[Collette, Sandrine] Les larmes noires sur la terre.
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[Collette, Sandrine] Les larmes noires sur la terre.
Titre : Les larmes noires sur la terre
Auteur : Sandrine Collette
Éditions : Denoël
Collection : Sueurs froides
Nombre de pages : 334
ISBN : 978-2-207-13557-0
Date de parution : décembre 2016
Quatrième de couverture
Il a suffi d’une fois. Une seule mauvaise décision, partir, suivre un homme à Paris. Moe n’avait que vingt ans. Six ans après, hagarde, épuisée, avec pour unique trésor un nourrisson qui l’accroche à la vie, elle est amenée de force dans un centre d’accueil pour déshérités, surnommé «la Casse».
La Casse, c’est une ville de miséreux logés dans des carcasses de voitures brisées et posées sur cales, des rues entières bordées d’automobiles embouties. Chaque épave est attribuée à une personne. Pour Moe, ce sera une 306 grise. Plus de sièges arrière, deux couvertures, et voilà leur logement, à elle et au petit. Un désespoir.
Et puis, au milieu de l’effondrement de sa vie, un coup de chance, enfin : dans sa ruelle, cinq femmes s’épaulent pour affronter ensemble la noirceur du quartier. Elles vont adopter Moe et son fils. Il y a là Ada, la vieille, puissante parce qu’elle sait les secrets des herbes, Jaja la guerrière, Poule la survivante, Marie-Thé la douce, et Nini, celle qui veut quand même être jolie et danser.
Leur force, c’est leur cohésion, leur entraide, leur lucidité. Si une seule y croit encore, alors il leur reste à toutes une chance de s’en sortir. Mais à quel prix?
Mon avis
Sandrine Collette ne fait pas dans le mièvre, elle écrit sûr des sujets difficiles, souvent insoutenables. Elle nous remue jusqu'au plus profond de notre être. Nos tripes, nos boyaux, notre coeur, mais aussi notre cerveau…Tout se bouscule, tout nous bouscule, elle piétine allègrement nos bons sentiments. Elle nous horrifie par son réalisme noir…et j'adore!
Pour ce quatrième roman que j'ai le plaisir de lire, l'auteur nous entraîne à la suite de Moe, dans un sordide lieu de vie, dans un coin sûrement tranquille de notre douce France…
Partie de son Papeete natal pour découvrir les charmes de Paris, elle se retrouve délaissée et maltraitée par son mari dans une banlieue sinistre.
Alors, elle finit par fuir…et par se retrouver "hébergée" dans un centre de sans-abris.
(Je ne dirai rien de ce centre, sinon que l'imaginant dans mon pays, j'ai été ulcérée, horrifiée…je vous laisse découvrir!)
On va découvrir ses cinq compagnes. Ada qui vécut une enfance heureuse en Afghanistan, qui devait faire des études de médecine à Kaboul…mais dut fuir. Jaja, enfant battue par une mère ignoble. Poule, survivante des attentats de Paris, qui ne guérit jamais de ses traumatismes. Marie-Thé, la petite haïtienne adoptée pour de mauvaises raisons. De Nini Peau-de-chien, nous ne saurons rien, sinon son désir de trop vivre.
Cinq portraits de femmes, cinq femmes "ramassées" par les services sociaux, cinq femmes que la vie a endurci, mais cinq femmes qui vont s'unir, s'entraider.
joëlle- Modérateur
-
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Localisation : .
Date d'inscription : 30/09/2013
Re: [Collette, Sandrine] Les larmes noires sur la terre.
Moe, 20 ans, vivait tranquille sur son île (Papeete, île de Tahiti). Mais à 20 ans, on rêve de plus, on rêve de mieux. Alors elle décide de suivre l’homme qu’elle fréquente depuis peu, à Paris. Mais dès son arrivée en métropole, elle va de déception en désespoir : son rêve s’écroule. Elle se retrouve plus bas que terre, pire que poussière, logée avec son bébé dans une voiture d’une casse auto, un bidonville. Seule bonne fortune : ses voisines !
« Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir », Sandrine Collette a le don de plonger ses personnages dans un profond état de désolation, sans aucune petite lueur d’espoir à l’horizon.
Les Larmes noires sur la terre est un roman terrifiant parce qu’il est criant de vérité : mauvaise fortune, coup du sort, disgrâce et Moe est dehors. Faim, froid, violence, exploitation de la misère deviennent son terrifiant lot quotidien. Elle se délabre sous la vie. « L’espoir, ils l’ont écrasé au fond des voitures et dans les rues pleines de dégueulasseries. »
Et puis il y a le soutien des voisines, qui ont toutes eu un épouvantable destin, et qui pourtant décident de partager les riens du quotidien. Ces femmes comme un rayon de soleil viennent réchauffer cette histoire.
C’est le deuxième roman que je lis de Sandrine Collette, et c’est un deuxième coup de cœur.
« Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir », Sandrine Collette a le don de plonger ses personnages dans un profond état de désolation, sans aucune petite lueur d’espoir à l’horizon.
Les Larmes noires sur la terre est un roman terrifiant parce qu’il est criant de vérité : mauvaise fortune, coup du sort, disgrâce et Moe est dehors. Faim, froid, violence, exploitation de la misère deviennent son terrifiant lot quotidien. Elle se délabre sous la vie. « L’espoir, ils l’ont écrasé au fond des voitures et dans les rues pleines de dégueulasseries. »
Et puis il y a le soutien des voisines, qui ont toutes eu un épouvantable destin, et qui pourtant décident de partager les riens du quotidien. Ces femmes comme un rayon de soleil viennent réchauffer cette histoire.
C’est le deuxième roman que je lis de Sandrine Collette, et c’est un deuxième coup de cœur.
lili78- Grand sage du forum
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Re: [Collette, Sandrine] Les larmes noires sur la terre.
Une belle lecture un roman émouvant dur touchant une belle écriture je suis contente de l'avoir découvert et ne regrette pas de l'avoir lu.
Le personnage de Moe est très attachant elle nous crée beaucoup d'empathie.
J'ai aussi beaucoup aimé la fin qui m'a surprise.
Le seul bémol des longueurs un manque de Peps mais sûrement dû aux lectures et genres que je préfère.
7/10
Le personnage de Moe est très attachant elle nous crée beaucoup d'empathie.
J'ai aussi beaucoup aimé la fin qui m'a surprise.
Le seul bémol des longueurs un manque de Peps mais sûrement dû aux lectures et genres que je préfère.
7/10
Invité- Invité
Re: [Collette, Sandrine] Les larmes noires sur la terre.
Lu dans le cadre de mon challenge lecture 2018/2019
Lire ce livre c'est accepter d'être bouleversée, d'avoir le coeur broyé et l'estomac au bord des lèvres.
Ce serait facile de le poser et de dire "non ce n'est pas pour moi", mais c'est impossible, il vous tient, il vous happe et vous vous posez la question lancinante est-ce vrai dans notre pays?
Moé gentille tahitienne un peu naïve va quitter son île paradisiaque pour un mirage: Paris où doit l'attendre une vie de rêve, elle va échouer dans une banlieue hostile battue par son prince charmant qui n'en est plus un, elle fera constamment les mauvais choix Moe, comme les autres femmes de la Ville-Casse, et toujours avec l'espoir de s'en sortir et sortir son fils de la misère. Elle sera conduite dans un bidonville-dépotoir où les voitures destinées à la casse servent de toit à ceux qui n'ont plus rien.
C'est désespérant et sans issue, quand on est dans la casse on n'en sort plus.
"l'espoir, ils l'ont écrasé au fond des voitures et dans les rues pleines de dégueulasseries"
Jaja , Marie-Thé, Nini, Poule, sous la protection de Ada la vieille sage, vont accueillir Moé et son petit Côme dans leur dépotoir, semblant de vie de famille, de protection, d'humanité qui n'en est pas une!
C'est un conte désespérant, prémonitoire? La violence est partout, les prédateurs rodent autant que la drogue et la prostitution, que faut-il faire pour sortir de l'enfer?
Ce livre m'a obsédé longtemps avant que j'arrive à écrire quelque chose. C'est un livre coup de poing sur les dérives de nos sociétés
Mais c'est un poignant coup de cœur.
Lire ce livre c'est accepter d'être bouleversée, d'avoir le coeur broyé et l'estomac au bord des lèvres.
Ce serait facile de le poser et de dire "non ce n'est pas pour moi", mais c'est impossible, il vous tient, il vous happe et vous vous posez la question lancinante est-ce vrai dans notre pays?
Moé gentille tahitienne un peu naïve va quitter son île paradisiaque pour un mirage: Paris où doit l'attendre une vie de rêve, elle va échouer dans une banlieue hostile battue par son prince charmant qui n'en est plus un, elle fera constamment les mauvais choix Moe, comme les autres femmes de la Ville-Casse, et toujours avec l'espoir de s'en sortir et sortir son fils de la misère. Elle sera conduite dans un bidonville-dépotoir où les voitures destinées à la casse servent de toit à ceux qui n'ont plus rien.
C'est désespérant et sans issue, quand on est dans la casse on n'en sort plus.
"l'espoir, ils l'ont écrasé au fond des voitures et dans les rues pleines de dégueulasseries"
Jaja , Marie-Thé, Nini, Poule, sous la protection de Ada la vieille sage, vont accueillir Moé et son petit Côme dans leur dépotoir, semblant de vie de famille, de protection, d'humanité qui n'en est pas une!
C'est un conte désespérant, prémonitoire? La violence est partout, les prédateurs rodent autant que la drogue et la prostitution, que faut-il faire pour sortir de l'enfer?
Ce livre m'a obsédé longtemps avant que j'arrive à écrire quelque chose. C'est un livre coup de poing sur les dérives de nos sociétés
Mais c'est un poignant coup de cœur.
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Step- Grand sage du forum
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Re: [Collette, Sandrine] Les larmes noires sur la terre.
Cette histoire n'était sans doute pas pour moi. C'est vrai que de plus en plus de migrants rencontreront, de plus en plus il me semble, des problèmes paraissant insurmontables et souvent monstrueux. C'est à ce genre de problèmes que Moe, encore enfant bien que mère, est confrontée. Mais là, c'est l'Europe. L'Europe, pour un non voyageur comme moi, semble loin du Canada. Au Canada, vivre dans les débris d'une voiture pourrait se faire pour au plus trois saisons, mais l'hiver serait la mort. C'est probablement une des raisons faisant que cette histoire me laisse plutôt indifférent.
Ma cote: 5/10.Citation:
" ... l'ordre des choses voudrait que les parents ne connaissent jamais la mort de leurs petits, mais il n'y a pas d'ordre dans le monde, pas de chronologie, pas d'obligation - et pas de justice."
(Page 277)(Sandrine Collette, "Les Larmes noires sur la terre")
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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