[Decoin, Didier] Ceux qui vont s'aimer
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[Decoin, Didier] Ceux qui vont s'aimer
Auteur : Didier Decoin
Titre : Ceux qui vont s'aimer
Année de parution : 1973
Editeur : Seuil
Pages : 256
Présentation de l'éditeur :
Un monde naissait dans Abraham de Brooklyn (prix des Libraires) de Didier Decoin. Aujourd'hui dans Ceux qui vont s'aimer, c'est la décadence d'un monde ou plutôt d'une civilisation qui est en cause.
L'auteur nous raconte avec allégresse les mésaventures d'un jeune voleur du nom de Scynos épris d'une adolescente, Mylena, entrevue lors de son enfance, de nuit, sous les toits d'Athènes. Un vieillard, Atagoras, amoureux du bonheur de vivre, va tenter la plus grande aventure de sa vie avec le couple exemplaire de Scynos et de Mylena qui, dans la désenchantement d'un univers soucieux de ses vices, de sa grandeur, de son soleil, s'unira, au bout d'un long périple, heureux et malheureux, dans cette maison unique faite sur les plans d'Atagoras.
Avis :
Au temps antique de la décadence d'Athènes, pendant une tentative de cambriolage, le jeune voleur Scynos assiste par hasard, impressionné, à la naissance de Mylena. Cet évènement décidera de son destin. Scynos commence par s'établir à Athènes, trouvant à s'employer chez un vieux maître d'école respecté, qui finira par le considérer comme son propre fils. Il continue à s'introduire en secret dans la riche demeure où grandit Mylena, afin d'observer, fasciné, l'enfant qui grandit et se meut peu à peu en femme, dont il tombe amoureux. Le vieux maître va tout mettre en oeuvre pour le bonheur de son protégé, mais les voleurs ne sont pas censés épouser les filles de bonne famille... Comédie ou tragédie grecque, cette jolie fable se développe sur le thème du bonheur, à la fois raison de vivre et de mourir. La question prend d'autant plus de sens qu'elle est posée dans le décor d'une société en mutation et en pleine recherche de sens. Finalement, antiquité ou temps moderne, et tout particulièrement en Grèce, si éprouvée ces dernières années, avons-nous jamais réussi à y répondre ? Encore une lecture très plaisante, mais décidément, ce sont les romans de Didier Decoin postérieurs aux années soixante-dix que je préfère.
Re: [Decoin, Didier] Ceux qui vont s'aimer
J'ai oublié de partager deux extraits que j'apprécie tout particulièrement :
Du lointain montait le bruit du ressac ; du plus près, celui de l'arbre qui craque un peu, se tait puis recommence, prenant au passage l'air frais qui court de la montagne jusqu'à la mer. La nuit vint tout à coup. Alors le ciel se démasqua, cessant d'être cet écran tranquille et presque palpable, et si proche que l'on pensait les oiseaux capables de s'y accrocher la tête en bas.
(...) le lieu où il souhaitait enseigner. Et Atagoras choisit l'ombre d'un pin-asparagus qui se dressait au point le plus rétréci du parc, lequel formait en cet endroit comme la proue d'un bateau. Là, les massifs étaient touffus, mal taillés, pleins d'insectes stridents. A la tombée du jour, les hirondelles par centaines venaient coudre l'étoffe invisible de l'air - et les ailes plus effilées que des ciseaux, et les becs plus pointus que des aiguilles, et les cris plus joyeux que des chants d'ouvrières, tout cela qui allait et venait vite portait en soi le témoignage de la vie qui continuait, tandis qu'alentour Athènes, déjà, s'assoupissait.
Du lointain montait le bruit du ressac ; du plus près, celui de l'arbre qui craque un peu, se tait puis recommence, prenant au passage l'air frais qui court de la montagne jusqu'à la mer. La nuit vint tout à coup. Alors le ciel se démasqua, cessant d'être cet écran tranquille et presque palpable, et si proche que l'on pensait les oiseaux capables de s'y accrocher la tête en bas.
(...) le lieu où il souhaitait enseigner. Et Atagoras choisit l'ombre d'un pin-asparagus qui se dressait au point le plus rétréci du parc, lequel formait en cet endroit comme la proue d'un bateau. Là, les massifs étaient touffus, mal taillés, pleins d'insectes stridents. A la tombée du jour, les hirondelles par centaines venaient coudre l'étoffe invisible de l'air - et les ailes plus effilées que des ciseaux, et les becs plus pointus que des aiguilles, et les cris plus joyeux que des chants d'ouvrières, tout cela qui allait et venait vite portait en soi le témoignage de la vie qui continuait, tandis qu'alentour Athènes, déjà, s'assoupissait.
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