[Nevo, Eshkol] Le cours du jeu est bouleversé
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[Nevo, Eshkol] Le cours du jeu est bouleversé
Auteur : Eshkol NEVO
Editions : Gallimard
L'histoire :
Je ne copie pas la quatrième de couverture, qui en dévoile beaucoup trop à mon sens! J'ai bien fait de ne pas la lire avant d'ouvrir le roman, et de me fier uniquement au titre, et à l'auteur que j'avais déjà lu précédemment.
Quatre amis israëliens, trentenaires se connaissant depuis l'adolescence, fans de foot, se retrouvent régulièrement pour regarder des matchs. Lors de la coupe du monde 2018, ils décident de noter sur de petits papiers, comment ils s'imaginent 4 ans plus tard, c'est-à-dire au moment de la coupe du monde suivante. Et ils ouvrirons leurs papiers uniquement dans 4 ans, pour comparer ce qu'ils avaient écrits et ce qu'ils sont réellement devenus...
L'histoire de ces quatre amis nous est donc racontée par l'un d'eux, Youval, qui a consigné par écrit des faits, des anecdotes, ses sentiments... concernant plusieurs années. C'est leurs histoires et évolutions personnelles, et l'histoire de leur amitié, qui sont présentées.
Mon avis :
L'histoire est simple, l'écriture l'est aussi, mais joliment, sans lourdeurs. L'originalité réside dans l'alternance de pages décrivant une photo précise chère à Youval, comme en aparté, comme lorsque l'on tombe par hasard sur une vieille photo qui fait resurgir des souvenirs et des émotions; et de pages contant l'histoire des protagonistes. Les évocations des différents événements footballistiques et politiques (Intifada) rythment le récit. L'écriture est vivante, la narration ayant un rythme "oral", une idée en entraînant une autre, un flashback, puis revenant à l'idée initiale, parfois en de longues phrases comme des tirades sans reprendre sa respiration : on suit ainsi le fil de la pensée de Youval de l'intérieur. Cela donne aussi une image de son esprit, que l'on comprend agité et torturé au fil des pages.
Plus on avance dans le récit, plus le focus se fait d'ailleurs sur le narrateur, jusqu'aux dernières pages et à cette fin inattendue pour moi.
Sans être captivée par ce livre, je l'ai suffisamment apprécié pour vouloir le terminer et arriver au bout de cette histoire d'amitiés et de vies. Je l'ai d'ailleurs apprécié de plus en plus au fil des pages, m'attachant aux personnages à mesure que je les "connaissais". Les émotions me sont venues avec le temps, et c'est une force de ce roman d'accrocher le lecteur dans la simplicité, sans étalage de rebondissements particuliers.
Citation "Et le fait que chacun de mes proches avait du mal à connaître ses propres sentiments véritables, et se berçait sans cesse d'illusions, et c'était peut-être la marque d'une génération, la quantité de distractions et d'options dont on bénéficie nous jette peut-être dans la confusion au point que nous perdons notre fil conducteur, contrairement à nos parents qui savaient ce qu'ils vouaient parce qu'ils n'avaient pas beaucoup de choix, bien que nul ne sache si, derrière tout cela, ne se dissimulait pas, en leur for intérieur, une grande mélancolie ou, à tout le moins, une obscure sensation de ratage, que nous ne pouvions pas distinguer parce que nous étions des enfants et que nous ne pouvions pas les voir tels qu'ils étaient (ou peut-être pouvions-nous nous en apercevoir mais avons-nous préféré, pour notre propre salut, ne rien voir?)."
Editions : Gallimard
L'histoire :
Je ne copie pas la quatrième de couverture, qui en dévoile beaucoup trop à mon sens! J'ai bien fait de ne pas la lire avant d'ouvrir le roman, et de me fier uniquement au titre, et à l'auteur que j'avais déjà lu précédemment.
Quatre amis israëliens, trentenaires se connaissant depuis l'adolescence, fans de foot, se retrouvent régulièrement pour regarder des matchs. Lors de la coupe du monde 2018, ils décident de noter sur de petits papiers, comment ils s'imaginent 4 ans plus tard, c'est-à-dire au moment de la coupe du monde suivante. Et ils ouvrirons leurs papiers uniquement dans 4 ans, pour comparer ce qu'ils avaient écrits et ce qu'ils sont réellement devenus...
L'histoire de ces quatre amis nous est donc racontée par l'un d'eux, Youval, qui a consigné par écrit des faits, des anecdotes, ses sentiments... concernant plusieurs années. C'est leurs histoires et évolutions personnelles, et l'histoire de leur amitié, qui sont présentées.
Mon avis :
L'histoire est simple, l'écriture l'est aussi, mais joliment, sans lourdeurs. L'originalité réside dans l'alternance de pages décrivant une photo précise chère à Youval, comme en aparté, comme lorsque l'on tombe par hasard sur une vieille photo qui fait resurgir des souvenirs et des émotions; et de pages contant l'histoire des protagonistes. Les évocations des différents événements footballistiques et politiques (Intifada) rythment le récit. L'écriture est vivante, la narration ayant un rythme "oral", une idée en entraînant une autre, un flashback, puis revenant à l'idée initiale, parfois en de longues phrases comme des tirades sans reprendre sa respiration : on suit ainsi le fil de la pensée de Youval de l'intérieur. Cela donne aussi une image de son esprit, que l'on comprend agité et torturé au fil des pages.
Plus on avance dans le récit, plus le focus se fait d'ailleurs sur le narrateur, jusqu'aux dernières pages et à cette fin inattendue pour moi.
Sans être captivée par ce livre, je l'ai suffisamment apprécié pour vouloir le terminer et arriver au bout de cette histoire d'amitiés et de vies. Je l'ai d'ailleurs apprécié de plus en plus au fil des pages, m'attachant aux personnages à mesure que je les "connaissais". Les émotions me sont venues avec le temps, et c'est une force de ce roman d'accrocher le lecteur dans la simplicité, sans étalage de rebondissements particuliers.
Citation "Et le fait que chacun de mes proches avait du mal à connaître ses propres sentiments véritables, et se berçait sans cesse d'illusions, et c'était peut-être la marque d'une génération, la quantité de distractions et d'options dont on bénéficie nous jette peut-être dans la confusion au point que nous perdons notre fil conducteur, contrairement à nos parents qui savaient ce qu'ils vouaient parce qu'ils n'avaient pas beaucoup de choix, bien que nul ne sache si, derrière tout cela, ne se dissimulait pas, en leur for intérieur, une grande mélancolie ou, à tout le moins, une obscure sensation de ratage, que nous ne pouvions pas distinguer parce que nous étions des enfants et que nous ne pouvions pas les voir tels qu'ils étaient (ou peut-être pouvions-nous nous en apercevoir mais avons-nous préféré, pour notre propre salut, ne rien voir?)."
Invité- Invité
Re: [Nevo, Eshkol] Le cours du jeu est bouleversé
Merci estelline de ton sondage, il est cependant dommage de ne pas avoir inséré une image de la couverture du livre (image hébergée impérativement).
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