[Pamuk, Orhan] La femme aux cheveux roux
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[Pamuk, Orhan] La femme aux cheveux roux
Titre : La femme aux cheveux roux (Kirmizi saçli kadin)
Auteur : Orhan PAMUK
Traducteur : Valérie GAY-AKSOY
Parution : turque en 2016, française en 2019
Editeur : Gallimard
Pages : 304
Présentation de l'éditeur :
Alors qu’il passe quelques semaines auprès d’un maître puisatier pour gagner un peu d’argent avant d’entrer à l’université, le jeune Cem rencontre une troupe de comédiens ambulants et, parmi eux, une femme à la belle chevelure rousse. Il s’en éprend immédiatement, et, malgré leur différence d’âge, se noue entre eux l’esquisse d’une histoire d’amour.
Mais les promesses de cet été sont soudainement balayées lorsque survient un accident sur le chantier du puits. Cem rentre à Istanbul le cœur gros de souvenirs, et n’aura de cesse de tenter d’oublier ce qui s’est passé. C’est sans compter sur la force du destin qui finit toujours par s’imposer aux hommes, et leur rappeler ce qu’ils ont voulu enfouir au plus profond d’eux-mêmes.
Dans ce roman de formation aux allures de fable sociale, Orhan Pamuk tisse à merveille un récit personnel avec l’histoire d’un pays en pleine évolution, et fait magistralement résonner la force des mythes anciens dans la Turquie contemporaine. Avec tendresse et érudition, La Femme aux Cheveux roux nous interroge sur les choix de l’existence et la place véritable de la liberté.
Avis :
Tout le monde connaît le mythe grec d’Oedipe, qui s’aperçut trop tard avoir tué son père et couché avec sa mère. Mais connaissez-vous son pendant oriental, le mythe Iranien de Sohrab, tué, également en ignorance de cause, par son père Rostam ? Entrelaçant savamment ces deux mythes au récit contemporain de Cem Celik, que l’on découvre adolescent et dont on suit les affres jusqu’à la fin de sa vie, Orhan Pamuk réussit un roman original, parfois déroutant, qui jette une passerelle instructive entre les cultures orientales et occidentales.
Dans les années soixante-dix, alors que, pour financer ses études, le lycéen Cem s’est fait, le temps d’un été, apprenti puisatier dans les environs d’Istanbul, il tombe amoureux d’une femme inconnue, rousse, comédienne dans un théâtre ambulant. Sa relation avec son maître et avec cette femme, interrompue brutalement par un accident, va le marquer sa vie durant, le poursuivant comme un destin auquel nul ne saurait se dérober.
La femme aux cheveux roux est un roman symbolique à plusieurs niveaux de lecture : celui d’un individu, mais aussi celui d’un pays, la Turquie, de plus en plus déchirée entre laïcité et religion, démocratie ou concentration du pouvoir. C’est indéniablement une œuvre de grande facture, qui explore brillamment les thèmes de la quête d’identité et de la filiation, du destin et de la liberté, dans un subtil mélange de références orientales et occidentales. L’intérêt intellectuel l’a toutefois emporté chez moi sur le plaisir de lecture.
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