[Coe, Jonathan] N° 11
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VOTRE AVIS SUR CE LIVRE
[Coe, Jonathan] N° 11
EAN : 9782070178391
GALLIMARD (03/10/2016)
448 pages
Lu en version Kindle – 481 pages
Présentation de l’éditeur (que j’ai un peu « raccourci ») :
Rachel et son amie Alison, dix ans, (en vacances chez les grands-parents de Rachel) sont très intriguées par la maison du 11, Needless Alley, et par sa propriétaire qu'elles surnomment la Folle à l'Oiseau.
Val Doubleday, la mère d'Alison, s'obstine quant à elle à vouloir percer dans la chanson, après un unique succès oublié de tous. En attendant, elle travaille - de moins en moins, restrictions budgétaires obligent - dans une bibliothèque et trouve refuge dans le bus numéro 11, pour profiter de son chauffage et de sa chaleur humaine.
Quelques années plus tard, dans un quartier huppé de Londres, Rachel travaille pour la richissime famille Gunn, qui fait bâtir onze étages supplémentaires... souterrains. Mais plus les ouvriers s'approchent des profondeurs du niveau -11, plus des phénomènes bizarres se produisent.
À travers ce roman construit autour du chiffre 11, Jonathan Coe tisse une satire sociale et politique aussi acerbe que drôle sur la folie de notre temps. Il croque ses contemporains britanniques, gouvernés par une poignée de Winshaw - descendants des héros malveillants de Testament à l'anglaise -, capture dans sa toile les très riches et leurs serviteurs, leurs frustrations, leurs aspirations et leur démesure, avec une virtuosité toujours aussi diabolique.
Pour compléter cette présentation, le N° 11 est également celui d’une table, lors d’un dîner de gala et d’un box, en Allemagne, où sont entreposées les affaires d’un cinéaste juif émigré aux Etats-Unis.
Il faut ajouter aussi que ce roman est le onzième de l’auteur.
L'avidité insatiable des riches, parrainée et protégée depuis le 11 Downing Street, la résidence du chancelier de l'Échiquier, George Osborne, sous le gouvernement de David Cameron. Et toutes les déformations de la vérité propagées avec dévouement par la presse tabloïd, propriété de Rupert Murdoch, accro aux fake news, forment l'essence de ce roman.
Coe procède sans parti pris, offrant un témoignage fidèle sur la répartition des richesses et les faillites sociales. Il ne cherche pas la confrontation, mais montre le contraste entre les différentes couches de la société anglaise d'aujourd'hui. Les patients atteints de cancer de la classe moyenne n'obtiennent pas les médicaments qui peuvent prolonger leur vie, contrairement aux riches, car ils ont l'argent pour les acheter. Les jeunes des classes aisées fréquentent les meilleures écoles privées, et s'ils passent un week-end au bord sur le lac Léman, et qu'un problème survient qu'ils ne comprennent pas, Rachel, la protagoniste, est transportée par avion familial depuis Londres pour expliquer aux filles comment le résoudre. Ces familles aisées ont beaucoup en commun : les domestiques, qui nettoient les maisons, cuisinent et conduisent, ceux qui promènent les chiens plusieurs fois par jour, les professionnels, anciens inspecteurs des impôts, qui leur font économiser des impôts.
Le roman raconte des moments de la vie de Rachel, une jeune femme intelligente de classe moyenne, diplômée d'Oxford. Elle compte parmi ses amies, Allison, une jeune femme noire, lesbienne, qui a été amputée d'une jambe et porte une prothèse. Les personnnes âgées, les personnes différentes, les immigrés et même les concurrents d'une émission d’une télé-réalité pathétique sont les oubliés de cette société. Présents dans les statistiques, à la télé, mais ils ne comptent pas vraiment.
On peut considérer que c’est une suite de « Testament à l’anglaise ». Cependant, même si les Winshaw y sont souvent cités et qu’une de leurs descendants y apparaît, il traite plutôt des conséquences de leurs actes.
Il faut aussi souligner que Jonathan Coe aime toujours mettre dans le récit beaucoup de références cinématographiques et que le film, « What a carve up ! », qui pourrait-on dire tient une large part dans « Testament à l’anglaise », y fait son retour.
L’écriture est toujours aussi claire et parfaite. L’enchaînement des événements toujours aussi bien « ficelé ». On ne voit rien venir, pourtant chaque détail compte !
Dulcie- Grand expert du forum
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