[Pianelli, Marco] L'ombre de la nuit
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[Pianelli, Marco] L'ombre de la nuit
L’ombre de la nuit
Auteur : Marco Pianelli
Éditions : Jigal (25 Septembre 2021)
ISBN : 9782377221400
256 pages
Quatrième de couverture
Il fait nuit. Paco Sabian marche sur une route d’Ardèche. Il pleut, le froid s’immisce et glace ses os, la lune n’est pas prête à céder sa place. Une voiture s’arrête à cette heure incongrue. Une femme seule au volant. Une mère qui retrace le chemin sur lequel son fils a disparu il y a tout juste cinq ans. Depuis, plus rien. Paco, est un ténébreux, un taiseux qui traîne la fatalité, comme d’autres leur ombre. Qui est-il ? Pourquoi est-il là ?
Mon avis
« Celui qui disparaîtrait sans qu’on le retrouve jamais, celui dont on ne saurait rien, celui aussi impalpable qu’une ombre et aussi tangible que la mort, allait maintenant se retirer. »
Il y a des livres comme ça qui vous mettent une claque, qui vous bouleversent. « L’ombre de la nuit » en fait partie. Âpre et tendre à la fois, ce récit m’a scotchée. Une fois commencé, je ne pouvais plus m’arrêter. Il fallait, non pas que je sache (parce que d’abord j’avais lu la fin), mais que je reste avec Paco et Myriam. Comme lorsqu’on prend fait et cause pour quelqu’un et qu’on ressent le besoin de le soutenir. Pourtant Paco n’est pas « net », qu’est-ce qu’il fait seul, sous la pluie, sur la route, avec pour tout bagage un sac ? Et qu’est-ce qui peut pousser Myriam, une femme seule à s’arrêter pour prendre un inconnu dans sa voiture ?
Ces deux-là sont des écorchés, des blessés de la vie, des personnes qui ont souffert et qui sont restées droites, continuant à avancer un jour après l’autre, un pas après l’autre. Pourtant ce serait si facile de se laisser sombrer, de couler, de se faire oublier… Mais chacun à sa manière a quelque chose qui le porte, qui le dope. Son fils a disparu il y a cinq ans et elle veut savoir, elle veut comprendre. C’est le combat d’une mère pour savoir la vérité. Lui, c’est plus subtil. Mystérieux, secret, taiseux mais expérimenté face à la violence, capable de se bagarrer, sans émotion, pour la justice, il épouse la lutte de cette femme. Il se battra avec elle, pour elle, pour lui aussi car ainsi il existera … un temps, un temps seulement … parce que ce n’est pas un homme d’attache ….
Entre eux, ça accroche tout de suite, chacun accepte l’autre dans ses silences, dans sa façon d’être, dans ses secrets. Mais c’est ensemble qu’ils vont essayer de comprendre ce qu’il s’est passé il y a cinq ans. Il faudra creuser l’enquête policière, trouver les failles, louvoyer car ils vont vite saisir qu’ils dérangent, déjouer les pièges tendus pour espérer accéder à la vérité. Mais tenaces, opiniâtre, prêts à tout, ils ne lâcheront rien.
J’ai été charmée par Paco. Pourtant les baraqués plein de cicatrices ne sont pas mon type d’hommes. Mais là, ce n’est pas pareil. Sous ses airs bravaches, il cache un vrai cœur, sinon il ne serait pas resté. Pas le genre à se dévoiler, sauf au lit peut-être, il est en permanence en vigilance exacerbée, sur ses gardes, prêt à mordre. Je crois que c’est cela qui m’a plu avec un soupçon d’âme de révolté car il n’a pas l’intention de se laisser dicter sa conduite.
Dès les premières lignes, ça a matché entre l’écriture de Marco Pianelli et moi, le coup de foudre complet, pour le style, le phrasé, les personnages, le contexte, l’histoire elle-même. Il y a du rythme, ça bouge sans arrêt, les pistes vont de ci, de là, nous entraînant vers d’autres hypothèses. C’est noir, brut, l’auteur ne s’embarrasse pas de détails, on prend les faits comme ils sont, en pleine face. Certains esprits chagrins parleront de crédibilité, de mouvements dignes des plus grands films d’action, mais ce n’a aucune importance. Ce qui est essentiel, c’est que le lecteur soit comblé, et je l’ai été. Le vocabulaire, les phrases sont d’une qualité irréprochable, tout fait mouche immédiatement, vous frappent au cœur et à la tête. Je suis totalement admiratrice.
Un roman sombre, dur, avec en filigrane, une humanité qui se dévoile dans quelques gestes, quelques mots, quelques regards, simplement pour qu’on se souvienne que tout n’est pas noir…..
Monsieur Pianelli, pourquoi vous n’avez pas écrit avant ? Et c’est quand le prochain ?
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