[Racine, Jean] Les plaideurs
Page 1 sur 1
Votre avis
[Racine, Jean] Les plaideurs
Titre : Les plaideurs
Auteur : Jean Racine
Editeur : Folio
Nombre de pages : 176 pages
Quatrième de couverture :
Racine a pris le parti de la farce, non pas de la farce gauloise traditionnelle ni de la farce moliéresque - accusées de préférer les "sales équivoques" et les "malhonnêtes plaisanteries" -, mais d'une forme de farce nouvelle qui ne garde que l'écume de la synthèse comique réalisée par les grandes pièces de Molière. Il s'est agi pour Racine de privilégier le langage et le mouvement, et surtout, le mouvement du langage. Les coups ont beau tomber sur le dos d'un faux sergent qui les réclame, le juge fou a beau ouvrir une audience sous les gouttières et tenter de la poursuivre depuis le soupirail de la cave au fond de laquelle il finit par se fracasser le crâne, il a beau s'endormir au milieu de la plaidoirie de l'Intimé et se réveiller brutalement pour condamner le chien "aux galères", ce n'est pas le comique de geste, de situation et de mouvement qui fait le sel de son travail : Les Plaideurs reposent avant tout sur la "grâce" d'un comique verbal exceptionnel.
Mon avis :
Attention, attention !
Il n’est pas de bon ton d’aimer les plaideurs.
Il n’est pas bien de dire que l’on a ri en le lisant.
Il est bon de dire que Racine ne savait pas écrire de comédies, contrairement à Corneille ou à Molière.
J’adore les plaideurs.
Cette pièce m’a toujours fait beaucoup rire.
Et pourtant, cette comédie qui se passe en Basse-Normandie est tout sauf drôle.
Elle nous parle de la corruption qui sévit dans le bel univers de la justice au temps de Louis XIV.
Elle nous montre des familles prêtes à se ruiner pour un procès.
Elle nous montre des monomaniaques prêts à tout pour assouvir leur passion : plaider.
Passion ou névrose, d’ailleurs ? L’on est plus proche de la deuxième dénomination, même si, à l’époque, cette notion n’existe pas encore. L’un quitte sa maison à l’aube, est surveillé étroitement par ses domestiques pour ne pas aller juger, l’autre fait de même, pour plaider. Et, au milieu de ses obsessions, l’on trouve une comtesse, que ses proches ont interdite de procès, un peu comme l’on interdirait un joueur de casino de nos jours.
Bien sûr, l’on a un couple d’amoureux, Léandre, fils de Dandin, et Isabelle, fille de Chicanneau, qui ont appris à maîtriser le langage juridique grâce aux obsessions de leur père respectif, et qui sauront tirer leur épingle du jeu.
Ne l’oublions pas : toute pièce de théâtre mérite une bonne mise en scène, et de bons acteurs. La scène ne souffre pas la médiocrité, et c’est de rythme, d’énergie qu’a besoin cette oeuvre.
Auteur : Jean Racine
Editeur : Folio
Nombre de pages : 176 pages
Quatrième de couverture :
Racine a pris le parti de la farce, non pas de la farce gauloise traditionnelle ni de la farce moliéresque - accusées de préférer les "sales équivoques" et les "malhonnêtes plaisanteries" -, mais d'une forme de farce nouvelle qui ne garde que l'écume de la synthèse comique réalisée par les grandes pièces de Molière. Il s'est agi pour Racine de privilégier le langage et le mouvement, et surtout, le mouvement du langage. Les coups ont beau tomber sur le dos d'un faux sergent qui les réclame, le juge fou a beau ouvrir une audience sous les gouttières et tenter de la poursuivre depuis le soupirail de la cave au fond de laquelle il finit par se fracasser le crâne, il a beau s'endormir au milieu de la plaidoirie de l'Intimé et se réveiller brutalement pour condamner le chien "aux galères", ce n'est pas le comique de geste, de situation et de mouvement qui fait le sel de son travail : Les Plaideurs reposent avant tout sur la "grâce" d'un comique verbal exceptionnel.
Mon avis :
Attention, attention !
Il n’est pas de bon ton d’aimer les plaideurs.
Il n’est pas bien de dire que l’on a ri en le lisant.
Il est bon de dire que Racine ne savait pas écrire de comédies, contrairement à Corneille ou à Molière.
J’adore les plaideurs.
Cette pièce m’a toujours fait beaucoup rire.
Et pourtant, cette comédie qui se passe en Basse-Normandie est tout sauf drôle.
Elle nous parle de la corruption qui sévit dans le bel univers de la justice au temps de Louis XIV.
Elle nous montre des familles prêtes à se ruiner pour un procès.
Elle nous montre des monomaniaques prêts à tout pour assouvir leur passion : plaider.
Passion ou névrose, d’ailleurs ? L’on est plus proche de la deuxième dénomination, même si, à l’époque, cette notion n’existe pas encore. L’un quitte sa maison à l’aube, est surveillé étroitement par ses domestiques pour ne pas aller juger, l’autre fait de même, pour plaider. Et, au milieu de ses obsessions, l’on trouve une comtesse, que ses proches ont interdite de procès, un peu comme l’on interdirait un joueur de casino de nos jours.
Bien sûr, l’on a un couple d’amoureux, Léandre, fils de Dandin, et Isabelle, fille de Chicanneau, qui ont appris à maîtriser le langage juridique grâce aux obsessions de leur père respectif, et qui sauront tirer leur épingle du jeu.
Ne l’oublions pas : toute pièce de théâtre mérite une bonne mise en scène, et de bons acteurs. La scène ne souffre pas la médiocrité, et c’est de rythme, d’énergie qu’a besoin cette oeuvre.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13269
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Sujets similaires
» [Racine, Jean] Britannicus
» [Racine, Jean] La Thébaïde
» [Racine, Jean] Athalie
» [Racine, Jean] Phèdre
» [Racine, Jean] Bérénice
» [Racine, Jean] La Thébaïde
» [Racine, Jean] Athalie
» [Racine, Jean] Phèdre
» [Racine, Jean] Bérénice
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum