[Haddad, Gérard] Antonietta Lettres à ma disparue
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[Haddad, Gérard] Antonietta Lettres à ma disparue
Antonietta
Lettres à ma disparue
Auteur : Gérard Haddad
Éditions : du Rocher (1 er Septembre 2021)
ISBN : 9782268105802
207 pages
Quatrième de couverture
Alors que la maladie d'Alzheimer de sa femme Antonietta progresse, Gérard Haddad prend la plume pour écrire à celle qui ne parle déjà̀ plus. Ces lettres retracent la lente progression de la maladie : d'abord le déni, puis la lutte, les traitements et l'espoir de revivre « comme avant », puis les rechutes et l'entrée à l'Ehpad, peu avant l'épidémie de Covid et l'absolue solitude qu'elle impose pendant plusieurs longs mois.
Mon avis
« Ce livre est le temple de notre mémoire »
C’est l’histoire d’un amour, celui d’un couple : Gérard (l’auteur) et Antonietta, son épouse. Il l’a aimée et accompagnée jusqu’au bout, même lorsque son esprit a pris le chemin de l’errance, perdant toute rationalité. Alors, il lui écrit, ou plutôt, il crie en silence combien elle a été présence, combien il voudrait encore partager, écouter, discuter avec elle.
Les mots le brûlent, merci, pardon, se bousculent en lui. Peut-être pour la faire exister encore et encore alors qu’elle prend le chemin de l’oubli, il raconte, il explique. Les premiers troubles, son déni, puis le diagnostic et son idée absolue qu’un traitement allait stabiliser les « absences » et que ça n’irait pas plus loin. Puis la situation qui se dégrade, les choix difficiles qu’il faut faire, le deuil de celle qui a été et qui n’est plus, les petites, si légères, si improbables, rémissions…. Et enfin le basculement, le placement qui a des accents de culpabilité, n’aurais-je pas pu, pas dû, faire autrement ? Et le COVID qui s’invite par-dessus tout ça et qui limite, interdit, les visites …Quelle décision prendre à ce moment-là, existe-t-il une solution ? Peut-on laisser l’autre seul, abandonné ?
Gérard Haddad nous offre un texte lumineux, avec une écriture empreinte de tendresse, de respect, d’amour, pour celle qui a été sa compagne. Il ne larmoie pas, il ne se plaint pas. Il exprime les hauts, les bas de leur couple, les difficultés, les ressentis face à la maladie, les amis qui viennent moins, les conseils des uns et des autres, les peurs, les espoirs …
Ce qui ressort toujours et encore, c’est l’amour infini qui a uni ces deux êtres. Elle tenait la barre et ils avançaient ensemble contre vents et marées. Il a pris le relais quand elle n’a plus pu le faire.
Malgré le sujet difficile, qui évoque la perte d’autonomie d’un être cher, cette lecture n’est pas déprimante. Sans doute, parce que l’auteur a évité de s’épancher sur les moments difficiles qu’il présente, sans non plus trop les détailler, ce qu’il en dit suffisant largement à nous faire comprendre sa détresse, sa tristesse, son mal-être.
L’amour lui a donné la force, le courage, nécessaires pour faire face et être là, toujours, pour Antonietta …. comme elle l’aurait sans aucun doute fait pour lui.
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Cassiopée- Admin
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Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Haddad, Gérard] Antonietta Lettres à ma disparue
Merci Cassiopée pour ta touchante critique
louloute- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Haddad, Gérard] Antonietta Lettres à ma disparue
Mon avis :
Il arrive que des personnes écrivent un livre après le décès d’un proche. Je pense à Joan Didion, je pense à Isabel Allende ou encore Joyce Carol Oates. Chacun avait un but en écrivant ce livre, un but différent. Quel était celui de Gérard Hadadd ? Ecrit ainsi, vous avez certainement l’impression de lire le début d’une dissertation littéraire. Presque. Ce serait dommage d’arriver à ce que cette chronique soit un exercice froid, là où Gérard Haddad parle avant tout de l’amour qui les a unis, lui et Antonietta, pendant soixante ans. Elle fut son grand amour, sa compagne de travail, celle qui tapait ses textes et les lisait donc en premier – sauf celui-ci.
Gérard Haddad ne cachera rien de la maladie, rien, y compris le déni face à la maladie. Ne rien cacher ne signifie cependant pas faire preuve de pathos, ou de misérabilisme, la pudeur est là, également. Il est possible de montrer en exhiber, de raconter sans enjoliver. Gérard Haddad ne cachera pas non plus ce qu’il estime être des défaillances, comme le placement en EHPAD, parce que tout, absolument tout devenait difficile. Ce placement eut lieu juste avant la pandémie, alors que, déjà, la crise des gilets jaunes avait rendue difficile les visites qu’il lui rendait quand elle était hospitalisée. Cela peut sembler anecdotique, et pourtant. Pas anecdotique que cette pandémie qui a tué aussi sûrement de nombreuses personnes de solitude, de manque d’amour, du manque de chaleur humaine. Si elle n’a pas « tué » Antonietta, elle a au moins raccourci ses jours – et l’auteur de s’interroger sur ce qu’elle a pu ressentir, seule, sans visite, et ne parlons pas des « visio » qui ne sont bonnes que dans un cadre professionnel, et encore.
Faire revivre les souvenirs d’Antonietta dans ce livre, leur rencontre, leur mariage, la naissance de leurs enfants, de leurs petits-enfants, les voyages aussi. Vivre la vie, toujours, avant qu’elle ne s’efface. Se rappeler de profiter du bonheur, avant qu’il ne soit plus. Au moment inévitable où il est sur le point d’affronter la solitude, se souvenir de tout ce qui a été partagé à deux.
Un beau livre.
Il arrive que des personnes écrivent un livre après le décès d’un proche. Je pense à Joan Didion, je pense à Isabel Allende ou encore Joyce Carol Oates. Chacun avait un but en écrivant ce livre, un but différent. Quel était celui de Gérard Hadadd ? Ecrit ainsi, vous avez certainement l’impression de lire le début d’une dissertation littéraire. Presque. Ce serait dommage d’arriver à ce que cette chronique soit un exercice froid, là où Gérard Haddad parle avant tout de l’amour qui les a unis, lui et Antonietta, pendant soixante ans. Elle fut son grand amour, sa compagne de travail, celle qui tapait ses textes et les lisait donc en premier – sauf celui-ci.
Gérard Haddad ne cachera rien de la maladie, rien, y compris le déni face à la maladie. Ne rien cacher ne signifie cependant pas faire preuve de pathos, ou de misérabilisme, la pudeur est là, également. Il est possible de montrer en exhiber, de raconter sans enjoliver. Gérard Haddad ne cachera pas non plus ce qu’il estime être des défaillances, comme le placement en EHPAD, parce que tout, absolument tout devenait difficile. Ce placement eut lieu juste avant la pandémie, alors que, déjà, la crise des gilets jaunes avait rendue difficile les visites qu’il lui rendait quand elle était hospitalisée. Cela peut sembler anecdotique, et pourtant. Pas anecdotique que cette pandémie qui a tué aussi sûrement de nombreuses personnes de solitude, de manque d’amour, du manque de chaleur humaine. Si elle n’a pas « tué » Antonietta, elle a au moins raccourci ses jours – et l’auteur de s’interroger sur ce qu’elle a pu ressentir, seule, sans visite, et ne parlons pas des « visio » qui ne sont bonnes que dans un cadre professionnel, et encore.
Faire revivre les souvenirs d’Antonietta dans ce livre, leur rencontre, leur mariage, la naissance de leurs enfants, de leurs petits-enfants, les voyages aussi. Vivre la vie, toujours, avant qu’elle ne s’efface. Se rappeler de profiter du bonheur, avant qu’il ne soit plus. Au moment inévitable où il est sur le point d’affronter la solitude, se souvenir de tout ce qui a été partagé à deux.
Un beau livre.
Sharon- Modérateur
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Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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