est le but de la philosophie?
- C'est de se demander comment vivre jusqu'à la mort..."

" ... La religion, c'est de croire, et la philosophie, c'est de douter."

(Aki Shimazaki, "Hôzuki")

Merci Moulin-à-Vent pour ta critique   

merci Moulin-à-vent pour ta présentation, je suis une inconditionnelle de cette auteure, à lire prochainement pour ma part. Je rejoins ton sentiment, la pertinence de s'ouvrir au monde

Aki Shimazaki est une auteure que j’aime beaucoup pour son écriture fine et poétique. Avec Hôzuki, elle nous livre, une fois de plus, un superbe roman. Elle nous plonge dans le Japon, auprès de cette famille, de son environnement et de ses surprenantes rencontres.
C’est juste une merveille que je vous conseille de découvrir.
Un coup de cœur pour moi.

Mon ressenti

Le hasard fait bien les choses dit-on mais est-ce toujours le cas ? Mitsuko et Mme Sato se rencontrent au détour de livres de qualité. Chacune a un enfant, Taro pour l’une et Hanako (une petite fille). Les enfants sympathisent pendant que les deux mères restent sur la réserve. Cependant, pour leurs enfants, elles évoquent le temps de quelques jours, leur parentalité et leur maternité.

Encore une fois, l’écriture est légère et fluide, elle file comme un chant d’enfant et s’arrête aussi brusquement qu’un adieu.

A découvrir

Pinky a écrit:Mon ressenti

elle file comme un chant d’enfant et s’arrête aussi brusquement qu’un adieu.

C'est une magnifique image Pinky!

merci Moulin-à-vent; la plume de cette autrice m'inspire beaucoup

J'ai suivi Mitsuko dans ce tome avec le plus grand plaisir : j'espérais que ce serait elle le prochain point de vue, et j'ai découvert avec intérêt sa vie familiale dont nous avions eu des indices dans le premier tome : sa mère, son fils sourd-muet, et son projet d'ouvrir une librairie d'occasion. Certes, elle travaille toujours comme entraîneuse au X, mais finalement, on se demande si c'est vraiment important (sans doute pour financer les débuts de sa librairie).

J'ai commencé à mieux cerner certains des thèmes développés dans le précédent roman que j'ai lu, Azami, et que je ne saisissais pas tout à fait : les coïncidences qui n'en sont pas, et ce thème des fleurs que je ne percevais peut-être pas assez en tant que symbole. Ici, cela se double des jeux sur les mots et leur prononciation, ce qu'on appelle en japonais les kanji, ou par moment le rapport entre le kanji (idéogramme) et l'hiragana (transcription)...

Aki Shimazaki mentionne dans une question posée par Mme Sato à Mitsuko le thème de la réincarnation : effectivement, la conjonction des faits paraît dans ce roman définitivement plus que le hasard. Disons qu'il existe un grand mystère autour de la naissance de Tarô, le fils de Mitsuko, et, bien que celle-ci rejette la perspective de se rapprocher de Mme Sato, cette dernière détient une clé de ce mystère, qui fera du bien à Mitsuko.

J'ai trouvé émouvante l'amitié entre les deux enfants, et une fois encore, cela se joue dans de menus détails, c'est aussi ce que j'aime dans ces romans : un dessin d'enfant, une sortie au zoo, la première neige... Mitsuko est toujours la femme indépendante et solitaire, autodidacte, que j'appréciais, on la connaît mieux, et son univers est intéressant. Je l'ai toutefois trouvé bien dure envers Mme Sato, voire méprisante. Il me semble que c'est finalement parce qu'elle a peur tout du long de ce que celle-ci pourrait lui révéler, et elle cherche à retrader ce moment en la décourageant. C'est un peu comme si Mitsuko avait des antennes et était hypersensible. Elle intériorise toutefois beaucoup, et il semble difficile de la percer à jour.

Je conclurai en disant que j'ai été ravie de faire plus ample connaissance avec Socrate, le chat philosophe, dont le "personnage" m'a beaucoup plu. Et je me demande ce que je vais penser du tome centré sur Gorô...

Extrait :
"Tous sont liés entre eux, directement ou indirectement. Le début et la fin sont liés sans se connaître. Si je n'avais pas rencontré Shoji, je n'aurais probablement pas eu Tarô, bien que Shoji n'en soit pas le père.
J'achève ma cigarette. Socrate miaule devant la porte. En ouvrant, je chuchote : "Toi aussi, tu es un maillon dans cette chaîne." Il me dévisage, comme s'il répliquait : "Non, je suis seul." (page 58)

contente de voir que tu prends beaucoup de plaisir à découvrir cette autrice Elea

Pinky a écrit:contente de voir que tu prends beaucoup de plaisir à découvrir cette autrice Elea

Ah oui, je suis à fond, je vais tous les lire.

Il y a plusieurs tomes, peut-on commencer par Hôzuki, ou faut-il lire le premier opus avant?

J'ai commencé dans l'ordre, mais je pense qu'on peut les lire dans un autre ordre, voire en lire un seul : il y a des rappels pour dire quels sont les liens entre les personnages quand ils sont évoqués.

Cela dit, il y a un ordre chronologique d'un livre à l'autre, et l'on suit l'évolution de certains personnages (ex : dans Hôzuki, on apprend que Mitsuo a fondé sa revue et vit à la campagne, alors que c'était à l'état de projet dans le 1).

elea2020 a écrit:J'ai commencé dans l'ordre, mais je pense qu'on peut les lire dans un autre ordre, voire en lire un seul : il y a des rappels pour dire quels sont les liens entre les personnages quand ils sont évoqués.

Cela dit, il y a un ordre chronologique d'un livre à l'autre, et l'on suit l'évolution de certains personnages (ex : dans Hôzuki, on apprend que Mitsuo a fondé sa revue et vit à la campagne, alors que c'était à l'état de projet dans le 1).

Merci pour ces précisions Elea!

Je pensais retrouver Mitsuo et c'est la vie de Mitzuko que j'ai découvert, son fils Tarô et le chat Socrate qui tient une grande place. Elle est toujours entraîneuse dans un bar sélecte le vendredi et tient sa librairie d'occasion les autres jours.
J'ai compris que entraîneuse veut dire entraîner les hommes à consommer de l'alcool accompagnés de jolis filles intelligentes.
Alors que bien avant, elle n'était que prostituée... Il n'y a dans ce récit aucun jugement sur les agissements des uns et des autres,
la sérénité est de mise
J'ai beaucoup aimé ce récit tout en fluidité, douceur, sans aspérités.
J'ai hâte de découvrir la vie de Gorô, personnage qui ne m'était pas sympathique dans Azami.
A noter que les couvertures sont magnifiques et poétiques.

Tes deux citations Moulin-à-Vent sont très belles
" - ... quel est le but de la philosophie?
- C'est de se demander comment vivre jusqu'à la mort..."

" ... La religion, c'est de croire, et la philosophie, c'est de douter."

(Aki Shimazaki, "Hôzuki") cité par Moulin-à-Vent

J'aime effectivement beaucoup la photographie et le design de ces couvertures, sans compter le rapport symbolique du végétal à chaque fois avec la vie des personnages.