[Jean, Michel] Kukum

«Kukum»

«C'est un de ces soirs où je trayais les vaches dans la lumière du soleil couchant que je l'ai vu pour la première fois.  Un canot est apparu, descendant en silence la rivière.  Un homme torse nu, à la peau cuivrée, ramait sans se presser, se laissant pousser par le courant.  Il paraissait à peine plus âgé que moi.  Nos regards se sont croisés.  Il n'a pas souri.  Et je n'ai pas eu peur.»


Ce roman raconte l'histoire d'Almanda Siméon, une orpheline amoureuse qui va partager la vie des Innus de Pekuakami.  Elle apprendra l'existence nomade et la langue, et brisera les barrières imposées aux femmes autochtones.

Relaté sur un ton intimiste, le parcours de cette femme exprime l'attachement aux valeurs ancestrales des Innus et le besoin de liberté qu'éprouvent les peuples nomades, encore aujourd'hui.


MICHEL JEAN, un Innu de Mashteuiatsh, est écrivain, chef d'antenne et journaliste d'enquête.

Un coup de coeur.
«Kukum» signifie probablement «Grand mère» ou «Aïeule» en langue innu-aimun.
L'histoire se déroule vers 1900 dans ma région natale, le Lac St-Jean.  Les Innus nomment le lac «Pekouakami».  À l'école secondaire de Roberval, nous étions avec des Innus que j'appréciais beaucoup, spécialement Roch Gill, Daniel Connelly et Antonin Buckell.
J'ai vu cette immense bâtisse qu'était le pensionnat où l'on devait faire en sorte que ces Innus deviennent des Blancs.  Ce pensionnat se situait sur la réserve de Pointe-Bleue qui, depuis 1985, est devenu Mashteuiatsh.  Mashteuiatsh signifie «Là où il y a une pointe».
Ces Innus, qui étaient des nomades, ont été sédentarisés de force.  Avant, leur vie n'était pas facile, mais c'était la vie qu'il désirait, une vie de liberté.  
Condamnés à demeurer dans cette réserve, ils y ont connu l'alcool des Blancs, ce qui a été cause de nombreux désastres.
Aujourd'hui, Mashteuiastsh est une belle agglomération sur les bords d'un lac magnifique.
Ma cote: 7,5/10.

"La peur tétanise, la crainte incite à la sagesse".

"On n'apprend pas à devenir mère.  On se débrouille."

"... la mort semblait l'avoir oublié.  Mais ça n'arrive jamais.  Le temps nous est toujours compté."