[Antoine, Amélie] Combien de temps

Quatrième de couverture :

Une fille. Une mère. La cruauté de l'attente.
Un récit au jour le jour d'un combat inégal, écrit pour être plus forte et rendre l'autre plus forte peut-être. Un dialogue qui n'a pas eu lieu, qui ne le pouvait d'ailleurs pas, poignant, unique et ordinaire à la fois, cathartique - une lettre d'amour et de douleur impossible à envoyer, la mise en mots d'une blessure à mesure qu'elle s'est creusée, jusqu'à l'inéluctable et inacceptable dénouement.

" Nous sommes aujourd'hui le 16 janvier 2009. En août 2008, après deux longs mois d'examens, ma mère a appris, à cinquante ans, qu'elle avait un cancer du poumon. Voici, du mieux que je pourrais la raconter, l'histoire d'une personne parmi des millions d'autres ".


Mon avis :

Il est toujours délicat de parler d'un témoignage. Les personnages ne sont pas fictifs, la critique ne porte pas sur une situation imaginaire, mais sur un vécu. Un vécu atroce dans ce cas. Je ne peux qu'admirer la force de l'autrice, son courage de s'être ainsi confiée, en toute transparence dans ce texte. Elle ne cherche pas à se donner une bonne image. Même pas à sa mère. Elle nous livre la vérité de son ressenti, de ses tourments. Son impuissance. De façon très franche. Elle écrit d'abord pour elle et ne cherche pas à s'épargner, à faire avaler la pilule. C'est un texte beau, fort, qui interpelle. Je ne partage pas forcément sa façon de voir les choses en tout point (devoir rester fort à tout prix), mais on s'en fout. Chaque être est unique et je suis heureuse d'avoir partagé ses pensées le temps de ces quelques mois si particuliers. J'espère que l'écriture de ce livre lui aura fait du bien et peut accompagner de nombreuses personnes qui vivent cette descente aux enfers, confrontées à la maladie grave d'un proche.

Je n'ai pas voulu sélectionner des citations de cet ouvrage, le choix m'apparaissait trop complexe. Je vais donc vous partager le début de ce texte.

"A dire vrai, quand toute cette merde a commencé, j'ai songé à écrire quelque chose, à raconter au jour le jour ce qui se passerait.
Mais j'étais tellement sûre que tout irait bien que je n'ai pas pris la peine de prendre un stylo. J'étais tellement certaine qu'il n'y aurait rien à raconter, tellement sûre qu'à peine j'aurais commencé à écrire, tout serait réglé. Et donc pas de quoi en dire quoi que ce soit.

Mais aujourd'hui, je crois qu'il est temps de raconter tout ça. De le faire au fur et à mesure. Pour tenir, pour supporter, pour me soulager. Parce qu'aujourd'hui, je ne suis plus du tout sûre que tout finira bien. Je n'ai pas le droit de le dire, et je m'empêche de le penser. Mais la petite voix, lancinante, est là et revient, sans cesse, pour me dire que peut-être, rien ne finira bien.

Alors je vais écrire, sans savoir à l'avance l'issue de ce livre. J'en suis au même point que vous, qui lisez ces lignes. Je ne sais pas comment tout ça se terminera."

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