[Ernaux, Annie] L'événement
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Votre avie sur "l'événement' d'Ernaux Annie
[Ernaux, Annie] L'événement
T I T R E : L'événement
A U T E U R : Annie Ernaux
E D I T I O N : Galimmard Folio
P A G E S : 130
R E S U M E
"Depuis des années, je tourne autour de cet événement de ma vie. Lire dans un roman le récit d'un avortement me plonge dans un saisissement sans images ni pensées, comme si les mots se changeaient instantanément en sensation violente. De la même façon, entendre par hasard La javanaise, J'ai la mémoire qui flanche, n'importe quelle chanson qui m'a accompagnée durant cette période, me bouleverse."
M O N A V I S
J'ai lu ce livre car la prof de français nous en a parlé et que le sujet m'interessait. J'ai lu cette petite autobiographie d'une seule traite ( je dis petite car l'auteur nous raconte qu'un moment de sa vie ). Le style est un peu "froid" car l'auteur décrit les événements tels qui se sont passés sans vraiment parler des sentiments qu'elle aurait pu ressentir. Cependant, le livre est très facil à lire et je le conseille vraiment.
Invité- Invité
Re: [Ernaux, Annie] L'événement
Pendant quelques mois, Annie Ernaux a été presque une obsession, je lisais ces livres ( La place, Passion simple, Une femme , la honte, se perdre, Je ne suis pas sorti de ma nuit) en ne cessant pas de le demander, mais comment peux t-on manquer autant de pudeur et décrire sa vie de la sorte dans ses moindres détails, aussi crument (c'est d'autant plus vrai dans "l'événement"). Et puis la vie s'est chargée de me faire comprendre le coté libératoire de l'écriture, et c'est je pense de cette façon qu'il faut aborder cette auteure, en plus de voir dans son oeuvre un témoignage exceptionnel de l'époque où se situe ses récits.
Invité- Invité
Re: [Ernaux, Annie] L'événement
Challenge PB livre 8
Mon avis:
« D’avoir vécu une chose, quelle qu’elle soit, donne le droit imprescriptible de l’écrire. »
« Le véritable but de ma vie est peut-être celui-ci: que mon corps, mes sensations et mes pensées deviennent de l’écriture, c'est-à-dire quelque chose d’intelligible et de général, mon existence complètement dissoute dans la tête et la vie des autres. »
C’est plus de trente ans après avoir choisi et vécu un avortement, qu’Annie Ernaux, d’une écriture que je qualifierai de « clinique » nous fait le récit de ce passage de sa vie.
« Evénement, épreuve, expérience humaine totale, de la vie et de la mort, vécue d’un bout à l’autre au travers du corps …. » comme elle l’écrit elle-même …
En utilisant son agenda et son journal intime de l’époque, elle « décortique » cet « événement » …. Oserais-je écrire « sans doute pour l’expulser définitivement ? »...
Parce qu’il s’agit bien de cela, en fait, utiliser l’écriture comme exutoire … verbaliser une bonne fois pour toutes pour espérer moins penser à ce qui a troublé, dérangé.
D'ailleurs elle dit qu'elle a fini de "mettre en mots", "réussi à effacer toute trace de culpabilité"...
L’écriture est suffisamment détachée pour que ni le misérabilisme, ni le voyeurisme n’aient leur place dans notre lecture.
Il n’en reste pas moins que le langage et la description de certaines scènes sont crus. Et je m’interroge … Annie Ernaux a-t-elle écrit ainsi par volonté d’être détachée ou parce que cette façon d’écrire s’est imposée à elle ?
Après avoir lu, il n’y a pas si longtemps « Qui touche à mon corps je le tue », je me suis retrouvée confrontée à la question de l’avortement, de la grossesse, des choix, de ces femmes en pleine détresse qui, à cette époque, n’avaient pas le « planning familial » et risquaient de mourir, seules dans
leur coin …
Et revient, lancinante, cette question : « Vaut-il mieux avorter, abandonner un nouveau né, le garder et l’aimer mal ?... »
Que c’est beau la vie quand on est heureux de la donner,
de l’offrir ….
Mon avis:
« D’avoir vécu une chose, quelle qu’elle soit, donne le droit imprescriptible de l’écrire. »
« Le véritable but de ma vie est peut-être celui-ci: que mon corps, mes sensations et mes pensées deviennent de l’écriture, c'est-à-dire quelque chose d’intelligible et de général, mon existence complètement dissoute dans la tête et la vie des autres. »
C’est plus de trente ans après avoir choisi et vécu un avortement, qu’Annie Ernaux, d’une écriture que je qualifierai de « clinique » nous fait le récit de ce passage de sa vie.
« Evénement, épreuve, expérience humaine totale, de la vie et de la mort, vécue d’un bout à l’autre au travers du corps …. » comme elle l’écrit elle-même …
En utilisant son agenda et son journal intime de l’époque, elle « décortique » cet « événement » …. Oserais-je écrire « sans doute pour l’expulser définitivement ? »...
Parce qu’il s’agit bien de cela, en fait, utiliser l’écriture comme exutoire … verbaliser une bonne fois pour toutes pour espérer moins penser à ce qui a troublé, dérangé.
D'ailleurs elle dit qu'elle a fini de "mettre en mots", "réussi à effacer toute trace de culpabilité"...
L’écriture est suffisamment détachée pour que ni le misérabilisme, ni le voyeurisme n’aient leur place dans notre lecture.
Il n’en reste pas moins que le langage et la description de certaines scènes sont crus. Et je m’interroge … Annie Ernaux a-t-elle écrit ainsi par volonté d’être détachée ou parce que cette façon d’écrire s’est imposée à elle ?
Après avoir lu, il n’y a pas si longtemps « Qui touche à mon corps je le tue », je me suis retrouvée confrontée à la question de l’avortement, de la grossesse, des choix, de ces femmes en pleine détresse qui, à cette époque, n’avaient pas le « planning familial » et risquaient de mourir, seules dans
leur coin …
Et revient, lancinante, cette question : « Vaut-il mieux avorter, abandonner un nouveau né, le garder et l’aimer mal ?... »
Que c’est beau la vie quand on est heureux de la donner,
de l’offrir ….
Cassiopée- Admin
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Re: [Ernaux, Annie] L'événement
Mon avis :
" J'ai fini par mettre en mots ce qui m'apparaît comme une expérience humaine totale, de la vie et de la mort, du temps, de la morale et de l'interdit, de la loi, une expérience vécue d'un bout à l'autre au travers du corps."
Annie Ernaux livre ici avec pudeur et réalisme son souvenir d'un avortement dans les années 60, époque où cet acte est encore illégal.
" Et, comme d'habitude, il était impossible de déterminer si l'avortement était interdit parce que c'était mal, ou si c'était mal parce que c'était interdit."
Ce témoignage est important pour l'auteur (déculpabilisation) mais aussi pour nous qui avons aujourd'hui le libre choix de mettre au monde un enfant. Mais, à notre époque, nous sommes confrontés à d'autres marginalisations et Annie Ernaux évoque le parallèle entre les faiseuses d'ange de l'époque et les passeurs actuels de clandestins.
C'est aussi l'occasion de dépeindre une époque, une société où le clivage entre les ouvriers et les "haut placés" est très marqué.
Même, si de nos jours, une femme ne vit plus de la même façon, l' avortement est toujours un choix difficile.
J'aime beaucoup le style d'Annie Ernaux qui se confie et analyse cette décision avec beaucoup d'intelligence et de sensibilité.
" J'ai fini par mettre en mots ce qui m'apparaît comme une expérience humaine totale, de la vie et de la mort, du temps, de la morale et de l'interdit, de la loi, une expérience vécue d'un bout à l'autre au travers du corps."
Annie Ernaux livre ici avec pudeur et réalisme son souvenir d'un avortement dans les années 60, époque où cet acte est encore illégal.
" Et, comme d'habitude, il était impossible de déterminer si l'avortement était interdit parce que c'était mal, ou si c'était mal parce que c'était interdit."
Ce témoignage est important pour l'auteur (déculpabilisation) mais aussi pour nous qui avons aujourd'hui le libre choix de mettre au monde un enfant. Mais, à notre époque, nous sommes confrontés à d'autres marginalisations et Annie Ernaux évoque le parallèle entre les faiseuses d'ange de l'époque et les passeurs actuels de clandestins.
C'est aussi l'occasion de dépeindre une époque, une société où le clivage entre les ouvriers et les "haut placés" est très marqué.
Même, si de nos jours, une femme ne vit plus de la même façon, l' avortement est toujours un choix difficile.
J'aime beaucoup le style d'Annie Ernaux qui se confie et analyse cette décision avec beaucoup d'intelligence et de sensibilité.
Invité- Invité
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