[Fuentès, Céline] Les plus belles choses vivent à l'intérieur

par Eiger Jeu 26 Nov 2020 - 18:20

Quand ses rêves de gosse sont évincés depuis trop longtemps...

Année de parution : 2020

Nombre de pages : 277

ISBN: 979-8681330165

Editions : Autoédition

***Résumé (quatrième de couverture) :***

« Et si un simple retard pouvait tout changer ? Et si, pour trouver le chemin du bonheur, il fallait simplement regarder à l’intérieur en osant affronter ses propres vérités et celles des autres ?

Hugo, la trentaine, est prêt à tout pour plaire à sa femme Anastasia, même à sacrifier ses rêves et ses valeurs profondes. De fil en aiguille, il s’est glissé dans la peau d’un autre et endosse un costume de jeune cadre dynamique plein d’ambition et assoiffé de reconnaissance sociale. Complètement dans son rôle, il ne se doute pas que le retard de son collègue Gary va tout bouleverser.

Obligé de lâcher prise et de prendre du recul sur sa vie citadine, Hugo se lance dans un étonnant voyage qui l’amènera à la découverte de lui-même et de ses proches. De Lyon à Annecy, en passant par les hauts sommets alpins jusqu’à la trépidante Barcelone, plongez avec lui dans une tranche de vie qui ne le laissera pas indemne...et où il devra affronter toutes ses vérités. »

***Quelques mots sur l'auteure :***

Mariée et maman d'un petit garçon, Céline Fuentès navigue entre la Nouvelle-Calédonie et les campagnes métropolitaines. Dans ses romans, elle a à cœur de partager ces expériences de mouvements, de connexion à la nature et d’aventures humaines multiculturelles qui font évoluer de manière plus rapide.

Engagée dans l'éducation,de par son métier d'enseignante et en tant que membre actif du monde de l'animation socioculturelle, elle publie depuis 2016 des ouvrages jeunesse chez SNK Editions Nouméa pour la collection 100% calédonien. Ses livres, qui véhiculent des valeurs de respect de la nature et d'ouverture bienveillante sur les autres cultures, sont beaucoup utilisés dans les écoles et certains sont traduits en langues Kanak. [Source_Auteure]

***Maintenant, place au livre !***

Quand ses rêves de gosse sont évincés depuis trop longtemps...

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous embarque dans un roman contemporain où le narrateur est un homme. Un homme simple qui va se remettre en question. Je remercie Céline pour sa confiance. J'avais découvert ses écrits grâce à « un si petit voyage » et « c'est pas si grave si c'est raccommodé », que j'avais beaucoup aimé.

Nous faisons cette fois-ci la connaissance de Hugo. Cet expert-comptable à l'ambition aiguisée par l'amour de sa femme. Il a réussi à gravir les échelons, les uns après les autres, à la sueur de son front et à son obstination. Il est désormais directeur financier et numéro quatre de son entreprise. Son prochain but, être le numéro trois. Mais voilà, Gary a débarqué pour venir lui filer un coup de main et il s'avère être une menace pour Hugo. Il va se mettre en quête de lui pourrir sa réputation ! Son surnom ? « La pince ». Gary, c'est cet homme jeune et dynamique, organisé, ordonné, jamais en retard, toujours dans les temps pour rendre ses dossiers. Et ça, Hugo ne le supporte pas.

Son ambition, il la doit à Anastasia. Elle est belle, sophistiquée, elle aime le luxe, est carriériste et est une femme fascinante. Véritable citadine, elle a un emploi du temps de ministre. Mais voilà, cela fait longtemps que tous deux sont ensemble, le temps a quelque peu érodé la passion... Encore une fois une dispute ou non, des non-dits, des mots couverts, de maux tues. Hugo dort désormais sur le canapé. En arrivant au travail, un matin, quand il ne voient pas arriver Gary, ils se disent qu'il y a un problème. Et en effet, un problème de taille ! Gary est décédé... Hugo pour qui ce collègue est terne, sans intérêt, un força de travail, il ne pense pas trouver grand monde à son enterrement. Et là, c'est le choc ! Un immense choc !

Les Loulous, ce livre a commencé par me titiller ! Oui, tout le début me rappelait carrément la même histoire qu'un autre écrit ! Alors le Bibou m'a soufflé « rappelles toi, le club des indés avec « 10 Nuances d'Indés » en 2019

Céline avait écrit une nouvelle, elle s'appelle « Voile gris » » ! Ah mais oui, carrément Very Happy

ça y est, le doute été levé, je pouvais me plonger entièrement dans mon histoire. Eh bien oui, je me suis faite complètement aspirer par Hugo enfin par son histoire hein. Cet amoureux transit de sa femme. Mais qui est complètement bouleversé par ce qu'il vient de vivre et par le choc que ça lui a procuré. Des rappels d'enfance, des rêves de gosse qui ne demandent qu'à s'exprimer librement, des racines qui ne veulent que pousser et vivre pleinement.

Céline Fuentès nous entraîne dans une quête de soi, dans un roman contemporain qui mélange le développement personnel, mais également le voyage, l'amitié, la liberté, la simplicité et les travers de notre société. Où est notre place ? Que veut-on vraiment dans la vie ? Qui est-on ? C'est à travers une belle histoire qui mêle sentiments, émotions et réflexion que nous cheminons doucement vers un lendemain différent. Meilleur ? Ou non ?

Une fois de plus, la plume simple, douce et ronde de Céline nous a conquise, le Bibou et moi-même. Nous nous sommes fait bercer par les mots, par les questions, par les retournements de situations et par les liens qui se créent au fil du récit. Les personnages, tant principaux que secondaires nous ont touchés, émus et même énervés pour certains. C'est pour dire si nous avons embarqués à fond les gamelles !

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je ne peux que vous recommander « Les plus belles choses vivent à l'intérieur » de Céline Fuentès. Une belle remise en question, une belle quête de soi et une histoire tendre, touchante et criante de vérité. Alors êtes-vous prêt au voyage ?

par louloute Jeu 26 Nov 2020 - 19:54

Eiger pour ta critique bien tentante Very Happy

par Nisa Sam 27 Mar 2021 - 14:20

L'autrice a fait un pari assez risqué (mais payant !) : celui de nous présenter Hugo sous son plus mauvais jour. Cet homme s'est oublié, petit à petit, il a modifié son comportement, même son schéma de pensées, pour répondre aux attentes de la société, de son travail, de ses collègues, mais aussi de sa femme. S'est soumis.

Jusqu'à l'électrochoc. Tout est remis en question, lui en premier. Il doit regarder ses vérités, affronter ses erreurs. C'est le début d'un long chemin, empli de remises en questions. Pour le narrateur certes, mais je me suis également beaucoup interrogée sur le sens de ma vie, sur ce qui était le mieux pour moi. De nombreux passages ont résonné en moi, à ce stade de ma vie.

De fil en aiguille, de rencontre en rencontre, de questions en quêtes, des destins se croisent, les fils de leurs destinées se mêlent pour créer ce si beau patchwork qu'est une joyeuse tribu.

Je me suis très vite attachée aux personnages rencontrés lors de cette lecture (même ceux qui ne sont que peu présents "physiquement"). Consistants, fêlés, vibrants. Humains tout simplement. Tous m'ont touchée, mais certains sont bouleversants. D'autres de vraies pépites. Les liens créés sont très particuliers, puisque les circonstances le sont aussi, de celles qui balayent tout, ne laissent plus de place aux faux-semblants, qui permettent de gagner du temps et de la sincérité.

Et puis... j'ai du sang montagnard dans les veines, alors cet amour qu'à le personnage pour les sommets, ce manque qu'on essaie d'étouffer et cette respiration qui change en revenant au bercail... je ne pouvais qu'approuver.

Un joli coup de cœur pour ce roman et ce qu'il a provoqué en moi I love you

Citations :

"Mais là, en regardant les photos aux murs de nos instants de jeunesse, je commençais à me dire qu'on passait peut-être à côté de nos vies."

"Petit à petit, le lien s'étiole. On en vient à se raconter des banalités, à se dire des "ça va", alors que tout dégringole autour de soi, on parle de la pluie et du beau temps. On n'est plus des intimes. Pris au piège par une sorte de superficialité bienveillante et finalement malvenue. On a l'impression d'être restés proches, mais non, on n'est plus grand-chose. Doucement, cette brisure s'étend jusqu'à former une gigantesque faille dans la relation."

"Anastasia s'est assise à la même place qu'avant, face à la baie vitrée. Moi, j'avais toujours eu le dos à la vie."

"Parfois, quand on traverse une mauvaise passe, le regard des autres peut être un tueur à gages alors qu'un sourire peut illuminer une vie."