[Duchamp, Chrystel] L'art du meurtre
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[Duchamp, Chrystel] L'art du meurtre
Titre : L'art du meurtre
Auteur : Chrystel Duchamp
Edition : de l'Archipel
Nombre de pages : 261 pages
Présentation de l’éditeur :
Quatre victimes. Et aucun coupable.
Des relations amoureuses sans lendemain. Une mère possessive et intrusive. Des nuits entières à errer. La vie d’Audrey, 34 ans, pourrait se résumer à une succession d’échecs. Seul son métier de lieutenant à la PJ lui permet de garder la tête hors de l’eau.
En ce jour caniculaire de juillet, Audrey et son équipe sont appelés sur une scène de crime. Le corps de Franck Tardy, avocat à la retraite, est retrouvé dans son luxueux appartement du XVIe arrondissement. Son corps a été torturé, mutilé, partiellement écorché, puis mis en scène sur une table dressée pour un banquet. Pour compléter cette vanité, un crâne humain lui fait face : celui de sa défunte épouse, dont la tombe a été profanée quelques jours auparavant.
Mon avis :
Si un jour j’écris mon autobiographie, je l’intitulerai Comment saborder une relation amoureuse en dix leçons.
La citation pourrait sembler presque légère, si ce n’est qu’elle montre bien le désarroi dans lequel vit Audrey. Elle a 34 ans, et sa relation de dix ans avec un homme qui l’a trahi l’a amené à sombrer. Son métier, et surtout sa chef Patricia, presque une mère pour elle, la font tenir. Ou faire semblant de tenir, parce qu’elle cumule les excès, qui peuvent avoir des conséquences sur sa vie, tout court. En plus, il fait chaud, très chaud, nous sommes en pleine canicule et c’est épuisant. Cela a aussi une influence que certains criminels avaient peut-être prévu : les odeurs d’un corps en décomposition se perçoivent plus vite. C’est ainsi que le corps de Franck Tardy est découvert. Il a eu une vie très bien remplie : trois femmes, six enfants, un métier qui l’a rendu riche et lui a permis de multiplier résidences secondaires et de se livrer à ses deux passions. L’une est avouable : l’art. L’autre l’est moins : le SM. Il est la première victime, il ne sera pas la seule.
J’ai beaucoup aimé ce roman très prenant. J’ai marqué peu de pauses dans ma lecture, je n’ai pas eu envie, comme cela m’arrive très souvent, d’alterner avec un autre livre. Il faut dire que j’ai vraiment eu envie d’accompagner Audrey dans ses recherches, dans sa découverte de la vérité. Policière au parcours atypique (elle a étudié à l’école du Louvres avant d’entrer dans la police), elle perçoit des correspondances entre les meurtres, ou plutôt leur mise en scène, et des oeuvres d’art, des courants artistiques, des performances aussi. J’ai apprécié cette manière de présenter le plus de facettes possibles de l’art contemporain – et elles sont nombreuses. Il est question du marché de l’art – rares sont ceux qui peuvent se permettre d’acquérir les oeuvres qu’ils convoitent, rares aussi sont ceux qui parviennent à vivre en vendant et en achetant ses oeuvres. Joël, qu’Audrey rencontre au cours de son enquête, crée ainsi le lien entre les deux mondes, et lui permet de mettre en forme ses théories : il n’est pas forcément facile de faire entendre qu’un meurtre a été commis dans le cadre d’une démarche artistique, ce n’est pas le mobile le plus courant.
Il est question aussi de créations artistiques. Sans pédanterie, la démarche de certains artistes (Warhol) ou de certains performeurs est intégrée dans le récit. Le fait que ces explications soient le fait d’Audrey y est pour beaucoup, elle qui a gardé un pied dans le monde de l’art, malgré tout, elle qui doit faire aussi avec son immense solitude, que masque mal le fait qu’elle soit constamment entourée.
Il est question aussi de la place de l’art dans notre société, notamment de l’art figuratif. Oui, cet art que l’on ne veut plus vraiment voir depuis que la photographie existe, cet art qui est trop proche de la réalité, trop proche du passé (paradoxe, non ?). Ceux qui continuent à s’exprimer ainsi sont condamnés à se taire, tant ils sont invisibilisés. Le verdict artistique n’est plus celui du public, mais celui du marché. Enfin, quand je dis « celui du public », il existe si peu de public pour l’art que je ne sais pas vraiment comment un art qui s’écarte de ce qui est admis et vendeur actuellement pourrait trouver à s’exprimer. De même, j’espère que ce livre trouvera son public : l’art et le polar ont beau rimé, ils sont rarement mélangés. C’est dommage, surtout quand l’union est aussi réussi que dans ce livre.
Auteur : Chrystel Duchamp
Edition : de l'Archipel
Nombre de pages : 261 pages
Présentation de l’éditeur :
Quatre victimes. Et aucun coupable.
Des relations amoureuses sans lendemain. Une mère possessive et intrusive. Des nuits entières à errer. La vie d’Audrey, 34 ans, pourrait se résumer à une succession d’échecs. Seul son métier de lieutenant à la PJ lui permet de garder la tête hors de l’eau.
En ce jour caniculaire de juillet, Audrey et son équipe sont appelés sur une scène de crime. Le corps de Franck Tardy, avocat à la retraite, est retrouvé dans son luxueux appartement du XVIe arrondissement. Son corps a été torturé, mutilé, partiellement écorché, puis mis en scène sur une table dressée pour un banquet. Pour compléter cette vanité, un crâne humain lui fait face : celui de sa défunte épouse, dont la tombe a été profanée quelques jours auparavant.
Mon avis :
Si un jour j’écris mon autobiographie, je l’intitulerai Comment saborder une relation amoureuse en dix leçons.
La citation pourrait sembler presque légère, si ce n’est qu’elle montre bien le désarroi dans lequel vit Audrey. Elle a 34 ans, et sa relation de dix ans avec un homme qui l’a trahi l’a amené à sombrer. Son métier, et surtout sa chef Patricia, presque une mère pour elle, la font tenir. Ou faire semblant de tenir, parce qu’elle cumule les excès, qui peuvent avoir des conséquences sur sa vie, tout court. En plus, il fait chaud, très chaud, nous sommes en pleine canicule et c’est épuisant. Cela a aussi une influence que certains criminels avaient peut-être prévu : les odeurs d’un corps en décomposition se perçoivent plus vite. C’est ainsi que le corps de Franck Tardy est découvert. Il a eu une vie très bien remplie : trois femmes, six enfants, un métier qui l’a rendu riche et lui a permis de multiplier résidences secondaires et de se livrer à ses deux passions. L’une est avouable : l’art. L’autre l’est moins : le SM. Il est la première victime, il ne sera pas la seule.
J’ai beaucoup aimé ce roman très prenant. J’ai marqué peu de pauses dans ma lecture, je n’ai pas eu envie, comme cela m’arrive très souvent, d’alterner avec un autre livre. Il faut dire que j’ai vraiment eu envie d’accompagner Audrey dans ses recherches, dans sa découverte de la vérité. Policière au parcours atypique (elle a étudié à l’école du Louvres avant d’entrer dans la police), elle perçoit des correspondances entre les meurtres, ou plutôt leur mise en scène, et des oeuvres d’art, des courants artistiques, des performances aussi. J’ai apprécié cette manière de présenter le plus de facettes possibles de l’art contemporain – et elles sont nombreuses. Il est question du marché de l’art – rares sont ceux qui peuvent se permettre d’acquérir les oeuvres qu’ils convoitent, rares aussi sont ceux qui parviennent à vivre en vendant et en achetant ses oeuvres. Joël, qu’Audrey rencontre au cours de son enquête, crée ainsi le lien entre les deux mondes, et lui permet de mettre en forme ses théories : il n’est pas forcément facile de faire entendre qu’un meurtre a été commis dans le cadre d’une démarche artistique, ce n’est pas le mobile le plus courant.
Il est question aussi de créations artistiques. Sans pédanterie, la démarche de certains artistes (Warhol) ou de certains performeurs est intégrée dans le récit. Le fait que ces explications soient le fait d’Audrey y est pour beaucoup, elle qui a gardé un pied dans le monde de l’art, malgré tout, elle qui doit faire aussi avec son immense solitude, que masque mal le fait qu’elle soit constamment entourée.
Il est question aussi de la place de l’art dans notre société, notamment de l’art figuratif. Oui, cet art que l’on ne veut plus vraiment voir depuis que la photographie existe, cet art qui est trop proche de la réalité, trop proche du passé (paradoxe, non ?). Ceux qui continuent à s’exprimer ainsi sont condamnés à se taire, tant ils sont invisibilisés. Le verdict artistique n’est plus celui du public, mais celui du marché. Enfin, quand je dis « celui du public », il existe si peu de public pour l’art que je ne sais pas vraiment comment un art qui s’écarte de ce qui est admis et vendeur actuellement pourrait trouver à s’exprimer. De même, j’espère que ce livre trouvera son public : l’art et le polar ont beau rimé, ils sont rarement mélangés. C’est dommage, surtout quand l’union est aussi réussi que dans ce livre.
Sharon- Modérateur
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Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Duchamp, Chrystel] L'art du meurtre
Merci Sharon pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
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Re: [Duchamp, Chrystel] L'art du meurtre
Merci Louloute !
Un roman policier qui, à mon avis, mérite d'être découvert.
Un roman policier qui, à mon avis, mérite d'être découvert.
Sharon- Modérateur
-
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Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Duchamp, Chrystel] L'art du meurtre
Mon avis
Au nom de l’art….
En matière d’art, on voit parfois des choses qui désarçonnent et Chrystel Duchamp est très bien documentée sur le sujet. Elle évoque notamment Orlan, une artiste plasticienne originaire de ma ville (donc j’ai forcément entendu parler d’elle) qui a fait de son corps une œuvre d’art à travers ce qu’on appelle « l’art corporel ». On adhère ou pas mais ce qui est certain, c’est qu’elle est connue et que sa réputation a dépassé nos frontières….
Pourquoi cette introduction ? Il était important pour moi de placer ce que l’on peut assimiler à une parenthèse en début de chronique car l’art domine dans ce roman. Et n’allez pas croire que : « Et peu importe l’intrigue ! » Non : art, meurtres et enquêtes sont étroitement liés dans un ballet mené de main de maître par cette jeune auteur (e ). Toutes les références qu’elle cite sont de qualité et apportent un éclairage supplémentaire sur le travail de recherches de l’équipe de policiers.
Mais venons-en aux faits. Franck Tardy, un avocat à la retraite, est retrouvé assassiné à son domicile. L’acte en lui-même est grave mais la mise en scène de cette mort est pour le moins déroutante, effrayante. Il a été torturé et le décor installé laisse à penser que celui ou celle qui a commis cet acte ignoble a un esprit pervers, voire torturé et complètement malsain, assorti d’un goût artistique surprenant et douteux. Audrey, jeune enquêtrice, est dépêchée sur place avec sa cheffe, Patricia dite Pat. Cette dernière lui sert de mentor, de mère car Audrey a une fâcheuse tendance à se laisser aller, à dériver sans modération depuis qu’elle a été trahie par l’homme qu’elle aimait. Alors, lorsque c’est nécessaire, Pat la secoue, la remet sur les rails, l’entoure, l’écoute. Les voilà avec l’équipe, sur les lieux du crime. Le but est de comprendre, récolter des indices, faire des liens comme pour toutes les investigations… Mais Audrey, avant de choisir la police, faisait des études à l’école du Louvre et incontestablement cette passion est restée présente en elle. Alors, dans le grand appartement de l’homme décédé, inconsciemment, tout ce qui est en lien avec la peinture lui saute aux yeux et avec tout ce qu’elle découvre sur les murs, il y en a pour une fortune ! Pourtant, il semblerait que l’avocat avait acquis une dernière toile et était en dette auprès du fournisseur. Tout ceci paraît bien bizarre et les membres de la PJ (police judiciaire) ne sont pas au bout de leurs peines, d’autant plus que Tardy fréquentait un club privé SM et n’avait pas toujours bonne réputation quant à ses penchants extrêmes. Est-ce que des femmes, qu’il avait humiliées, se sont rebellées ?
Peu de temps après un autre amateur d’art est également tué, la piste d’un tueur en série commence à s’imposer…. Mais est-ce aussi simple que cela ? Il faudra toute la sagacité des enquêteurs pour cerner l’affaire et encore….
Je n’ai pas lâché ce roman, une fois commencé et je me dis que si certains textes sont accompagnés d’une play list, celui-ci pourrait l’être par un press book avec des photos des nombreuses œuvres citées au fil des pages. Les chapitres sont courts (et les titres en rapport avec des tableaux sont bien choisis), maintenant un rythme soutenu, complété par une écriture incisive, fluide avec des phrases précises. Pour son premier titre dans la catégorie suspense, Chrystel Faure a mis la barre très haut. Le choix du thème général est une force supplémentaire pour son récit et les nombreuses connaissances qu’elle partage sont toutes en écho à l’histoire, intégrées à la perfection (et ça, chapeau !) Le récit m’a captivée. L’air de rien, de nombreux sujets sont abordés et pas des moindres. Entre les relations néfastes, le travail qui prend trop de place, la complexité des rapports humains, il y a aussi une interrogation qui domine tout : peut-on tout tolérer, tout autoriser au nom de l’art ? Les réponses sont nombreuses et variées et de temps à autre déstabilisantes comme vous le verrez si vous lisez ce livre dont le final est bluffant ….
Au nom de l’art….
En matière d’art, on voit parfois des choses qui désarçonnent et Chrystel Duchamp est très bien documentée sur le sujet. Elle évoque notamment Orlan, une artiste plasticienne originaire de ma ville (donc j’ai forcément entendu parler d’elle) qui a fait de son corps une œuvre d’art à travers ce qu’on appelle « l’art corporel ». On adhère ou pas mais ce qui est certain, c’est qu’elle est connue et que sa réputation a dépassé nos frontières….
Pourquoi cette introduction ? Il était important pour moi de placer ce que l’on peut assimiler à une parenthèse en début de chronique car l’art domine dans ce roman. Et n’allez pas croire que : « Et peu importe l’intrigue ! » Non : art, meurtres et enquêtes sont étroitement liés dans un ballet mené de main de maître par cette jeune auteur (e ). Toutes les références qu’elle cite sont de qualité et apportent un éclairage supplémentaire sur le travail de recherches de l’équipe de policiers.
Mais venons-en aux faits. Franck Tardy, un avocat à la retraite, est retrouvé assassiné à son domicile. L’acte en lui-même est grave mais la mise en scène de cette mort est pour le moins déroutante, effrayante. Il a été torturé et le décor installé laisse à penser que celui ou celle qui a commis cet acte ignoble a un esprit pervers, voire torturé et complètement malsain, assorti d’un goût artistique surprenant et douteux. Audrey, jeune enquêtrice, est dépêchée sur place avec sa cheffe, Patricia dite Pat. Cette dernière lui sert de mentor, de mère car Audrey a une fâcheuse tendance à se laisser aller, à dériver sans modération depuis qu’elle a été trahie par l’homme qu’elle aimait. Alors, lorsque c’est nécessaire, Pat la secoue, la remet sur les rails, l’entoure, l’écoute. Les voilà avec l’équipe, sur les lieux du crime. Le but est de comprendre, récolter des indices, faire des liens comme pour toutes les investigations… Mais Audrey, avant de choisir la police, faisait des études à l’école du Louvre et incontestablement cette passion est restée présente en elle. Alors, dans le grand appartement de l’homme décédé, inconsciemment, tout ce qui est en lien avec la peinture lui saute aux yeux et avec tout ce qu’elle découvre sur les murs, il y en a pour une fortune ! Pourtant, il semblerait que l’avocat avait acquis une dernière toile et était en dette auprès du fournisseur. Tout ceci paraît bien bizarre et les membres de la PJ (police judiciaire) ne sont pas au bout de leurs peines, d’autant plus que Tardy fréquentait un club privé SM et n’avait pas toujours bonne réputation quant à ses penchants extrêmes. Est-ce que des femmes, qu’il avait humiliées, se sont rebellées ?
Peu de temps après un autre amateur d’art est également tué, la piste d’un tueur en série commence à s’imposer…. Mais est-ce aussi simple que cela ? Il faudra toute la sagacité des enquêteurs pour cerner l’affaire et encore….
Je n’ai pas lâché ce roman, une fois commencé et je me dis que si certains textes sont accompagnés d’une play list, celui-ci pourrait l’être par un press book avec des photos des nombreuses œuvres citées au fil des pages. Les chapitres sont courts (et les titres en rapport avec des tableaux sont bien choisis), maintenant un rythme soutenu, complété par une écriture incisive, fluide avec des phrases précises. Pour son premier titre dans la catégorie suspense, Chrystel Faure a mis la barre très haut. Le choix du thème général est une force supplémentaire pour son récit et les nombreuses connaissances qu’elle partage sont toutes en écho à l’histoire, intégrées à la perfection (et ça, chapeau !) Le récit m’a captivée. L’air de rien, de nombreux sujets sont abordés et pas des moindres. Entre les relations néfastes, le travail qui prend trop de place, la complexité des rapports humains, il y a aussi une interrogation qui domine tout : peut-on tout tolérer, tout autoriser au nom de l’art ? Les réponses sont nombreuses et variées et de temps à autre déstabilisantes comme vous le verrez si vous lisez ce livre dont le final est bluffant ….
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