[Skariton, Jonathan] Séance infernale
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[Skariton, Jonathan] Séance infernale
Séance infernale (Séance infernale)
Auteur : Jonathan Skariton
Traduit de l’anglais par Claude et Jean Demanuelli
Éditions : Sonatine (13 Septembre 2018)
ISBN : 978-2370561008
384 pages
Quatrième de couverture
Quelle est la teneur de Séance infernale, film mythique aujourd'hui perdu ? Et qu'est-il arrivé à son réalisateur, le Français Augustin Sekuler, mystérieusement disparu en 1890 lors d'un voyage en train entre la Bourgogne et Paris ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles Alex Whitman, chercheur de reliques cinématographiques pour riches collectionneurs, tente de répondre, sans se douter des dangers auxquels il s'expose.
Mon avis
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Alex Whitman est un homme doué dans le monde secret du cinéma. C’est à lui qu’il faut s’adresser lorsqu’on cherche une affiche de film dont on pense qu’il n’y en a plus, ou des accessoires tels de vieilles bobines de courts ou longs métrages. Il œuvre le plus souvent en solo pour les riches collectionneurs. Il n’a plus que ça dans sa vie car sa fille a disparu, alors qu’elle était avec lui, il y a une bonne dizaine d’années, et son couple n’a pas résisté : sa femme l’a laissé. C’est donc un homme blessé, qui ne tient debout que grâce à ses recherches en rapport avec le septième art. Le tout sans perdre de vue sa petite Ellie qu’il imagine voir partout. Il noie son chagrin dans le boulot, ses quêtes étant une sorte de sédatif pour endormir sa douleur. Mais elle reste présente, accompagnée d’impressions fugitives, à la limite de l’ésotérisme.
En Octobre 2002, Andrew Valdano le convoque et lui fait part de sa requête : retrouver le premier film ayant existé (bien avant Edison et les frères Lumière) : « Séance Infernale », monté par le réalisateur français Augustin Sekuler, mystérieusement disparu en 1890 lors d'un voyage en train entre la Bourgogne et Paris. Pas du tout tenté dans un premier temps, il finit par se décider sans se douter que cela l’emmènera bien loin.
En parallèle de ce que vit Alex, des policiers conduisent une enquête sur des petites filles disparues qui ont, semble-t-il, été kidnappées. Y-a-t-il un lien ? Il faudra suivre tout ceci de très près pour la savoir. En effet, ce roman est complexe. Il est émaillé de nombreuses références cinématographiques (qui renvoient à des notes dans les dernières pages) mais aussi des obsessions de Whitman : sa terreur du feu, l’espoir de retrouver Ellie, ses doutes, ses peurs, ses visions….. C’est anxiogène, étouffant mais tout à fait prenant…. L’auteur nous promène dans un dédale alambiqué, il ouvre des portes, des semblants de pistes puis nous entraine ailleurs. Les pièces du puzzle s’emboîtent lentement mais sûrement et tout prend forme sous nos yeux.
Il y a un vrai travail de recherches pour Jonathan Skariton afin de mettre en place ce casse-tête géant, qui s’apparente parfois à un escape-game (cherchez les indices, trouvez la clé de l’énigme, passez à l’étape suivante et continuez…) Au bout d’une soixantaine de pages, je me suis lassée d’aller lire les explications en fin d’ouvrage, cela « cassait » ma lecture et souvent j’avais envie d’aller plus loin donc je me retrouvais sur Google et je n’étais plus dans l’intrigue. Alors, j’ai abandonné et je suis restée dans le récit beaucoup plus facilement. A ce moment là, j’ai ressenti un intérêt grandissant pour les protagonistes, peut-être également dû au fait que les événements s’accélèrent sur la fin….
J’ai beaucoup aimé tout ce qui se déroule dans la ville d’Edimbourg, dans les vieux bâtiments oubliés, cachés, on s’y croirait ! D’ailleurs, l’auteur envisage peut-être une version filmée de son histoire ? J’ai, en outre, apprécié ce que j’ai appris sur des gens comme Lon Chaney, l’homme aux mille visages. On sent que rien n’est cité au hasard, il y a une réelle culture filmique et la façon d’amener chaque indication a dû demander beaucoup de réflexion pour que l’équilibre se maintienne.
C’est un roman original par son contexte et même par sa mise en page qui se démarque deux ou trois fois. L’écriture est de qualité, travaillée, bien traduite. Tout devient plus rapide dans les derniers chapitres, les faits se succèdent en quelques jours. Je me suis attachée à Alex Whitman, malgré sa part d’ombre, son côté retors de temps à autre. Il est terriblement humain et on voudrait tant qu’il puisse se pardonner…..
Un texte à découvrir alors…..
Coupez ! *
*Et lisez……
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