[Laferrière, Dany] Petit traité du racisme en Amérique
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[Laferrière, Dany] Petit traité du racisme en Amérique
Titre : Petit traité du racisme en Amérique
Auteur : Dany Laferrière
édition : Grasset
Nombre de pages : 256 pages
Présentation de l’éditeur :
Dans ce livre, le premier qu’il consacre au racisme, Dany Laferrière se concentre sur ce qui est peut-être le plus important racisme du monde occidental, celui qui dévore les Etats-Unis. Les Noirs américains : 43 millions sur 332 millions d’habitants au total – plus que la population entière du Canada. 43 millions qui descendent tous de gens exploités et souvent martyrisés. 43 millions qui subissent encore souvent le racisme. Loin d’organiser une opposition manichéenne entre le noir et le blanc, précisément, Dany Laferrière précise : « On doit comprendre que le mot Noir ne renferme pas tous les Noirs, de même que le mot Blanc ne contient pas tous les Blancs. Ce n’est qu’avec les nuances qu’on peut avancer sur un terrain si miné. »
Mon avis :
J’entends déjà chuchoter face au titre de cet essai littéraire et poétique. « Le racisme n’existe pas, ni en France, ni aux Etats-Unis ». Variante : « il n’existe plus ». Oui, il est des personnes qui vivent au pays des Bisournours. A contrario, d’autres diront : « non, encore un livre sur ce sujet, on en parle suffisamment. » Pour faire court : non.
J’ai qualifié ce texte de littéraire et poétique, parce que c’est en tant qu’auteur que Dany Laferrière se penche sur la question, avec sensibilité et délicatesse. J’ai dit « poétique », parce que certains textes sont de véritables poèmes en vers libre, quand ils ne se rapprochent pas du haikus, pour montrer une servitude toujours renouvelée, même après l’abolition de l’esclavage. Dany Laferrière le rappelle « pour garder des êtres humains en état d’esclavage, il faut penser à tout » notamment au fait que les esclaves devaient « rester ignorant(s) ».
Si l’auteur montre le racisme de la société américaine, la place dévolue aux « afro-américains » alors que les blancs sont américains, tout simplement, et qu’il ne viendrait à l’idée de personne d’employer un autre terme, l’espoir est là aussi, et vient des femmes, celles qui se sont battues, par leurs actes ou par leur texte, pour la liberté et l’égalité. Je pense à Harriet Tubman. Je pense à Harriet Beecher Stowe, à la case de l’Oncle Tom – non, tout le monde n’était pas raciste au XIXe siècle, oui, certains se levèrent contre l’esclavage. Je pense à Maya Angelou, à Toni Morrison, dont le talent a été unanimement reconnu et qui se sont battues pour atteindre ses sommets – parce que des suprémacistes blancs pensait qu’un Noir « ne peut être qu’un esclave ». En contre-exemple, je pense à Margareth Mitchell, elle aussi citée, et à son non moins célèbre roman, qui célèbre une certaine idée du Sud des Etats-Unis – et de l’esclavage.
Dany Laferrière nous parle aussi de ceux qui ont perdu leur vie à cause de leur rêve. Je pense, bien sûr, à Martin Luther King. Je pense aussi à Tupac Shakur, que la jeune génération continue à admirer. Je pourrais citer d’autres personnalités, mais le mieux est encore de terminer par une citation :
« En fait, on meurt d’une chose ou d’une autre, la seule raison, c’est qu’on est mortel, mais la bonne question, c’est pourquoi on vit ? »
Sharon- Modérateur
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