[Liron, Olivier]Einstein, le Sexe et moi
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[Liron, Olivier]Einstein, le Sexe et moi
[Liron, Olivier]Einstein, le Sexe et moi
Editeur : Alma Editeur
Nombre de pages : 195
Année d'édition : 2018
Quatrième de couverture:
« Je suis autiste Asperger. Ce n’est pas une maladie, je vous rassure. C’est une différence. Je vais vous raconter une histoire. Cette histoire est la mienne. J’ai joué au jeu télévisé Questions pour un champion et cela a été très important pour moi. »
Nous voici donc en 2012 sur le plateau de France 3 avec notre candidat préféré. Olivier Liron lui-même est fort occupé à gagner ; tout autant à nous expliquer ce qui lui est arrivé. En réunissant ici les ingrédients de la confession et ceux du thriller, il manifeste une nouvelle fois avec l’humour qui est sa marque de fabrique, sa très subtile connaissance des émotions humaines.
Avis et commentaires :
Décidément cette rentrée littéraire me réserve bien des pépites de lecture et un nouvel auteur diablement proche de ses lecteurs, sincére et attachant comme irrésistible dans sa communication.
Cela partait pourtant mal quand, avant de le lire, je découvre que cela se passe sur fond de Questions pour un champion sous la férule de Julien Lepers (dont j'appréciais peu ses prestations lol) mais heureusement ce ne fut qu'au tout début du livre.... et c'est le choc du mode de narration à la première personne d'un être un peu perdu, sensible mais si volontaire face aux travers de l'autisme.
Diablement percutant comme style, chaque étape de son évolution dans les étapes finales de ce jeu est l'occasion pour Olivier d'établir des passerelles sur ses propres souvenirs intimes, d'enfance comme d'étudiant avec humour et sans aucun pathos (il n'y a pas lieu d'en avoir du reste...) et de dresser les portraits cocasses de ses adversaires, des coulisses du jeu comme des travers de nos propres préjugés sur l'autisme. Il n'y a aucune volonté de susciter chez ses lecteurs une quelconque forme de pitié mais de le faire lire et de mieux cerner cette forme d'Autisme.
Style fluide, clair, pétillant et d'une grande clarté.
Il faut lire, relire ce roman et le diffuser le plus largement possible, cet auteur on ne peut avoir que l'envie de le rencontrer, d'échanger et de s'en faire un ami.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Liron, Olivier]Einstein, le Sexe et moi
Coucou Loubhi, je suis d'accord avec toi, à lire, relire, partager en masse
Et si ce jeu était son combat ? Et si gagner à ce jeu était une revanche sur toutes ces années de différences ?
Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, voilà maintenant un petit moment que je voulais plonger dans ce livre !!!! Oui, il a fait le buzz et pour cause ! C’est un cœur meurtri qui se livre. C’est un cœur gros comme ça, entier, qui nous explique. C’est un cœur qui a souffert et qui a en horreur cette nature humaine étrange qu’il ne comprend pas forcément, qui se livre ! Et pourtant il aime…
Voilà le tableau… nous voici avec le témoignage d’Olivier Liron, le temps d'une émission de « Questions pour un Super champion » en quatre manches : le neuf points gagnants, le quatre à la suite, le face à face et enfin super champion. Multiple champion de l'émission et autiste Asperger.
Alors nous sommes au moment du jeu ! Que dis-je, de la sentence qui va bientôt tomber. Celle qui a droit de vie ou de mort. Celle qui a droit de panser quelques plaies ou au contraire de les charcuter encore un peu plus. Oui, oui, mes loulous je l’ai ressenti comme ça… cette partie de « Question pour un super champion » ! Une course poursuite vers la liberté, vers une certaine forme de justice avec je cite « un super champion, une buse, un potiron et moi. » ça vous fait rire ? Oui, moi aussi
Un peu de fraîcheur et de positivisme… Olivier m’a fait rire dès les premières pages. J’ai souri et je me suis engouffré dans la course effrénée des mots de Julien Lepers, mais pas que. Olivier Liron nous embarque à une vitesse folle dans ses souvenirs et ses questionnements que son cerveau fait défiler comme un magnétoscope en marche rapide. Il est autiste Asperger. Ben quoi ?! Ce n’est pas une maladie hein ! C’est un état. Point à la ligne. Différent ? Oui et alors ? Nous sommes tous différents les uns des autres, non ? Olivier nous explique en quoi est-ce différent, comment lui, ressent les choses. Comment il les perçoit. Comment il les appréhende.
Olivier nous livre sa rage… celle de vaincre, celle de gagner sa place dans le monde… d’ailleurs, il le dit lui-même, « le déclenchement de l’écriture est lié à la sensation intime de l’horreur » L’écriture pour lui est un exutoire. Il a cette rage en lui, cette façon fougueuse et entière de nous raconter. Sa vie, son état, ses sentiments, son enfance… Oh bon sang Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, l’enfance ! Les enfants sont cruels ! Oui, cruels. Parce qu’ils ne connaissent pas, parce qu’ils ne savent pas. Ils sont comme des animaux encore à l’état brut. Nous sommes tous passé par là… Parce qu’ils ont peur ? Il suffirait peut-être d’une explication, pour lisser les choses, les rendre simples et faciles, compréhensibles. Mais oh combien d’adultes même, ne sont pas encore capables de comprendre…
L’enfance, revenons-en, en quelques mots si vous le voulez bien… Parce que c’est là où beaucoup de choses se jouent. Notamment l’apprentissage de la vie entre autres. Olivier en a chié ! Pour parler vrai. Parce que oui, en effet, à ces âges de l’enfance et de l’adolescence, notre corps évolue, mais notre tête aussi… « C’est marrant, je parle du corps, mais j’ai l’impression que les mots ont encore plus de pouvoir que les coups, que les mots sont les coups qui ne partent jamais, les plus indélébiles, les plus violents pour le corps justement. » eh bien je suis complètement d’accord avec ça, les mots sont violents, que ce soit dans l’amour ou dans la haine, ils ont une puissance extrême, ils sont dit, ils sont là et restent tapis dans l’ombre, au détour d’un neurone, au détour d’un souvenir qui vient se heurter comme un rappel, à la raison, à la déraison. Ils aident à construire une personne ou à la détruire.
Olivier s’est construit grâce ou à cause de ça. Il est le bonhomme grand et brun, avec des dents de lapin mignonnes comme tout qui le font lui. C’est son identité visuelle, c’est lui. Rappelez-vous Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, l’habit ne fait pas le moine et les apparences sont trompeuses… Derrière cette apparence joviale, fougueuse, droite et souriante, il y a un homme, blessé mais qui a réussi à surpasser ça, bon ok, au quotidien cela doit être un combat entre la rage et le bonheur. Mais c’est un homme de grande sincérité, pleins d’affections et d’une joie débordante.
Pour ne pas souffrir, Olivier s’est tourné vers la solitude et pour combler celle-ci, il s’est rempli la tête de savoir. Il est doué pour ça, il a quelques facilités alors il en aval, du savoir. Ingurgite jusqu’à plus soif, mais il peut encore alors il continue. « Je me suis rempli la tête d’information pour peupler ma solitude. Pour oublier l’essentiel, pour dompter l’absence et le chagrin. Comme si apprendre des milliers d’informations sans queue ni tête, peupler la mémoire était un réflexe de survie. »
C’est pourtant ce même homme qui nous embarque dans une folie, celle de rire, de vivre et de profiter. C’est ce même homme qui nous entraîne dans sa rage de vaincre le super champion. Celui qui nous raconte de chouettes moments de vie, de jolis souvenirs et qui nous fait rire, sourire et qui nous harponne le cœur.
Ce même homme qui nous pousse à lire « La vie devant soi » d’Emile Ajar. Mais toujours avec ce sentiment de s’envoler vers l’ailleurs, vers le plus beau, vers le meilleur. C’est également cet homme qui nous partage sa madeleine (de Proust) plongée dans son coca.
Olivier Liron c’est une plume brute, livrée avec la notice et avec une émotion énorme. De tendresse, de révolte, de vie. C’est une plume qui livre ses tripes, ses pensées et ses tourments comme un diamant non façonné. Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, je ne saurai que vous RECOMMANDER ce livre. Il est beau, il est vrai, il est pleins de failles, d’amertumes, de joies, de peines, accompagnées d’une rage de vivre malgré tout et de profiter, de jouir de ceux qu’on aime, de ce qu’on apprécie… Je pourrais vous parler de ce livre pendant des heures parce que pour moi il a tellement de facettes et de différentes sortes de lectures… Mais je préfère vous laisser sur ce paragraphe oh combien merveilleux !
« Dès la naissance, on le sait pas encore, mais il n’y a plus qu’à attendre la mort en essayant d’être tendre avec soi, le plus possible, aimant avec les autres, le plus aimant possible, et révolté contre tout le reste. Il suffit de le comprendre pour que la vie devienne une fête. »
Je suis bien curieuse de votre retour alors si vous passez dans le coin et que vous l’avez lu ou juste me dire si je vous ai donné envie, n’hésitez pas à commenter J
Eiger- Grand sage du forum
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