[Shafak, Elif] Lait noir
Page 1 sur 1
Votre avis ?
[Shafak, Elif] Lait noir
Titre : Lait noir
Auteur : Elif Shafak
Année de parution originale : 2007
Editeur : Phébus
Pages : 348
Présentation de l'éditeur :
Maternité et écriture ne font pas toujours bon ménage. L’une paraît menacer l’autre, et vice-versa. Comment marier la blancheur du lait à la noirceur de l’encre ? Comment préserver son indépendance tout en berçant sa progéniture ? Ainsi lorsque Elif Shafak, à la naissance de sa fille, sombre dans une dépression, six petites créatures têtues et véhémentes l’accompagnent. Ces dames, voix intérieures de l’auteur – et l’on pourrait dire de toute femme –, exposent avec détermination, intelligence et humour leur conception du monde et de la féminité. De Miss Cynique Intello à Miss Ego Ambition, de Miss Intelligence Pratique à Dame Derviche, de Maman Gâteau à Miss Satin Volupté, la femme d’hier, d’aujourd’hui et de demain s’exprime dans ses contradictions et ses rêves. Elif Shafak témoigne ici avec brio de la crise d’identité à laquelle peuvent être confrontées les femmes lorsqu’elles veulent à la fois être mères et créatrices. Évoquant ces hautes figures de la littérature que sont Virginia Woolf, Simone de Beauvoir et Doris Lessing, Lait noir est aussi un portrait de la société turque dans sa double dimension : orientale et occidentale. Tout autant roman qu’autobiographie, voici le livre le plus grave et le plus drôle, le plus iconoclaste et le plus intime de l’auteur, qui réinvente la femme, pour nous dire que tout lui est possible.
Avis :
A la naissance de son premier enfant, Elif Shafak sombre dans une dépression post-partum. Elle relate ici cette expérience : revenant sur sa vie passée, uniquement consacrée à l’écriture, décrivant comment le mariage et la maternité l’ont rattrapée quand ils ne faisaient pas partie de ses projets de vie initiaux, expliquant comment la dépression s’est déclenchée et comment elle en est sortie. Traitant d’un sujet douloureux, le récit n’est pour autant jamais sombre, et s’avère même plein d’humour. Le parti-pris narratif est encore une fois original et surprenant : en mettant en scène et en dialoguant constamment avec ses voix intérieures, matérialisées sous la forme de six petits personnages en guerre les uns contre les autres, l’auteur réussit à merveille à décrire le processus psychique qui conduit à l’effondrement de la jeune maman. En même temps, cela donne un livre paradoxalement amusant. Témoignage autobiographique intime et sensible, fable poétique et drôle, Lait noir est aussi un essai intelligent et érudit, une réflexion sur la place des femmes dans la société tant orientale qu’occidentale, et, en particulier, celle des femmes écrivains : occasion de se remémorer les plus illustres d’entre elles et leurs difficultés à percer dans un monde longtemps réservé aux hommes, au point qu’elles furent nombreuses à publier sous un pseudo masculin. Pas de coup de coeur cette fois, mais une admiration croissante pour la créativité, l’érudition et le féminisme engagé d’Elif Shafak.
Sujets similaires
» [Shafak, Elif ] La bâtarde d'Istanbul
» [Shafak, Elif] The Gaze
» [Shafak,Elif] Bonbon Palace
» [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
» [Shafak, Elif] L'île aux arbres disparus
» [Shafak, Elif] The Gaze
» [Shafak,Elif] Bonbon Palace
» [Shafak, Elif] Soufi, mon amour
» [Shafak, Elif] L'île aux arbres disparus
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum