[Khaloua, Soufiane] La Vallée des Lazhars
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[Khaloua, Soufiane] La Vallée des Lazhars
Titre : La Vallée des Lazhars
Auteur : Soufiane KHALOUA
Parution : 2023 (Agullo)
Pages : 244
Présentation de l'éditeur :
Un grand camion blanc parcourt une piste qui serpente au creux d’une vallée, à la frontière Est du Maroc. À son bord, Amir et son père. Cet été, ils rendent visite à leur famille après six ans d’absence. Amir est né en France, mais son père, ici, dans la vallée des Lazhars. Ils sont membres du clan Ayami. Le jeune homme a tout l’été pour retrouver une identité qui lui est un droit de naissance et dont il a pourtant du mal à s’emparer.
Une Renault 18 gravit une pente et fait une arrivée tonitruante dans la nuit. À son bord, Haroun, « cousin préféré » d’Amir, revient d’un exil de trois ans. Il vient assister au mariage de sa sœur Farah, fiancée à un membre du clan d’en face, les Hokbani, qui vouent aux Ayami une haine réciproque et immémoriale. Haroun apporte avec lui les histoires haletantes de ses aventures dans tout le Maghreb. Mais petit à petit, derrière ses récits luxuriants, Amir découvre une autre version, une réalité différente, intimement liée à la vallée et à ses secrets.
La Vallée des Lazhars est l’histoire d’une jeunesse qui se heurte à des frontières de toutes sortes et qui tente de s’en affranchir, par la verve, le panache, la désobéissance – par une solution qui lui est une seconde nature, l’exil.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Soufiane Khaloua est né en 1992 dans l’Aisne où il a grandi. Arrivé à Paris pour ses études, il exerce un certain nombre de petits boulots, travaillant notamment en tant que pigiste-étudiant au sein de l’académie Le Monde entre 2012 et 2013. Après un Master de recherche en littérature, il se dirige vers l’enseignement et est aujourd’hui professeur de français en région parisienne. La Vallée des Lazhars est son premier roman.
Avis :
Immigré de deuxième génération installé en France, le narrateur Amir Ayami n’a jamais cherché à transmettre sa part d’identité marocaine. Face au questionnement de sa petite-fille, il entreprend le récit d’un épisode de sa jeunesse, une histoire qui, selon lui, « contient toute l’essence de la famille de [s]on père ».
Il a alors vingt ans et étudie le droit à Paris. Cet été-là, six ans après y être jamais retournés, lui et son père reviennent au pays à l’occasion d’un mariage. Ils vont retrouver la famille au grand complet, dans leur ferme originelle toujours accrochée à flanc de montagne, en surplomb de la Vallée des Lazhars et à un jet de pierre de la frontière algérienne. Leur arrivée tient du passage vers un autre monde, alors que sur la route écrasée de soleil serpentant au bord du vide, leur camionnette croise, fonçant dans un envol de poussière, les véhicules déglingués des « trabendos », les contrebandiers de cigarettes qui quadrillent la région. Avant de leur laisser l’accès à ses habitants, la montagne semble dresser son décor aride et escarpé pour rappeler à ses deux fils prodigues combien leur attachement à cette terre, « banale en vérité, sèche et incohérente, sans grand charme », est prodigieusement viscéral.
Pourtant, les Ayami ne sont plus les seigneurs qui, autrefois, régnaient fièrement sur ce versant de la montagne. Leur clan, que « personne entre Fès à l’ouest et Tlemcen à l’est » n’ignore, s’est affaibli à mesure de sa diaspora, et même sa matriarche, la tante d’Amir, sent désormais ses forces et sa mémoire décliner. Cela n’arrange évidemment pas l’ancestrale rivalité qui, pour on ne sait plus quelle raison, les oppose au clan ennemi des Hokbani, quant à lui florissant de l’autre côté de la vallée. Aussi, le mariage que l’on s’apprête malgré tout à célébrer entre la cousine d’Amir et un homme Hokbani est-il l’objet de toutes les tensions. Pour enflammer la haine qui couve, il suffirait peut-être d’un incident, possiblement sous les traits du fougueux et charismatique Haroun, le cousin qu’Amir admire tant, et qui, de retour pour les noces après trois années de mystérieuse absence – personne ne sait pourquoi il avait fui les Lazhars pour l’Algérie –, déclenche autour de lui des réactions pour le moins vives et contrastées. C’est que Haroun n’a que faire des coutumes et des conventions. Et puisqu’il est lui-même amoureux d’une jeune fille Hokbani, la belle Fairhouz, il est prêt à enfreindre toutes les règles pour triompher des obstacles qui l’attendent.
Le retour aux sources d’Amir qui, tel un voyage initiatique, lui fait explorer ses origines en même temps que le passé de sa famille, dans une constante confrontation entre ses identités française et lazhari, mais aussi entre tradition et modernité dans une région reculée du Maroc, se transforme ainsi en histoire d’honneur et d’amour – déclinaison maghrébine du mythe de Roméo et Juliette – , toute d’aventures rebondissantes, de personnages attachants et de paysages envoûtants. Un premier roman puissamment nostalgique, en tout point réussi. Coup de coeur. (5/5)
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