[Sand, George] Elle et lui
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[Sand, George] Elle et lui
Titre : Elle et lui
Auteur : George Sand
éditeur : Points/Seuil
Nombre de pages : 240
Présentation de l'éditeur :
Alfred de Musset et George Sand vécurent ensemble une folle aventure, romantique, passionnée. Réunis dans ce roman sous les traits de Laurent et Thérèse, du triomphe de la passion jusqu'à son triste déclin, le couple se découvre, s'aime, se déchire, au fil d'une histoire superbe, sombre où la jalousie et la mort ne sont jamais loin des plus ardents désirs.
"Je ne suis pas amoureux, ce n'est pas cela ; je vous aime éperdument."
Dernière édition par Sharon le Sam 16 Avr 2022 - 9:05, édité 1 fois
Sharon- Modérateur
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Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Sand, George] Elle et lui
Lu dans le cadre de la lecture commune de mars/avril 2022
J'ai commencé cette lecture agréablement surprise, l'écriture est plutôt moderne (entendez fluide) pour un classique. Il y a du reste plusieurs jolies phrases que j'ai notées.
"Il n’y a pas que les émotions douces qui nous fassent vivre : il nous en faut d’épouvantables pour nous faire sentir l’intensité de la vie."
"J’avais une trop belle dose de cet orgueil que nous portons si fièrement, nous autres hommes du monde, et qui a été si bien inventé par les sots pour nous empêcher de vouloir conquérir le bonheur à nos risques et périls, ou de savoir seulement le ressaisir quand il nous échappe."
"Il obéissait à cet inexorable besoin que certains adolescents éprouvent de tuer ou de détruire ce qui leur plaît jusqu’à la passion."
Très vite, je me suis cependant lassée, sans doute car j'avais lu peu de temps avant Les liaisons dangereuses, et qu'on se retrouve avec un schéma similaire, une femme prude, la perfection incarnée, qu'un séducteur convoite. Quitte à la briser. Tout en la rendant responsable de son propre comportement immature et égocentrique. Tout le reste est différent, Les liaisons dangereuses ayant notamment plus de personnages, mais j'ai eu ce sentiment qui m'a gênée.
"Une femme chaste eût-elle choisi pour amant, parmi les hommes sérieux qui l’entouraient, le seul qui eût mené une vie dissolue avec toutes les pires dévergondées de Paris ?"
C'est peut-être l'éducation qui faisait ça : en passant tout et en trouvant des excuses aux petits garçons, on en fait des hommes capricieux, colériques et violents ? Je ne sais pas, mais j'avoue espérer un jour trouver autre chose dans un classique que ces envolées lyriques pour expliquer aux femmes oh combien elles sont responsables de tout. Car j'avoue que ça ne m'emballe pas des masses et me gâche la lecture.
"C’est ta faute si je deviens fou ; il ne fallait pas m’abandonner…"
Je vote moyennement apprécié
J'ai commencé cette lecture agréablement surprise, l'écriture est plutôt moderne (entendez fluide) pour un classique. Il y a du reste plusieurs jolies phrases que j'ai notées.
"Il n’y a pas que les émotions douces qui nous fassent vivre : il nous en faut d’épouvantables pour nous faire sentir l’intensité de la vie."
"J’avais une trop belle dose de cet orgueil que nous portons si fièrement, nous autres hommes du monde, et qui a été si bien inventé par les sots pour nous empêcher de vouloir conquérir le bonheur à nos risques et périls, ou de savoir seulement le ressaisir quand il nous échappe."
"Il obéissait à cet inexorable besoin que certains adolescents éprouvent de tuer ou de détruire ce qui leur plaît jusqu’à la passion."
Très vite, je me suis cependant lassée, sans doute car j'avais lu peu de temps avant Les liaisons dangereuses, et qu'on se retrouve avec un schéma similaire, une femme prude, la perfection incarnée, qu'un séducteur convoite. Quitte à la briser. Tout en la rendant responsable de son propre comportement immature et égocentrique. Tout le reste est différent, Les liaisons dangereuses ayant notamment plus de personnages, mais j'ai eu ce sentiment qui m'a gênée.
"Une femme chaste eût-elle choisi pour amant, parmi les hommes sérieux qui l’entouraient, le seul qui eût mené une vie dissolue avec toutes les pires dévergondées de Paris ?"
C'est peut-être l'éducation qui faisait ça : en passant tout et en trouvant des excuses aux petits garçons, on en fait des hommes capricieux, colériques et violents ? Je ne sais pas, mais j'avoue espérer un jour trouver autre chose dans un classique que ces envolées lyriques pour expliquer aux femmes oh combien elles sont responsables de tout. Car j'avoue que ça ne m'emballe pas des masses et me gâche la lecture.
"C’est ta faute si je deviens fou ; il ne fallait pas m’abandonner…"
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Re: [Sand, George] Elle et lui
Lu dans le cadre des Lectures Communes de mars-avril 2022 :
J’ai aimé ce roman inspiré de la relation passionnelle entre George Sand et Alfred de Musset. L’auteure transpose leur passion amoureuse en faisant d’eux des peintres, et non des écrivains ; mais l’évocation est si transparente que deux livres verront le jour en réponse : Lui et Elle du frère d’Alfred de Musset, Paul de Musset, et Lui de Louise Colet, qui eut également une relation avec l’écrivain. Si le roman Elle et Lui a été écrit en 1859, George Sand a vécu cette relation avec Musset en 1833-1834, soit plus de 25 ans auparavant – on peut se demander pourquoi l’auteure a souhaité faire revivre cet épisode de sa vie amoureuse, sinon que le poète est mort deux ans auparavant, en 1857.
Tout commence lorsque Laurent de Fauvel, peintre idéaliste qui se consacre à l’Histoire, reçoit un Américain, Dick Palmer, qui le supplie de faire son portrait pour l’offrir à sa mère. Laurent n’étant pas intéressé, car il ne s’estime pas légitime pour peindre des portraits et méprise un peu ce genre, le recommande à Thérèse Jacques, peintre de sa connaissance, chez qui il a ses entrées. Laurent et Thérèse sont amis de fraîche date, il connaît peu Thérèse, car celle-ci vit d’une manière très discrète et retirée, on ne lui connaît pas de relation amoureuse, et son passé est excessivement mystérieux ; par ailleurs, elle est plus âgée de 4 ans que lui, qui a 24 ans (George Sand avait en réalité 6 ans de plus que Musset). Mais de fil en aiguille, comme plusieurs de ses amis s’intéressent à elle, il commence à penser à elle autrement qu’en ami, sans le reconnaître tout de suite. Il devient même jaloux et l’espionne en rôdant autour de sa maison. Il est contrarié, car elle déclare à qui veut l’entendre qu’elle n’est et ne sera à personne, et ne veut que sa tranquillité et sa vie bien réglée autour de son travail.
Lorsque Laurent déclare enfin son amour à Thérèse, celle-ci cherche à le freiner, à le dissuader : elle se déclare « sa sœur en Apollon », et pense être auprès de lui meilleure amie qu’amoureuse. Elle sait que l’artiste qu’il est souffre de ses pannes d’inspiration, elle n’ignore pas qu’il a une vie de libertin, avec ses camarades de débauche du grand monde. Par ailleurs, il joue, et sa situation matérielle est souvent précaire. On ne sait si aujourd’hui on ne lui attribuerait pas des traits de haut potentiel (Musset enfant était très précoce), ou encore un profil borderline… Bref, il n’est pas, loin s’en faut, l’amoureux le plus recommandable qui soit, surtout pour une femme plutôt rangée, posée, sérieuse. Pourtant, mue peut-être par une tendresse apitoyée pour le jeune homme, une attirance physique dont elle se défend, elle accepte d’être sa maîtresse, bonheur qu’ils connaîtront une petite semaine, avant que tout ne dégénère.
Ils ont à peine le temps de partir ensemble pour l’Italie que Laurent devient invivable : insultant, violent, presque haineux. Il s’ennuie à Gênes alors qu’elle doit y faire des copies de toiles de maîtres pour rembourser leur voyage. Il recommence à courir les bouges, sortant des nuits entières sans qu’elle sache où il est, puis rentrant comme si de rien n’était. Il ne s’intéresse de nouveau à elle que lorsqu’il commence à la perdre. Ainsi entrent-ils dans une série de cycles morbides qui les laisse exsangues, dégoûtés de leur relation et presque de la vie. Comment mettre fin à cette relation autodestructrice ? Est-il encore possible de sauver ce qu’il reste de leur amitié d’artistes ?
Il est littéralement captivant de suivre l’évolution de l’histoire d’amour de ces deux monstres sacrés, avec le regard que la psychologie moderne a permis de poser sur les relations amoureuses toxiques, la dépendance amoureuse, voire la perversion narcissique – quoique je n’apposerais pas cette étiquette à Musset, bien qu’il se conduise la plupart du temps comme un enfant gâté, à piétiner les jouets dont il se lasse et à exiger ceux qu’il n’a pas. Il est surtout immature affectivement, et elle trop maternelle, l’alchimie les a bien réunis, mais pour le pire.
Par ailleurs, et c’est le point qui m’a rendu cette lecture moins agréable, n’oublions pas qu’il s’agit du point de vue unilatéral de George Sand – point de vue biaisé s’il en est, car, si elle ne charge pas Musset tant que cela, l’auteure ne se gêne pas pour s’attribuer le beau rôle, sous couvert d’une feinte modestie assez agaçante. Peut-être la femme avait-elle besoin de cette distance du personnage à la 3ème personne pour faire émerger son histoire, mais elle n’a en tout cas pas brillé par son honnêteté, se montrant par trop complaisante envers elle-même. Il n’en reste pas moins que ce roman assez court est un formidable témoignage du génie créateur de l’auteur de Lorenzaccio, et une minutieuse reconstitution de la dégradation d’une relation amoureuse par la jalousie, les enjeux de pouvoir et un ego hypertrophié – à défaut de jamais connaître la vérité.
Citations :
Vous le savez, vous savez que, pour moi, vous n’êtes pas Mlle Jacques, qui fait des portraits ressemblants très en vogue, mais un homme supérieur qui s’est déguisé en femme, et qui, sans avoir jamais fait l’académie, devine et sait faire deviner tout un corps et toute une âme dans un buste, à la manière des grands sculpteurs de l’antiquité et des grands peintres de la Renaissance. Page 4 (Bibebook).
C’est ainsi que, d’une clientèle et d’une existence pauvres et obscures, elle avait passé brusquement à une réputation de premier ordre et une existence aisée ; mais elle n’avait rien changé à ses goûts tranquilles, à son amour de l’indépendance et à l’austérité enjouée de ses manières. Page 16 (Bibebook).
Et ainsi disant le pour et le contre, le vrai et le faux cent fois le jour, avec une candeur dont, à coup sûr, il était dupe lui-même, entourant Thérèse de soins exquis, travaillant de tout son cœur à lui donner confiance dans la chasteté de leurs relations, et à chaque instant lui parlant avec exaltation de son culte pour elle, puis cherchant à la distraire quand il la voyait inquiète, à l’égayer quand il la voyait triste, à l’attendrir sur lui-même quand il la voyait sévère, il l’amena insensiblement à n’avoir pas d’autre volonté et d’autre existence que les siennes. Page 57 (Bibebook).
Autrefois, elle était plus gaie, elle avait été coquette avec lui, et elle ne voulait plus l’être ; elle était maintenant comme un oiseau malade sur son bâton, les plumes ébouriffées, la tête dans les épaules et l’œil éteint. Page 80 (Bibebook).
Il avait ses heures, il parlait toujours comme un enfant du ciel, et, dès que sa faiblesse avait vaincu, il reprenait sa force pour faire souffrir, comme font tous les enfants que l’on adore. Page 159 (Bibebook).
J’ai aimé ce roman inspiré de la relation passionnelle entre George Sand et Alfred de Musset. L’auteure transpose leur passion amoureuse en faisant d’eux des peintres, et non des écrivains ; mais l’évocation est si transparente que deux livres verront le jour en réponse : Lui et Elle du frère d’Alfred de Musset, Paul de Musset, et Lui de Louise Colet, qui eut également une relation avec l’écrivain. Si le roman Elle et Lui a été écrit en 1859, George Sand a vécu cette relation avec Musset en 1833-1834, soit plus de 25 ans auparavant – on peut se demander pourquoi l’auteure a souhaité faire revivre cet épisode de sa vie amoureuse, sinon que le poète est mort deux ans auparavant, en 1857.
Tout commence lorsque Laurent de Fauvel, peintre idéaliste qui se consacre à l’Histoire, reçoit un Américain, Dick Palmer, qui le supplie de faire son portrait pour l’offrir à sa mère. Laurent n’étant pas intéressé, car il ne s’estime pas légitime pour peindre des portraits et méprise un peu ce genre, le recommande à Thérèse Jacques, peintre de sa connaissance, chez qui il a ses entrées. Laurent et Thérèse sont amis de fraîche date, il connaît peu Thérèse, car celle-ci vit d’une manière très discrète et retirée, on ne lui connaît pas de relation amoureuse, et son passé est excessivement mystérieux ; par ailleurs, elle est plus âgée de 4 ans que lui, qui a 24 ans (George Sand avait en réalité 6 ans de plus que Musset). Mais de fil en aiguille, comme plusieurs de ses amis s’intéressent à elle, il commence à penser à elle autrement qu’en ami, sans le reconnaître tout de suite. Il devient même jaloux et l’espionne en rôdant autour de sa maison. Il est contrarié, car elle déclare à qui veut l’entendre qu’elle n’est et ne sera à personne, et ne veut que sa tranquillité et sa vie bien réglée autour de son travail.
Lorsque Laurent déclare enfin son amour à Thérèse, celle-ci cherche à le freiner, à le dissuader : elle se déclare « sa sœur en Apollon », et pense être auprès de lui meilleure amie qu’amoureuse. Elle sait que l’artiste qu’il est souffre de ses pannes d’inspiration, elle n’ignore pas qu’il a une vie de libertin, avec ses camarades de débauche du grand monde. Par ailleurs, il joue, et sa situation matérielle est souvent précaire. On ne sait si aujourd’hui on ne lui attribuerait pas des traits de haut potentiel (Musset enfant était très précoce), ou encore un profil borderline… Bref, il n’est pas, loin s’en faut, l’amoureux le plus recommandable qui soit, surtout pour une femme plutôt rangée, posée, sérieuse. Pourtant, mue peut-être par une tendresse apitoyée pour le jeune homme, une attirance physique dont elle se défend, elle accepte d’être sa maîtresse, bonheur qu’ils connaîtront une petite semaine, avant que tout ne dégénère.
Ils ont à peine le temps de partir ensemble pour l’Italie que Laurent devient invivable : insultant, violent, presque haineux. Il s’ennuie à Gênes alors qu’elle doit y faire des copies de toiles de maîtres pour rembourser leur voyage. Il recommence à courir les bouges, sortant des nuits entières sans qu’elle sache où il est, puis rentrant comme si de rien n’était. Il ne s’intéresse de nouveau à elle que lorsqu’il commence à la perdre. Ainsi entrent-ils dans une série de cycles morbides qui les laisse exsangues, dégoûtés de leur relation et presque de la vie. Comment mettre fin à cette relation autodestructrice ? Est-il encore possible de sauver ce qu’il reste de leur amitié d’artistes ?
Il est littéralement captivant de suivre l’évolution de l’histoire d’amour de ces deux monstres sacrés, avec le regard que la psychologie moderne a permis de poser sur les relations amoureuses toxiques, la dépendance amoureuse, voire la perversion narcissique – quoique je n’apposerais pas cette étiquette à Musset, bien qu’il se conduise la plupart du temps comme un enfant gâté, à piétiner les jouets dont il se lasse et à exiger ceux qu’il n’a pas. Il est surtout immature affectivement, et elle trop maternelle, l’alchimie les a bien réunis, mais pour le pire.
Par ailleurs, et c’est le point qui m’a rendu cette lecture moins agréable, n’oublions pas qu’il s’agit du point de vue unilatéral de George Sand – point de vue biaisé s’il en est, car, si elle ne charge pas Musset tant que cela, l’auteure ne se gêne pas pour s’attribuer le beau rôle, sous couvert d’une feinte modestie assez agaçante. Peut-être la femme avait-elle besoin de cette distance du personnage à la 3ème personne pour faire émerger son histoire, mais elle n’a en tout cas pas brillé par son honnêteté, se montrant par trop complaisante envers elle-même. Il n’en reste pas moins que ce roman assez court est un formidable témoignage du génie créateur de l’auteur de Lorenzaccio, et une minutieuse reconstitution de la dégradation d’une relation amoureuse par la jalousie, les enjeux de pouvoir et un ego hypertrophié – à défaut de jamais connaître la vérité.
Citations :
Vous le savez, vous savez que, pour moi, vous n’êtes pas Mlle Jacques, qui fait des portraits ressemblants très en vogue, mais un homme supérieur qui s’est déguisé en femme, et qui, sans avoir jamais fait l’académie, devine et sait faire deviner tout un corps et toute une âme dans un buste, à la manière des grands sculpteurs de l’antiquité et des grands peintres de la Renaissance. Page 4 (Bibebook).
C’est ainsi que, d’une clientèle et d’une existence pauvres et obscures, elle avait passé brusquement à une réputation de premier ordre et une existence aisée ; mais elle n’avait rien changé à ses goûts tranquilles, à son amour de l’indépendance et à l’austérité enjouée de ses manières. Page 16 (Bibebook).
Et ainsi disant le pour et le contre, le vrai et le faux cent fois le jour, avec une candeur dont, à coup sûr, il était dupe lui-même, entourant Thérèse de soins exquis, travaillant de tout son cœur à lui donner confiance dans la chasteté de leurs relations, et à chaque instant lui parlant avec exaltation de son culte pour elle, puis cherchant à la distraire quand il la voyait inquiète, à l’égayer quand il la voyait triste, à l’attendrir sur lui-même quand il la voyait sévère, il l’amena insensiblement à n’avoir pas d’autre volonté et d’autre existence que les siennes. Page 57 (Bibebook).
Autrefois, elle était plus gaie, elle avait été coquette avec lui, et elle ne voulait plus l’être ; elle était maintenant comme un oiseau malade sur son bâton, les plumes ébouriffées, la tête dans les épaules et l’œil éteint. Page 80 (Bibebook).
Il avait ses heures, il parlait toujours comme un enfant du ciel, et, dès que sa faiblesse avait vaincu, il reprenait sa force pour faire souffrir, comme font tous les enfants que l’on adore. Page 159 (Bibebook).
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Sand, George] Elle et lui
Merci Elea pour toutes ces informations (j'ai trouvé ta critique plus passionnante que le livre ).
Je ne savais pas tout ça, mais en effet, George Sand s'est donnée le beau rôle...
Je ne savais pas tout ça, mais en effet, George Sand s'est donnée le beau rôle...
Re: [Sand, George] Elle et lui
Nisa a écrit:Merci Elea pour toutes ces informations (j'ai trouvé ta critique plus passionnante que le livre ).
Je ne savais pas tout ça, mais en effet, George Sand s'est donnée le beau rôle...
C'est difficile d'être objectif(ve) sur une relation amoureuse aussi houleuse, surtout qu'il devait y avoir une dimension de rivalité entre les deux auteurs... J'ai lu récemment sur Babelio un avis sur Lui et Elle, le livre du frère d'Alfred de Musset. C'est elle qui apparaît comme capricieuse et narcissique !
Je suis peut-être restée encore un peu prof de français dans mes critiques.
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Sand, George] Elle et lui
Merci @Astazie, je pense qu'il doit y en avoir d'autres à venir, il me semble que @Sharon et @Cassiopée le lisent aussi.
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Sand, George] Elle et lui
Lu dans le cadre des Lectures Communes de mars-avril 2022
Mon avis
George Sand se cache derrière Thérèse pour parler de sa liaison avec Alfred de Musset, qui est Laurent. Elle a écrit ce texte deux ans après la mort de ce dernier, et vingt-cinq après leur histoire d’amour.
Dans ce récit, ils sont peintres et rêvent tous les deux d’un amour infini, unique, magique. Elle est appliquée, calme, plaisante. Il est en phase, pas longtemps… Torturé, angoissé, c’est un homme qui se cherche, instable, inquiétant pour celle qui a besoin de sérénité.
Ils s’aiment …mal, se déchirent, se retrouvent jusqu’à la prochaine fois… Ils s’usent et se détruisent… Enfin, comme on n’a que l’approche féminine, on ne voit qu’un aspect de leurs relations. S’il avait pu répondre, qu’aurait-il dit ? (D’ailleurs son frère a écrit un livre pour contrebalancer « Elle et lui »….)
Quel avenir peut avoir un amour comme celui-ci (de nos jours, on parlerait de relation toxique), quelles décisions prendre pour continuer à avancer au risque d’être seul-e ?
Le style et l’écriture ne sont pas trop désuets, bien que certaines tournures de phrases et expressions soient d’époque et que tout soit écrit dans un français de qualité. C’est plus pour les dialogues que l’on peut ressenti un petit décalage dans la façon de parler.
Écrit en 1867, ce recueil ne m’a pas paru « vieux » et dépassé. Il m’a obligé à aller au-delà de mes lectures habituelles et je ne le regrette pas.
Mon avis
George Sand se cache derrière Thérèse pour parler de sa liaison avec Alfred de Musset, qui est Laurent. Elle a écrit ce texte deux ans après la mort de ce dernier, et vingt-cinq après leur histoire d’amour.
Dans ce récit, ils sont peintres et rêvent tous les deux d’un amour infini, unique, magique. Elle est appliquée, calme, plaisante. Il est en phase, pas longtemps… Torturé, angoissé, c’est un homme qui se cherche, instable, inquiétant pour celle qui a besoin de sérénité.
Ils s’aiment …mal, se déchirent, se retrouvent jusqu’à la prochaine fois… Ils s’usent et se détruisent… Enfin, comme on n’a que l’approche féminine, on ne voit qu’un aspect de leurs relations. S’il avait pu répondre, qu’aurait-il dit ? (D’ailleurs son frère a écrit un livre pour contrebalancer « Elle et lui »….)
Quel avenir peut avoir un amour comme celui-ci (de nos jours, on parlerait de relation toxique), quelles décisions prendre pour continuer à avancer au risque d’être seul-e ?
Le style et l’écriture ne sont pas trop désuets, bien que certaines tournures de phrases et expressions soient d’époque et que tout soit écrit dans un français de qualité. C’est plus pour les dialogues que l’on peut ressenti un petit décalage dans la façon de parler.
Écrit en 1867, ce recueil ne m’a pas paru « vieux » et dépassé. Il m’a obligé à aller au-delà de mes lectures habituelles et je ne le regrette pas.
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Cassiopée- Admin
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Re: [Sand, George] Elle et lui
J'aime bien ton avis @Cassiopée : finalement, c'est surtout quand ils sont amis qu'ils s'en sortent bien.
elea2020- Grand sage du forum
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