[Graham, Patrick] L'évangile selon Satan

Résumé: 1349, année de la grande peste noire, couvent des Augustines de Bolzano. Entrée en possession d'un Evangile apocryphe, Mère Yseult de Trente, la supérieure, s'emmure vivante avec le manuscrit pour échapper au massacre de sa congrégation par un moine démoniaque. Le tueur crucifie ses victimes et porte les signes des adorateurs du Diable. 2006, Hattiesburg, Maine. Rachel, l'assistante du shérif du comté, enquête sur la disparition de quatre jeunes serveuses. Elle disparaît à son tour. Marie Parks, profileuse au FBI qui possède des dons de médium et s'est spécialisée dans la traque des cross-killers est chargée d'enquêter sur la disparition de Rachel. Elle retrouve son corps torturé et la dépouille des quatre disparues crucifiées dans une crypte. Quelques jours plus tard, au Vatican, le cardinal Oscar Camano, patron de la Congrégation des miracles, apprend que les quatre jeunes femmes assassinées sont les religieuses qu'il avait envoyées aux Etats-Unis pour enquêter sur la vague de meurtres qui frappent l'ordre des Recluses, un ordre très ancien chargé depuis le Moyen Age de protéger et d'étudier les manuscrits interdits de la chrétienté. Il confie au meilleur de ses exorcistes, le père jésuite Carzo, le soin de retrouver la trace de cet Evangile. L'enquête de Parks et celle de Carzo vont se croiser et les mener des Rocheuses jusqu'au couvent de Bolzano et à la bibliothèque secrète du Vatican. Que contient cet Evangile de si dangereux pour l'Eglise ?

Mon avis: Le résumé de cet ouvrage nous donne une belle vision d'ensemble sur l'intrigue qui nous attend. Cependant, que dire en dehors du fait, que je considère cette oeuvre comme étant le meilleur Thrillers que j'ai lu dans cette catégorie ? C'est un véritable coup de foudre pour moi. On y retrouve une perfection dans l'écriture de l'auteur qui réussi a nous offrir des descriptions sans lourdeurs, des moments psychologiques intenses, une intrigue où le fantastique se mari avec la foi. Mais il y a un point encore plus important, qui part encore plus loin que tout cela : L'amour.

Le roman nous plonge au fur et à mesure dans une lente descente dans les ténèbres. On s'enfonce de plus en plus profondément, au fil des pages que l'on tourne, par le billet du père exorciste Carzo et de l'agent du FBI Marie Parks. Jusqu'à toucher le fond des abysses au milieu du passé qui vient prendre vie dans le présent. L'espoir disparaît en quelque sorte. Il ne reste plus grand-chose. Pourtant, l'auteur ne nous abandonne pas là, comme on aurait pu le croire. Il aurait pu nous servir, un précepte sur la foi. La foi qui sauve l'homme, car il croit au Seigneur rédempteur. Mais non, il se passe un vrai miracle dedans. Une scène qui ne dure que quelques  malheureuses lignes, mais dont l'intensité est... je ne trouve même pas de mots à mettre dessus. Il n'y a pourtant quasiment aucun détail de cet instant précieux... mais le peu de mots employés possède une grande valeur.

On pourrait se dire, que ce ne fut juste du fan service. Toutefois, non. Non, on est très loin de cela et c'est quand le démon, qui s'était emparé du père Carzo, se réveillera, que cet instant vécu prendra toute sa valeur, toute sa beauté, toute sa merveille. Car pour ne pas disparaître engloutit par cet esprit malin, Carzo ne fera pas appel à la foi, ni à Dieu, ni à Jésus... Non... Non... juste au souvenir de ce moment vécu auprès de Marie Parks. Et cela sera plus fort que tout le mal qui l'avait dévoré pour le posséder. L'amour de deux humains plus puissant que la Bête.  

C'est ce qui rend unique cet ouvrage, et qui au final possède un message si simple : au-delà de la foi, de la notion du bien et du mal, de Dieu et Satan, il y a l'amour. Toutefois, il faut se dire, comme tout bon ouvrage, il y a plusieurs niveaux dans l'histoire :

1 - La lutte entre le Bien et le Mal tout d'abord,
2 - La lutte de la Raison contre la Mal,
3 - La lutte de deux humains pour ne pas finir engloutit dans les ténèbres

Et seulement en dernier, en un message plus subtil : L'Amour de deux humains plus fort que le Mal et la Foi en elle-même.

En conclusion, cette œuvre m'a tellement plus, que finalement, suite à sa lecture, j'ai un mal de chien à apprécier encore un autre ouvrage et à lui trouver soixante-quinze pour cent des qualités que celui-ci possède. En tout cas, je vous le conseille fortement, vous ne serez pas déçu de votre lecture.