[Heckers, Jean-Christophe] Palimpsestes futurs

Titre : Palimpsestes futurs
Auteur : Jean-Christophe Heckers
Auto-édition - Juin 2017
170 pages en version brochée


Présentation de l'éditeur :

Que se cache-t-il derrière le Blok 61 ? Pour naviguer dans le multivers, il faudra bien le découvrir. Avec Convergences, on devine qu’une robinsonnade sur quelque lointaine planète à peine explorée peut vite devenir tentante. Quel peut être le destin d'un agent secret à la dérive? On le saura peut-être dans Déserteur, pour toi ce labyrinthe. De Profundis : un conseil, méfiez-vous de la rénovation de certains bâtiments anciens. Pourraient bien y être dénichés de très malodorants secrets. Enfin, avec Ad Infinitum, il s’agira de répondre à la question : pourquoi n'arrive-t-on pas à revenir d'un univers parallèle ?


Mon avis :

Il m'aura fallu plusieurs semaines pour lire ce recueil de nouvelles, sur ma liseuse, en fil rouge entre d'autres lectures.

J'ai parcouru ces univers en acceptant, à chaque fois, de me laisser emporter, surprendre, désorienter. Les ellipses font partie intégrante de l'écriture de Jean-Christophe Heckers, un auteur que j'ai découvert en début d'année dans ses Traversées des limbes. On pourrait s'en offusquer : qu'est-ce donc que ces histoires dont on ne nous fournit pas les clés ? Qui sont ces personnages dont on ignore (presque) tout ? Pourquoi agissent-ils ainsi ?
Oui, c'est agaçant. Ou motivant : chaque lecteur peut trouver sa propre interprétation du texte et donner libre cours à son imaginaire pour tisser les fils manquants.

Ce qui m'a gênée davantage, c'est de rester sur ma faim à la lecture de la dernière ligne.
Quelle décision le personnage va-t-il prendre ? C'est au lecteur d'en décider. Est-ce un jeu ? Jean-Christophe Heckers semble prendre un malin plaisir à nous laisser ainsi à la croisée des chemins.

Il est difficile de dire quelle nouvelle j'ai préférée. Deux m'ont davantage touchée :
- Déserteur, pour toi ce labyrinthe pour son univers kafkaïen, le désarroi de cet homme qui s'accroche à un infime espoir ;
- Ad Infinitum pour sa narration ("Je" s'adresse à "Tu" en une longue déclaration) et son point d'orgue, logique et déroutant.

Si j'ai préféré Traversées des limbes, dont les univers étaient plus familiers, les sentiments plus présents et les personnages plus attachants, j'ai apprécié de me laisser à nouveau bercer par cette écriture harmonieuse et précise au rythme parfait, dans ces textes dont chaque mot semble être l'unique possible.

Je remercie l'auteur pour ce splendide voyage littéraire.