[Melandri, Francesca] Tous, sauf moi
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[Melandri, Francesca] Tous, sauf moi
[Melandri, Francesca] Tous, sauf moi
[Melandri, Francesca]
Tous, sauf moi
Editions Gallimard mars 2019
576 pages
Quatrième de couverture
2010, Rome. Ilaria, la quarantaine, trouve sur le seuil de sa porte un jeune Éthiopien qui dit être à la recherche de son grand-père, Attilio Profeti. Or c’est le père d’Ilaria. À quatre-vingt-quinze ans, le patriarche de la famille Profeti est un homme à qui la chance a toujours souri : deux mariages, quatre enfants, une réussite sociale éclatante. Troublée par sa rencontre avec ce migrant qui déclare être son neveu, Ilaria commence à creuser dans le passé de son père. À travers l’enquête d’Ilaria qui découvre un à un les secrets sur la jeunesse de son père, Francesca Melandri met en lumière tout un pan occulté de l’histoire italienne : la conquête et la colonisation de l’Éthiopie par les chemises noires de Mussolini, de 1936 à 1941 - la violence, les massacres, le sort tragique des populations et, parfois, les liens qu’elles tissent avec certains colons italiens, comme le fut Attilio Profeti. Dans ce roman historique où l’intime se mêle au collectif, Francesca Melandri apporte un éclairage nouveau sur l’Italie actuelle et celle des années Berlusconi, dans ses rapports complexes avec la période fasciste. Naviguant habilement d’une époque à l’autre, l’auteur nous fait partager l’épopée d’une famille sur trois générations et révèle de façon bouleversante les traces laissées par la colonisation dans nos sociétés contemporaines.
Mon avis
Sur fond de la conquête et de l’occupation de l’Ethiopie, de 1936 à 1941, par les chemises noires de Mussolini, ce roman met à jour des épisodes de l’histoire italienne contemporaine peu traités ou ignorés. L’histoire commence lorsque Illaria trouve sur le palier devant sa porte un jeune garçon ethiopien, il s’appelle Letmegeta Attilioprofeti, il est de sa famille, il a quitté Addis-Abeba et lors de son long voyage il a failli mourir de faim en Libye, ensuite dans le naufrage du vieux bateau lors de la traversée et il a passé des heures et des jours sans fin dans des centres. Mêlant à cette histoire la colonisation éthiopienne faite de racisme, de barbarie, de fascisme et de corruptions par les chemises noires et par épisodes, nous renvoyant à la famille Profeti sur trois générations dont le beau séducteur et chanceux Attillio, nous apprenons beaucoup sur les très nombreux personnages et ayant lu d’insoutenables descriptions et la misère supportée par une majorité d’éthiopiens, il faut aussi parler de l’aïeul, Attillio ancien colon de l’époque de Mussolini qui lui aussi fut séduisant, ayant vécu plusieurs vies entre en Ethiopie et Italie, avec des pans de vie non dévoilés, dont un enfant secret né d’une éthiopienne, son petit-fils qui surgira d’on ne sait ou, (on comprendra au fil des pages) et qui répétera ces mots, Ils peuvent tous mourir, sauf moi. Le présent et le passé se rejoignent dans ce roman dont le périple afro-italien ou j’ajoute le massacre de Graziani en février raconté avec une écriture acide et forte et consciemment étayée par une documentation historique nous conte l’Histoire du colonialisme et celle des migrants, cela d’une façon intelligente et pertinente, y intégrant les enjeux politiques puissants et redoutés qui amènent maintes réflexions sur notre société actuelle et une fresque familiale qui en font un roman époustouflant et perturbant et nous faisant aussi découvrir une période de l’Histoire italienne et éthiopienne, tout cela en fait un très bon roman… 4,5/5
Tous, sauf moi
Editions Gallimard mars 2019
576 pages
Quatrième de couverture
2010, Rome. Ilaria, la quarantaine, trouve sur le seuil de sa porte un jeune Éthiopien qui dit être à la recherche de son grand-père, Attilio Profeti. Or c’est le père d’Ilaria. À quatre-vingt-quinze ans, le patriarche de la famille Profeti est un homme à qui la chance a toujours souri : deux mariages, quatre enfants, une réussite sociale éclatante. Troublée par sa rencontre avec ce migrant qui déclare être son neveu, Ilaria commence à creuser dans le passé de son père. À travers l’enquête d’Ilaria qui découvre un à un les secrets sur la jeunesse de son père, Francesca Melandri met en lumière tout un pan occulté de l’histoire italienne : la conquête et la colonisation de l’Éthiopie par les chemises noires de Mussolini, de 1936 à 1941 - la violence, les massacres, le sort tragique des populations et, parfois, les liens qu’elles tissent avec certains colons italiens, comme le fut Attilio Profeti. Dans ce roman historique où l’intime se mêle au collectif, Francesca Melandri apporte un éclairage nouveau sur l’Italie actuelle et celle des années Berlusconi, dans ses rapports complexes avec la période fasciste. Naviguant habilement d’une époque à l’autre, l’auteur nous fait partager l’épopée d’une famille sur trois générations et révèle de façon bouleversante les traces laissées par la colonisation dans nos sociétés contemporaines.
Mon avis
Sur fond de la conquête et de l’occupation de l’Ethiopie, de 1936 à 1941, par les chemises noires de Mussolini, ce roman met à jour des épisodes de l’histoire italienne contemporaine peu traités ou ignorés. L’histoire commence lorsque Illaria trouve sur le palier devant sa porte un jeune garçon ethiopien, il s’appelle Letmegeta Attilioprofeti, il est de sa famille, il a quitté Addis-Abeba et lors de son long voyage il a failli mourir de faim en Libye, ensuite dans le naufrage du vieux bateau lors de la traversée et il a passé des heures et des jours sans fin dans des centres. Mêlant à cette histoire la colonisation éthiopienne faite de racisme, de barbarie, de fascisme et de corruptions par les chemises noires et par épisodes, nous renvoyant à la famille Profeti sur trois générations dont le beau séducteur et chanceux Attillio, nous apprenons beaucoup sur les très nombreux personnages et ayant lu d’insoutenables descriptions et la misère supportée par une majorité d’éthiopiens, il faut aussi parler de l’aïeul, Attillio ancien colon de l’époque de Mussolini qui lui aussi fut séduisant, ayant vécu plusieurs vies entre en Ethiopie et Italie, avec des pans de vie non dévoilés, dont un enfant secret né d’une éthiopienne, son petit-fils qui surgira d’on ne sait ou, (on comprendra au fil des pages) et qui répétera ces mots, Ils peuvent tous mourir, sauf moi. Le présent et le passé se rejoignent dans ce roman dont le périple afro-italien ou j’ajoute le massacre de Graziani en février raconté avec une écriture acide et forte et consciemment étayée par une documentation historique nous conte l’Histoire du colonialisme et celle des migrants, cela d’une façon intelligente et pertinente, y intégrant les enjeux politiques puissants et redoutés qui amènent maintes réflexions sur notre société actuelle et une fresque familiale qui en font un roman époustouflant et perturbant et nous faisant aussi découvrir une période de l’Histoire italienne et éthiopienne, tout cela en fait un très bon roman… 4,5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Nombre de messages : 9623
Age : 92
Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Melandri, Francesca] Tous, sauf moi
Le presque centenaire et désormais sénile Attilio Profeti a officiellement eu trois fils et une fille, Ilaria. Aussi, quelle surprise pour celle-ci lorsqu'un réfugié venu d'Ethiopie se présente chez elle en se déclarant petit-fils d'Attilio. Ilaria, amenée à se pencher sur le passé de son père, découvre un homme qu'elle ne connaissait finalement que bien peu. Au travers de la vie du vieil homme, c'est toute l'histoire de l'Italie fasciste et colonialiste qui resurgit, tout un passé occulté qui a pourtant laissé bien des traces, parfois inattendues, jusqu’à aujourd’hui.
S’il pèse souvent lourd dans l’estomac en raison de la relation des manipulations d’embrigadement fasciste, des obsessions racistes et phrénologiques, des comportements et des crimes de guerre de la « race pure » à l’encontre de ses « inférieures », mais aussi parce qu’on finit, d’une part, par étouffer dans l’évocation de l’omniprésente corruption, passée et contemporaine, qui infeste la société italienne, d’autre part, par ressentir un véritable malaise face au traitement infligé de nos jours aux migrants qui affluent à Lampedusa, ce long et dense roman prend les allures d’un documentaire lucide et sans concession, fondé sur une analyse sérieuse et solide qui interroge tant le passé que le présent.
Ce remarquable roman historique mérite largement l’effort de sa lecture, éprouvante et consternante, mais édifiante et nécessaire. Il vous fera découvrir un pan d’histoire méconnu des Italiens-mêmes, rétablissant courageusement une vérité occultée dans la mémoire collective. (3/5)
S’il pèse souvent lourd dans l’estomac en raison de la relation des manipulations d’embrigadement fasciste, des obsessions racistes et phrénologiques, des comportements et des crimes de guerre de la « race pure » à l’encontre de ses « inférieures », mais aussi parce qu’on finit, d’une part, par étouffer dans l’évocation de l’omniprésente corruption, passée et contemporaine, qui infeste la société italienne, d’autre part, par ressentir un véritable malaise face au traitement infligé de nos jours aux migrants qui affluent à Lampedusa, ce long et dense roman prend les allures d’un documentaire lucide et sans concession, fondé sur une analyse sérieuse et solide qui interroge tant le passé que le présent.
Ce remarquable roman historique mérite largement l’effort de sa lecture, éprouvante et consternante, mais édifiante et nécessaire. Il vous fera découvrir un pan d’histoire méconnu des Italiens-mêmes, rétablissant courageusement une vérité occultée dans la mémoire collective. (3/5)
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