[Bégué, Régis] Mon fils est de droite mais en général les choses s'arrangent
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[Bégué, Régis] Mon fils est de droite mais en général les choses s'arrangent
Titre : Mon fils est de droite, mais en général les choses s'arrangent
Auteur : Régis BEGUE
Parution : 2016
Pages : 188
Présentation de l'éditeur :
Ce gosse, je vais te dire, il a même pas envie de tuer le père. C'est dire à quel point il me tient pour un moins que rien. En revanche, avec sa mère, c'est autre chose : il est bien décidé à la sauver des griffes de cette sale maladie. Mais une fois de plus, c'est moi qui vais devoir m'occuper de tout. Dès qu'il s'agit de pognon ou de combines, on préfère faire appel à Papa, bien sûr. C'est ça, la France bien pensante. Alors moi, bonne poire, je vais céder, comme toujours. Mais l'opération va s'avérer plus compliquée que prévu.
Le mot de l'auteur :
Comme il en avait marre de lire des romans sans intérêt, Régis Bégué a décidé d'écrire les siens. Beaucoup moins emmerdants. Il a bien fait, non ? A toi de voir.
Avis :
Le narrateur a passé toute sa vie de septuagénaire à esquiver les engagements : né dans une aisance qui l’a toujours exempté de la moindre obligation professionnelle, divorcé et en froid avec son fils, grand-père d’une petite fille qu’il ne connaît pas, il s’est installé dans une routine solitaire et luxueuse, se contentant pour toute relation humaine d’allonger les chèques dont ses proches ont besoin. Mais voilà que ce fils et cette ex-épouse font soudain appel à lui pour une intervention un peu particulière qui va tous les entraîner bien au-delà de ce qu’ils auraient pu imaginer...
Cette histoire impertinente et décomplexée, rédigée sans filtre dans une langue parlée, directe et truculente, a tôt fait d’embarquer son lecteur dans une complicité amusée pleine de curiosité. Passées les premières pages un rien désarçonnantes, le temps pour le récit de trouver son rythme et d’enclencher sa construction toute vaudevillesque, et vous voilà lancé le sourire aux lèvres dans une cascade de rebondissements bourrée de clins d’oeil et d’autodérision. Directement interpellé, vous ne pourrez que vous régaler de la cocasserie des formules et des observations, en compagnie de personnages dont les situations burlesques n’empêchent pas la pertinence psychologique et la justesse des dialogues.
Sans se prendre au sérieux, ce roman finit quand même par nous tendre un miroir révélateur de quelques vérités, en particulier les difficultés de communication au sein d’une même famille, la lâcheté et les mauvaises raisons qui nous rendent incapables de sincérité, les malentendus et les ressentiments qui viennent masquer l’affection : tout ce qui fait qu’un père et un fils souffrent de se détester faute de savoir se parler, qu’un homme s’enferre dans le mensonge d’une double vie ou se comporte en véritable salaud tout en étant par ailleurs parfaitement sympathique.
Bien construit, d’une lecture fluide et prenante, ce récit caustique qui prend plaisir à nous amuser révèle un humour exempt de toute prétention et une absence totale d’illusion sur nos ambivalences humaines : autant de caractéristiques que les romans ultérieurs de l’auteur ont conservées sous une forme assagie et à chaque fois un peu plus maîtrisée. (4/5)
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