[Foley, Lucy] L'invité(e) de trop
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[Foley, Lucy] L'invité(e) de trop
Titre : L'invité(e) de trop
Auteur : Lucy Foley
éditeur : Les Presses de la cité
Nombre de pages : 317 pages
Présentation de l’éditeur :
Un mariage au large de l’Irlande, sur une île belle et sauvage. Julia, à la tête d’un magazine, est déterminée et ambitieuse ; Will une étoile montante de la télé-réalité. La fête se doit d’être à l’image de leur insolente réussite : tenues de créateur, décor somptueux et hôtes triés sur le volet. Le réseau mobile est peut-être capricieux et la mer agitée, pourtant chaque détail a été planifié d’une main experte par la wedding planner. Mais la perfection est toute théorique, les invités bien trop humains. Au fur et à mesure que le champagne coule, le ressentiment et l’envie remplacent la joie et les vœux de bonheur. Et après un black-out, voilà qu’on crie au meurtre… Enfin publié en France, L’Invité(e) de trop s’est déjà vendu à plus d’un million d’exemplaires au Royaume-Uni, et est en cours de traduction dans 39 pays.
Mon avis :
La première chose qui m’est venue à l’esprit en découvrant le résumé, c’est « mais quelle idée de se marier sur une île difficile d’accès, et manquant un peu de certaines commodités ! » Chacun son rêve pour son mariage, je le veux bien, mais là ! Oui, je sais, je suis peut-être victime du syndrome « Ils étaient dix » d’Agatha Christie, mais tout de même ! Si l’on m’avait invité sur une île pour satisfaire le caprice des mariés, j’aurai sûrement trouvé un bon prétexte pour ne pas venir. A tout hasard, un stage d'aqua poney. Seulement, personne n’a dit non à Julia, ni son meilleur ami Charlie, ni Olivia, sa demi-soeur, qui ne va pas bien du tout. Olivia fait fi aussi du passé de l’île, des légendes qui courent à son sujet, des superstitions tout court. Elle n’est pas ce genre de fille, qui s’alarme parce que son fiancé a vu sa robe avant les noces. Olivia n’a pas l’habitude qu’on lui dise non, je ne crois pas non plus que quelqu’un oserait lui dire non, elle obtient toujours tout ce qu’elle veut, elle n’est plus la petite fille dont les parents se sont séparés trop tôt, la petite fille qui dormait sur une pile de manteaux, parce qu’il n’y avait pas de place ailleurs, l’intello un peu trop grosse, non, elle est une femme qui a réussi, à la fois d’un point de vue professionnel et d’un point de vue personnel. Elle se marie ! Oui, se marier compte encore de nos jours. Et quoi de mieux pour se marier que de faire appel à une wedding planer, qui se trouve propriétaire des lieux où le mariage a lieu. Julia l’apprécie énormément, parce qu’elle ne se laisse pas aller au sentimentalisme (oui, je pratique l’art de la périphrase affreusement). Elle en aura bien besoin.
En effet, nous savons dès les premières pages qu’une tragédie a eu lieu. Même si certains mettent en doute ce qui a été vu, force est de constater que l’on est soit en face d’une mise en scène macabre, soit en face d’un authentique meurtre. Il reste cependant à savoir beaucoup de choses : Qui a été tué ? Pourquoi ? Y a-t-il eu préméditation ? Quelle est l’arme du crime ? Les témoins, entre légèrement pompettes et totalement bourrés, pourront-ils témoigner ? Pire encore : pourra-t-on contacter la police ? Un black-out a déjà eu lieu, les portables captent mal, et cela n’est pas sans engendrer de l’angoisse, pour les invités mais aussi pour le lecteur – on a tous des images horribles de tueur de films d’horreur en tête, surtout que le décor nous entraîne facilement à imaginer des faits effrayants, comme si, effectivement, l’on ne savait pas tout ce que cette île pouvait cacher.
Nous découvrons ce qui se passe sur cette île, et même sur ce qui s’est passé un peu avant, grâce aux regards croisés des mariés et de quelques-uns de leurs invités. Le personnage le plus intéressant à mes yeux est celui d’Hannah, la pièce rapportée, parce qu’elle est une femme que l’on pourrait croiser dans la vie de tous les jours, elle pourrait être notre soeur ou notre amie. Elle est mariée, elle aime sincèrement son mari, elle a deux enfants, auquel elle et son mari consacrent tout leur temps, au point de n’en avoir plus pour eux-mêmes. Elle sait que son corps a changé, à cause de ses deux grossesses et de ses deux allaitements, elle sait qu’elle manque de temps pour prendre soin d’elle – alors ne parlons même pas de soirée où l’on ne peut penser qu’à soi, de week-end en amoureux. Aussi, n’est-elle pas ravie d’aller, pour ce premier week-end où elle est seule avec son mari, au mariage de la meilleure amie de celui-ci. Elle n’est pas ravie du temps qu’il passe avec Julia. Ce n’est pas de la jalousie, non, c’est de la lucidité. Hannah n’ose pas poser certaines questions, elle n’ose pas retrouver une certaine légèreté qui était la sienne avant – pas seulement avant le mariage, non, avant un événement grave qui les a bouleversés, elle et ses parents. Ce n’est pas à proprement parler un secret, puisque eux savent, s’en est un pour le lecteur, qui comprend, malgré tout, de quoi il s’agit – parce que cet événement a amené Hannah à regarder les jeunes femmes autrement, surtout si elles sont anormalement minces est solitaires. Comme Olivia, la demi-soeur de Julia. Julia ne voit pas sa soeur, pas du tout, elle n’entend pas sa mère qui lui dit à quel point Olivia va mal. Julia se souvient qu’Olivia a eu une enfance normale, contrairement à elle, un père qui prend soin d’elle régulièrement, un père à qui elle n’a rien eu à prouver, contrairement à elle, Julia père pour lequel elle a choisi spécialement ce lieu pour se marier, pour se rapprocher de ses origines. Julia s’intéresse plus aux choses, qu’aux êtres, au moyen de se mettre en valeur. J’entends bien que tout tourne autour d’elle, puisque c’est son mariage. Cependant, elle a beaucoup de choses à rattraper avec autrui, beaucoup de personnes auxquelles elle aurait dû faire attention.
Oui, ce livre est davantage une analyse des rapports humains, des rapports dans un couple, des conséquences d’une rupture amoureuse, ou de l’influence désastreuse des pensionnat et de leur état d’esprit qu’un roman policier. L’on peut sortir du pensionnat ami pour la vie, comme le marié et ses garçons d’honneur – tous m’ont semblé détestables. Ils sont censés être singuliers, ils font bloc dans leur mission de garçons d’honneur, avec l’alcool qui coule à flot comme aide, comme s’ils étaient restés d’éternels ados, et pas dans le meilleur sens du terme.
Unité de temps, unité de lieu, unité d’action, c’est au dénouement d’une tragédie que nous assistons, tragédie qui aurait pu ne pas avoir lieu si…. mais je vous laisse le découvrir en lisant ce livre.
Auteur : Lucy Foley
éditeur : Les Presses de la cité
Nombre de pages : 317 pages
Présentation de l’éditeur :
Un mariage au large de l’Irlande, sur une île belle et sauvage. Julia, à la tête d’un magazine, est déterminée et ambitieuse ; Will une étoile montante de la télé-réalité. La fête se doit d’être à l’image de leur insolente réussite : tenues de créateur, décor somptueux et hôtes triés sur le volet. Le réseau mobile est peut-être capricieux et la mer agitée, pourtant chaque détail a été planifié d’une main experte par la wedding planner. Mais la perfection est toute théorique, les invités bien trop humains. Au fur et à mesure que le champagne coule, le ressentiment et l’envie remplacent la joie et les vœux de bonheur. Et après un black-out, voilà qu’on crie au meurtre… Enfin publié en France, L’Invité(e) de trop s’est déjà vendu à plus d’un million d’exemplaires au Royaume-Uni, et est en cours de traduction dans 39 pays.
Mon avis :
La première chose qui m’est venue à l’esprit en découvrant le résumé, c’est « mais quelle idée de se marier sur une île difficile d’accès, et manquant un peu de certaines commodités ! » Chacun son rêve pour son mariage, je le veux bien, mais là ! Oui, je sais, je suis peut-être victime du syndrome « Ils étaient dix » d’Agatha Christie, mais tout de même ! Si l’on m’avait invité sur une île pour satisfaire le caprice des mariés, j’aurai sûrement trouvé un bon prétexte pour ne pas venir. A tout hasard, un stage d'aqua poney. Seulement, personne n’a dit non à Julia, ni son meilleur ami Charlie, ni Olivia, sa demi-soeur, qui ne va pas bien du tout. Olivia fait fi aussi du passé de l’île, des légendes qui courent à son sujet, des superstitions tout court. Elle n’est pas ce genre de fille, qui s’alarme parce que son fiancé a vu sa robe avant les noces. Olivia n’a pas l’habitude qu’on lui dise non, je ne crois pas non plus que quelqu’un oserait lui dire non, elle obtient toujours tout ce qu’elle veut, elle n’est plus la petite fille dont les parents se sont séparés trop tôt, la petite fille qui dormait sur une pile de manteaux, parce qu’il n’y avait pas de place ailleurs, l’intello un peu trop grosse, non, elle est une femme qui a réussi, à la fois d’un point de vue professionnel et d’un point de vue personnel. Elle se marie ! Oui, se marier compte encore de nos jours. Et quoi de mieux pour se marier que de faire appel à une wedding planer, qui se trouve propriétaire des lieux où le mariage a lieu. Julia l’apprécie énormément, parce qu’elle ne se laisse pas aller au sentimentalisme (oui, je pratique l’art de la périphrase affreusement). Elle en aura bien besoin.
En effet, nous savons dès les premières pages qu’une tragédie a eu lieu. Même si certains mettent en doute ce qui a été vu, force est de constater que l’on est soit en face d’une mise en scène macabre, soit en face d’un authentique meurtre. Il reste cependant à savoir beaucoup de choses : Qui a été tué ? Pourquoi ? Y a-t-il eu préméditation ? Quelle est l’arme du crime ? Les témoins, entre légèrement pompettes et totalement bourrés, pourront-ils témoigner ? Pire encore : pourra-t-on contacter la police ? Un black-out a déjà eu lieu, les portables captent mal, et cela n’est pas sans engendrer de l’angoisse, pour les invités mais aussi pour le lecteur – on a tous des images horribles de tueur de films d’horreur en tête, surtout que le décor nous entraîne facilement à imaginer des faits effrayants, comme si, effectivement, l’on ne savait pas tout ce que cette île pouvait cacher.
Nous découvrons ce qui se passe sur cette île, et même sur ce qui s’est passé un peu avant, grâce aux regards croisés des mariés et de quelques-uns de leurs invités. Le personnage le plus intéressant à mes yeux est celui d’Hannah, la pièce rapportée, parce qu’elle est une femme que l’on pourrait croiser dans la vie de tous les jours, elle pourrait être notre soeur ou notre amie. Elle est mariée, elle aime sincèrement son mari, elle a deux enfants, auquel elle et son mari consacrent tout leur temps, au point de n’en avoir plus pour eux-mêmes. Elle sait que son corps a changé, à cause de ses deux grossesses et de ses deux allaitements, elle sait qu’elle manque de temps pour prendre soin d’elle – alors ne parlons même pas de soirée où l’on ne peut penser qu’à soi, de week-end en amoureux. Aussi, n’est-elle pas ravie d’aller, pour ce premier week-end où elle est seule avec son mari, au mariage de la meilleure amie de celui-ci. Elle n’est pas ravie du temps qu’il passe avec Julia. Ce n’est pas de la jalousie, non, c’est de la lucidité. Hannah n’ose pas poser certaines questions, elle n’ose pas retrouver une certaine légèreté qui était la sienne avant – pas seulement avant le mariage, non, avant un événement grave qui les a bouleversés, elle et ses parents. Ce n’est pas à proprement parler un secret, puisque eux savent, s’en est un pour le lecteur, qui comprend, malgré tout, de quoi il s’agit – parce que cet événement a amené Hannah à regarder les jeunes femmes autrement, surtout si elles sont anormalement minces est solitaires. Comme Olivia, la demi-soeur de Julia. Julia ne voit pas sa soeur, pas du tout, elle n’entend pas sa mère qui lui dit à quel point Olivia va mal. Julia se souvient qu’Olivia a eu une enfance normale, contrairement à elle, un père qui prend soin d’elle régulièrement, un père à qui elle n’a rien eu à prouver, contrairement à elle, Julia père pour lequel elle a choisi spécialement ce lieu pour se marier, pour se rapprocher de ses origines. Julia s’intéresse plus aux choses, qu’aux êtres, au moyen de se mettre en valeur. J’entends bien que tout tourne autour d’elle, puisque c’est son mariage. Cependant, elle a beaucoup de choses à rattraper avec autrui, beaucoup de personnes auxquelles elle aurait dû faire attention.
Oui, ce livre est davantage une analyse des rapports humains, des rapports dans un couple, des conséquences d’une rupture amoureuse, ou de l’influence désastreuse des pensionnat et de leur état d’esprit qu’un roman policier. L’on peut sortir du pensionnat ami pour la vie, comme le marié et ses garçons d’honneur – tous m’ont semblé détestables. Ils sont censés être singuliers, ils font bloc dans leur mission de garçons d’honneur, avec l’alcool qui coule à flot comme aide, comme s’ils étaient restés d’éternels ados, et pas dans le meilleur sens du terme.
Unité de temps, unité de lieu, unité d’action, c’est au dénouement d’une tragédie que nous assistons, tragédie qui aurait pu ne pas avoir lieu si…. mais je vous laisse le découvrir en lisant ce livre.
Sharon- Modérateur
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Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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