[Plamondon, Eric] Taqawan
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[Plamondon, Eric] Taqawan
Taqawan
Auteur : Eric Plamondon
Éditions : Quidam éditeur (Janvier 2018)
ISBN : 978-2374910789
220 pages
Quatrième de couverture
« Ici, on a tous du sang indien et quand ce n'est pas dans les veines, c'est sur les mains. »
Le 11 juin 1981, trois cents policiers de la sûreté du Québec débarquent sur la réserve de Restigouche pour s'emparer des filets des Indiens mig'maq. Emeutes, répression et crise d'ampleur : le pays découvre son angle mort.
Comme le saumon devenu taqawan remonte la rivière vers son origine, il faut aller à la source...
Mon avis
Ce livre est totalement atypique mais très intéressant. On découvre l’histoire d’Océane, une jeune fille qui se trouve confrontée à la violence. Mais le récit est très régulièrement entrecoupé de légendes, textes explicatifs sur le saumon, présentations de faits historiques …. Alors, on pourrait avoir l’impression d’un roman désordonné. Et pourtant, pas du tout ! Car pour comprendre les difficultés du vivre ensemble, la soif de vengeance des uns, le désir profond d’exister à part entière des autres, il faut appréhender l’Histoire sous toutes ses facettes, dans toute sa complexité….
A travers son texte, l’auteur égratigne les hommes politiques et leurs choix… Parquer des hommes dans des réserves est-ce une solution pour leur permettre de s’intégrer ? Et comment les nommer pour qu’ils ne se sentent pas mis à l’écart ?
Eric Plamondon a une écriture qui peut se révéler très poétique lorsqu’il parle de nature, faisant ainsi opposition à la violence des faits qu’il décrit dans leur brutalité crue….
Le saumon, taqawan, voyage, s’adapte à son environnement (son système respiratoire change en fonction de l’eau douce ou salée qui l’accueille) et l’homme, qu’en est-il de lui ? Peut-il voyager aussi librement que ce poisson ? Où est-il obligé, sans arrêt, de faire des concessions , régi par des lois qu’il ne choisit pas et qu’il doit subir en silence?
Un récit peu ordinaire et une magnifique découverte !
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Cassiopée- Admin
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Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Plamondon, Eric] Taqawan
Merci pour cette chronique, Cassiopée.
J'avais entendu parler de ce livre et il m'intéressait.
A la lecture du résumé, je m'interroge : ne comporte-t-il pas de scène trop violente ?
J'avais entendu parler de ce livre et il m'intéressait.
A la lecture du résumé, je m'interroge : ne comporte-t-il pas de scène trop violente ?
Invité- Invité
Cassiopée- Admin
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Re: [Plamondon, Eric] Taqawan
Mon avis :
Bienvenue au Québec en 1981. Les québécois veulent leur indépendance, ils veulent que l’on respecte leur langue, leur culture. Ils ont raison ! Par contre, il n’est pas question pour le gouvernement québécois de reconnaître la langue et la culture des Indiens Mi’gmaq. Ce n’est pas la même chose, voyons ! Pourquoi ? Parce que ce sont des sauvages incapables de respecter les lois. La preuve : il a fallu envoyer trois cents policiers à la réserve de Restigouche parce que les Mi’gmaq étaient incapables de respecter les nouveaux quotas de pêche. Il était pourtant simple de comprendre qu’ils n’avaient pas le droit de continuer à pêcher comme ils l’avaient toujours fait, bien avant l’arrivée de ceux qui deviendraient les canadiens et les québécois, qu’ils ne devaient pas prélever six tonnes annuelles alors que les bateaux usines au large des côtes en prélèvent trois mille tonnes.
Vous l’aurez compris, cette loi n’est qu’un prétexte, un de plus, pour s’en prendre aux Mi’gmaq – mais tous les prétextes sont bons pour parvenir à ses fins. Ce livre ne nous livre pas le récit de manière linéaire. En des chapitres courts, il nous permet de découvrir le présent de cette réserve, mais aussi le passé, les légendes, et même une recette de cuisine ! Les personnages principaux sont attachants, par leur diversité même. J’ai aimé le personnage de Corinne, parce qu’elle est enseignante, parce qu’elle est française, parce qu’elle porte un regard autre sur ce pays, voyant les failles qui échappent à d’autres. Je n’ai garde cependant d’oublier les personnages d’Océane et de William, deux personnes qui parlent peu, mais dont la volonté est chevillée au corps. Il leur en faut. Agir, c’est important, et ne surtout pas faire comme si on ne voyait pas, ne savait pas, n’était pas concerné : c’est parce que certains ne font jamais rien que ceux qui agissent mal peuvent continuer.
Bienvenue au Québec en 1981. Les québécois veulent leur indépendance, ils veulent que l’on respecte leur langue, leur culture. Ils ont raison ! Par contre, il n’est pas question pour le gouvernement québécois de reconnaître la langue et la culture des Indiens Mi’gmaq. Ce n’est pas la même chose, voyons ! Pourquoi ? Parce que ce sont des sauvages incapables de respecter les lois. La preuve : il a fallu envoyer trois cents policiers à la réserve de Restigouche parce que les Mi’gmaq étaient incapables de respecter les nouveaux quotas de pêche. Il était pourtant simple de comprendre qu’ils n’avaient pas le droit de continuer à pêcher comme ils l’avaient toujours fait, bien avant l’arrivée de ceux qui deviendraient les canadiens et les québécois, qu’ils ne devaient pas prélever six tonnes annuelles alors que les bateaux usines au large des côtes en prélèvent trois mille tonnes.
Vous l’aurez compris, cette loi n’est qu’un prétexte, un de plus, pour s’en prendre aux Mi’gmaq – mais tous les prétextes sont bons pour parvenir à ses fins. Ce livre ne nous livre pas le récit de manière linéaire. En des chapitres courts, il nous permet de découvrir le présent de cette réserve, mais aussi le passé, les légendes, et même une recette de cuisine ! Les personnages principaux sont attachants, par leur diversité même. J’ai aimé le personnage de Corinne, parce qu’elle est enseignante, parce qu’elle est française, parce qu’elle porte un regard autre sur ce pays, voyant les failles qui échappent à d’autres. Je n’ai garde cependant d’oublier les personnages d’Océane et de William, deux personnes qui parlent peu, mais dont la volonté est chevillée au corps. Il leur en faut. Agir, c’est important, et ne surtout pas faire comme si on ne voyait pas, ne savait pas, n’était pas concerné : c’est parce que certains ne font jamais rien que ceux qui agissent mal peuvent continuer.
Sharon- Modérateur
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