[Shafak, Elif] L'île aux arbres disparus
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[Shafak, Elif] L'île aux arbres disparus
[Shafak, Elif] L'île aux arbres disparus
Shafak, Elif[]
L’île aux arbres disparus
Editions Flammarion 12 janvier 2022
428 pages
Quatrième de couverture
Ce roman commence par un cri et s'achève par un rêve.
Le cri, interminable, est celui que lance aujourd'hui une adolescente de seize ans, prénommée Ada, en plein cours d'histoire dans un lycée londonien.
Le rêve est celui d'une renaissance.
Entre les deux a lieu la rencontre du Grec Kostas Kazantzakis et d'une jeune fille turque, Defne, en 1974, dans une Chypre déchirée par la guerre civile.
Elif Shafak crée des personnages débordant d'humanité mais aussi de failles et de doutes, d'élans de générosité et de contradictions, pour conter l'histoire d'un amour interdit dans un climat de haine et de violence qui balaie tout sur son passage. Sa prose puissante convoque un savant mélange de merveilleux, de rêve, d'amour, de chagrin et d'imagination pour libérer la parole des générations précédentes, souvent réduites au silence.
Mon avis
C’est par sa tante Meryem qu’Ada apprend l’histoire d’amour de ses parents, car elle a grandi sans rien savoir du passé familial, elle lui raconte l’histoire difficile de ses parents dont sa mère, Defne est turque tandis que son père, Kostas est grec, ils sont amants, ce qui est grave, car c’est c’est lors de l’époque ou Chypre est déchirée et détruite par la guerre civile, Les familles fuient et les amants ne se retrouveront que presque quarante ans plus tard, chacun emportant une petite branche du figuier sous lequel ils se retrouvaient. Car ce figuier a une histoire, il pense et souffre dans cette nature bouleversée, ce qui fait penser à une légende, il sera donc transplanter dans leur pays d’exil. Lors de cette lecture, on ressent très fort cette époque de haine et de division très bien décrite par l’auteure. Ce roman ou se côtoient des violences ethniques, engendrant des traumatismes qui se transmettent de générations en générations, et je n’en dévoile rien de plus mais c’est une belle écriture sensible, une histoire bien menée qui m’a émue car je ne connaissais pas ce qui s’est passé en Chypre alors que 1974, ce n’est pas si loin… Un gros coup de coeur. 5/5
L’île aux arbres disparus
Editions Flammarion 12 janvier 2022
428 pages
Quatrième de couverture
Ce roman commence par un cri et s'achève par un rêve.
Le cri, interminable, est celui que lance aujourd'hui une adolescente de seize ans, prénommée Ada, en plein cours d'histoire dans un lycée londonien.
Le rêve est celui d'une renaissance.
Entre les deux a lieu la rencontre du Grec Kostas Kazantzakis et d'une jeune fille turque, Defne, en 1974, dans une Chypre déchirée par la guerre civile.
Elif Shafak crée des personnages débordant d'humanité mais aussi de failles et de doutes, d'élans de générosité et de contradictions, pour conter l'histoire d'un amour interdit dans un climat de haine et de violence qui balaie tout sur son passage. Sa prose puissante convoque un savant mélange de merveilleux, de rêve, d'amour, de chagrin et d'imagination pour libérer la parole des générations précédentes, souvent réduites au silence.
Mon avis
C’est par sa tante Meryem qu’Ada apprend l’histoire d’amour de ses parents, car elle a grandi sans rien savoir du passé familial, elle lui raconte l’histoire difficile de ses parents dont sa mère, Defne est turque tandis que son père, Kostas est grec, ils sont amants, ce qui est grave, car c’est c’est lors de l’époque ou Chypre est déchirée et détruite par la guerre civile, Les familles fuient et les amants ne se retrouveront que presque quarante ans plus tard, chacun emportant une petite branche du figuier sous lequel ils se retrouvaient. Car ce figuier a une histoire, il pense et souffre dans cette nature bouleversée, ce qui fait penser à une légende, il sera donc transplanter dans leur pays d’exil. Lors de cette lecture, on ressent très fort cette époque de haine et de division très bien décrite par l’auteure. Ce roman ou se côtoient des violences ethniques, engendrant des traumatismes qui se transmettent de générations en générations, et je n’en dévoile rien de plus mais c’est une belle écriture sensible, une histoire bien menée qui m’a émue car je ne connaissais pas ce qui s’est passé en Chypre alors que 1974, ce n’est pas si loin… Un gros coup de coeur. 5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Shafak, Elif] L'île aux arbres disparus
Ada Kazantzakis a seize ans. Elle est née et a toujours vécu à Londres, avec pour seule famille sa mère Defne – morte maintenant depuis un an – et son père Kostas. De l’histoire de ses parents, elle ne sait rien, si ce n’est leur origine chypriote, ce qui ne l’empêche pas d’en porter inconsciemment le poids. Pour comprendre cet héritage mystérieux qui la ronge à son insu, il lui faudrait remonter à 1974, lorsque la guerre civile à Chypre aboutit à la partition de l’île, et que la vague de haine et de violence condamne irrémédiablement l’amour qui lie Defne, jeune fille turque, à Kostas, garçon grec...
Comme toujours, Elif Shafak a su trouver l’angle et le ton pour faire de son évocation un texte aussi puissant qu’original, en tous les cas ardemment motivé par la défense des causes qui lui sont chères et qui lui font dire par l’un de ces personnages : « Il y a des moments dans la vie où chacun doit devenir une sorte de guerrier. Si tu es poète, tu combats avec tes mots ; si tu es peintre, tu combats avec tes toiles… Mais tu ne peux pas dire : “Désolé, je suis poète, je passe mon chemin." Tu ne dis pas ça quand il y a tellement de souffrance, d’inégalité, d’injustice. » Si on y retrouve aussi en filigrane la cause des femmes pour laquelle elle a déjà tant écrit, le combat qui porte ce livre est cette fois la libération de la parole sur le drame chypriote, un sujet qui ne va pas manquer, une fois de plus, de froisser la susceptibilité d’une patrie qu’elle a dû fuir en raison de sa libre expression de femme et d’écrivain.
Qui de mieux placé que l’auteur pour évoquer les déchirures de l’exil forcé, leur transmission de génération en génération d’immigrés, et, par dessus-tout, les ravages souterrains causés par les drames que l’on tente d’enfouir dans le silence d’un oubli illusoire ? Il en va de la guerre civile à Chypre comme du génocide arménien : l’histoire n’a toujours pas réussi à admettre toute la vérité, maintenant des générations dans un purgatoire où l’on ne cicatrise jamais. A Chypre, l’on cherche encore, près de cinquante ans après les heurts intercommunautaires, des milliers de disparus grecs et turcs qui continuent d’empêcher deuils et réconciliations. C’est sur cette perpétuation sans fin de la souffrance qu’insiste ce roman, dans un récit bâti sur une fascinante comparaison entre l’existence humaine et celle des arbres.
Nombreuses sont les observations marquantes et étonnantes qui émaillent la narration, sur l’histoire et la culture chypriotes bien sûr, mais aussi sur le milieu naturel de cette île. L’on s’y émerveille des incroyables migrations d’oiseaux et de papillons, l’on découvre avec stupéfaction le caviar de Chypre et son industrie massive du braconnage d’oiseaux, l’on y apprend avec consternation ce qui a rassemblé des milliers de bébés britanniques dans un cimetière chypriote… Mais surtout, le roman se nourrit de fascinantes constatations dendrologiques qui, un peu comme Michael Christie dans Lorsque le dernier arbre, permettent à l’auteur d’édifiantes illustrations relatives à l’épigénétique, à la transmission des traumatismes et à l’absolue nécessité de se souvenir pour guérir.
Plus que jamais « guerrière des mots », Elif Shafak ne laissera personne indifférent à ce brillant plaidoyer pour ce pré-requis à la réconciliation chypriote qu’est la libération de la parole. Ce roman bouleversant est aussi sans doute celui de l’auteur qui, au-delà de l’originalité de sa construction, se nourrit le plus d’observations aussi stupéfiantes que passionnantes. Coup de coeur. (5/5)
Comme toujours, Elif Shafak a su trouver l’angle et le ton pour faire de son évocation un texte aussi puissant qu’original, en tous les cas ardemment motivé par la défense des causes qui lui sont chères et qui lui font dire par l’un de ces personnages : « Il y a des moments dans la vie où chacun doit devenir une sorte de guerrier. Si tu es poète, tu combats avec tes mots ; si tu es peintre, tu combats avec tes toiles… Mais tu ne peux pas dire : “Désolé, je suis poète, je passe mon chemin." Tu ne dis pas ça quand il y a tellement de souffrance, d’inégalité, d’injustice. » Si on y retrouve aussi en filigrane la cause des femmes pour laquelle elle a déjà tant écrit, le combat qui porte ce livre est cette fois la libération de la parole sur le drame chypriote, un sujet qui ne va pas manquer, une fois de plus, de froisser la susceptibilité d’une patrie qu’elle a dû fuir en raison de sa libre expression de femme et d’écrivain.
Qui de mieux placé que l’auteur pour évoquer les déchirures de l’exil forcé, leur transmission de génération en génération d’immigrés, et, par dessus-tout, les ravages souterrains causés par les drames que l’on tente d’enfouir dans le silence d’un oubli illusoire ? Il en va de la guerre civile à Chypre comme du génocide arménien : l’histoire n’a toujours pas réussi à admettre toute la vérité, maintenant des générations dans un purgatoire où l’on ne cicatrise jamais. A Chypre, l’on cherche encore, près de cinquante ans après les heurts intercommunautaires, des milliers de disparus grecs et turcs qui continuent d’empêcher deuils et réconciliations. C’est sur cette perpétuation sans fin de la souffrance qu’insiste ce roman, dans un récit bâti sur une fascinante comparaison entre l’existence humaine et celle des arbres.
Nombreuses sont les observations marquantes et étonnantes qui émaillent la narration, sur l’histoire et la culture chypriotes bien sûr, mais aussi sur le milieu naturel de cette île. L’on s’y émerveille des incroyables migrations d’oiseaux et de papillons, l’on découvre avec stupéfaction le caviar de Chypre et son industrie massive du braconnage d’oiseaux, l’on y apprend avec consternation ce qui a rassemblé des milliers de bébés britanniques dans un cimetière chypriote… Mais surtout, le roman se nourrit de fascinantes constatations dendrologiques qui, un peu comme Michael Christie dans Lorsque le dernier arbre, permettent à l’auteur d’édifiantes illustrations relatives à l’épigénétique, à la transmission des traumatismes et à l’absolue nécessité de se souvenir pour guérir.
Plus que jamais « guerrière des mots », Elif Shafak ne laissera personne indifférent à ce brillant plaidoyer pour ce pré-requis à la réconciliation chypriote qu’est la libération de la parole. Ce roman bouleversant est aussi sans doute celui de l’auteur qui, au-delà de l’originalité de sa construction, se nourrit le plus d’observations aussi stupéfiantes que passionnantes. Coup de coeur. (5/5)
Re: [Shafak, Elif] L'île aux arbres disparus
Entièrement d'accord avec vous, lalyre et Cannetille. pas grand chose à ajouter à vos critiques. Un coup de coeur aussi !
De cette auteure, j'ai lu "10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange" que j'avais également beau coup apprécié.
Mon petit ajout sur ce roman concerne ce que tu as dit, Cannetille, au sujet des arbres. C'est vrai que cela m'a aussi fait penser au roman de Michael Christie.
J'ai trouvé particulièrement original et habile de créer ces chapitres où c'est un figuier qui s'exprime de manière presque lyrique tout en étant très lucide sur l'avenir de l'île. Ne prenant pas parti pour chacune des communautés, il offre un regard plein de sagesse sur le comportement de celles-ci. Ces passages sont presque des leçons de vie. Ils vous font réfléchir et sont une source de connaissances, ils vous offrent de nouvelles façons de regarder autour de vous en incitant à ne jamais cesser de vous poser des questions.
De cette auteure, j'ai lu "10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange" que j'avais également beau coup apprécié.
Mon petit ajout sur ce roman concerne ce que tu as dit, Cannetille, au sujet des arbres. C'est vrai que cela m'a aussi fait penser au roman de Michael Christie.
J'ai trouvé particulièrement original et habile de créer ces chapitres où c'est un figuier qui s'exprime de manière presque lyrique tout en étant très lucide sur l'avenir de l'île. Ne prenant pas parti pour chacune des communautés, il offre un regard plein de sagesse sur le comportement de celles-ci. Ces passages sont presque des leçons de vie. Ils vous font réfléchir et sont une source de connaissances, ils vous offrent de nouvelles façons de regarder autour de vous en incitant à ne jamais cesser de vous poser des questions.
Dulcie- Grand expert du forum
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