[Slaughter, Karin] Angie

Angie
Auteur : Karin Slaughter
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Emmanuel Plisson
Éditions : HarperCollins (13 Septembre 2017)
ISBN : 979-1033900436
580 pages

Quatrième de couverture

Le corps sans vie d’un ex-flic vient d’être signalé dans un bâtiment destiné à devenir le prochain nightclub branché d’une star du basketball ; Marcus Rippy. Parce que ses empreintes sont retrouvées sur cette scène de crime particulièrement sordide, Angie est recherchée par la police d’Atlanta. Elle est la femme de Will Trent, policier taiseux dont Rippy est un ennemi personnel. Elle est surtout une flic, une survivante, une manipulatrice. Une femme qui a décidé d’en protéger une autre, sans limite. Et Will Trent le sait bien : sa femme peut disparaitre ; elle finit toujours par revenir. Avec un plan.



Mon avis

Ce roman qui reprend des personnages récurrents de l’auteur peut tout à fait être lu indépendamment des précédents et c’est une bonne chose. Au-delà d’une intrigue très bien ficelée, avec des ramifications habiles et nombreuses, l’auteur analyse avec finesse la relation amoureuse entre Will et Sara et par cet intermédiaire, tout ce qui permet à une personne d’avoir de l’influence (bonne ou néfaste ) sur une autre. D’autres sujets sont abordés : l’emprise dans un couple, la soumission volontaire ou indirecte, le poids de l’enfance et d’une certaine forme « d’éducation »…. J’ai trouvé que cette approche psychologique était toujours faite avec finesse, avec les bons mots et beaucoup d’intelligence. Il n’y a pas de jugement, simplement une analyse faite avec doigté.


C’est dans le milieu des sportifs de haut niveau que l’essentiel se déroule. Qui dit sportifs de haut niveau, dit beaucoup beaucoup d’argent, de belles femmes, des addictions, de la drogue, des magouilles, des agents véreux, etc… Certains athlètes pensent que tout leur est dû et qu’ils sont intouchables, c’est le cas de Marcus Rippy… Si une fille lui plaît, elle doit finir dans son lit, si quelqu’un le gêne, il faut écarter l’importun, s’il a décidé de faire construire un grand complexe, personne ne doit se mettre en travers et tout doit être aplani au niveau des démarches…..

Alors, imaginez, un ex flic qui a l’air d’avoir été assassiné sur le site en construction d’un night club de la star… C’est tout simplement pas possible… Et la vedette ne va pas s’abaisser à répondre à la police, ces gens là n’ont qu’à passer par son avocat, ses adjoints, son personnel…. Et que ça aille vite…. On ne doit pas le déranger et il a autre chose à faire dont la principale : ne pas ternir sa réputation, ne pas salir son image….. Mais, il est tombé sur une équipe de flics, qui aiment fouiner, avoir en main les tenants et les aboutissants et qui ne laissera rien passer malgré les difficultés.

Aucun des protagonistes n’est vraiment « lisse », ils ont tous leur part d’ombre, leurs secrets, ils sont de ce fait, profondément humains et …. fragiles … Les rapports humains sont compliqués car il y a des non-dits, des événements « trafiqués » et donc des tas de choses indéchiffrables….. De plus, chaque fois qu’une bribe de réponse semble faire jour, elle peut être très vite remise à zéro dans les pages suivantes …. Il y a du rythme, de l’action, du mouvement mais également de la réflexion et le contenu est parfaitement équilibré entre ces différents aspects ce qui n’est pas toujours évident.

Le style et l’écriture sont accrocheurs et fluides (bravo au traducteur qui a bien gardé la vivacité de l’auteur). Il n’y a pas de temps mort et c’est toujours mieux pour le lecteur.

J’ai énormément apprécié cet ouvrage, je me suis attachée aux personnages (surtout Will, je l’avoue), j’ai trouvé que la façon dont était mise en place les relations entre les individus était intéressante. De plus, les « indices » permettant de comprendre ce qui se passe entre les uns et les autres sont amenés petit à petit, maintenant un suspense important avec que touts les morceaux finissent par s’emboîter…