[Hegland, Jean] Dans la forêt
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Moulin-à-Vent
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[Hegland, Jean] Dans la forêt
[Hegland, Jean] Dans la forêt
Titre: Dans la forêt
Titre original: Into the Forest
Auteure: Jean Hegland
Traductrice: Josette Chicheportiche
Éditions: Gallmeister, 2017
Collection: Nature Writing
Genre: Science-fiction
Époque: Futur proche
301 pages
ISBN 978-2-35178-142-5
Quatrième de couverture
Jean Hegland est née en 1956 dans l’État de Washington. Après avoir accumulé les petits boulots, elle devient professeur et se lance dans l’écriture. Son premier roman, Dans la forêt, paraît en 1996 et rencontre un succès éblouissant. Elle vit aujourd’hui au milieu des forêts de Caroline du Nord et partage son temps entre l’apiculture et l’écriture.
DANS LA FORÊT
Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’électricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.
Considéré depuis sa sortie comme un véritable choc littéraire aux États-Unis, Dans la forêt, roman sensuel et puissant, met en scène deux jeunes femmes qui entraînent le lecteur vers une vie nouvelle.
DANS LA FORÊT
Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’électricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.
Considéré depuis sa sortie comme un véritable choc littéraire aux États-Unis, Dans la forêt, roman sensuel et puissant, met en scène deux jeunes femmes qui entraînent le lecteur vers une vie nouvelle.
Mon avis
J'ai bien aimé. Ça ressemble un peu à un Robinson Crusoë au féminin. C'est statique car les deux soeurs ne changent pas de lieu et n'en ont pas l'intention pour le moment.
Ce n'est pas un grand livre, mais c'est quand même bon et intéressant.
Ma cote: 6/10.
Ce n'est pas un grand livre, mais c'est quand même bon et intéressant.
Ma cote: 6/10.
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Hegland, Jean] Dans la forêt
Je suis plus enthousiaste que toi Moulin ! J'ai dévoré ce roman, comme "La route" de Cornac Mc Carthy , ces huis-clos d'anticipation m'ont scotché du début à la fin. Addictif !
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Hegland, Jean] Dans la forêt
Merci oh Marie!
Je peux facilement comprendre ton ressentir. Pour moi, La route de McCarthy fut un coup de coeur lugubre, un livre qu'on n'oublie pas.
Je peux facilement comprendre ton ressentir. Pour moi, La route de McCarthy fut un coup de coeur lugubre, un livre qu'on n'oublie pas.
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Hegland, Jean] Dans la forêt
Dans un monde post-apocalyptique, deux sœurs, Nell et Eva, essaient de continuer à vivre, au début le plus normalement possible, puis peu à peu elles glissent en mode survie, avec toutes les difficultés et les dangers que cela impliquent. Heureusement, elles ont la chance d'habiter depuis toujours, à l'extérieur de la ville, au cœur de la forêt.
Dès le début l'auteur nous plonge dans un climat de doute et d'insécurité, avec les deux sœurs en huis clos. Peu à peu on découvre les raisons de l'isolement des deux filles, et de l'état de la civilisation.
Dans la forêt est un roman que j'ai beaucoup apprécié : pour son ambiance oppressante de fin du monde, mais aussi pour l'évolution de la relation entre les deux sœurs et de la mise en place d'un éventuel plan de survie ; et puis pour la forêt aussi.
Dès le début l'auteur nous plonge dans un climat de doute et d'insécurité, avec les deux sœurs en huis clos. Peu à peu on découvre les raisons de l'isolement des deux filles, et de l'état de la civilisation.
Dans la forêt est un roman que j'ai beaucoup apprécié : pour son ambiance oppressante de fin du monde, mais aussi pour l'évolution de la relation entre les deux sœurs et de la mise en place d'un éventuel plan de survie ; et puis pour la forêt aussi.
lili78- Grand sage du forum
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Re: [Hegland, Jean] Dans la forêt
Ce roman m'a d'abord énormément plu : l'ambiance, les décors, les personnages, l'histoire et la plume, tout était réunis pour un bon moment de lecture.
Et ce fut bien le cas jusqu'à l’événement dramatique qui arrive à Eva...
Dans l'ensemble ça reste une lecture agréable, malgré le peu d'action, il y a une certaine dynamique qui s'installe petit à petit et qui me semble rendre parfaitement crédible le peu de choses qu'elles font, parce qu’effectivement, que faire dans une telle situation, surtout lorsque l'on est aussi jeune qu'elles ?!
Le personnage de Nell est le plus présent puisque l'histoire est en fait son propre récit, ce qu'elle écrit dans un cahier. Il y a ses envies, ses peurs, ses attentes et ses souvenirs... en revanche pour Eva nous n'avons que les informations que nous donnes Nell, et au début j'ai eu du mal à l'apprécier.
Je trouvais qu'elle ne faisait pas grand chose et n'était qu'un élément de plus dans le décor de la vie de Nell... puis au fur-et-à-mesure on découvre une jeune fille passionnée, déterminée et un peu sauvage, contrairement à Nell qui souffre de la solitude, qui cherche à combler un vide, à plaire...
J'ai été un peu déçue sur le moment, à la lecture de la fin. Puis finalement je me dis qu'elles vont vivre en harmonie dans la nature, elles repartent à zéro alors pourquoi pas ! Mais c'est quand même un peu dommage vue le nombres de pages consacrées au temps qu'elles passent à œuvrer pour remplir le garde manger...
Je vote : apprécié
Et ce fut bien le cas jusqu'à l’événement dramatique qui arrive à Eva...
- spoiler:
- à la limite, bon, dans le contexte, un viol, je me suis dit pourquoi pas mais ensuite, peu de temps après cela, il y a juste une courte phrase qui nous informe que les deux soeurs ont partagés un moment très intime et j'ai été presque choqué ! Je ne vois pas ce que cela apporte au récit si ce n'est un certain malaise...
Dans l'ensemble ça reste une lecture agréable, malgré le peu d'action, il y a une certaine dynamique qui s'installe petit à petit et qui me semble rendre parfaitement crédible le peu de choses qu'elles font, parce qu’effectivement, que faire dans une telle situation, surtout lorsque l'on est aussi jeune qu'elles ?!
Le personnage de Nell est le plus présent puisque l'histoire est en fait son propre récit, ce qu'elle écrit dans un cahier. Il y a ses envies, ses peurs, ses attentes et ses souvenirs... en revanche pour Eva nous n'avons que les informations que nous donnes Nell, et au début j'ai eu du mal à l'apprécier.
Je trouvais qu'elle ne faisait pas grand chose et n'était qu'un élément de plus dans le décor de la vie de Nell... puis au fur-et-à-mesure on découvre une jeune fille passionnée, déterminée et un peu sauvage, contrairement à Nell qui souffre de la solitude, qui cherche à combler un vide, à plaire...
J'ai été un peu déçue sur le moment, à la lecture de la fin. Puis finalement je me dis qu'elles vont vivre en harmonie dans la nature, elles repartent à zéro alors pourquoi pas ! Mais c'est quand même un peu dommage vue le nombres de pages consacrées au temps qu'elles passent à œuvrer pour remplir le garde manger...
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Pandora- Grand expert du forum
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Re: [Hegland, Jean] Dans la forêt
Ce roman fait réfléchir, et c'est d'après moi son principal mérite. Je vais sûrement paraître un peu sévère, mais j'ai vraiment trouvé que son aspect pratique était de loin supérieur à son intérêt littéraire. L'écriture sonne bizarre, mais c'est peut-être dû à la traduction (qui appelle ses parents "Mère" et "Père" aujourd'hui ?), et les personnages sont très caricaturaux. J'ai eu du mal jusqu'au bout à m'attacher à ces deux sœurs, alors que j'ai l'impression que c'était l'effet recherché. Mais j'ai appris des choses sur la forêt, les plantes, j'ai passé de bons moments à me demander comment je réagirais moi-même dans telle ou telle situation. Donc au final, je recommande tout de même cette lecture (et peut-être plutôt en version originale pour les anglophones).
Re: [Hegland, Jean] Dans la forêt
Une découverte incroyable que cette auteure et ce livre, son premier roman publié en 1996 aux Etats-Unis et proposé aux lecteurs français par Gallmeister en 2017.
C'est sa version poche qui m'a tenu en haleine une bonne semaine et qui sera sûrement pour moi après le roman de Mc Carthy "La Route".
Ce n'est pas sans émotion que nous plongeons dans le monde post apocalyptique de deux soeurs, au destin déjà très marqué par le décès de leur maman et de celui accidentel de leur père alors que la catastrophe s'enclenchait.... Entre l'ainée, Eva, ne rêvant que de réussir une carrière de danseuse, celle que sa mère n'a plus menè à son terme et la narratrice, Nell, n'aspirant qu'à Harvard et à un succès universitaire, c'est un tout autre combat qu'elles vont devoir mener ; celui de la survie dans la maison de leur enfance que leur parent avait délibérement construire à l'écart de tout et en pleine forêt, source de toutes les ressources indispensables à la vie.
Un père passionné qui les avait initié à l'agriculture, au bricolage et à la vie la plus saine possible et déscolarisé, un collectionneur de tout ce qui pouvait servir, sans savoir combine cet héritage va être indispensable.
C'est ainsi qu'à des ambitions, sommes toutes de leur âge, c'est à la survie dans un milieu très hostile et à l'abri d'aucune turpitude possible que Nell Eva vont se trouver plonger. Peu de leur chose leur sera épargné, à commencer par la sorité et l'amour qu'elle se porte....
Dur mais de très grande qualité, un petit chef d'oeuvre qu'on ne peut que conseiller aux amoureux de la nature, la grande alliée de nos adolescentes et aux sentiments humains.
C'est sa version poche qui m'a tenu en haleine une bonne semaine et qui sera sûrement pour moi après le roman de Mc Carthy "La Route".
Ce n'est pas sans émotion que nous plongeons dans le monde post apocalyptique de deux soeurs, au destin déjà très marqué par le décès de leur maman et de celui accidentel de leur père alors que la catastrophe s'enclenchait.... Entre l'ainée, Eva, ne rêvant que de réussir une carrière de danseuse, celle que sa mère n'a plus menè à son terme et la narratrice, Nell, n'aspirant qu'à Harvard et à un succès universitaire, c'est un tout autre combat qu'elles vont devoir mener ; celui de la survie dans la maison de leur enfance que leur parent avait délibérement construire à l'écart de tout et en pleine forêt, source de toutes les ressources indispensables à la vie.
Un père passionné qui les avait initié à l'agriculture, au bricolage et à la vie la plus saine possible et déscolarisé, un collectionneur de tout ce qui pouvait servir, sans savoir combine cet héritage va être indispensable.
C'est ainsi qu'à des ambitions, sommes toutes de leur âge, c'est à la survie dans un milieu très hostile et à l'abri d'aucune turpitude possible que Nell Eva vont se trouver plonger. Peu de leur chose leur sera épargné, à commencer par la sorité et l'amour qu'elle se porte....
Dur mais de très grande qualité, un petit chef d'oeuvre qu'on ne peut que conseiller aux amoureux de la nature, la grande alliée de nos adolescentes et aux sentiments humains.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Hegland, Jean] Dans la forêt
J'ai recherché le titre, parce que mes filles l'ont reçu en cadeau et j'ai envie de le lire. En lisant le résumé de @Loubhi49, je viens de comprendre que je l'ai vu en film, sur une chaîne que je ne citerai pas, et le film n'était pas terrible. Le livre a l'air mieux toutefois, je vais quand même tenter.
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Hegland, Jean] Dans la forêt
Mon avis :
Je ne dirais pas que ce roman m'a véritablement captivée, mais je l'ai lu facilement, et il m'a intéressée par divers aspects : j'ai particulièrement apprécié les "leçons d'autarcie" qu'il donne, au sein de ce monde, cette Amérique dont l'économie s'est effondrée, qui a été marquée par des épidémies et la coupure totale de l'électricité et des moyens de communication. Nell et sa soeur Eva se trouvent donc totalement isolées dans la forêt, leurs parents avaient choisi de les élever à la maison sans qu'elles aillent à l'école, elles ont reçu une éducation libre. Nell venait de recevoir, avant que tout aille de travers, sa lettre d'acceptation à Harvard, moyennant qu'elle passe des examens complémentaires, et Eva, douée pour la danse classique, pouvait être prise au ballet de San Francisco.
Mais la vie en a décidé autrement, et elles se trouvent aujourd'hui seules dans leur maison perdue dans les bois, tâchant de ne pas trop épuiser leurs ressources. Nell continue à étudier mais n'a plus que l'encyclopédie à lire ; son texte - puisqu'elle écrit à la première personne dans un cahier retrouvé - est émaillé d'articles qu'elle a lus en passant. Elle a appris comment des femmes seules avaient survécu dans la nature, et s'est inspirée d'un livre sur les coutumes des Indiens pomos pour mieux connaître la forêt et ce qu'elle peut leur offrir, en termes de nourriture et de soins. Eva danse dans son studio, sans musique, continuant à exiger de son corps ce que seule une danseuse classique est capable d'exiger.
Toutes deux se retrouvent pour les repas, se disputent, se séparent, traversent des épreuves aussi, soudées - c'est un récit de sororité et d'autarcie, ainsi que de résilience, de deuil.
C'est encore un puissant témoignage sur les bienfaits de la solitude, et la façon de trouver sa place dans la nature, sans pathos, mais avec la plus vive attention. Ainsi, la Nature est un environnement, une entité qui prend la coloration de l'attention qu'on lui porte, du degré de présence.
C'est enfin un beau récit sur la jeunesse, le besoin de se projeter dans un avenir : des retours dans le passé nous éclairent sur l'itinéraire des deux soeurs, au moment où elles commençaient à connaître les autres jeunes de la ville d'à côté, à découvrir l'amour et l'alcool. Des visiteurs occasionnels entreront dans leur sphère, sous une forme positive ou destructrice, relançant les dés de l'avenir qu'elles imaginent et de leur relation à toutes les deux.
Ce n'est pas totalement un coup de coeur, car d'une part j'avais déjà vu le film, d'autre part des passages m'ont fait tiquer, ne me paraissant pas s'accorder avec la logique interne de l'intrigue, voire se révélant peu crédibles. En dépit de facilités, l'écriture est apte à capter durablement l'attention, j'y ai trouvé de belles formules, des trouvailles de langue. Je donnerais une note de 4/5.
Je ne dirais pas que ce roman m'a véritablement captivée, mais je l'ai lu facilement, et il m'a intéressée par divers aspects : j'ai particulièrement apprécié les "leçons d'autarcie" qu'il donne, au sein de ce monde, cette Amérique dont l'économie s'est effondrée, qui a été marquée par des épidémies et la coupure totale de l'électricité et des moyens de communication. Nell et sa soeur Eva se trouvent donc totalement isolées dans la forêt, leurs parents avaient choisi de les élever à la maison sans qu'elles aillent à l'école, elles ont reçu une éducation libre. Nell venait de recevoir, avant que tout aille de travers, sa lettre d'acceptation à Harvard, moyennant qu'elle passe des examens complémentaires, et Eva, douée pour la danse classique, pouvait être prise au ballet de San Francisco.
Mais la vie en a décidé autrement, et elles se trouvent aujourd'hui seules dans leur maison perdue dans les bois, tâchant de ne pas trop épuiser leurs ressources. Nell continue à étudier mais n'a plus que l'encyclopédie à lire ; son texte - puisqu'elle écrit à la première personne dans un cahier retrouvé - est émaillé d'articles qu'elle a lus en passant. Elle a appris comment des femmes seules avaient survécu dans la nature, et s'est inspirée d'un livre sur les coutumes des Indiens pomos pour mieux connaître la forêt et ce qu'elle peut leur offrir, en termes de nourriture et de soins. Eva danse dans son studio, sans musique, continuant à exiger de son corps ce que seule une danseuse classique est capable d'exiger.
Toutes deux se retrouvent pour les repas, se disputent, se séparent, traversent des épreuves aussi, soudées - c'est un récit de sororité et d'autarcie, ainsi que de résilience, de deuil.
C'est encore un puissant témoignage sur les bienfaits de la solitude, et la façon de trouver sa place dans la nature, sans pathos, mais avec la plus vive attention. Ainsi, la Nature est un environnement, une entité qui prend la coloration de l'attention qu'on lui porte, du degré de présence.
C'est enfin un beau récit sur la jeunesse, le besoin de se projeter dans un avenir : des retours dans le passé nous éclairent sur l'itinéraire des deux soeurs, au moment où elles commençaient à connaître les autres jeunes de la ville d'à côté, à découvrir l'amour et l'alcool. Des visiteurs occasionnels entreront dans leur sphère, sous une forme positive ou destructrice, relançant les dés de l'avenir qu'elles imaginent et de leur relation à toutes les deux.
Ce n'est pas totalement un coup de coeur, car d'une part j'avais déjà vu le film, d'autre part des passages m'ont fait tiquer, ne me paraissant pas s'accorder avec la logique interne de l'intrigue, voire se révélant peu crédibles. En dépit de facilités, l'écriture est apte à capter durablement l'attention, j'y ai trouvé de belles formules, des trouvailles de langue. Je donnerais une note de 4/5.
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Hegland, Jean] Dans la forêt
Mon avis
Écrit en 1996, ce roman a été porté à l’écran en 2015. Il est réédité en 2017 par Gallmeister car son contenu est toujours d’actualité. Que faire, comment réagir, s’organiser si tout s’effondre (plus de moyens de communication, plus de travail, plus de quoi manger, se soigner…)
Nell et Eva, deux adolescentes vivent dans une maison, près de la forêt à plusieurs kilomètres de la ville. C’est un choix de la famille, comme faire l’école à domicile. La mère a dû renoncer à une carrière de danseuse professionnelle et le père est professeur.
La forêt, près de la demeure familiale, est un lieu qu’elles explorent au fil du livre et qui devient de plus en plus important. Il faut l’apprivoiser, la connaître pour appréhender tout son potentiel. C’est un lieu qui les fait grandir, témoin de leurs premières expériences.
Ce qui intéressant dans ce récit, c’est la finesse de l’écriture qui suggère plus qu’elle n’impose. L’auteur ne développe pas les problèmes qui ont mis le monde dans le triste état évoqué (d’ailleurs, on ignore si tous les pays sont touchés). Tout est centré sur ces deux sœurs et leurs liens à la famille, entre elles, à la nature, avec les autres et les choix qui en découlent pour survivre.
L’écriture (merci à la traductrice) est poétique, à petites touches. Un fait mineur peut devenir un instant magique de par les circonstances. Ce n’est pas un huis clos mais on n’en est pas loin et tout est concentré dans chacun des instants présents qui se succèdent.
De nombreuses émotions m’ont traversée, des thèmes variés sont abordés et tout est fait avec doigté et intelligence.
Une très belle lecture !
Écrit en 1996, ce roman a été porté à l’écran en 2015. Il est réédité en 2017 par Gallmeister car son contenu est toujours d’actualité. Que faire, comment réagir, s’organiser si tout s’effondre (plus de moyens de communication, plus de travail, plus de quoi manger, se soigner…)
Nell et Eva, deux adolescentes vivent dans une maison, près de la forêt à plusieurs kilomètres de la ville. C’est un choix de la famille, comme faire l’école à domicile. La mère a dû renoncer à une carrière de danseuse professionnelle et le père est professeur.
La forêt, près de la demeure familiale, est un lieu qu’elles explorent au fil du livre et qui devient de plus en plus important. Il faut l’apprivoiser, la connaître pour appréhender tout son potentiel. C’est un lieu qui les fait grandir, témoin de leurs premières expériences.
Ce qui intéressant dans ce récit, c’est la finesse de l’écriture qui suggère plus qu’elle n’impose. L’auteur ne développe pas les problèmes qui ont mis le monde dans le triste état évoqué (d’ailleurs, on ignore si tous les pays sont touchés). Tout est centré sur ces deux sœurs et leurs liens à la famille, entre elles, à la nature, avec les autres et les choix qui en découlent pour survivre.
L’écriture (merci à la traductrice) est poétique, à petites touches. Un fait mineur peut devenir un instant magique de par les circonstances. Ce n’est pas un huis clos mais on n’en est pas loin et tout est concentré dans chacun des instants présents qui se succèdent.
De nombreuses émotions m’ont traversée, des thèmes variés sont abordés et tout est fait avec doigté et intelligence.
Une très belle lecture !
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Cassiopée- Admin
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