[Chandernagor, Françoise] La voyageuse de la nuit

Auteure : Françoise Chandernagor
Edition : Gallimard
Collection : Folio
Nombre de pages : 432

Le quatrième de couverture :

Que savons-nous de nos "proches" ? Lorsque Olga, malade, coupe brusquement toute communication avec son entourage, ne parle plus, ne regarde plus, ce sont ses filles qui ouvrent les yeux - sur ce qui les sépare.
Dans cette famille en apparence si unie, chacune des quatre soeurs a, en effet, sa propre vision de la mort et sa propre vision de la mère. Les voilà renvoyées à leur enfance et confrontées à cette vérité : dans une famille, personne n'a eu la même mère. Parce que Olga, silencieuse, les yeux fermés, est en train de s'effacer, chaque fille découvre sur "le clan", un clan étrangement matriarcal, ce qu'elle ne savait pas ou n'avait pas voulu savoir - petits secrets qui recomposent peu à peu un puzzle géant dont aucune, jusque-là, n'avait détenu toutes les pièces.

Mon avis :

Une lecture encore qui sort totalement de mon genre habituel de lectures. Visiblement les gens disent beaucoup de bien cette auteure. La couverture ( très sombre mais intrigante ) m'a attirée et le quatrième de couverture. Je ressors de ce livre en ayant ramassé une belle claque dans la figure. Dans le bon sens du terme, bien entendu.
Déjà une chose, je me suis fait sans arrêt la réflexion qu'il devait y avoir une part du vécu de l'auteure dans ce récit. Je n'ai pas arrêté de le ressentir et ce jusqu'à la fin.
Ce livre ... Par où commencer pour vous décrire ce petit bijou de style, de construction, de psychologie ? Nous avons un texte raconté de différents points de vue qui permets au final au lecteur de savoir toute la vérité à partir du vécu des quatres soeurs. Les secrets de famille sont nombreux mais je n'aime pas mettre le titre " saga familiale " à cet ouvrage, il est bien plus complexe que ça.
Pour parler à travers chacune des soeurs, l'auteure change de style et de topographie. L'immersion est totalement réussie à chaque fois. Le portrait de la mère , vue par différentes personnes, nous permet au final de dresser un puzzle complet. J'adore le concept.
Mais c'est aussi une réflexion sur la vie, la mort, les derniers jours d'une personne qui se sait condamnée par la maladie... Bouleversant. Au final pour Olga nous avons un personnage qui n'est pas manichéen et dont on peut dresser les bons côtés et les mauvais. Comme tout être humain.
Il est question également d'autres sujets tabous au sein de cette famille qui resteront secrets pendant des années ( voir pour toujours ) mais je vous laisse découvrir de quoi il en retourne par vous même parce que ça vaut le détour.
Une lecture déroutante mais bouleversante et là je suis encore " sur le cul " avec la fin. Si quelqu'un l'a lu d'ailleurs, on peut m'éclaircir un peu là dessus ? Je suis pas certaine d'avoir tout capter.
Je vote : Beaucoup apprécié, je n'ai pas trouvé de défauts particuliers mais il manque un petit truc pour passer dans le coup de coeur.