[Poiret, Anne] Mon pays vend des armes

Éditions Les Arènes
304 Pages
ISBN 978-2-7112-0106-8

Présentation de l'éditeur

Avec 17 milliards de contrats, la France est deve­nue en 2017 le troisième pays exportateur d’armes. Mais dans un contexte de réarmement mondial, à qui et à quoi servent ces armes ? Conflits convention­nels ? Crimes de guerre à l’encontre de civils comme au Yémen ? Approvisionnement d’une dictature comme l’Égypte du maréchal Al-Sissi ?

Mon pays vend des armes plonge dans ce monde secret et croise les sources (officielles, officieuses), en France et à l’étranger, de la commission autorisant les exportations à l’impuissance de nos députés.
Cette enquête sur un angle mort de la politique française dévoile le fonctionnement de l’appareil d’État et décrypte un fleuron national, prospère, jamais soumis au débat démocratique.

Mon avis

Cela faisait des années que j'attendais un livre sur ce sujet. Pendant longtemps, on m'a dit que personne ne l'écrirait jamais, ou que celui ou celle qui s'y risquerait ne trouverait jamais d'éditeur.

Alors merci à Anne Poiret d'avoir bravé mensonges, tentatives d'intimidation, secret défense et secrets d’État pour entreprendre cette enquête passionnante, bien documentée. On y apprend qui fabrique des armes en France et qui les vend, comment, pourquoi et à qui. On apprend les règles qui régissent ce commerce heureusement très réglementé, et comment ces règles sont contournées, voire parfois purement et simplement ignorées.

On apprend comment notre pays organise le secret autour de cette industrie de la destruction. Comment le chantage à l'emploi permet à l'industrie de l'armement non seulement de se maintenir à flot, mais même de prospérer, dans une fuite en avant qui la rend de plus en plus incontournable dans le paysage économique de notre pays.

Ce livre n'est pas un pamphlet contre la fabrication d'armes, mais il défend fermement une position : fabriquer ces armes et les vendre nous engage collectivement, en tant que pays. Le faire au mépris du droit international, encore plus. Si de telles décisions sont prises au sommet de notre État, elles doivent être assumées, explicitées, justifiées devant l'ensemble des citoyens. Anne Poiret plaide pour le débat et la transparence, et je ne saurais trop vous conseiller de la lire et de partager son questionnement.