[Nisa] Mon Parcours de bypassée

Présentation de couverture :
L’obésité… Elle est partout autour de nous, mais reste méconnue.
On peut la vivre bien ou la porter comme un fardeau.
J’ai fait partie de la première catégorie pendant longtemps.
Jusqu’à ce que ma santé, mon corps, se dégradent à une allure terrifiante. L’opération devenait vitale.
Que vous soyez concerné ou simplement curieux d’en savoir plus, je vous propose de m’accompagner pendant 18 mois : du premier rendez-vous avec le chirurgien jusqu’aux 9 mois post-op.
Grâce à ce témoignage où je me livre entièrement, j’espère vous apprendre quelques petites choses, par-ci, par-là et vous permettre de mieux comprendre ce parcours à nul autre pareil.
Mes premiers lecteurs m’ont fait le plus beau des compliments : me dire que j’avais changé leur regard sur les obèses.
Prêt à me suivre, pour le meilleur et pour le pire ? C’est parti !

Mon avis :
J'ai passé un très bon moment avec le témoignage de Nisa, notre comparse de forum : pour tout dire j'ai emmené son livre partout, dans les transports, au bureau pour les temps de pause... J'étais curieuse de lire le témoignage d'une personne qui m'apparaît comme une amie, curieuse aussi de cette opération. J'ai rapidement dépassé ce stade affectif et "local" pour lire un témoignage très réussi - c'est un genre du reste dans lequel il est difficile de s'illustrer, selon moi - toujours carré, ne perdant pas de vue son sujet, ne se dispersant pas.

Nisa a choisi de construire son livre en deux parties : une première relatant chronologiquement les étapes de la période pré-opératoire à la période post-opératoire, puis des chapitres thématiques portant sur différents aspects de cette opération et du mode de vie qu'elle entraîne. Elle s'exprime avec une grande rigueur, et tout du long on garde le sentiment de progresser avec elle, de s'informer, et même de s'impliquer, car j'ai ressenti de l'affection pour elle et cette cause, j'ai voulu qu'elle réussisse, j'ai même un peu tremblé à cause des difficultés sur lesquelles elle ne fait pas l'impasse,même si on n'y trouve aucune complaisance. Enfin, je l'ai sincèrement admirée pour sa volonté, son caractère positif et bienveillant (envers elle-même comme elle a appris à le faire, et, on le sent, envers les autres). Effectivement, je n'aimais pas trop le titre, mais c'est bien d'un parcours qu'il s'agit, dont les étapes sont jalonnées par des passages obligés, et l'on comprend vite qu'une fois engagé, il n'y a pas de retour possible. C'est tout sauf une opération anodine, et elle a raison de souligner que, même si les résultats peuvent être spectaculaires, il vaut mieux ne pas attendre de trouver à l'arrivée une silhouette miraculeuse, sous peine d'être fortement déçu(e).

J'ai appris beaucoup sur l'alimentation, la pratique de l'activité physique, les fonctions digestives, les compléments alimentaires. C'est toujours clairement expliqué, et lorsque ses choix sont tout personnels, comme certaines médecines douces, elle le précise avec honnêteté. L'identification affective est permise et n'est pas difficile : Nisa est une jeune femme, une maman qui travaille, si par ailleurs nous connaissons ou avons connu des problèmes de poids, nous saurons de quoi elle parle. Elle nous montre aussi que l'image des personnes obèses renvoyée socialement est dure, parfois cruelle - on se permet de les juger, de les regarder de travers, alors même qu'une des choses les plus importantes qu'elle ait apprises d'entrée de jeu est le fait qu'elles ne sont pas responsables de cette prise de poids, que l'obésité est une MALADIE qui met en jeu des mécanismes complexes. Ce n'est pas pour autant une fatalité, mais c'est un travail d'ensemble, avec une équipe pluri-disciplinaire et compétente comme on en trouve dans les Centres de l'Obésité, qui amènera le/la patient(e) à devenir acteur/actrice de son changement. Nisa rappelle que l'opération n'est pas une décision à prendre à la légère, qu'elle sera en général proposée à des personnes dont la santé est en danger, pour qui d'autres méthodes n'ont rien donné.

Est-ce que j'ai des bémols à apporter ? Deux seulement : elle ne parle pas beaucoup des hommes obèses, d'une part. D'autre part, j'ai eu un peu plus de mal à trouver des repères temporels dans la deuxième partie - j'étais parfois un peu perdue lorsqu'un sujet recoupait un autre moment évoqué précédemment.

J'ai été durant toute ma lecture bluffée par la qualité des informations et de la rédaction. J'ai vraiment lu ce témoignage comme un roman - un roman avec un solide contenu, et non fictif bien sûr ! Au-delà de la belle personne qu'est l'autrice (bon, allez, je ne dis pas "autrice" normalement, mais je lui fais un clin d'oeil), il s'agit d'une forte expérience de lecture, étayée par une écriture impeccable, à la fois directe, souvent drôle, ainsi qu'élégante. Je subodore bien la Nisa perfectionniste au possible, cela se sentait déjà avec l'envoi du colis : le livre dédicacé, les deux marque-pages assortis à cette belle couverture, les tatouages papillons... Je ne peux que l'encourager vivement à continuer, dans tout domaine qu'elle voudra. Je serai là (je m'abonne) !

Citations :
Il m'apparaît aussi primordial de préciser que lorsque j'évoque la maladie et les difficultés importantes à maigrir, cela concerne l'obésité, soit un Indice de Masse Corporel (IMC) supérieur ou égal à 30. Et plus particulièrement l'obésité morbide (IMC de plus de 40), qui est plus susceptible d'entraîner des problèmes de santé. Si vous avez un IMC inférieur, que vous avez pris deux kilos après la tartiflette, la raclette et la fondue des vacances de Noël, la situation est complètement différente. (Page 12)

Nous n'avons pas quelques kilos à perdre liés à des excès, mais bien une maladie qui fait que notre métabolisme utilise très peu de calories pour fonctionner. Découvrir ça, diagrammes à l'appui sur le mur face à moi, est comme un tsunami. Si je ne parviens pas à maigrir, ce n'est pas de ma faute. (Page 33)

Idéaliser la perte de poids et faire reposer notre bonheur sur elle risque d'entraîner des déceptions. (Page 74)

Mon chat, qui d'habitude passe sa vie à faire des allers-retours entre l'extérieur et la maison, ne sort plus que quelques minutes par jour pour faire ses besoins. Le reste du temps, il s'installe sur un fauteuil près de moi, il a compris qu'il fallait qu'il évite mon ventre et ne s'approche pas. Il est également à mes côtés lors des visites d'Isabelle [l'infirmière], elle ne peut rien faire sans qu'il vérifie tout. Et il ne regagne sa couche qu'une fois qu'elle est partie. Je puise beaucoup de réconfort dans sa présence silencieuse. (Page 135)

Les enfants regardent, incrédules, mon petit pot qui ne contient qu'un glaçon et qui me fait soupirer : "Je n'arriverai jamais à avaler tout ça..." Si l'on m'avait dit un jour que l'équivalent d'une grosse cuillère à café me semblerait être un repas trop copieux, je crois que j'aurais bien ri. (Page 139)

Merci Elea pour ta critique 

Tu l'as aussi @Louloute, j'ai hâte de voir ton avis.

Merci Elea

Je relis ta chronique depuis tout à l'heure et je ne trouve toujours pas les mots pour exprimer ce que je ressens tellement c'est puissant.
Je suis plus qu'heureuse d'avoir ton ressenti (et j'attends aussi celui de Louloute avec impatience mais moins de stress !)

Merci, merci, merci !

Bravo Nisa pour l'écriture de ce témoignage, un parcours pas simple
Merci Elea pour ton ressenti

Merci Pinky
En effet, ça a été très difficile de me lancer (autant dans l'écriture que dans la chirurgie bariatrique), mais je suis très fière maintenant

tu peux l'être Nisa et tout un chacun devrait soutenir ces parcours du combattant

Ho la la quelle claque. 
Je suis sortie de ma zone de confort, pour écouter Nisa parler de son parcours de bypassée, par curiosité au départ et parce qu'une amie qui écrit un livre, c'est palpitant. En plus elle me l'a dédicacé, trop contente, oui c'est l'effet dédicace chez moi.
J'avais déjà entendu vaguement parler de cette méthode, mais je suis partie dans l'inconnu, transportée par cette belle écriture. 
J'ai suivi tout son parcours, avant et après opération. 
Dés les premiers rendez-vous chez les professionnels, Nisa se transforme en une vrai warrior, aborder la nourriture d'une façon différente, afin de se préparer pour l'après, s'ouvrir au sport qu'elle aime mais que son obésité l'a contrainte à arrêter, plus par rapport aux regards malveillants qu'elle a subi adolescente, mais aussi par la gêne de son corps. Grace aux soutiens, des professionnels, de rencontres, Nisa s'est sentie en confiance et surtout enfin, on lui a dit que ce n'était pas de sa faute, mais que c'est une maladie. 
Il a fallu qu'elle se fasses confiance, qu'elle écoute son corps et qu'elle penses enfin à elle. 
Puis il y a eu l'opération, qui s'est bien passée. 
Et on a suivi sa vie après l'opération, les premiers jours furent très durs, elle a même eu peur. Et petit a petit elle a remonté la pente. Elle a fondu comme neige au soleil, elle a repris le sport tout en douceur, à son rythme.
J'ai beaucoup appris sur cette maladie, et la volonté de fer qu'il faut avoir pour passer par cette opération, Nisa waouah, quelle belle personne tu es, quelle volonté, quelle exemple tu es pour tous ceux et celles qui souffrent de cette maladie. Quelle bonne idée t'as eu d'écrire ce livre, qui devrait être distribué à tous les centres hospitaliers qui soignent ces malades. C'est clair, bien écrit, tu t'es mise à nu, sans tabous, je pense que ça t'a aidée de l'écrire, tu as pris conscience encore plus de ton parcours.
Je suis pas très douée pour faire des critiques, j'espère que j'ai réussi à dire ce que j'ai ressenti à la lecture de ton livre. Je te remercie pour ce moment passé à tes cotés, je te souhaite bonne chance pour la suite et qui sait peut être une suite ....
Enorme coup de cœur.

C'est superbe ton avis @Louloute, je le trouve très émouvant ! C'est vrai, on devrait le faire lire, je n'en reviens pas encore de la difficulté de ce parcours et du dépassement de soi qu'il implique, de même que dans l'écriture de ce témoignage.

Je plussoie, ta chronique est merveilleuse
Je crois qu'il n'y a pas de mots assez fort pour exprimer ce que je ressens de savoir comment tu (vous avec Elea !) a accueilli mon livre, mon parcours. Sans parler des compliments sur moi, je ne sais pas où me mettre, mais que ça fait du bien, une belle caresse à mon estime personnelle.
Comme celle d'Elea, je pense que je relirais souvent ta chronique si j'ai un coup de mou, un moment de doutes (comme maintenant en rentrant de ma première séance de dédicaces avec mon stock intact). Mon livre est important, merci de m'aider à le réaliser

Merci Nisa ca me touche.
On est de tout cœur avec toi. En plus, je me suis retrouvé en toi, dans le fait de penser aux autres avant de penser à soi. Et le fait, que tu as réussi, à prendre conscience que c'est pas parce qu'on pense à soi qu'on est une mauvaise maman, ca me fait réfléchir. C'est tellement vrai se que tu as dit à se sujet.

Nisa tu peux être fière de toi, pour faire cela, il faut du courage, de la ténacité. Il me semble que tu as nommé que c'était cela ou mourir... le fait de choisir la vie est déjà un cadeau en soi pour ceux qui t'entoure et plus particulièrement à ceux qui partage ta vie. La beauté intérieure n'a pas de prix, nous connaissons sa juste valeur avec ceux qui sont importants. Notre société ne connait pas cela, elle mise sur l'image de soi, nous en sommes tous marqué(e)s à des niveaux différents.
Gardes en mémoire Nisa que la magie opère bien plus souvent autour de soi. Prends soin de toi et acceptes les compliments que tu peux avoir et le soutien.

Louloute, je suis tellement heureuse de lire ces mots, savoir que ça a provoqué chez toi l'envie de mieux t'occuper de toi. Tu es une femme en or, tu le mérites

Pinky, merci pour ces mots qui me font du bien

Nisa a écrit:Louloute, je suis tellement heureuse de lire ces mots, savoir que ça a provoqué chez toi l'envie de mieux t'occuper de toi. Tu es une femme en or, tu le mérites

Merci c'est gentil    Bon entre l'envie et la passage à l'acte c'est pas gagné, mais ca cogite  

C'est la première étape, s'en rendre compte et avoir envie. Le reste viendra en son temps

ha prendre soin de soi est tout un art, bien souvent nous savons prendre soin des autres : de notre amoureux ou amoureuse, de nos enfants, de nos ami(e)s, de nos parents... et nous bah comment dire, il n'y a plus beaucoup de temps pour cela ! Penser à soi est le côté positif de l'égoïsme, car en prenant soin de soi je prends soin des autres car ma relation aux autres sera un peu plus meilleure car moi je serai bien dans ma tête... Nous le savons tous mais nous ne nous écoutons pas suffisamment.
Comme dit Nisa s'en rendre compte, c'est bien, avoir envie est le second temps, être convaincu de passer à l'acte est la 3ème... cheminer prend tout son sens.
Écoutons-nous, prenons soin de nous parce que nous sommes des personnes ordinaires extraordinaires

Merci Pinky c'est tout a fait ca 

Pinky a écrit:ha prendre soin de soi est tout un art, bien souvent nous savons prendre soin des autres : de notre amoureux ou amoureuse, de nos enfants, de nos ami(e)s, de nos parents... et nous bah comment dire, il n'y a plus beaucoup de temps pour cela ! Penser à soi est le côté positif de l'égoïsme, car en prenant soin de soi je prends soin des autres car ma relation aux autres sera un peu plus meilleure car moi je serai bien dans ma tête... Nous le savons tous mais nous ne nous écoutons pas suffisamment.

Je suis d'accord ; d'autant plus qu'il y a un biais social qui fait que dans notre société la femme est celle qui est supposée donner généreusement, notamment de sa personne ; rôle immuable qui s'installe et dans lequel on peut vite être prisonnière. Car les enfants sont conservateurs, et si leur mère a été longtemps dévouée, même lorsqu'ils sont grands, où est le problème si elle n'y trouve plus son compte ? Elle l'a toujours fait, non ??

Mon ressenti

Tout d’abord, je voudrai remercier Nisa pour son témoignage sans fioriture et le courage qu’il lui a fallu avoir pour passer le pas de l’opération mais aussi celui de se dévoiler. Avec bienveillance, elle raconte avec force, pudeur, émotion, humour, ce lent processus vers la reconquête de soi. S’approprier ce nouveau continent, le découvrir et en faire sa terre d’asile, n’est pas aussi idyllique que cela.

Notre société n’est pas tendre sur l’image que chacun renvoie, nous y participons grandement à notre niveau. Les kilos en trop, les poignées d’amour ou les bouées … notre langage image bien ce que nous pensons de ces corps qui s’éloignent des stéréotypes. Pour autant, nous sommes de plus en plus nombreux à revendiquer nos différences.

Dans mon travail, j’accompagne des jeunes et des moins jeunes autour parfois de cette image qu’ils ont d’eux même renvoyé par un miroir tronqué. Lorsque notre enveloppe ne correspond pas à l’écrin que nous avons en tête, quand notre enveloppe devient une prison néfaste… il est impératif d’explorer d’autres sentiers que ceux décrits dans les magazines à l’approche de l’été !

La plume de Nisa est sincère, honnête empreinte d’humanité : elle fait part de ses angoisses, de ses peurs tout en avançant petit à petit vers cette promesse, tout comme ses petits bonheurs ou réussites. De la survie à la vie, le chemin est semé d’embuche pour ceux qui naviguent seuls. Elle montre oh combien l’entourage est primordial dans la réussite de cette conquête.

Nisa, j’ai été touchée par ta volonté à croquer la vie à pleine dent au travers d’une palette d’émotions, oh combien révélatrice de ta personnalité. Un grand merci à toi.

A découvrir

Je n'ai plus de mots, alors juste : merci. Du fond du cœur

Nisa, déguste simplement les compliments que tu peux recevoir pour ce parcours et la confiance que tu fais à tous ces lecteurs anonymes qui t'ont lu ou qui te liront. UN grand merci et à très vite