[Racine, Jean] Athalie
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[Racine, Jean] Athalie
Titre : Athalie
Auteur : Jean Racine
éditeur : Folio
Nombre de pages : 191 pages.
Présentation de l’éditeur :
Miraculeusement sauvé du massacre où les siens ont péri, le jeune Joas est secrètement recueilli puis élevé par le grand prêtre Joad et par sa femme. Pour qu’il accède au trône de Juda qui lui était promis, il lui faut échapper à l’infidèle reine Athalie, sa grand-mère, qui, après le songe où elle s’est vue soudainement menacée, cherche à le faire périr.
Commandée, comme Esther, par Mme de Maintenon qui voulait édifier les jeunes pensionnaires de sa maison de Saint-Cyr par des sujets de piété, Athalie est, en 1691, la seconde pièce que Racine tire de l’Ecriture sainte.
Mon avis :
Lire ou relire dans mon cas une œuvre datant de plus de trois siècles, c’est surtout ne pas oublier dans quel contexte cette œuvre a été écrite – ou commandée, dans ce cas. Oui, c’était une époque où Madame de Maintenon et le roi de France pouvaient commander une tragédie à l’un des plus brillants auteurs de son siècle, devenu son historiographe, pour les pensionnaires de la maison de Saint-Cyr, leurs protégées.
Comme la majorité des tragédies de Jean Racine, Athalie porte le nom de son personnage principal – et j’aurai aimé savoir quelle jeune fille a joué ce rôle, et ce qu’elle est devenue. Athalie n’est pas le personnage qui apparaît en premier, pourtant, c’est d’elle dont on parle constamment, elle que l’on craint, elle dont on sait l’inhumanité, puisqu’elle n’a pas hésité, par vengeance, par soif de pouvoir, à tuer ses petits enfants. Seul Joas a pu être sauvé et caché, élevé au temple par Joad, le grand prêtre et par Josabet, sa femme, soeur du dernier roi. Joad, élevé sous le nom d’Eliacin, a désormais huit ans, et il est temps pour Joas de révéler son identité, pour restaurer sa place sur le trône, et pour faire cesser les persécutions contre les juifs.
Athalie est un personnage monstrueux, hors-norme, et pourtant, Jean Racine la dépeint fragilisée, pleine de doute, comme si, enfin, l’horreur de ses actes lui apparaissait – ce qui n’est pas possible. Nul remords n’étreint le coeur d’Athalie, simplement la peur de ne pas avoir écarté tout danger, et l’horrible souvenir de la mort de Jézabel, sa mère. L’on oublie, ou l’on a oublié, la beauté des vers de Racine, ceux qui sont passés à la postérité « Pour réparer des ans l’irréparable outrage », et ceux qui sont moins connus, comme cette tirade sur les flatteurs qui abusent des rois :
« Hélas ! vous ignorez le charme empoisonneur.
De l’absolu pouvoir vous ignorez l’ivresse,
Et des lâches flatteurs la voix enchanteresse.
Bientôt ils vous diront que les plus saintes lois,
Maîtresses du vil peuple, obéissent aux rois,
Qu’un roi n’a d’autre frein que sa volonté même,
Qu’il doit immoler tout à sa grandeur suprême,
Qu’aux larmes, au travail le peuple est condamné
Et d’un sceptre de fer veut être gouverné,
Que s’il n’est opprimé, tôt ou tard il opprime. »
Oeuvre pleine de lyrisme et de souffrance, Athalie comporte des choeurs sublimes, rarement joués il est vrai. Est-ce une raison pour passer à côté de cette tragédie ? Non.
Auteur : Jean Racine
éditeur : Folio
Nombre de pages : 191 pages.
Présentation de l’éditeur :
Miraculeusement sauvé du massacre où les siens ont péri, le jeune Joas est secrètement recueilli puis élevé par le grand prêtre Joad et par sa femme. Pour qu’il accède au trône de Juda qui lui était promis, il lui faut échapper à l’infidèle reine Athalie, sa grand-mère, qui, après le songe où elle s’est vue soudainement menacée, cherche à le faire périr.
Commandée, comme Esther, par Mme de Maintenon qui voulait édifier les jeunes pensionnaires de sa maison de Saint-Cyr par des sujets de piété, Athalie est, en 1691, la seconde pièce que Racine tire de l’Ecriture sainte.
Mon avis :
Lire ou relire dans mon cas une œuvre datant de plus de trois siècles, c’est surtout ne pas oublier dans quel contexte cette œuvre a été écrite – ou commandée, dans ce cas. Oui, c’était une époque où Madame de Maintenon et le roi de France pouvaient commander une tragédie à l’un des plus brillants auteurs de son siècle, devenu son historiographe, pour les pensionnaires de la maison de Saint-Cyr, leurs protégées.
Comme la majorité des tragédies de Jean Racine, Athalie porte le nom de son personnage principal – et j’aurai aimé savoir quelle jeune fille a joué ce rôle, et ce qu’elle est devenue. Athalie n’est pas le personnage qui apparaît en premier, pourtant, c’est d’elle dont on parle constamment, elle que l’on craint, elle dont on sait l’inhumanité, puisqu’elle n’a pas hésité, par vengeance, par soif de pouvoir, à tuer ses petits enfants. Seul Joas a pu être sauvé et caché, élevé au temple par Joad, le grand prêtre et par Josabet, sa femme, soeur du dernier roi. Joad, élevé sous le nom d’Eliacin, a désormais huit ans, et il est temps pour Joas de révéler son identité, pour restaurer sa place sur le trône, et pour faire cesser les persécutions contre les juifs.
Athalie est un personnage monstrueux, hors-norme, et pourtant, Jean Racine la dépeint fragilisée, pleine de doute, comme si, enfin, l’horreur de ses actes lui apparaissait – ce qui n’est pas possible. Nul remords n’étreint le coeur d’Athalie, simplement la peur de ne pas avoir écarté tout danger, et l’horrible souvenir de la mort de Jézabel, sa mère. L’on oublie, ou l’on a oublié, la beauté des vers de Racine, ceux qui sont passés à la postérité « Pour réparer des ans l’irréparable outrage », et ceux qui sont moins connus, comme cette tirade sur les flatteurs qui abusent des rois :
« Hélas ! vous ignorez le charme empoisonneur.
De l’absolu pouvoir vous ignorez l’ivresse,
Et des lâches flatteurs la voix enchanteresse.
Bientôt ils vous diront que les plus saintes lois,
Maîtresses du vil peuple, obéissent aux rois,
Qu’un roi n’a d’autre frein que sa volonté même,
Qu’il doit immoler tout à sa grandeur suprême,
Qu’aux larmes, au travail le peuple est condamné
Et d’un sceptre de fer veut être gouverné,
Que s’il n’est opprimé, tôt ou tard il opprime. »
Oeuvre pleine de lyrisme et de souffrance, Athalie comporte des choeurs sublimes, rarement joués il est vrai. Est-ce une raison pour passer à côté de cette tragédie ? Non.
Sharon- Modérateur
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Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Racine, Jean] Athalie
Merci Sharon pour ta critique, j'aimerai bien essayé de lire du théâtre, ta critique m'en donne envie
louloute- Grand sage du forum
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Nombre de messages : 24590
Age : 56
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Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Racine, Jean] Athalie
Merci @Sharon, le théâtre complet de Racine est sur ma PAL, et je projette d'y revenir ; je l'aimais déjà à l'adolescence parce que ses vers étaient très beaux et harmonieux, stylisés.
elea2020- Grand sage du forum
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Age : 56
Localisation : 44
Emploi/loisirs : enseignante en reconversion
Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
Date d'inscription : 02/01/2020
Re: [Racine, Jean] Athalie
Merci Louloute : je lis peu de théâtre finalement, le tout est de se lancer.
Merci Eléa : oui, ces vers sont particulièrement travaillés, et j'essaie de rendre mes élèves sensibles à leur beauté.
Merci Eléa : oui, ces vers sont particulièrement travaillés, et j'essaie de rendre mes élèves sensibles à leur beauté.
Sharon- Modérateur
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Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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