[Vann, David] Un poisson sur la lune
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[Vann, David] Un poisson sur la lune
[Vann, David] Un poisson sur la lune
[Vann, David]
Un poisson sur la lune
Editions Gallmeister février 2019
ISBN 978 2 35178 126 5
285 pages
Quatrième de couverture
“Les gens seraient-ils en réalité tous au bord du suicide, toute leur vie, obligés de survivre à chaque journée en jouant aux cartes et en regardant la télé et en mangeant, tant de routines prévues pour éviter ces instants de face à face avec un soi-même qui n’existe pas ?” Tel est l’état d’esprit de James Vann lorsqu’il retrouve sa famille en Californie – ses parents, son frère cadet, son ex-femme et ses enfants. Tous s’inquiètent pour lui et veulent l’empêcher de commettre l’irréparable. Car James voyage avec son Magnum, bien décidé à passer à l’acte. Tour à tour, chacun essaie de le ramener à la raison, révélant en partie ses propres angoisses et faiblesses. Mais c’est James qui devra seul prendre la décision, guidé par des émotions terriblement humaines face au poids du passé, à la cruauté du présent et à l’incertitude de l’avenir.
David Vann revisite son histoire familiale et réussit une confession spectaculaire, mêlant subtilement réalité et fiction pour livrer une implacable réflexion sur ce qui nous fait tenir à la vie.
Mon avis
C’est englué dans son esprit que Jim pour tenter de calmer les affres et les démons qui le tourmentent décide d’abandonner son métier de dentiste et de partir de l’Alaska ou il vit, pour rejoindre son frère Doug et sa famille, pourtant il aurait pu avoir une vie simple mais ses dettes au fisc, les divorces et le chagrin de savoir ses deux enfants confiés à leur mère, c’est bien çà qui l’ont mené dans l’état ou il se trouve, un homme à terre avec ses pulsions de mort. En lisant j’ai ressenti très fort son désespoir, ses émotions versatiles, la douleur de se sentir incompris par ses proches et cela m’a provoqué de profondes réflexions sur cette maladie mentale et le délire de persécution, mais aussi sur le sens de la vie et le suicide, sur le repli de soi-même et cette fin de vie inéluctable que certains choisissent. L’auteur d’une manière forte nous trouble avec l’histoire entre le réel et la fiction, mais aussi y aurait-il un moyen d’empêcher une finalité choisie par un être désespéré ? Le long voyage entrepris par les personnages de Jim et Doug auxquels je me suis attachée est douloureux mais aussi empreint d’humanité et un soupçon d’humour. L’auteur a essayé de retranscrire ce que fut le calvaire de son père qui a fait le terrible choix d’en finir avec la vie, c’est à lui que son cri s’élève en écrivant ce roman . Alors que moi lectrice égarée, angoissée, stressée et tenue en haleine jusqu’à la toute dernière page, ai réussi à capturer mes émotions sur cette histoire dérangeante de mort annoncée et programmée. Le sujet de ce très bon roman est parfois dur à supporter, attention aux personnes sensibles….5/5
Un poisson sur la lune
Editions Gallmeister février 2019
ISBN 978 2 35178 126 5
285 pages
Quatrième de couverture
“Les gens seraient-ils en réalité tous au bord du suicide, toute leur vie, obligés de survivre à chaque journée en jouant aux cartes et en regardant la télé et en mangeant, tant de routines prévues pour éviter ces instants de face à face avec un soi-même qui n’existe pas ?” Tel est l’état d’esprit de James Vann lorsqu’il retrouve sa famille en Californie – ses parents, son frère cadet, son ex-femme et ses enfants. Tous s’inquiètent pour lui et veulent l’empêcher de commettre l’irréparable. Car James voyage avec son Magnum, bien décidé à passer à l’acte. Tour à tour, chacun essaie de le ramener à la raison, révélant en partie ses propres angoisses et faiblesses. Mais c’est James qui devra seul prendre la décision, guidé par des émotions terriblement humaines face au poids du passé, à la cruauté du présent et à l’incertitude de l’avenir.
David Vann revisite son histoire familiale et réussit une confession spectaculaire, mêlant subtilement réalité et fiction pour livrer une implacable réflexion sur ce qui nous fait tenir à la vie.
Mon avis
C’est englué dans son esprit que Jim pour tenter de calmer les affres et les démons qui le tourmentent décide d’abandonner son métier de dentiste et de partir de l’Alaska ou il vit, pour rejoindre son frère Doug et sa famille, pourtant il aurait pu avoir une vie simple mais ses dettes au fisc, les divorces et le chagrin de savoir ses deux enfants confiés à leur mère, c’est bien çà qui l’ont mené dans l’état ou il se trouve, un homme à terre avec ses pulsions de mort. En lisant j’ai ressenti très fort son désespoir, ses émotions versatiles, la douleur de se sentir incompris par ses proches et cela m’a provoqué de profondes réflexions sur cette maladie mentale et le délire de persécution, mais aussi sur le sens de la vie et le suicide, sur le repli de soi-même et cette fin de vie inéluctable que certains choisissent. L’auteur d’une manière forte nous trouble avec l’histoire entre le réel et la fiction, mais aussi y aurait-il un moyen d’empêcher une finalité choisie par un être désespéré ? Le long voyage entrepris par les personnages de Jim et Doug auxquels je me suis attachée est douloureux mais aussi empreint d’humanité et un soupçon d’humour. L’auteur a essayé de retranscrire ce que fut le calvaire de son père qui a fait le terrible choix d’en finir avec la vie, c’est à lui que son cri s’élève en écrivant ce roman . Alors que moi lectrice égarée, angoissée, stressée et tenue en haleine jusqu’à la toute dernière page, ai réussi à capturer mes émotions sur cette histoire dérangeante de mort annoncée et programmée. Le sujet de ce très bon roman est parfois dur à supporter, attention aux personnes sensibles….5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
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Re: [Vann, David] Un poisson sur la lune
L’auteur raconte la dépression et le suicide de son père, lorsque lui-même avait treize ans. Pas à la première personne du singulier ni du pluriel, mais, comme dans une sorte de mise à distance ou d’autopsie, en mentionnant son père par Jim, et lui-même par David. Le récit n’en est pas pour autant froid le moins du monde, au contraire : avec une immense empathie, David reconstruit ce qui a dû se dérouler dans la tête de son père lors de ses derniers jours, lorsqu’il est venu d’Alaska où il résidait, seul, pour visiter une dernière fois sa famille en Californie : ses deux ex-femmes et ses enfants, ses parents, son frère et un ami d’enfance.
David n’a que peu de clés pour expliquer le mal-être paternel, juste quelques bribes d’observation familiale qui peuvent servir de début de pistes. L’objet du livre n’est pas d’expliquer, mais de plonger dans la peau et la tête de Jim pour tenter de ressentir la même chose que lui, dans une sorte d’introspection par procuration.
On imagine sans peine l’épreuve qu’à pu représenter pour l’auteur l’écriture de ce livre. Mais sans doute fut-elle moins pesante que l’écrasante interrogation que laisse un suicidé à ses proches. Cette lecture oppressante n’est pas une partie de plaisir : c’est une immersion dans un désespoir noir, un vide sans fond, une absence de sens qui n’a qu’une inéluctable issue.
Face à son délire suicidaire accompagné de pulsions meurtrières, en cette fin d’années soixante-dix, Jim ne rencontre guère de soutien : sa famille, effrayée et perdue, se réfugie dans un certain déni et ne réalise sans doute pas complètement la gravité de la situation. Le psychiatre ne prend pas les mesures de protection qui aurait peut-être pu protéger Jim malgré lui. On s’effraye lorsque, entouré d’armes à feu dans cette famille passionnée de chasse, pour laquelle tirer semble aussi naturel et vital que respirer, Jim est maintes fois tenté, dans ses accès de colère désespérée, d’emmener ses proches ou des inconnus dans son dernier geste : il ne saurait y avoir de plaidoyer plus évident contre la légalisation du port d’armes aux Etats-Unis.
J’ai refermé ce livre sur une sensation glaçante de noir vertige et d’impuissance désolée, face à une double et incommensurable souffrance : celle de Jim qui n’a trouvé d’issue que fatale, et celle de David, son fils, marqué de manière indélébile au point de tenter de revivre le supplice paternel par le biais de l’écriture.
David n’a que peu de clés pour expliquer le mal-être paternel, juste quelques bribes d’observation familiale qui peuvent servir de début de pistes. L’objet du livre n’est pas d’expliquer, mais de plonger dans la peau et la tête de Jim pour tenter de ressentir la même chose que lui, dans une sorte d’introspection par procuration.
On imagine sans peine l’épreuve qu’à pu représenter pour l’auteur l’écriture de ce livre. Mais sans doute fut-elle moins pesante que l’écrasante interrogation que laisse un suicidé à ses proches. Cette lecture oppressante n’est pas une partie de plaisir : c’est une immersion dans un désespoir noir, un vide sans fond, une absence de sens qui n’a qu’une inéluctable issue.
Face à son délire suicidaire accompagné de pulsions meurtrières, en cette fin d’années soixante-dix, Jim ne rencontre guère de soutien : sa famille, effrayée et perdue, se réfugie dans un certain déni et ne réalise sans doute pas complètement la gravité de la situation. Le psychiatre ne prend pas les mesures de protection qui aurait peut-être pu protéger Jim malgré lui. On s’effraye lorsque, entouré d’armes à feu dans cette famille passionnée de chasse, pour laquelle tirer semble aussi naturel et vital que respirer, Jim est maintes fois tenté, dans ses accès de colère désespérée, d’emmener ses proches ou des inconnus dans son dernier geste : il ne saurait y avoir de plaidoyer plus évident contre la légalisation du port d’armes aux Etats-Unis.
J’ai refermé ce livre sur une sensation glaçante de noir vertige et d’impuissance désolée, face à une double et incommensurable souffrance : celle de Jim qui n’a trouvé d’issue que fatale, et celle de David, son fils, marqué de manière indélébile au point de tenter de revivre le supplice paternel par le biais de l’écriture.
Re: [Vann, David] Un poisson sur la lune
Mon avis :
J'ai abandonné ce livre à la page 99. Trop de noirceur, trop de plongée dans la tête de Jim, dépressif, suicidaire, qui fait face à l'incompréhension et à l'impuissance de ses proches.
J'ai abandonné ce livre à la page 99. Trop de noirceur, trop de plongée dans la tête de Jim, dépressif, suicidaire, qui fait face à l'incompréhension et à l'impuissance de ses proches.
Sharon- Modérateur
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Re: [Vann, David] Un poisson sur la lune
Cette lecture est en effet éprouvante : qu'en a-t-il dû être de l'écriture, puisqu'il s'agit du suicide du père de l'auteur...
Re: [Vann, David] Un poisson sur la lune
Mon avis
Ce recueil arrive après quelques autres du même auteur. Il a exploré les failles de l’âme humaine, a mis en scène des personnages torturés, troubles, mal dans leur vie, leur tête. Cette fois-ci pour ce qu’il appelle malgré tout « un roman », il revisite l’histoire de son père. Sans doute parce qu’il était prêt pour poser des mots sur les maux de toute une famille qui porte encore, probablement, la souffrance de James Vann.
L’atmosphère de ce récit est lourde, poisseuse. James, Jim, a trente-neuf ans, il a quitté l’Alaska pour venir en Californie où, accompagné de son frère Doug, il va voyager vers ses enfants, ses parents, ses ex femmes, dans le but d’être sorti de son marasme, de sa dépression. Il a son Magnum, il le promène comme pour renforcer son désir d’en finir. Mais sait-il ce qu’il veut vraiment ? A travers les descriptions, on sent qu’il est perdu. Il s’observe comme extérieur à sa vie, il semble avoir une double personnalité. David Vann imagine les obsessions paternelles, les ressentis. Pour Jim, tout est vide de sens. Il n’a rien à quoi s’accrocher.
« Rien ne prendra le dessus, rien ne définira ce qu’il devrait faire, ni qui il devrait être. »
Il n’arrive même pas à éprouver des sentiments et de ce fait, il ne ménage pas sa famille. Il ne prend pas de gants et parle « brut ».
David Vann n’essaie pas de donner des explications à l’état de son père, parfois quelques pistes mais rien de plus. C’est plutôt une plongée en apnée au cœur de l’esprit de celui qui veut en finir avec la vie. Il évoque ses sensations, ses pulsions, ses peurs….
Je ne sais pas si ce livre a été « coûteux » ou libératoire pour David Vann. Pour le lecteur, il est éprouvant, épuisant mais il est porté par une écriture forte, puissante, sans filtre et sans pathos, vraie, terriblement et douloureusement vraie ….
Ce recueil arrive après quelques autres du même auteur. Il a exploré les failles de l’âme humaine, a mis en scène des personnages torturés, troubles, mal dans leur vie, leur tête. Cette fois-ci pour ce qu’il appelle malgré tout « un roman », il revisite l’histoire de son père. Sans doute parce qu’il était prêt pour poser des mots sur les maux de toute une famille qui porte encore, probablement, la souffrance de James Vann.
L’atmosphère de ce récit est lourde, poisseuse. James, Jim, a trente-neuf ans, il a quitté l’Alaska pour venir en Californie où, accompagné de son frère Doug, il va voyager vers ses enfants, ses parents, ses ex femmes, dans le but d’être sorti de son marasme, de sa dépression. Il a son Magnum, il le promène comme pour renforcer son désir d’en finir. Mais sait-il ce qu’il veut vraiment ? A travers les descriptions, on sent qu’il est perdu. Il s’observe comme extérieur à sa vie, il semble avoir une double personnalité. David Vann imagine les obsessions paternelles, les ressentis. Pour Jim, tout est vide de sens. Il n’a rien à quoi s’accrocher.
« Rien ne prendra le dessus, rien ne définira ce qu’il devrait faire, ni qui il devrait être. »
Il n’arrive même pas à éprouver des sentiments et de ce fait, il ne ménage pas sa famille. Il ne prend pas de gants et parle « brut ».
David Vann n’essaie pas de donner des explications à l’état de son père, parfois quelques pistes mais rien de plus. C’est plutôt une plongée en apnée au cœur de l’esprit de celui qui veut en finir avec la vie. Il évoque ses sensations, ses pulsions, ses peurs….
Je ne sais pas si ce livre a été « coûteux » ou libératoire pour David Vann. Pour le lecteur, il est éprouvant, épuisant mais il est porté par une écriture forte, puissante, sans filtre et sans pathos, vraie, terriblement et douloureusement vraie ….
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Cassiopée- Admin
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Emploi/loisirs : enseignante
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Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Vann, David] Un poisson sur la lune
Mon ressenti
J’ai eu beaucoup de mal à finir ce livre non pas parce qu’il n’est pas intéressant mais parce qu’il est très éprouvant. Il fait écho à des ami(e)s partis trop tôt, à des personnes que je côtoie qui souffre de la même pathologie. Dernier point, il ne faut pas le lire en pleine pandémie.
David Vann raconte la dépression et le suicide de son père, lorsque lui-même avait treize ans. Il essaie de comprendre et de mettre des mots, des souvenirs sur ce que son père a pu traverser, il décrit avec brio ce parcours de la bipolarité entre des épisodes d’euphorie et des chutes vertigineuses dans les ténèbres.
Pari réussi pour l’auteur, le lecteur se fond dans la bipolarité et s’imprègne des méandres de la pensée parasitée de son père qui tente à sa façon de lutter. Entre suicide et pathologie, le questionnement reste entier que ce soit pour la famille ou les enfants, il y a parfois des questions qui resteront sans réponses.
En tout cas, un travail impressionnant pour redonner vie ou un sens à ce que son père a pu vivre ou faire, une écriture que je salue pleinement.
A découvrir
J’ai eu beaucoup de mal à finir ce livre non pas parce qu’il n’est pas intéressant mais parce qu’il est très éprouvant. Il fait écho à des ami(e)s partis trop tôt, à des personnes que je côtoie qui souffre de la même pathologie. Dernier point, il ne faut pas le lire en pleine pandémie.
David Vann raconte la dépression et le suicide de son père, lorsque lui-même avait treize ans. Il essaie de comprendre et de mettre des mots, des souvenirs sur ce que son père a pu traverser, il décrit avec brio ce parcours de la bipolarité entre des épisodes d’euphorie et des chutes vertigineuses dans les ténèbres.
Pari réussi pour l’auteur, le lecteur se fond dans la bipolarité et s’imprègne des méandres de la pensée parasitée de son père qui tente à sa façon de lutter. Entre suicide et pathologie, le questionnement reste entier que ce soit pour la famille ou les enfants, il y a parfois des questions qui resteront sans réponses.
En tout cas, un travail impressionnant pour redonner vie ou un sens à ce que son père a pu vivre ou faire, une écriture que je salue pleinement.
A découvrir
Pinky- Grand sage du forum
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