[Goby, Valentine] Murène
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lili78
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[Goby, Valentine] Murène
[Goby, Valentine] Murène
[Goby, Valentine]
Murène
Actes Sud 21 août 2019
ISBN 978 2 330 12536 3
375 pages
Quatrième de couverture
Hiver 1956. Dans les Ardennes, François, un jeune homme de vingt-deux ans, s’enfonce dans la neige, marche vers les bois à la recherche d’un village. Croisant une voie ferrée qui semble désaffectée, il grimpe sur un wagon oublié… Quelques heures plus tard une enfant découvre François à demi mort – corps en étoile dans la poudreuse, en partie calciné.
Quel sera le destin de ce blessé dont les médecins pensent qu’il ne survivra pas ? À quelle épreuve son corps sera-t-il soumis ? Qu’adviendra-t-il de ses souvenirs, de son chemin de vie alors que ses moindres gestes sont à réinventer, qu’il faut passer du refus de soi au désir de poursuivre ?
Murène s’inscrit dans cette part d’humanité où naît la résilience, ce champ des possibilités humaines qui devient, malgré les contraintes de l’époque – les limites de la chirurgie, le peu de ressources dans l’appareillage des grands blessés –, une promesse d’échappées. Car bien au-delà d’une histoire de malchance, ce roman est celui d’une métamorphose qui nous entraîne, solaire, vers l’émergence du handisport et jusqu’aux Jeux paralympiques de Tokyo en 1964.
Mon avis
François suite à l’accident est privé de ses deux bras, le roman raconte son combat, sa souffrance et sa terreur lorsqu’il se voit handicapé des deux bras car les épaules sont aussi abîmées et brûlées. Après des mois d’hospitalisation, le voici de retour chez ses parents, difficile pour lui de se résigner, révolté il reste dans sa chambre, ses parents veillent, surtout sa mère qui l’alimente à la cuillère. On essaye d’imaginer ce jeune garçon qui était actif et en pleine santé, qu’on doit laver et habiller, c’est alors que des prothèses spéciales seront étudiées pour lui rendre la vie plus facile, cependant il ne peut si adapter et c’est alors qu’un jour ou, par de-là la vitre d’un aquarium, il voit une murène qui lui donne l’espérance d’un nouvel avenir, alors ce garçon dont la vie n’est qu’un combat et qui use toutes ses forces et franchit ses propres difficultés pour réintégrer une autre vie et va lui ouvre les portes pour une aventure qui va lui sauver la vie, le tout début du handisport. Un très beau récit qui nous donne à réfléchir sur le courage et la qualité de la vie ; Encore un gros coup de coeur car pourrait-il en être autrement...5/5
Murène
Actes Sud 21 août 2019
ISBN 978 2 330 12536 3
375 pages
Quatrième de couverture
Hiver 1956. Dans les Ardennes, François, un jeune homme de vingt-deux ans, s’enfonce dans la neige, marche vers les bois à la recherche d’un village. Croisant une voie ferrée qui semble désaffectée, il grimpe sur un wagon oublié… Quelques heures plus tard une enfant découvre François à demi mort – corps en étoile dans la poudreuse, en partie calciné.
Quel sera le destin de ce blessé dont les médecins pensent qu’il ne survivra pas ? À quelle épreuve son corps sera-t-il soumis ? Qu’adviendra-t-il de ses souvenirs, de son chemin de vie alors que ses moindres gestes sont à réinventer, qu’il faut passer du refus de soi au désir de poursuivre ?
Murène s’inscrit dans cette part d’humanité où naît la résilience, ce champ des possibilités humaines qui devient, malgré les contraintes de l’époque – les limites de la chirurgie, le peu de ressources dans l’appareillage des grands blessés –, une promesse d’échappées. Car bien au-delà d’une histoire de malchance, ce roman est celui d’une métamorphose qui nous entraîne, solaire, vers l’émergence du handisport et jusqu’aux Jeux paralympiques de Tokyo en 1964.
Mon avis
François suite à l’accident est privé de ses deux bras, le roman raconte son combat, sa souffrance et sa terreur lorsqu’il se voit handicapé des deux bras car les épaules sont aussi abîmées et brûlées. Après des mois d’hospitalisation, le voici de retour chez ses parents, difficile pour lui de se résigner, révolté il reste dans sa chambre, ses parents veillent, surtout sa mère qui l’alimente à la cuillère. On essaye d’imaginer ce jeune garçon qui était actif et en pleine santé, qu’on doit laver et habiller, c’est alors que des prothèses spéciales seront étudiées pour lui rendre la vie plus facile, cependant il ne peut si adapter et c’est alors qu’un jour ou, par de-là la vitre d’un aquarium, il voit une murène qui lui donne l’espérance d’un nouvel avenir, alors ce garçon dont la vie n’est qu’un combat et qui use toutes ses forces et franchit ses propres difficultés pour réintégrer une autre vie et va lui ouvre les portes pour une aventure qui va lui sauver la vie, le tout début du handisport. Un très beau récit qui nous donne à réfléchir sur le courage et la qualité de la vie ; Encore un gros coup de coeur car pourrait-il en être autrement...5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Goby, Valentine] Murène
Merci Lalyre pour cette critique ! J'avais beaucoup aimé Kinderzimmer de Valentine Goby, je pense que je me laisserai tenter par Murène.
Re: [Goby, Valentine] Murène
Mon avis
On est en 1956, la médecine fait ce qu’elle peut face aux situations extrêmes et lorsque François arrive à l’hôpital, brûlé au plus profond, il est quasi évident qu’il ne s’en sortira pas…. C’est la faute à pas de chance, il n’a rien fait de mal, pas commis d’imprudence et il avait la vie devant lui …
Pour le sauver, le chirurgien va couper un bras, puis le second. Ils sont nécrosés et c’est ça ou être condamné à la mort…. Sa mère se débrouille, alors qu’il est isolé, en soins intensifs, dans le coma, pour lui « parler ». Et la force de l’amour agit, il se réveille. Lorsque François réalise ce qui lui est arrivé, il sombre… A quoi bon lutter lorsqu’à vingt-deux ans, on devient, comme un vieillard, dépendant des autres pour tout ? Comment accepter le handicap, qui est arrivé d’une façon totalement imprévisible ? Personne n’est préparé à un tel drame.
« Il se demande si on se fait à ces visions de cauchemar. A la place réduite qu’on vous assigne, infirme parmi les infirmes-c ’est une place quand même- il se persuade quand il cherche des raisons de persévérer…. »
Valentine Goby avec son écriture au scalpel, saccadée, comme en apnée, les mots se bousculant sous sa plume, nous décrit le quotidien de François. Une vie et un environnement à réinventer. Le deuil de certains gestes (il ne pourra pas serrer son amoureuse dans ses bras…), le rejet, le regard des autres, le dégoût de soi, de sa faiblesse…. Les difficultés avec les prothèses (elles sont plus adaptées depuis)… Les hauts, les bas et puis le déclic qui entraîne François vers l’idée de vivre et d’avancer…
J’ai eu un coup de cœur pour ce roman. Il n’y a pas un mot ni un fait de trop. Le style incisif fait mouche. C’est subtilement dosé et ça vous prend aux tripes parce que ça sonne juste. J’ai aimé François qui réapprivoise ce corps différent, qui fait le choix de la vie. Valentine Goby nous montre également combien l’entourage médical, familial, a de l’importance et peut aider à sortir de l’invisibilité à laquelle, parfois, le handicap condamne ….
On est en 1956, la médecine fait ce qu’elle peut face aux situations extrêmes et lorsque François arrive à l’hôpital, brûlé au plus profond, il est quasi évident qu’il ne s’en sortira pas…. C’est la faute à pas de chance, il n’a rien fait de mal, pas commis d’imprudence et il avait la vie devant lui …
Pour le sauver, le chirurgien va couper un bras, puis le second. Ils sont nécrosés et c’est ça ou être condamné à la mort…. Sa mère se débrouille, alors qu’il est isolé, en soins intensifs, dans le coma, pour lui « parler ». Et la force de l’amour agit, il se réveille. Lorsque François réalise ce qui lui est arrivé, il sombre… A quoi bon lutter lorsqu’à vingt-deux ans, on devient, comme un vieillard, dépendant des autres pour tout ? Comment accepter le handicap, qui est arrivé d’une façon totalement imprévisible ? Personne n’est préparé à un tel drame.
« Il se demande si on se fait à ces visions de cauchemar. A la place réduite qu’on vous assigne, infirme parmi les infirmes-c ’est une place quand même- il se persuade quand il cherche des raisons de persévérer…. »
Valentine Goby avec son écriture au scalpel, saccadée, comme en apnée, les mots se bousculant sous sa plume, nous décrit le quotidien de François. Une vie et un environnement à réinventer. Le deuil de certains gestes (il ne pourra pas serrer son amoureuse dans ses bras…), le rejet, le regard des autres, le dégoût de soi, de sa faiblesse…. Les difficultés avec les prothèses (elles sont plus adaptées depuis)… Les hauts, les bas et puis le déclic qui entraîne François vers l’idée de vivre et d’avancer…
J’ai eu un coup de cœur pour ce roman. Il n’y a pas un mot ni un fait de trop. Le style incisif fait mouche. C’est subtilement dosé et ça vous prend aux tripes parce que ça sonne juste. J’ai aimé François qui réapprivoise ce corps différent, qui fait le choix de la vie. Valentine Goby nous montre également combien l’entourage médical, familial, a de l’importance et peut aider à sortir de l’invisibilité à laquelle, parfois, le handicap condamne ….
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Cassiopée- Admin
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Re: [Goby, Valentine] Murène
François est un jeune homme de 22 ans, plein de vie, d’énergie et de projets. Mais un jour, un accident et François est gravement électrocuté. Nous sommes en 1956 et la seule possibilité de lui sauver la vie est l’amputation. Des mois d’hospitalisation, de rééducation, des essais non concluants de prothèses, et voilà François qui retourne vivre chez ses parents, dépendant… Le déclic : c’est une murène qui redonnera vie à François.
Comme quoi dans la vie tout est fait de rencontre, que ce soit humain ou poisson !
Les personnages de ce roman sont beaux, François, sa famille, ses proches…mais aussi le corps médical, ce sont des gens qui rayonnent.
Murène est un roman plein d’espoir, d’énergie, de créativité, de détermination qui nous ouvre sur un nouveau monde, celui du handicap, et du handisport.
J’ai été très touché par ce roman, et malgré la difficulté de la situation, toutes les belles valeurs qui en émanent.
Comme quoi dans la vie tout est fait de rencontre, que ce soit humain ou poisson !
Les personnages de ce roman sont beaux, François, sa famille, ses proches…mais aussi le corps médical, ce sont des gens qui rayonnent.
Murène est un roman plein d’espoir, d’énergie, de créativité, de détermination qui nous ouvre sur un nouveau monde, celui du handicap, et du handisport.
J’ai été très touché par ce roman, et malgré la difficulté de la situation, toutes les belles valeurs qui en émanent.
lili78- Grand sage du forum
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Re: [Goby, Valentine] Murène
Mon avis :
Hiver 1956, François Sandre est un jeune homme plein de vie, il travaille sur des chantiers. Un jour, il doit rejoindre un ami dans les Ardennes, il marche dans la neige, puis aperçoit une voie ferrée, un wagon, il se hisse dessus, puis la neige, une ligne à haute tension, le drame.
Les médecins ont peu d’espoir, survivra-t-il ou non ? Ils vont devoir l’amputer d’un bras, puis du deuxième. Il n’est plus qu’un homme tronc. il va devoir subir de nombreuses souffrances, les moyens techniques de 56 ne sont pas les mêmes qu’actuellement. Une souffrance physique , mais aussi morale qu’il doit combattre chaque jour. Il est dépendant de tous, comment s’accepter tel quel. Il sombre de plus en plus.
Valentine Goby nous décrit la vie de François maintenant, ce qu’il peut faire, sans masquer ce qu’il n’est plus envisageable de faire, ( serrer une amie dans les bras). Il va falloir tout réapprendre, à accepter les regards des autres, ne pas s’isoler pour s’oublier un peu plus chaque jour.
Un rencontre particulière le motivera et lui permettra de reprendre goût à la vie et de poursuivre sa vie sereinement, une renaissance est possible.
Valentine Goby nous narre une histoire douloureuse de reconstruction. la plume est précise, d’une grande justesse. Ce récit nous invite à découvrir les prémices du handisport, et les premières associations sportives regroupant ces accidentés de la vie.
Un magnifique roman que nous propose Valentine Goby, une belle leçon de vie.
Hiver 1956, François Sandre est un jeune homme plein de vie, il travaille sur des chantiers. Un jour, il doit rejoindre un ami dans les Ardennes, il marche dans la neige, puis aperçoit une voie ferrée, un wagon, il se hisse dessus, puis la neige, une ligne à haute tension, le drame.
Les médecins ont peu d’espoir, survivra-t-il ou non ? Ils vont devoir l’amputer d’un bras, puis du deuxième. Il n’est plus qu’un homme tronc. il va devoir subir de nombreuses souffrances, les moyens techniques de 56 ne sont pas les mêmes qu’actuellement. Une souffrance physique , mais aussi morale qu’il doit combattre chaque jour. Il est dépendant de tous, comment s’accepter tel quel. Il sombre de plus en plus.
Valentine Goby nous décrit la vie de François maintenant, ce qu’il peut faire, sans masquer ce qu’il n’est plus envisageable de faire, ( serrer une amie dans les bras). Il va falloir tout réapprendre, à accepter les regards des autres, ne pas s’isoler pour s’oublier un peu plus chaque jour.
Un rencontre particulière le motivera et lui permettra de reprendre goût à la vie et de poursuivre sa vie sereinement, une renaissance est possible.
Valentine Goby nous narre une histoire douloureuse de reconstruction. la plume est précise, d’une grande justesse. Ce récit nous invite à découvrir les prémices du handisport, et les premières associations sportives regroupant ces accidentés de la vie.
Un magnifique roman que nous propose Valentine Goby, une belle leçon de vie.
Re: [Goby, Valentine] Murène
Lu dans le cadre du challenge PL 2020/2021
Mon avis
François a 22 ans et dès les premières pages ce qui émane de sa jeune personne est un dynamisme et une envie de vivre, tout chez lui est la vie même.
François vient de rencontrer Nine et il n’a qu’une envie la retrouver mais après l’accident qui fera de lui un homme sans bras il oubliera Nine comme il oubliera un certain nombre de choses.
Projeté sur la neige par un arc électrique en février de cet hiver 56 glacial, il sera retrouvé pratiquement mort et pour le sauver, les médecins n’auront qu’une possibilité lui amputer les deux bras, brulés, nécrosés.
C’est un homme sans bras que ses parents Mum et Robert retrouveront à sa sortie du coma.
Que faire sans bras plus rien.. absolument plus rien… il devra oublier son ancienne vie et au prix des pires souffrances en réinventer une.
C’est une époque ou on ne se préoccupe pas des mutilés civils, il y a tant à faire avec les mutilés de guerre, les prothèses n’existent pratiquement pas.
A ce moment là il choisira la vie plutôt que la mort.
La vue d’une murène dans un aquarium sera la révélation de son attirance pour l’eau et l’ouverture à une autre vie grâce à l'Amicale sportive des mutilés de France qui lui donnera accès à la piscine, la rencontre avec d’autres êtres humains, l’ouverture à des occupations qui deviendront métier et surtout jeter les bases des jeux paralympiques, ceux de Tokyo en 64.
C’est une écriture hachée, les mots se bousculent, un récit dense sans concession, une capacité à la résilience sans pareil et pourtant aucun pathos. J’en suis sortie lessivée, je n’oublierai pas ce roman de sitôt.
Coup de cœur
Mon avis
François a 22 ans et dès les premières pages ce qui émane de sa jeune personne est un dynamisme et une envie de vivre, tout chez lui est la vie même.
François vient de rencontrer Nine et il n’a qu’une envie la retrouver mais après l’accident qui fera de lui un homme sans bras il oubliera Nine comme il oubliera un certain nombre de choses.
Projeté sur la neige par un arc électrique en février de cet hiver 56 glacial, il sera retrouvé pratiquement mort et pour le sauver, les médecins n’auront qu’une possibilité lui amputer les deux bras, brulés, nécrosés.
C’est un homme sans bras que ses parents Mum et Robert retrouveront à sa sortie du coma.
Que faire sans bras plus rien.. absolument plus rien… il devra oublier son ancienne vie et au prix des pires souffrances en réinventer une.
C’est une époque ou on ne se préoccupe pas des mutilés civils, il y a tant à faire avec les mutilés de guerre, les prothèses n’existent pratiquement pas.
A ce moment là il choisira la vie plutôt que la mort.
La vue d’une murène dans un aquarium sera la révélation de son attirance pour l’eau et l’ouverture à une autre vie grâce à l'Amicale sportive des mutilés de France qui lui donnera accès à la piscine, la rencontre avec d’autres êtres humains, l’ouverture à des occupations qui deviendront métier et surtout jeter les bases des jeux paralympiques, ceux de Tokyo en 64.
C’est une écriture hachée, les mots se bousculent, un récit dense sans concession, une capacité à la résilience sans pareil et pourtant aucun pathos. J’en suis sortie lessivée, je n’oublierai pas ce roman de sitôt.
Coup de cœur
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Re: [Goby, Valentine] Murène
Merci pour cet avis @Step, c'est le prochain que je vais lire pour le challenge.
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Re: [Goby, Valentine] Murène
Merci Éléa, bonne lecture!
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Re: [Goby, Valentine] Murène
En 1956, un accident laisse François pour mort. Contre toute attente et après un long comas, le jeune homme de vingt-deux ans survit. Mais il est grièvement brûlé et a dû être désarticulé des deux épaules. A la torture de la douleur s’ajoute celle d’une vie à réinventer, malgré le refus de soi et le regard d’autrui, dans l’humiliation de la dépendance et de mille renoncements quotidiens. A cette époque, les possibilités d’appareillage sont extrêmement limitées pour son cas. C’est dans le sport, plus précisément la natation, que François va progressivement retrouver l’estime de soi et le goût de vivre.
Le sujet est grave et ne peut laisser de marbre. Symbolisé avec force par l’image du mannequin Stockman sans épaules, le thème de l’infirmité physique est ici exploré posément et sans pathos, au travers d’un personnage fictif d’un parfait réalisme et d’une lumineuse humanité. Ce livre est d’abord le portrait bouleversant, tout en nuances et sans la moindre complaisance, d’un être dépossédé de ce qui faisait sa vie, son identité sociale et sa dignité humaine, en même temps que de son intégrité corporelle et de ses capacités physiques. Infirme, François sort de la sphère qui était la sienne, pour se retrouver marginalisé sur un bas-côté de la vie. A peine s’il se sent encore considéré comme un humain à part entière, tant seule sa différence tend à le définir dans les regards portés sur lui.
Lorsque François se met en tête d’apprendre à nager sans bras à la fin des années cinquante, personne n’imagine alors que le sport, la compétition et l’exploit puissent être du ressort de personnes estropiées. Son parcours du combattant est l’occasion de retracer l’émergence du handisport et la création des jeux paralympiques, dans une intéressante rétrospective historique qui fait prendre conscience du chemin parcouru depuis. C’est d’ailleurs la médaille d’or et le record mondial du nageur chinois sans bras Tao Zheng, en 2016, qui a servi de déclic à l’écriture de ce roman, clairement sous-tendu par une documentation approfondie.
Ce livre plein d’empathie et d’une grande beauté d’écriture est un magnifique hommage à toutes les personnes souffrant d’infirmités et aux extraordinaires capacités de résilience dont l’espèce humaine sait faire preuve. Si la science n’a pas fini de faire progresser chirurgie et appareillages, du chemin peut aussi être encore parcouru dans l’acceptation et l’oubli de la différence. Alors que la malchance ou la fatalité contraignent certains d’entre nous à faire face au handicap ou à l’infirmité, l’obstacle supplémentaire de la discrimination et de la dévalorisation ne devrait jamais venir alourdir le destin. (4/5)
Le sujet est grave et ne peut laisser de marbre. Symbolisé avec force par l’image du mannequin Stockman sans épaules, le thème de l’infirmité physique est ici exploré posément et sans pathos, au travers d’un personnage fictif d’un parfait réalisme et d’une lumineuse humanité. Ce livre est d’abord le portrait bouleversant, tout en nuances et sans la moindre complaisance, d’un être dépossédé de ce qui faisait sa vie, son identité sociale et sa dignité humaine, en même temps que de son intégrité corporelle et de ses capacités physiques. Infirme, François sort de la sphère qui était la sienne, pour se retrouver marginalisé sur un bas-côté de la vie. A peine s’il se sent encore considéré comme un humain à part entière, tant seule sa différence tend à le définir dans les regards portés sur lui.
Lorsque François se met en tête d’apprendre à nager sans bras à la fin des années cinquante, personne n’imagine alors que le sport, la compétition et l’exploit puissent être du ressort de personnes estropiées. Son parcours du combattant est l’occasion de retracer l’émergence du handisport et la création des jeux paralympiques, dans une intéressante rétrospective historique qui fait prendre conscience du chemin parcouru depuis. C’est d’ailleurs la médaille d’or et le record mondial du nageur chinois sans bras Tao Zheng, en 2016, qui a servi de déclic à l’écriture de ce roman, clairement sous-tendu par une documentation approfondie.
Ce livre plein d’empathie et d’une grande beauté d’écriture est un magnifique hommage à toutes les personnes souffrant d’infirmités et aux extraordinaires capacités de résilience dont l’espèce humaine sait faire preuve. Si la science n’a pas fini de faire progresser chirurgie et appareillages, du chemin peut aussi être encore parcouru dans l’acceptation et l’oubli de la différence. Alors que la malchance ou la fatalité contraignent certains d’entre nous à faire face au handicap ou à l’infirmité, l’obstacle supplémentaire de la discrimination et de la dévalorisation ne devrait jamais venir alourdir le destin. (4/5)
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