[Duchamp, Chrystel] Le sang des Belasko
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[Duchamp, Chrystel] Le sang des Belasko
Titre : Le sang des Belasko
Auteur : Chrystel Duchamp
Editeur : l'Archipel
Nombre de pages : 238 pages
Présentation de l’éditeur :
Cinq frères et sœurs se réunissent dans la maison de leur enfance, la Casa Belasko, une imposante bâtisse isolée au cœur d’un domaine viticole au sud de de la France. Leur père, vigneron taiseux, vient de mourir. Il n’a laissé qu’une lettre à ses enfants, dans laquelle sont dévoilés nombre de secrets. Le plus terrible de tous, sans doute : leur mère ne se serait pas suicidée – comme l’avaient affirmé les médecins six mois plus tôt. Elle aurait été assassinée… Au cours de cette nuit fatale, les esprits s’échauffent. Colères, rancunes et jalousies s’invitent à table. Mais le pire reste à venir. D’autant que la maison – coupée du monde – semble douée de sa propre volonté. Quand, au petit matin, les portes de la Casa se rouvriront, un membre de la fratrie sera-t-il encore en vie pour expliquer la tragédie ?
Mon avis :
Si vous aimez les huis-clos et les affaires de famille, vous aimerez ce livre. Si vous aimez les romans policiers (et je ne me couperai pas les cheveux en cadre pour le faire rentrer dans une case plus précise), ce livre pourrait vous plaire aussi.
Si je devais désigner un personnage principal, ce serait la maison. Elle connait tous les secrets de la famille Belasko, tous. Elle sait quelle tragédie ses murs ont abritée. Et se qui se passera cette nuit, elle ne l’oubliera pas aussi longtemps qu’elle sera debout.
Trois frères, deux soeurs, qui ne sont jamais parvenus à dépasser leur rivalité, à surmonter les conflits qui les ont opposés. Chacun est bloqué sur un épisode en particulier, qui a redéfini le lien qui l’unissait à son frère, à sa soeur. Le dialogue ? Impossible très longtemps sans qu’il ne se ferme voire qu’il ne dégénère, chacun restant dans son monde, ses rancoeurs, ses non-dits, et son incapacité à se remettre en cause, à se questionner sur sa part de responsabilité.
Et celle de leurs parents.
Les cinq enfants Belasko ne semblent pas avoir su s’épanouir, ni s’affranchir de cette famille étouffante. Oui, l’on étouffe dans cette famille déchirée, l’on étouffe, et l’on veut savoir jusqu’où chacun des membres de cette fratrie ira pour connaître la vérité sur la mort de leur mère, ou pour assouvir ses rancoeurs passées et présente.
Le sang des Belasko est un roman qu’il est très difficile de lâcher, comme L’art du meurtre, précédent roman de Chrystel Duchamp, un roman surprenant et dévastateur, un roman qui m’a laissé un souvenir très fort, par les passions évoquées et par les secrets dévoilés.
Auteur : Chrystel Duchamp
Editeur : l'Archipel
Nombre de pages : 238 pages
Présentation de l’éditeur :
Cinq frères et sœurs se réunissent dans la maison de leur enfance, la Casa Belasko, une imposante bâtisse isolée au cœur d’un domaine viticole au sud de de la France. Leur père, vigneron taiseux, vient de mourir. Il n’a laissé qu’une lettre à ses enfants, dans laquelle sont dévoilés nombre de secrets. Le plus terrible de tous, sans doute : leur mère ne se serait pas suicidée – comme l’avaient affirmé les médecins six mois plus tôt. Elle aurait été assassinée… Au cours de cette nuit fatale, les esprits s’échauffent. Colères, rancunes et jalousies s’invitent à table. Mais le pire reste à venir. D’autant que la maison – coupée du monde – semble douée de sa propre volonté. Quand, au petit matin, les portes de la Casa se rouvriront, un membre de la fratrie sera-t-il encore en vie pour expliquer la tragédie ?
Mon avis :
Si vous aimez les huis-clos et les affaires de famille, vous aimerez ce livre. Si vous aimez les romans policiers (et je ne me couperai pas les cheveux en cadre pour le faire rentrer dans une case plus précise), ce livre pourrait vous plaire aussi.
Si je devais désigner un personnage principal, ce serait la maison. Elle connait tous les secrets de la famille Belasko, tous. Elle sait quelle tragédie ses murs ont abritée. Et se qui se passera cette nuit, elle ne l’oubliera pas aussi longtemps qu’elle sera debout.
Trois frères, deux soeurs, qui ne sont jamais parvenus à dépasser leur rivalité, à surmonter les conflits qui les ont opposés. Chacun est bloqué sur un épisode en particulier, qui a redéfini le lien qui l’unissait à son frère, à sa soeur. Le dialogue ? Impossible très longtemps sans qu’il ne se ferme voire qu’il ne dégénère, chacun restant dans son monde, ses rancoeurs, ses non-dits, et son incapacité à se remettre en cause, à se questionner sur sa part de responsabilité.
Et celle de leurs parents.
Les cinq enfants Belasko ne semblent pas avoir su s’épanouir, ni s’affranchir de cette famille étouffante. Oui, l’on étouffe dans cette famille déchirée, l’on étouffe, et l’on veut savoir jusqu’où chacun des membres de cette fratrie ira pour connaître la vérité sur la mort de leur mère, ou pour assouvir ses rancoeurs passées et présente.
Le sang des Belasko est un roman qu’il est très difficile de lâcher, comme L’art du meurtre, précédent roman de Chrystel Duchamp, un roman surprenant et dévastateur, un roman qui m’a laissé un souvenir très fort, par les passions évoquées et par les secrets dévoilés.
Sharon- Modérateur
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Re: [Duchamp, Chrystel] Le sang des Belasko
Merci Sharon pour ta critique, du coup il n'y a pas de policier ?
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Duchamp, Chrystel] Le sang des Belasko
Merci Louloute pour ta visite.
Il y a un policier mais... on ne le voit quasiment pas. Il recueille le témoignage de la personne qui a survécu à cette nuit, donc il écoute, mais n'enquête pas vraiment.
Il y a un policier mais... on ne le voit quasiment pas. Il recueille le témoignage de la personne qui a survécu à cette nuit, donc il écoute, mais n'enquête pas vraiment.
Sharon- Modérateur
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louloute- Grand sage du forum
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Re: [Duchamp, Chrystel] Le sang des Belasko
Oui, c'est assez particulier... La personne qui sait tout, vraiment tout, c'est la maison. Et ce n'est pas possible de l'interroger.
Sharon- Modérateur
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Re: [Duchamp, Chrystel] Le sang des Belasko
Mon avis
Elle a tout vu, elle sait tout mais elle ne dira rien. Pourtant, elle est comme un membre de la famille mais elle ne peut rien dire. C’est la Casa des Belasko, la maison qui abrite les drames tus, les joies partagées, les secrets non diffusés. Ils sont cinq enfants à se retrouver dans cette demeure qui a abrité leur enfance, trois garçons, deux filles qui en six mois ont perdu leur mère puis, plus récemment leur père. C’est d’ailleurs ce dernier qui a demandé qu’ils se réunissent dans la maison pour lire ses dernières volontés et découvrir ce qu’il a laissé comme témoignage. La fratrie ne s’entend pas et les retrouvailles sont tendues. Cette soirée n’augure rien de bon surtout lorsqu’ils s’aperçoivent qu’ils n’auront pas d’autres choix que de la passer ensemble jusqu’au bout.
Décliné en cinq actes, constitués eux-mêmes de chapitres mettant en exergue l’un ou l’autre des enfants, ce huis clos ne souffre d’aucun temps mort et surprend le lecteur jusqu’à l’épilogue. Chrystel Duchamp a habilement mêlé des scènes du passé à celles du présent. Pas besoin de dates tant les situations sont claires, on sait tout de suite de quelle époque il s’agit. Ces petits retours en arrière permettent de cerner le caractère de chacun des enfants, de constater quels liens ils ont construit entre eux. On s’aperçoit très vite que la rancœur, la jalousie, la colère les habitent. Il n’y a pas de véritable unité entre eux, ils se surveillent, s’observent, même à distance puisqu’ils sont tous adultes et vivent leur vie. Et surtout, ils n’ont rien oublié de ce qui a pu les diviser par le passé. Alors il arrive que les langues se délient et ça fait très mal.
Avec son écriture vive, qui fait tilt, l’auteur nous laisse à peine respirer. Entre ce qui se passe dans la maison et les révélations qui arrivent petit à petit, le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer. Pas de fioritures, de l’action et des rebondissements. J’ai trouvé astucieux que le roman ne soit pas plus long. Il aurait pu être allongé avec d’autres anecdotes du passé familial mais il aurait beaucoup perdu en suspense et en tension. Parce que, soyons honnête, ce qui fait son intérêt, c’est le rythme soutenu qui le constitue. En une nuit, une soirée, la vie du clan Belasko va être modifiée de façon irréversible.
Les Belasko ne savent pas communiquer. Le père était un taiseux et il ne se racontait pas, ses enfants ignorent beaucoup d’éléments de son passé. Les révélations vont blesser les uns, surprendre ou déstabiliser les autres mais quoi qu’il en soit, personne ne sortira intact de cette douloureuse réunion de famille. Quels seront les dégâts collatéraux, les conséquences de cette soirée tumultueuse ?
Après un premier roman coup de poing, l’auteur a su trouver une nouvelle thématique et a réussi la passe de deux. Son texte est captivant, plein d’énergie, les ressentis des uns et des autres sont finement analysés. Elle montre l’influence de l’éducation, le rôle des parents mais aussi le poids de la société bien-pensante. Un auteur à suivre de près ….
Elle a tout vu, elle sait tout mais elle ne dira rien. Pourtant, elle est comme un membre de la famille mais elle ne peut rien dire. C’est la Casa des Belasko, la maison qui abrite les drames tus, les joies partagées, les secrets non diffusés. Ils sont cinq enfants à se retrouver dans cette demeure qui a abrité leur enfance, trois garçons, deux filles qui en six mois ont perdu leur mère puis, plus récemment leur père. C’est d’ailleurs ce dernier qui a demandé qu’ils se réunissent dans la maison pour lire ses dernières volontés et découvrir ce qu’il a laissé comme témoignage. La fratrie ne s’entend pas et les retrouvailles sont tendues. Cette soirée n’augure rien de bon surtout lorsqu’ils s’aperçoivent qu’ils n’auront pas d’autres choix que de la passer ensemble jusqu’au bout.
Décliné en cinq actes, constitués eux-mêmes de chapitres mettant en exergue l’un ou l’autre des enfants, ce huis clos ne souffre d’aucun temps mort et surprend le lecteur jusqu’à l’épilogue. Chrystel Duchamp a habilement mêlé des scènes du passé à celles du présent. Pas besoin de dates tant les situations sont claires, on sait tout de suite de quelle époque il s’agit. Ces petits retours en arrière permettent de cerner le caractère de chacun des enfants, de constater quels liens ils ont construit entre eux. On s’aperçoit très vite que la rancœur, la jalousie, la colère les habitent. Il n’y a pas de véritable unité entre eux, ils se surveillent, s’observent, même à distance puisqu’ils sont tous adultes et vivent leur vie. Et surtout, ils n’ont rien oublié de ce qui a pu les diviser par le passé. Alors il arrive que les langues se délient et ça fait très mal.
Avec son écriture vive, qui fait tilt, l’auteur nous laisse à peine respirer. Entre ce qui se passe dans la maison et les révélations qui arrivent petit à petit, le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer. Pas de fioritures, de l’action et des rebondissements. J’ai trouvé astucieux que le roman ne soit pas plus long. Il aurait pu être allongé avec d’autres anecdotes du passé familial mais il aurait beaucoup perdu en suspense et en tension. Parce que, soyons honnête, ce qui fait son intérêt, c’est le rythme soutenu qui le constitue. En une nuit, une soirée, la vie du clan Belasko va être modifiée de façon irréversible.
Les Belasko ne savent pas communiquer. Le père était un taiseux et il ne se racontait pas, ses enfants ignorent beaucoup d’éléments de son passé. Les révélations vont blesser les uns, surprendre ou déstabiliser les autres mais quoi qu’il en soit, personne ne sortira intact de cette douloureuse réunion de famille. Quels seront les dégâts collatéraux, les conséquences de cette soirée tumultueuse ?
Après un premier roman coup de poing, l’auteur a su trouver une nouvelle thématique et a réussi la passe de deux. Son texte est captivant, plein d’énergie, les ressentis des uns et des autres sont finement analysés. Elle montre l’influence de l’éducation, le rôle des parents mais aussi le poids de la société bien-pensante. Un auteur à suivre de près ….
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Cassiopée- Admin
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Re: [Duchamp, Chrystel] Le sang des Belasko
Au lendemain de la mort de leur père, cinq frères et sœurs se réunissent dans la demeure familiale, Casa Belasko, au coeur d’un riche domaine viticole. Dans une lettre laissée à leur intention, le défunt affirme que leur mère, décédée six mois plus tôt, ne se serait pas suicidée mais aurait été assassinée. Pendant une soirée et une nuit dans cette maison réputée maudite depuis un mystérieux drame survenu dans le passé, la fratrie se déchire alors que rancoeurs et jalousies se déchaînent sans plus aucun frein. Au petit matin, que restera-t-il de la famille Belasko ?
En enfermant une fratrie dévorée par les rancunes dans le théâtre inquiétant de plusieurs drames obscurs, l’auteur nous plonge d’emblée dans un huis-clos angoissant et explosif dont il s’avère très vite que nul ne ressortira indemne. Alors qu’à la menace diffuse de vieux secrets tragiques à l’impact incertain s’ajoute l’ambiance troublante et quasi fantastique d’un lieu aux allures de piège infernal, les révèlations se succèdent pour dessiner peu à peu le terrible tableau de décennies de haines et de violences familiales. Et quand tout semble enfin joué, un dernier retournement attend le lecteur, pour une apothéose de noirceur machiavélique.
Si l’auteur s’est amusée à forcer le trait autour d’un atavisme familial aux relents de malédiction, faisant passer le réalisme de l’ensemble au second plan, le lecteur n’en est pas moins emporté par une intrigue rythmée et sans temps mort, dont la tension doit beaucoup à l’ambiance angoissante habilement entretenue entre haine et démence, entre aigreurs longuement macérées et violentes explosions de colère, entre actes froidement calculés et coups de folie que l’on dirait démoniaques.
Un thriller percutant, totalement réussi, à dévorer sans bouder son plaisir, pour une incursion à faire froid dans le dos dans les noirs tréfonds des dissensions familiales. Coup de coeur. (5/5)
En enfermant une fratrie dévorée par les rancunes dans le théâtre inquiétant de plusieurs drames obscurs, l’auteur nous plonge d’emblée dans un huis-clos angoissant et explosif dont il s’avère très vite que nul ne ressortira indemne. Alors qu’à la menace diffuse de vieux secrets tragiques à l’impact incertain s’ajoute l’ambiance troublante et quasi fantastique d’un lieu aux allures de piège infernal, les révèlations se succèdent pour dessiner peu à peu le terrible tableau de décennies de haines et de violences familiales. Et quand tout semble enfin joué, un dernier retournement attend le lecteur, pour une apothéose de noirceur machiavélique.
Si l’auteur s’est amusée à forcer le trait autour d’un atavisme familial aux relents de malédiction, faisant passer le réalisme de l’ensemble au second plan, le lecteur n’en est pas moins emporté par une intrigue rythmée et sans temps mort, dont la tension doit beaucoup à l’ambiance angoissante habilement entretenue entre haine et démence, entre aigreurs longuement macérées et violentes explosions de colère, entre actes froidement calculés et coups de folie que l’on dirait démoniaques.
Un thriller percutant, totalement réussi, à dévorer sans bouder son plaisir, pour une incursion à faire froid dans le dos dans les noirs tréfonds des dissensions familiales. Coup de coeur. (5/5)
Re: [Duchamp, Chrystel] Le sang des Belasko
Merci Cassiopée et Cannetille pour votre critique, je vais finir par le noté
louloute- Grand sage du forum
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