[Matine, Alexandra] Les Grandes Occasions
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[Matine, Alexandra]Les Grandes Occcasions
[Matine, Alexandra] Les Grandes Occasions
Titre : Les Grandes Occasions.
Auteur : Alexandra Matine
Parution : Avril 2020.
Editeurs : Les Avrils.
Nombre de pages : 249.
Quatrième de couverture:
Sur la terrasse, la table est dressée. Esther attend ses enfants pour le déjeuner. Depuis quelques années, ça n'arrive plus. Mais aujourd'hui, elle va réussir : ils seront tous réunis. La chaleur de juillet est écrasante et l'heure tourne. Certains sont en retard, d'autres ne viendront pas. Alors Esther comble les silences, fait revivre mille histoires. Celles de sa famille. Son oeuvre inachevable.
Avis et commentaires :
La famille..... tant de choses à en dire, une source inépuisable de romans et de récits sous un angle ou un autre, on passe de l'indigence la plus totale à l'indignité comme aux règlements de compte.....il est difficile de trouver un angle qui puisse intriguer, séduire voire passionner les lecteurs.... Et bien avec ce récit, Alexandra Matine m'a cueilli, ému puis emballé. Seul Lionel Duroy, depuis ses premiers récits, m'avait porté à ce point.
Ce récit est celui d'Esther, une femme émouvante dont la seule quête, à défaut d'avoir pu y réussir auparavant est de réunir ses enfants et petits - enfants au moins une fois avant l'inexorable mort qu'elle pressent. Le temps d'une énième invitation à déjeuner avec ses 4 enfants et petits-enfants à l'issue plutôt incertaine, Esther revient sur sa vie, son couple, la naissance, l'éducation et hélas l'échec d'un amour partagé entre chacun des membres de sa famille.
Les pistes et portraits de chacune des composantes de cette famille se multiplient avec une infinie sensibilité, un constat d'échec relatif et les nombreux éléments d'achoppement au cœur de son histoire.....
Tout commence par un couple né dans la précipitation, la fusion de ce couple espérée par Esther et Réza, jeune étudiant en médecine iranien, si elle débute bien se complique très vite. Réza a tant à prouver à son père et aux siens restés en Iran qu'il en développe un égo sur -dimensionné et très vite le couple Réza / Esther va se fragiliser. Une histoire d'amour trop courte où la passion des premiers jours n'a pas le temps de s'installer avec la naissance d'un premier enfant , une fille, quelques temps après un voyage de présentation chaotique d'Esther à son beau - père sur les terres honnies d'un Iran fracturé entre une société riche et l'autre plus misérable. Cette rencontre marque la première faille dans la relation de ces deux êtres. Réza, diplômé et médecin, par son accent, ses façons et son physique perse, mettra du temps à se constituer une clientèle, autre qu' étrangère et pauvre.
Réza l'orgueilleux, n'a, en fait que la volonté d'être reconnu comme un homme exceptionnel, c'est la seule revanche sur son père qui guide sa vie, le désir de paternité comme l'amour paternel ne le constituent pas. Il en est de même pour la perception qu'il a de son épouse et de son couple... cela est éminemment destructeur pour la constitution d'une véritable famille dont chaque membre pourrait être soudé à l'autre. Tout le contraire d'Esther.
Des 4 enfants nés de ce couple, chacun va bénéficier d'une attention plus ou moins forte voire d'une appropriation par l'un ou l'autre de ses parents. Pour Réza seul compte Alexandre , c'est le premier garçon, celui qui assurera le nom et l'honneur de la famille, son seul héritier et cela au détriment des ses deux sœurs comme de son frère jusqu'à ce qu'il s'émancipe et fuit ce père trop possessif. Esther est celle qui, malgré ses propres erreurs avec Bruno, le second fils ignoré par son père mais qu'elle surprotège, ou avec Carole comme Vanessa la dernière enfant qu'elle voulait tant voir rester auprès d'elle, tend à tout prix à créer une vraie famille.
A ces multiples failles, ces portraits, ces rivalités il y a aussi de plus ou moins subtiles infidélités d'Esther comme de Réza toujours par simples touches sensibles de l"auteure.L'image d'une tapisserie avec ses points qu'Esther serre, noue mais qui inexorablement se détendent entre secrets de famille, jalousies, haines entre les deux garçons utilisée par Alexandra Matine est forte c'est la métaphore de la famille idéale avec ses enfants et ses petits-enfants à laquelle elle aspire désespérément. C'est le constat d'un échec inexorable, de la faillite d'un véritable esprit de famille. Seuls les derniers instants de vie d'Esther vont en fait rassembler tous ces êtres.
Il y a tant de questions soulevées par Alexandra Latine ; la famille c'est quoi ? L'amour entre deux êtres peut-il survivre aux enfants nés de leur union ? Qu'est ce que l'amour maternel ? Qu'est ce que l'amour paternel ? devient-on parents ? père et / ou mère ? L'importance des rivalités entre parents et grands-parents ? C'est donc un très grand premier roman pour moi
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Matine, Alexandra] Les Grandes Occasions
Merci pour cet avis @Lhoubi, ça fait ressortir le côté passionnant des relations familiales.
elea2020- Grand sage du forum
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