[Schwartzmann, Raymond] Le Drame de Courrières
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[Schwartzmann, Raymond] Le Drame de Courrières
"Le Drame de Courrières" de Raymond Schwartzmann
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Titre : Le Drame de Courrières
Auteur : Raymond Shwartzmann
Éditions : Alan Sutton
Collection : Evocations
Genre : enquête
Époque : 20ème siècle
Nombre de pages : 160 pages
ISBN :2-84910-196-6
Quatrième de couverture :
Comme un coup de tonnerre dans un ciel clair, la catastrophe de Courrières éclate sur la France en plein milieu de la Belle Epoque. L'hécatombe qu'elle provoque parmi les mineurs du bassin du Pas-de-Calais et les multiples rebondissements dont elle s'accompagne vont mobiliser l'attention de toute la population durant plusieurs mois. Les hypothèses sur les causes du drame et les polémiques relatives à la conduite des travaux de sauvetage sont régulièrement reprises par les journaux. Les Français découvrent alors véritablement la dure condition de vie du mineur, les difficultés de son métier avec les risques permanents qui y sont liés, l'indéfectible solidarité dont il sait faire preuve lorsque le malheur frappe ses camarades de travail. De cette découverte vont naître les sentiments d'estime et de respect que garderont toujours par la suite les Français à l'égard des populations minières.
Ce véritable drame national aura des répercussions techniques, sociales, voire politiques, qui dépasseront largement à la fois le cadre régional et celui de la seule profession minière. Au plan technique en particulier, la connaissance assez précise des causes probables de l'explosion sera à l'origine d'une refonte totale des règles d'exploitation dans les mines afin d'éviter la récidive d'accidents d'une telle ampleur.
Avis :
C'est le 10 mars 1906, qu'arrive le Drame de Courrières. C'est dans le bassin minier du Nord de la France, à côté de Lens et 30 km d'Arras. Armand Fallières, vient d'être élu Président de la République et les Mines du Nord-Pas-de-Calais travaillent énormément suite à la Révolution Industrielle qui n'est pas lointaine. La France d'alors, compte 39 millions d'habitants.
Lorsque les jeunes mineurs commencent comme "galibot" à l'époque, ils ont 11 ans (ensuite l'âge changera et ce sera à partir de 14 ans après le certificat d'étude); ensuite vient le métier d'"herscheur" puis aide-mineur, puis mineur-abatteur ou "piqueur".
"Si il est physiquement très solide et endurant, il pourra prétendre travailler quelques années au creusement des galeries en plein rocher comme "Bowetteur" (une bowette est le nom des galeries de Mines) Enfin, ses capacités physiques diminuant, il sera employé aux réparations du boisage ("raccomodeur") ou comme "meneur de chevaux" (qui tractaient les berlines au fond).
Les mineurs ainsi que leurs familles, vivent dans des corons, ce sont des maisons quasiment toutes identiques en fonction de la taille de la famille à loger, toutes avec caves et dépendances. Les premiers datent de 1905. Il faut savoir que les Compagnies Minières, y créée un ensemble complet comprenant écoles, église et mairie annexe.
Les conditions de sécurité
D'une façon générale, "(...) les fosses 2,3 et 4 des mines de Courrières [étaient] réputées à l'époque parmi les plus sûres du Bassin du Nord-Pas-de-Calais, qu'on estimait lui-même l'un des moins dangereux."
D'ailleurs, lors de l'Exposition universelle de 1900, la Compagnie de Courrières avait reçu une des plus hautes récompenses "pour la bonne installation de ses travaux et les mesures prises pour assurer la sécurité de ses ouvriers". il est vrai que, durant ses 50 années d'existence, la Compagnie n'avait jamais eu à déplorer d'accident collectif vraiment grave.
Lors de cette catastrophe, le bilan sera lourd, et terrifiant, sur les 1700 ouvriers descendus au fond, il n'y a que 570 qui ont pu s'échapper d'eux-mêmes ou ont été récupérés par les sauveteurs.
Pour descendre, le mineur passait par la lampisterie, lorsqu'il donnait sa "taillette" (il s'agit d'une petite pièce ovale avec un trou et portant un numéro),on lui donnait sa lampe et inversement lors de sa remontée... Mais lors de la catastrophe, les lampes n'ont pas été leurs priorités et lorsqu'ils ont réussi à enfin revenir au jour, "un certain nombre d'ouvriers, trop choqués, sont peut-être rentrés directement chez eux, sans se faire connaître, jetant leurs lampes au hasard" ce qui explique les difficultés du comptage. L'auteur parle même de mineur qui serait remonté et aurait quitté aussi vite la ville et la région sans jamais retourner sur le carreau...
Clémenceau se déplacera dès que Paris apprendra la catastrophe, mais pour les mineurs la faute venait de la Compagnie, car la veille, une petite explosion arriva et les ingénieurs avaient demandé de monter un mur au fond afin que le feu sans présence d'air s'éteigne seul... Mais le lendemain, une autre bien plus forte avec les décès que l'on connait est survenue.
Il y a eu de l'aide d'autres pays, notamment de l'Allemagne, "En réalité, la surprise n'est réservée qu'aux non-initiés, proposé dès la veille par les Allemands, mais sous conditions que la France en fasse la demande expresse, cette aide est bien le résultat de tractations très formelles entre les gouvernements des deux pays"
Une grève va se déclencher et va toucher 22 des 23 Compagnies que compte le Bassin Minier. Seul Bruay reste à l'écart du conflit qui commence.
Le 30 mars, au matin vers 8 heures, une équipe affectée à ces travaux et arrivant à l'accrochage 306 du puits 2 voit surgir de l'obscurité, tels des spectres, un petit groupe d'hommes noircis, hagards, à moitié éblouis par les lampes de ceux qui les accueillent. Ils sont treize. Ce sont des rescapés qu'on n'attendait plus et qui viennent de vivre 20 jours d'une aventure invraisemblable. Dans le livre il y a leurs photos et le récit de ce qu'ils ont enduré...
Et encore un homme, le 4 avril, entendant du bruit dans le puits qu'on venait de rouvrir, la machine d'extraction (pour envoyer de l'air au fond) étant enfin réparée, il remonta à 331 (mètre) par le bure (galerie) Lefel et trouva une équipe de sauveteurs qui le ramena à l'accrochage (endroit ou les mineurs descendaient et remontaient). Il avait vécu son aventure dans le noir de bout en bout et pensait avoir passé seulement huit jours au fond.
Ce sera le dernier rescapé (mot qui date de cette catastrophe). La mine ne retient plus désormais que des corps sans vie.
Beaucoup de villages, autour du Puits de mines seront endeuillés, à Méricourt, 404; Sallaumines 304; Billy-Montigny 114, pour ne citer que celles-ci. Beaucoup seront enterrés dans des fosses communes, sous une tempête de neige... et beaucoup de famille n'ont pu récupérer les dépouilles de leurs hommes, fils, et frères ( et parfois les trois)...
Ainsi la Compagnie des Mines de Courrières sortait de l'affaire complètement blanchie par la justice. Pour la petite histoire, elle gagna même le 2 juin 1908 un procès en diffamation contre le "Réveil du Nord" qui l'avait durement attaqué par ses nombreux articles, deux ans auparavant. Ce quotidien régional, très engagé à gauche, était à l'origine de l'expression "les vautours de Courrières" qu'il avait reprise durant presque deux mois comme leitmotiv, à chacune de ses éditions. Dans des termes souvent violents, il avait reproché à la Compagnie ses négligences et sa rapacité.
Ce livre m'a plu, par rapport à un lien de famille. J'ai appris il y a peu, que mon arrière-arrière-grand-père travaillé dans cette mine, et n'a pas voulu descendre comme quelques autres, suite au premier incendie qui avait eu lieu. Et il aurait dû descendre ce matin là pour prendre son poste...
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Re: [Schwartzmann, Raymond] Le Drame de Courrières
Merci de rappeler ce drame, il ne faut pas l'oublier...
DameLecture- Membre connaisseur
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Re: [Schwartzmann, Raymond] Le Drame de Courrières
Merci beaucoup pour cette présentation : je ne connaissais malheureusement pas le récit de cette catastrophe, et le drame est d'autant plus prégnant qu'il est lié à un membre de ta famille (qui a eu de la chance !)...
Le livre est par chance à la médiathèque de ma ville, je l'emprunterai.
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Re: [Schwartzmann, Raymond] Le Drame de Courrières
Content Elea que mon résumé te donne envie de le lire, je trouve que l’auteur explique clairement, simplement il y a des images de l’époque et des dessins car les photographes n’avaient pas le droit de descendre, ce qui est compréhensible après la catastrophe.
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Re: [Schwartzmann, Raymond] Le Drame de Courrières
Oui, c'est vrai que ça se comprend.
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Re: [Schwartzmann, Raymond] Le Drame de Courrières
Merci Remy pour ta critique émouvante, encore plus quand on lit que ton arrière arrière grand-père aurait pu être parmi les victimes
louloute- Grand sage du forum
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