[Métivier, Iléana] Seconde chance

Description (source site de l'éditeur) :

Nina, Théo, Sofiane, Estéban et Violette, viennent des quatre coins de la France. Dans la valise de chacun, les problèmes tissés d’un passé trop lourd. Choisis pour faire partie du projet de réadaptation « La Ferme », ils devront apprendre à vivre ensemble pour dépasser leurs maux et tenter de se reconstruire.
Une seconde chance pour se tourner vers l’avenir que Sandrine et Gino, leurs éducateurs, sont bien décidés à leur offrir, malgré les tourments de l’adolescence, et les coups de la vie.

Iléana Iléana publie son premier roman à vingt‑cinq ans. Passionnée de littérature, elle a conscience que les livres permettent non seulement de s’évader, mais aussi de véhiculer certaines idées et valeurs. Curieuse et touche‑à‑tout, elle cuisine, tricote, jardine, tout en se formant à l’acupressure… Son écriture est chargée de cette énergie vitale.

Chaque personnage tour à tour narrateur, nous entraîne dans son histoire et sa transformation. Un ouvrage sincère, touchant, qui fait germer l’espoir dans le terreau de la souffrance.


Mon avis :

Si j’ai lu ce roman en une après-midi, tellement prise par l’histoire que j’en ai tout oublié autour de moi, je suis depuis plusieurs jours sur mon brouillon d’article à essayer de faire une chronique à la hauteur de mon ressenti à cette lecture. J’ai l’impression qu’aucun mot n’est assez fort pour exprimer le coup de cœur éprouvé !

Commençons par le début : la couverture. Si je n’ai pas complètement craqué pour elle, elle m’a intrigué. Des personnages dans des œufs, ce n’est quand même pas banal. Après la lecture, j’ai compris cette couverture qui correspond parfaitement à ce roman où les personnages « éclosent » sous nos yeux, bien protégés dans le nid qu’est « La Ferme ».

La mise en page est très soignée, je trouve magnifique les petites fleurs de fin de chapitres et le graphisme différent à chaque personnage (juste le nom pour ne pas que ce soit dérangeant à la lecture) en tête de chapitre (car l’auteur nous offre un roman où chacun a sa voix).

La quatrième de couverture annonce un roman comme je les aime, qui s’attache à la psychologie avec des personnages complexes. Je n’ai pas été déçue, loin de là. Iléana Métivier nous entraîne avec elle dans « La Ferme », nous apprenons à découvrir nos 7 protagonistes qui pourraient sembler clichés : nympho, sauveurs, tueur, racaille, etc. Mais c’est sans compter son talent pour nous faire découvrir ce qui se cache derrière les apparences, jusqu’à l’insoutenable. Comme lors de ma lecture, ma gorge se serre en rédigeant cette chronique, preuve s’il en fallait une que cette lecture m’a marquée. Malgré tout, la sensation la plus forte que je ressens est le soulagement, une sorte de bouffée qui m’envahit. Car si l’auteure n’a pas épargné ses personnages, c’est pour mieux les aider à se reconstruire. Et ses lecteurs par la même occasion. Même si aucun personnage ne me ressemble, j’ai trouvé de quoi m’identifier ou identifier mes proches dans presque chacun d’eux. Des petits bouts de personnalité, des petites blessures, des réactions. Et surtout, surtout, le fait que la seule personne qui doit nous aimer, nous pardonner, c’est nous-même.

Je ne veux pas vous en dire plus, Seconde Chance est un roman à lire, à offrir, pas à raconter car il est indescriptible.

Merci pour ta critique, Nisa.
Je voulais le lire, justement. Je vais l'inscrire dans ma LAL.

Merci Nisa, tu suscites l'envie de lire cet ouvrage.

Merci pour ta jolie critique Nisa

J'ai hâte de découvrir vos avis si vous succombez

J'y pensais justement aujourd'hui. Je suis toujours dans Rodden Eiland. On verra ensuite.

Mon ressenti

Étant du métier, je ne peux que plébisciter ce projet car je sais que cela porte ses fruits auprès des jeunes. Par contre, j’émets quelques réserves quant au fait que deux personnes, deux éducateurs s’occupent 24h/24h, 365/ 365 jours des 5 jeunes. Où sont les soupapes, où se ressourcent-ils… ? Avec l’expérience que j’ai, partir déjà 15 jours avec des jeunes placés, c’est déjà un challenge mais une année ! Sans compter que nous ne pouvons pas tout faire : être à la place de thérapeute, de psychologue, d’éducateur du quotidien… Bref.

C’est une expérience qui permet à chacun d’apprendre à vivre en groupe avec des règles, du respect et sans poser de questions sur sa vie. Vivre, c’est un mot fort car pour beaucoup c’est avant tout survivre dans un monde dans lequel ils ont subi de nombreux traumatismes. Parfois, passer à l’acte, désobéir, faire mal, se détruire est parfois la seule réponse que certains ont pu trouver pour ne pas devenir fou ou ne plus ressentir. L’être humain est ainsi fait. De fait, en tant qu’adulte, nous voulons toujours bien faire et parfois les réponses apportées nous semblent les plus appropriées sur le moment pour protéger nos enfants. Il y a aussi des adultes qui n’ont jamais reçu, alors eux non plus ne savent pas et donnent que ce qu’ils ont reçu : violence, maltraitance, abus…

L’adolescence est une période de crise qui a pour but de mettre à distance ses parents pour mieux se séparer d’eux. Nos jeunes sont parfois prompts à nous faire descendre de notre piédestal mais en même temps, ne dit-on pas que c’est avec ceux que nous aimons que nous nous disputions le mieux !
Ces jeunes ont tout à apprendre ou à réapprendre, leur chemin n’est pas encore tout à fait tracé, ils peuvent encore changer si nous croyons encore en eux.

Lorsque que quelqu’un croit en nous, nous sommes prêts à déplacer des montagnes et ce à tout âge, encore plus à leur âge.

Une belle expérience à découvrir