[Romagnolo, Raffaella] Bella Ciao

[Romagnolo, Raffaella]
  Bella Ciao    
Albin Michel 3 novembre 2021
   422 pages
Quatrième  de couverture          
Mars 1946. Dans une luxueuse voiture avec chauffeur, Mrs. Giulia Masca revient dans son petit village du Piémont.
Des années plus tôt, seule, enceinte et sans le sou, elle quittait la filature où elle travaillait depuis l'enfance et s'embarquait sur un paquebot à destination de New York. Sans un mot d'explication pour Anita, sa meilleure amie, ni pour Pietro, son fiancé. L'Amérique allait lui donner sa chance et la soulager d'un secret trop lourd à porter.
L'Italie qu'elle retrouve a traversé deux guerres mondiales, vécu le fascisme et la guerre des partisans. Des années de batailles et d'espoir qui ont fait de Giulia une étrangère. Mais peut-on oublier d'où l'on vient ? C'est parmi les siens que Giulia pourra se réconcilier avec son passé.
Raffaella Romagnolo construit la fresque poignante et sincère de l'Italie de la première moitié du XXe siècle à travers le destin de deux amies séparées par un douloureux secret. Un récit choral, qui retrace avec talent « une histoire italienne », entre épopée féminine et saga familiale.

Mon avis
Dans ce roman, des personnages attachants tels que Giulia l’héroïne, Amleto l’imprimeur, le maquisard Gabriele Musso, Nico le poète, Adélaïde la petite marquisesans oublier les deux chiennes Nuxe et Trifula spécialiste pour la recherche des truffes et bien sûr Piétro et Anita emportés par un amour qui les dépasse, Weilmar, le marquis que sa faiblesse mène à la ruine, ainsi que Risso le boiteux, personnage profiteur et détestable imprégné de fascisme. Avec eux nous vivons une fresque émouvante de l’Histoire italienne avec la guerre, le fascisme et tour à tour nous sommes dans l’immense pauvreté, la violence dans la lutte qui opposent les socialistes au fascistes. En opposition, ce sont aussi des portraits de femmes fortes devant les conflits, le coût élevé de la Seconde Guerre mondiale, l’arrivée au pouvoir de Mussolini et ses conséquences, quelques pages terribles décrivent la destruction de l’imprimerie par les fascistes ainsi que les combats des partisans cependant en dehors de ces faits tour à tour durs, on ressent de l’humanité, de l’espoir et de l’amour. Un  livre très bien documenté sur la maladie qui détruit les vignes. Un roman extrêmement prenant ou Raffaela Romagnolo revisite un demi siècle d’histoire avec une écriture délicate et romanesque faisant alterner présent et passé par le récit des uns et des autres. J’aime la photo en noir et blanc de la couverture, est-ce peut-être du personnage principal ?? 4/5