[Sempé, Jean-Jacques] Enfances
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[Sempé, Jean-Jacques] Enfances
Titre : Enfances
Auteur : Jean-Jacques Sempé
éditeur : Denoël
Nombre de pages : 272 pages
Présentation de l’éditeur :
Dans l’album « Enfances », Sempé évoque la brutalité de sa jeunesse bordelaise, sa découverte du dessin et son admiration pour les artistes du « NewYorker », le célèbre magazine américain. Ça commence avec des baffes et des torgnoles… Ou plutôt non, ça commence par le commencement. Avec un bébé. Un beau bébé même, selon les critères de ces années-là. « Un bibendum blanchâtre et adipeux », « un gosse bien gros, alourdi par du lait trop riche ». C’est ainsi que se décrit Jean-Jacques Sempé. Il vit à Bordeaux. Nous sommes dans les années 1930.
Mon avis :
J’ai lu ce livre à l’occasion de la lecture commune septembre/octobre 2022.
Enfances, c’est une interview à coeur ouvert, sans retouche avec Marc Lecarpentier. Sempé dit tout sur son enfance, surtout ce qui l’a fait souffrir. Dire que l’enfance de Sempé, enfant naturel, n’a pas été heureuse. Ses parents étaient pauvres, très pauvres, au point de déménager très souvent – à chaque fois qu’ils ne parvenaient plus à payer le loyer. Il ne sublime pas du tout la pauvreté de ses parents, ni la pauvreté tout court – l’entraide n’existait pas, le qu’en dira-t-on, les ragots sur Sempé (le père donc, à l’époque, pas le dessinateur bien connu) oui.
Il nous parle aussi de la violence dont il a été témoin, de celle dont il a été victime. Il ne le cache pas, mais cela explique aussi pourquoi il ne trouve pas vraiment de souvenirs heureux durables de ces années-là. Il nous parle de l’école, où il ne manquait pas, puisque cela lui permettait de s’évader de chez lui. Il était un élève chahuteur, souvent puni, cela n’empêche pas qu’il préférait nettement l’école au milieu familial.
Enfance, oui, mais aussi enfance d’une oeuvre, puisqu’il raconte ses débuts à Paris, son absence de formation, ce qu’il ne regrette pas forcément. Il regrette que ses parents ne lui aient pas apporté un cadre, ne lui aient pas offert des apprentissages rigoureux, comme le piano – est-ce pour cela qu’il a tant dessiné des enfants au piano ?
Il revient aussi sur la création de son personnage le plus célèbre, le petit Nicolas, les raisons, selon lui, du succès de ce personnage, ses liens avec René Goscinny. Il revient aussi sur la création et la réception de certains de ses dessins, y compris ceux qu’il n’apprécie plus et qu’il ressent le besoin d’expliciter. Il est le dessinateur de l’enfance, il ne pense pas nécessairement que tous les enfants sont des anges. Il explique aussi pourquoi il n’est pas satisfait des dessins qu’il fait d’adolescents, et pourquoi il en fait peu.
Le livre est illustré par des dessins de Sempé (forcément) et se termine par de nombreux dessins représentant les personnages au bord de la mer et le lecteur, en découvrant ce livre, comprendra mieux pourquoi le dessinateur aimait la mer.
Sharon- Modérateur
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