[Shafak, Elif] The Gaze
Page 1 sur 1
Votre avis ?
[Shafak, Elif] The Gaze
Titre : The Gaze
Auteur : Elif Shafak
Année de parution originale : 1999 (en Turc)
Traduction : en Anglais (2006)
Editeur : Viking
Pages : 272
Présentation de l'éditeur :
From award-winning writer Elif Shafak, the Orange Prize long-listed author of The Forty Rules of Love and The Architect's Apprentice, The Gaze is a humorous and carnivalesque exploration of what it means to look and be looked at... An obese woman and her lover, a dwarf, are sick of being stared at wherever they go and so decide to reverse roles. The man goes out wearing make-up and the woman draws a moustache on her face. This elegant, unforgettable novel explores our desire to look at others. 'Beautifully evoked' (The Times). 'Original and compelling' (TLS). Elif Shafak is the acclaimed author of nine novels including The Bastard of Istanbul, The Forty Rules of Love and Honour, and is the most widely read female writer in Turkey. Her work has been translated into more than forty languages and she contributes to numerous international publications, including the New York Times, Financial Times, Guardian, Independent, Newsweek and Time magazine. She is also a public speaker working with The London Speaker Bureau and is a TED Global speaker. Elif Shafak has previously been longlisted for the Orange Prize, the Baileys Prize and the IMPAC Dublin Award, and shortlisted for the Independent Foreign Fiction Prize. She is based in London with her two children.
Avis :
The Gaze a été traduit du Turc en Anglais, mais il n’existe pas de version française. C’est le livre le plus étonnant d’Elif Shafak, qui m’a encore plus que les autres impressionnée par sa puissance créatrice et l’habileté de sa construction : à vrai dire, j’ai été tellement désarçonnée au début que j’ai un instant douté, pensant n’avoir pas compris à la lecture du synopsis de présentation qu’il s’agissait d’un recueil de nouvelles. Car les premiers chapitres, tantôt ancrés dans le réel, tantôt versant dans le surréalisme, surprennent par leur apparente absence de lien. Et puis soudain, aux trois-quarts du livre, la lumière se fait : alors que se dévoile la cause de sa boulimie et de son terrible mal être, la Stambouliote obèse qui forme le personnage principal du roman nous apparaît alors perdue dans le labyrinthe de sa honte et de sa névrose. Le livre m’a fait penser à un anneau de Moebius, où tout s’imbrique et se recoupe dans un fascinant exercice de virtuosité centré sur le thème du regard : nous emmenant chasser la zibeline dans la Sibérie du XVIIème siècle, assister à la naissance d’étranges jumeaux dans la France du XVIIIème et à une foire aux monstres dans l’Istanbul du XIXème, revenant en Turquie moderne en compagnie d’une femme obèse fuyant les regards et d’un nain n’hésitant pas à les provoquer, dans un récit entrecoupé des articles d’un dictionnaire des regards, Elif Shafak nous fait réfléchir sur les apparences et la perception, nous démontrant que chacun n’existe qu’au travers du regard : le sien et celui d’autrui. J’ai d’abord détesté cette lecture où je ne trouvais pas mes repères, avant de basculer dans l’admiration et la fascination au fur et à mesure que se dévoilait l’imbrication des récits et des détails. Pas étonnant que cet ouvrage ait été si loué et si primé en Turquie. Il restera dans mes annales comme un des plus marquants, tant sur le fond que sur la forme.
Sujets similaires
» [Shafak, Elif ] La bâtarde d'Istanbul
» [Shafak, Elif] Lait noir
» [Shafak, Elif] L'île aux arbres disparus
» [Shafak,Elif] Bonbon Palace
» [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
» [Shafak, Elif] Lait noir
» [Shafak, Elif] L'île aux arbres disparus
» [Shafak,Elif] Bonbon Palace
» [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum