[Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
+7
elea2020
Moulin-à-Vent
lili78
Astazie
Cannetille
Fleurianne
lalyre
11 participants
Page 1 sur 1
[Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
[Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
[Bouysse, Franck]
Né d’aucune femme
La manufacture de livres novembre 2018
ISBN 978 2 35887 271 3
334 pages
Quatrième de couverture
Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
— Et alors, qu'y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose."
Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses oeuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.
Les personnages
Rose vendue à14 ans par son père – Elle, la mère de Rose – Onésime, le père - Gabriel qui a récupéré les cahiers de Rose – Charles le maître du domaine, devenu propriétaire de Rose – La Vieille, mère de ce dernier – Edmond l’homme un peu lâche qui gère en partie le domaine - Le docteur véreux, directeur de l’asile psychiatrique – L’enfant muet né d’aucune femme, ce qu’il est, ce qu’il a cru rêver.
L’histoire et mon avis
Gabriel revient sur des événements qui ont eu lieu quarante-quatre ans auparavant, il raconte le destin tragique de Rose amoureuse des mots qui vont raconter ce qu’elle va subir dès le moment ou son père la vend à un riche propriétaire d’une Forge, nous parle de son arrivée au domaine, l’étrange accueil de la Vieille lors de son entrée dans la grande maison, la haine de Charles, le maître des lieux qui semble t-il est marié à une femme malade cloîtrée dans sa chambre, la mise en garde que fait Edmond à Rose qui n’en tient pas compte, sans se douter que cela fera son malheur. Un roman noir, très noir même pourtant écrit avec une certaine sensibilité, ou tout fait écho à l’intimité des personnages, une histoire émouvante, poignante et impressionnante dans un monde hors du temps vous prenant aux tripes avec les violences et menaces. Des chapitres qui donnant la parole aux personnages ou qui décrivant en même temps les choses ou les lieux, entrecoupant le récit du journal m’ont un peu dérangée. Il n’empêche que j’ai aimé l’écriture de Franck Bouysse qui de manière poétique, parfois rude et flamboyante nous conte ce monde inimaginable, car il y a les victimes et les monstres dans ce monde-là mais aussi de la souffrance et de la colère, une description des lieux de la belle région des Cévennes en faisant en même temps une dure chronique sociale dans un climat de violence. Et l’enfant muet, né d’aucune femme mais dont une trace infime le relie à l’homme qu’il a cru rêver, tout cela écrit avec des mots qui vivent, qui font l’histoire, qui mettent un nom sur l’intolérable et la douleur d’une mère….Un roman bien au-delà du coup de coeur...
Né d’aucune femme
La manufacture de livres novembre 2018
ISBN 978 2 35887 271 3
334 pages
Quatrième de couverture
Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
— Et alors, qu'y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose."
Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses oeuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.
Les personnages
Rose vendue à14 ans par son père – Elle, la mère de Rose – Onésime, le père - Gabriel qui a récupéré les cahiers de Rose – Charles le maître du domaine, devenu propriétaire de Rose – La Vieille, mère de ce dernier – Edmond l’homme un peu lâche qui gère en partie le domaine - Le docteur véreux, directeur de l’asile psychiatrique – L’enfant muet né d’aucune femme, ce qu’il est, ce qu’il a cru rêver.
L’histoire et mon avis
Gabriel revient sur des événements qui ont eu lieu quarante-quatre ans auparavant, il raconte le destin tragique de Rose amoureuse des mots qui vont raconter ce qu’elle va subir dès le moment ou son père la vend à un riche propriétaire d’une Forge, nous parle de son arrivée au domaine, l’étrange accueil de la Vieille lors de son entrée dans la grande maison, la haine de Charles, le maître des lieux qui semble t-il est marié à une femme malade cloîtrée dans sa chambre, la mise en garde que fait Edmond à Rose qui n’en tient pas compte, sans se douter que cela fera son malheur. Un roman noir, très noir même pourtant écrit avec une certaine sensibilité, ou tout fait écho à l’intimité des personnages, une histoire émouvante, poignante et impressionnante dans un monde hors du temps vous prenant aux tripes avec les violences et menaces. Des chapitres qui donnant la parole aux personnages ou qui décrivant en même temps les choses ou les lieux, entrecoupant le récit du journal m’ont un peu dérangée. Il n’empêche que j’ai aimé l’écriture de Franck Bouysse qui de manière poétique, parfois rude et flamboyante nous conte ce monde inimaginable, car il y a les victimes et les monstres dans ce monde-là mais aussi de la souffrance et de la colère, une description des lieux de la belle région des Cévennes en faisant en même temps une dure chronique sociale dans un climat de violence. Et l’enfant muet, né d’aucune femme mais dont une trace infime le relie à l’homme qu’il a cru rêver, tout cela écrit avec des mots qui vivent, qui font l’histoire, qui mettent un nom sur l’intolérable et la douleur d’une mère….Un roman bien au-delà du coup de coeur...
lalyre- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 9623
Age : 92
Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
Une pépite en quelque sorte, merci Lalyre pour ta critique, je note, je note....
Fleurianne- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 4267
Age : 71
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : Retraitée/Vie associative, voyages, lectures
Genre littéraire préféré : Romans historiques
Date d'inscription : 19/03/2016
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
Peu d’indices sur le lieu : une brève mention d’Espalion et de la Vézère indique la Corrèze. Quand à l’époque, ce pourrait être il y a plus ou moins une centaine d’années. Un prêtre se voit confier les cahiers rédigés clandestinement par une femme internée dans un asile psychiatrique. La malheureuse y relate sa vie, une effroyable descente aux enfers depuis son adolescence, qui aboutit à sa réclusion forcée quand elle n’avait pas vingt ans.
Ce drame rural est d’une intensité et d’une noirceur telles que, plusieurs fois, au bord du malaise, il m’a fallu interrompre la lecture pour reprendre mon souffle. Véritable secousse tellurique, ce livre est de ceux qui vous aspirent, vous matraquent et vous obsèdent, ne vous laissant pas indemne et vous poursuivant longtemps après la dernière page.
Franck Bouysse écrit merveilleusement bien et c’est avec un profond plaisir que je me suis mise très souvent à relire certains passages plusieurs fois, impressionnée par la beauté de l’écriture et du style, la justesse des mots et des images. Cette histoire sombre et cruelle, mais profondément humaine, est saisissante de réalisme : les personnages y sont croqués dans toute leur vérité avec une acuité et une précision d’orfèvre, leurs paroles frappent par leur justesse de ton et d’émotion.
Rares sont les livres qui allient aussi bien la force d’une histoire, la vérité de ses personnages et la beauté de la langue. Né d’aucune femme est une œuvre magnifique et bouleversante, une lecture d’exception à ne surtout pas manquer.
Franck Bouysse joue dans la cour des Grands écrivains, en tout cas dans celle de mes auteurs de prédilection.
Ce drame rural est d’une intensité et d’une noirceur telles que, plusieurs fois, au bord du malaise, il m’a fallu interrompre la lecture pour reprendre mon souffle. Véritable secousse tellurique, ce livre est de ceux qui vous aspirent, vous matraquent et vous obsèdent, ne vous laissant pas indemne et vous poursuivant longtemps après la dernière page.
Franck Bouysse écrit merveilleusement bien et c’est avec un profond plaisir que je me suis mise très souvent à relire certains passages plusieurs fois, impressionnée par la beauté de l’écriture et du style, la justesse des mots et des images. Cette histoire sombre et cruelle, mais profondément humaine, est saisissante de réalisme : les personnages y sont croqués dans toute leur vérité avec une acuité et une précision d’orfèvre, leurs paroles frappent par leur justesse de ton et d’émotion.
Rares sont les livres qui allient aussi bien la force d’une histoire, la vérité de ses personnages et la beauté de la langue. Né d’aucune femme est une œuvre magnifique et bouleversante, une lecture d’exception à ne surtout pas manquer.
Franck Bouysse joue dans la cour des Grands écrivains, en tout cas dans celle de mes auteurs de prédilection.
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
Le père Gabriel doit se rendre dans un ancien monastère, devenu asile, pour bénir le corps d’une femme décédée. Une femme est venue le prévenir que sous les habits de celle-ci, il trouvera des cahiers soigneusement dissimulés qui retracent la vie de Rose.
Rose vivait dans une famille modeste, où il n’y avait que des filles. Son père a décidé de la vendre pour subvenir aux besoins de sa famille. Il l’a cédée comme servante à un Maître forgeron châtelain , qui vit avec sa mère acariâtre. Rose pleure dans sa petite chambre au dernier étage, seule le soir. Elle a peur de la méchanceté de ces châtelains. Rose devra alors se plier à tous leurs souhaits. Elle perdra son innocence, victime d’une violence insoutenable.
Edmond, le jeune jardinier la somme de s’enfuir. Elle ne peut pas.
Malgré tout, elle gardera une arme. Elle voulait raconter l’histoire de sa vie avant d’être oubliée. C’est une remontée dans le temps, dans l’histoire et dans l’horreur de Rose.
"La seule chose qui me rattache à la vie, c’est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je crois pas que ce mot existe il me convient."
Dans ce récit d’une profonde noirceur, tous les points de vue des différents personnages se croisent, que ce soit celui de Rose, de Gabriel, ou du prêtre qui lit les carnets ou celui du père de Rose qui est pris de remords.
Une plume d’une grande sensibilité, où est décrit un destin de femme bouleversant.
Ce fut ma première rencontre avec Franck Bouysse, dont l’écriture m’a émue. Roman noir, roman social, une lecture à ne pas manquer.
Rose vivait dans une famille modeste, où il n’y avait que des filles. Son père a décidé de la vendre pour subvenir aux besoins de sa famille. Il l’a cédée comme servante à un Maître forgeron châtelain , qui vit avec sa mère acariâtre. Rose pleure dans sa petite chambre au dernier étage, seule le soir. Elle a peur de la méchanceté de ces châtelains. Rose devra alors se plier à tous leurs souhaits. Elle perdra son innocence, victime d’une violence insoutenable.
Edmond, le jeune jardinier la somme de s’enfuir. Elle ne peut pas.
Malgré tout, elle gardera une arme. Elle voulait raconter l’histoire de sa vie avant d’être oubliée. C’est une remontée dans le temps, dans l’histoire et dans l’horreur de Rose.
"La seule chose qui me rattache à la vie, c’est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je crois pas que ce mot existe il me convient."
Dans ce récit d’une profonde noirceur, tous les points de vue des différents personnages se croisent, que ce soit celui de Rose, de Gabriel, ou du prêtre qui lit les carnets ou celui du père de Rose qui est pris de remords.
Une plume d’une grande sensibilité, où est décrit un destin de femme bouleversant.
Ce fut ma première rencontre avec Franck Bouysse, dont l’écriture m’a émue. Roman noir, roman social, une lecture à ne pas manquer.
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
Rose, 14 ans, vit heureuse, pauvre mais heureuse, avec sa famille : ses sœurs, ses parents qui ont bien du mal à joindre les deux bouts. Jusqu’au jour où son père la vend à un riche forgeron. Très vite la vie de Rose bascule dans le cauchemar…Bien des années plus tard, ce sont ses cahiers, récit de sa misérable vie, que le père Gabriel découvrira.
Franck Bouysse créée une ambiance machiavélique et plonge le lecteur dans un abime de noirceur, la noirceur humaine.
Ouvrir ce livre, c’est tomber dans un piège émotionnel : on s’attache immédiatement à Rose, on tremble pour elle, impossible de lâcher le livre avant la dernière page.
La fin est magistrale.
Du grand art ! Big coup de cœur !
Franck Bouysse créée une ambiance machiavélique et plonge le lecteur dans un abime de noirceur, la noirceur humaine.
Ouvrir ce livre, c’est tomber dans un piège émotionnel : on s’attache immédiatement à Rose, on tremble pour elle, impossible de lâcher le livre avant la dernière page.
La fin est magistrale.
Du grand art ! Big coup de cœur !
lili78- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 2660
Age : 52
Localisation : chez moi
Emploi/loisirs : Bibliothécaire / lecture, cuisine, jardinage, balades
Genre littéraire préféré : un peu de tout suivant mes humeurs
Date d'inscription : 14/10/2011
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
Au premier abord on se dit que ce roman aurait pu être écrit par Philippe Claudel. Tout comme Claudel, Franck Bouysse joue allègrement avec l'imprécision temporelle. Et moi, que ce soit Claudel ou Bouysse, l'imprécision temporelle me dérange. Elle existait également dans Plateau, autre roman de Bouysse, mais là elle était le décor aride de ce coup de coeur pour moi.
Le personnage de Rose est fabuleux alors que les autres personnages, à l'exception du cheval d'Edmond, semblent de déployer dans un univers flou et glauque. Rose et le cheval habitent le réel.
J'ai de beaucoup préféré "Plateau" à ce roman-ci.
Ma cote: 6/10.Le personnage de Rose est fabuleux alors que les autres personnages, à l'exception du cheval d'Edmond, semblent de déployer dans un univers flou et glauque. Rose et le cheval habitent le réel.
J'ai de beaucoup préféré "Plateau" à ce roman-ci.
Citations
" ... les mots, une invention des hommes pour mesurer le monde. "
(page 9)" J'ai appris que seuls les questions importent, que les réponses ne sont que des certitudes mises à mal par le temps qui passe, que les questions sont du ressort de l'âme, et les réponses du ressort de la chair périssable. "
(Page 17)" C'est avoir que veulent les hommes, les femmes, c'est pouvoir. "
(Page 140)(Franck Bouysse, "Né d'aucune femme")
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 3269
Age : 72
Localisation : Québec
Emploi/loisirs : Retraité
Genre littéraire préféré : Roman historique
Date d'inscription : 07/01/2012
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
Roman très apprécié malgré la noirceur de certains personnages. Une belle découverte
Invité- Invité
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
Roman très apprécié malgré la noirceur de certains personnages. Une belle découverte
Invité- Invité
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
Gabriel, curé de campagne, est appelé pour bénir le corps d’une femme dans un asile. Il découvre alors les carnets d’un journal intime, qui recèlent l’histoire manuscrite de Rose. Vendue par son père à l’âge de 14 ans à un maître de forge, Rose est emmenée dans le sombre château où il vit isolé avec sa vieille mère.
Un peu déstabilisée par les premiers chapitres, ne sachant où j’allais arriver, j’ai découvert avec Gabriel les carnets de Rose et je n’ai plus lâché ma lecture. L’univers inquiétant des Forges, le domaine où va vivre la jeune fille, est digne des plus grands contes.
On pense au Petit Poucet, à Peau d’Âne, à la Barbe-Bleue… Les figures du diable, de la vieille sorcière, du chevalier se dressant contre les forces du mal semblent avoir inspiré cette histoire lugubre et fascinante. Si Rose n’a rien d’une princesse, elle traverse les épreuves avec la fierté d’une reine, et conserve une part d’innocence, une saine curiosité et un appétit de vivre qui la rendent attachante.
Ce roman se lit comme un thriller. Une fois la dernière page achevée, j’ai eu envie de le relire, pour comprendre comment j’avais pu passer à côté d’indices essentiels. La construction du récit est magistrale. Quant à l’écriture… Les phrases sont des bijoux de précision, une dentelle de mots tracée par une plume mêlant l’horreur et la poésie, le noir et le rouge, la monstruosité de l’âme humaine et la beauté de la nature.
Merci à l’auteur pour ce coup de cœur. Il y a bien longtemps que je n’avais lu une telle pépite, un de ces romans qui me font dire dans un soupir : « Ah, comme j’aimerais l’avoir écrit ! »
Un peu déstabilisée par les premiers chapitres, ne sachant où j’allais arriver, j’ai découvert avec Gabriel les carnets de Rose et je n’ai plus lâché ma lecture. L’univers inquiétant des Forges, le domaine où va vivre la jeune fille, est digne des plus grands contes.
On pense au Petit Poucet, à Peau d’Âne, à la Barbe-Bleue… Les figures du diable, de la vieille sorcière, du chevalier se dressant contre les forces du mal semblent avoir inspiré cette histoire lugubre et fascinante. Si Rose n’a rien d’une princesse, elle traverse les épreuves avec la fierté d’une reine, et conserve une part d’innocence, une saine curiosité et un appétit de vivre qui la rendent attachante.
Ce roman se lit comme un thriller. Une fois la dernière page achevée, j’ai eu envie de le relire, pour comprendre comment j’avais pu passer à côté d’indices essentiels. La construction du récit est magistrale. Quant à l’écriture… Les phrases sont des bijoux de précision, une dentelle de mots tracée par une plume mêlant l’horreur et la poésie, le noir et le rouge, la monstruosité de l’âme humaine et la beauté de la nature.
Merci à l’auteur pour ce coup de cœur. Il y a bien longtemps que je n’avais lu une telle pépite, un de ces romans qui me font dire dans un soupir : « Ah, comme j’aimerais l’avoir écrit ! »
Comme on se réveille dans l’oubli, on s’endort dans les souvenirs.
Nous n’avons rien à espérer du passé. Ce sont les hommes seuls qui ont eu l’audace d’inventer le temps, d’en faire des cloisons pour leur vie. Pas un seul ne peut vivre assez longtemps pour se croire exister, pas un seul n’est en mesure de saisir la vie quand elle le traverse, et je suis trop lucide pour ne pas désespérer de n’y être jamais parvenu. Seul le passé nous travaille le corps. Il finit toujours par remonter à la surface, comme un bouchon en liège privé de lest. Les légendes qui l’encombrent sont le fruit de grandes passions, de grands rêves, et d’incommensurables souffrances ; tout cela et rien de plus que cela. Les légendes, elles vieillissent, se délitent avec nous, se recomposent avec d’autres, à l’infini.
À quoi bon pas vouloir rejoindre cette éternité qui me tend les bras. Tout ce qui faisait de moi quelqu’un, même pas bien important, m’a été retiré. À quoi bon continuer de vivre quand on n’a plus d’espoir dans rien, quand on est devenu un fantôme qui sait qu’il en est un.
Invité- Invité
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
trop noir, trop glauque, je n'ai pas accroché ... à vous lire, je crains d'être passée à côté de qq chose d'exceptionnel; aussi je le ré-emprunterai un de ces jours !
Invité- Invité
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
la grande astrance a écrit:trop noir, trop glauque, je n'ai pas accroché ... à vous lire, je crains d'être passée à côté de qq chose d'exceptionnel; aussi je le ré-emprunterai un de ces jours !
Ca peut arriver d'être sensible à certaines ambiances ou être moins réceptif/ve à certains thèmes ou tons. Ce que tu n'as pas trouvé dans ce livre-là, tu le trouveras dans un autre.
elea2020- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 5875
Age : 56
Localisation : 44
Emploi/loisirs : enseignante en reconversion
Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
Date d'inscription : 02/01/2020
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
@la grande astrance,
D'après ce que je lis sur le net, c'est un livre pour lequel les avis sont partagés : on adore ou on n'accroche pas du tout. Chacun sa sensibilité, comme dit Elea.
D'après ce que je lis sur le net, c'est un livre pour lequel les avis sont partagés : on adore ou on n'accroche pas du tout. Chacun sa sensibilité, comme dit Elea.
Invité- Invité
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
Un livre inqualifiable et inclassable, une grande claque pour le lecteur .... ce sont un peu les qualificatifs les plus lus, entendus et vus depuis sa sortie.
Et je ne peux qu'aller dans ce sens, une oeuvre noire...très noire avec une plume acérée et exceptionnelle qui m'avait déjà marquée à la lecture de "Glaise" du même auteur.
Une première de couverture déjà forte et exceptionnelle. Un récit efficace et un drame humain dans une région reculée et oubliée de tous, hommes et Dieu même si le rapporteur de ce récit est un ecclésiastique, se delivrant ici d'un secret bien lourd. Une famille misérable (dans le sens propre) au point que pour permettre à toutes ses composantes une survie, le père de famille prend la décision de vendre les services de la fille aînée, Rose, à une petite fortune locale, un ancien maître des forges vivant avec sa mère dans un bien sombre mais apparemment riche demeure. Les traits de caractère de l'ensemble des personnages de ce huit-clos sont rendus avec concision mais efficacité, peu de sentiments humaine en illustrent cette petite communauté.
Si pétris de remord, le père indigne va tenter de réparer sa faute, il ne peut imaginer ni les lecteurs de cette sordide histoire le drame qui se noue, le niveau de perversion de la famille d'accueil qui lie la mère et son fils aussi ignobles qu'inhumains. Sorts tragiques de cette pauvre Rose comme de son père, rien ne nous est épargné.... il n'y aura pas d'happy end ici.... mais quel talent d'écriture et de scénario
Et je ne peux qu'aller dans ce sens, une oeuvre noire...très noire avec une plume acérée et exceptionnelle qui m'avait déjà marquée à la lecture de "Glaise" du même auteur.
Une première de couverture déjà forte et exceptionnelle. Un récit efficace et un drame humain dans une région reculée et oubliée de tous, hommes et Dieu même si le rapporteur de ce récit est un ecclésiastique, se delivrant ici d'un secret bien lourd. Une famille misérable (dans le sens propre) au point que pour permettre à toutes ses composantes une survie, le père de famille prend la décision de vendre les services de la fille aînée, Rose, à une petite fortune locale, un ancien maître des forges vivant avec sa mère dans un bien sombre mais apparemment riche demeure. Les traits de caractère de l'ensemble des personnages de ce huit-clos sont rendus avec concision mais efficacité, peu de sentiments humaine en illustrent cette petite communauté.
Si pétris de remord, le père indigne va tenter de réparer sa faute, il ne peut imaginer ni les lecteurs de cette sordide histoire le drame qui se noue, le niveau de perversion de la famille d'accueil qui lie la mère et son fils aussi ignobles qu'inhumains. Sorts tragiques de cette pauvre Rose comme de son père, rien ne nous est épargné.... il n'y aura pas d'happy end ici.... mais quel talent d'écriture et de scénario
_________________
Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
Et ben... pas le genre de livre à lire pour se remonter le moral ! Je ne l'emmènerai pas en vacances, celui-ci ! (il est dans mon challenge PL)
Pistou 117- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 4087
Age : 60
Localisation : LILLE
Genre littéraire préféré : De tout, partout...
Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
Lu dans le cadre du challenge 2020/2021
Finalement, je l'ai emmené en vacances tout de même.
Je l'ai lu par tranches de quelques pages, parce qu'en effet, difficile à lire... Très lourd, glauque. Mais également très bien écrit, et surprenant.
Après avoir lu vos avis, j'ai trouvé que, finalement, la fin est plutôt happy, en fait... Et j'ai beaucoup aimé
Pistou 117- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 4087
Age : 60
Localisation : LILLE
Genre littéraire préféré : De tout, partout...
Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
C'est en effet un roman d'une grande noirceur mais aussi d'une grande force. J'ai adoré.
Il est superbement écrit et nous fait vivre les moments difficiles sans jamais verser dans le mélodrame.
Cette jeune fille de 14 ans ,Rose, est vendue par son pére à une famille riche mais misérable qui vont lui faire vivre un enfer. Rose n'abandonnera jamais et nous prouvera son courage et sa détermination à vivre.
J'ai dévoré ce livre rempli d'amour et d'intelligence.
Il est superbement écrit et nous fait vivre les moments difficiles sans jamais verser dans le mélodrame.
Cette jeune fille de 14 ans ,Rose, est vendue par son pére à une famille riche mais misérable qui vont lui faire vivre un enfer. Rose n'abandonnera jamais et nous prouvera son courage et sa détermination à vivre.
J'ai dévoré ce livre rempli d'amour et d'intelligence.
cilou- Apprenti
-
Nombre de messages : 66
Age : 55
Localisation : ste anne des plaines (quebec)
Genre littéraire préféré : un peu de tout sauf la science fiction
Date d'inscription : 29/01/2020
Re: [Bouysse, Franck] Né d'aucune femme
bonjour!
Quel livre surprenant que celui-ci! Le début, l'intrigue, et les fins...
un livre poignant, beau, ...
quelques phrases:
"les mots ne sont rien face à cela, ils sont des habits de tous les jours, qui s'endimanchent parfois, afin de masquer la géographie profonde et intime des peaux; les mots, une invention des hommes pour mesurer le monde..."
"Les retours ne sont jamais sereins, toujours nourris des causes du départ. Que l'on s'en aille ou que l'on revienne, de gré ou bien de force, on est lourd des deux."
Une belle découverte qui a laissé des traces dans ma mémoire.
Quel livre surprenant que celui-ci! Le début, l'intrigue, et les fins...
un livre poignant, beau, ...
quelques phrases:
"les mots ne sont rien face à cela, ils sont des habits de tous les jours, qui s'endimanchent parfois, afin de masquer la géographie profonde et intime des peaux; les mots, une invention des hommes pour mesurer le monde..."
"Les retours ne sont jamais sereins, toujours nourris des causes du départ. Que l'on s'en aille ou que l'on revienne, de gré ou bien de force, on est lourd des deux."
Une belle découverte qui a laissé des traces dans ma mémoire.
Crystale- Apprenti
-
Nombre de messages : 28
Localisation : Dijon
Emploi/loisirs : sculpture
Genre littéraire préféré : de tout sauf biographies
Date d'inscription : 23/08/2024
Sujets similaires
» [Bouysse, Franck] Orphelines
» [Bouysse, Franck] Vagabond
» [Bouysse, Franck] Glaise
» [Bouysse, Franck] L'homme peuplé
» [Bouysse, Franck] Plateau
» [Bouysse, Franck] Vagabond
» [Bouysse, Franck] Glaise
» [Bouysse, Franck] L'homme peuplé
» [Bouysse, Franck] Plateau
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum