[ Tharreau, Estelle ] Contre l'espèce
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[ Tharreau, Estelle ] Contre l'espèce
Titre: Contre l'espèce
Auteure: Estelle Tharreau
Editions: Taurnada
Ebook
Nombres de pages: 444
Isbn: 9782372581417
Quatrième de couverture:
Le miracle écologique a eu lieu. Partout sur la planète, des recycleurs démontent l'ancien monde et la nature reprend ses droits. Seuls subsistent les hypercentres où chaque acte de la vie est piloté par huit plateformes numériques.
Mais que se passe-t-il lorsqu'il ne reste plus rien à démonter et que les dirigeants de ces plateformes fomentent des projets génocidaires ?
Quel destin attend John, le recycleur désabusé, Futhi, la jeune aveugle presciente, Olsen, le policier subversif, Ousmane, l'homme qui en sait trop, et Rosa, la ravisseuse du petit Willy ?
Tous seront entraînés dans le tourbillon d'un monde s'écroulant dans un grand fracas d'octets.
Mon avis:
Ce roman que je classe dans une dystopie, est très effrayant et fait poser de nombreuses questions.
On est en plein, XXI ieme siècle, donc finalement pas si loin que ça. La nature reprends ses droits, c'est beau les oiseaux chantent, la nature est florissante, de quoi se réjouir me direz-vous ? Mais à quel prix ? Les humains dorénavant du moins pour les plus privilégiés, vivent dans des Hypercentres où tout est piloté via des plateformes numériques, chaque individu possède sa petite puce dans le bras, quand il a faim son plat est directement livré chez lui, télétravail, femme à tout faire à disposition, bref l'humain n'a plus rien à faire. Par contre, attention c'est l'élite qui y vit, leurs enfants sont testés vers les 8 ans en dessous d'un scoring de 5 le gamin est rejeté par ses parents et mis dans des institutions éducatives.
En dehors, de ces hypercentre règnent les Recycleurs, qui s'occupent des basses besognes qui ont pour boulot de détruire toutes les anciennes structures, maisons, usines de l'ancien monde pour aider la nature à reprendre ses droits. Mais bientôt il n'y aura plus rien à démonter, et notamment John Beck commence sérieusement à avoir du mal à trouver du boulot.
Il y a bien radio APPIA, une vieille radio d'avant le numérique qui diffuse régulièrement des messages d'avertissements sur les dangers du tout numérique. Mais qui écoute cet olibrius?
Alors lorsque, une poignée de dirigeants, décident que le monde doit changer, afin de créer l'Homme Parfait, une panne générale de courant paralyse les Hypercentres, c'est l'affolement général, mais comment et où fuir quand à l'extérieur tout a été démonté et abandonné ? Comment et ou trouver de quoi manger ?
Les gens vont se retrouver parqués à Corton dans un endroit appelé l'Arche, dirigé par nos dirigeants complétement fous. Les autres à l'extérieur sont voués à disparaître quoique .......
On va suivre plusieurs personnages clés de ce roman. On a Rosa qui était femme à tout faire dans une famille de l'hypercentre qui fuit avec Willy le fils de la famille détecté scoring 4 donc rejeté par ses parents, ils vont fuir, mais très vite repérés par leur puce. Ils vont trouver de l'aide auprès de Olsen à Corton, Olsen est flic mais très vite il est débordé, par tout ce monde et alors qu'il envisage de gérer cet afflux, des hommes impitoyables prennent le pouvoir. On retrouve John Beck qui bien malgré lui va se retrouver à aider Willy. Et sans parler d'Ousmane, Lenny, Futhi, Ray etc ... Tant de personnages contre la folie humaine.
C'est un roman très noir, qui fait peur, car ça pourrait arriver, si on n'y prête pas gare. J'ai été pas mal perdue dans toute cette inhumanité, et parfois j'ai retrouvé la trame que bien plus loin. Heureusement l'écriture d'Estelle Tharreau m'a aidée à poursuivre ma lecture, sans ça je ne suis pas sûre que je l'aurai poursuivie. Quant à la fin, et l'espoir qui s'y glisse, ça ne m'a pas forcément convaincue d'un monde meilleur ....
Merci au forum Partage/Lecture et aux éditions Taurnada pour ce partenariat
Auteure: Estelle Tharreau
Editions: Taurnada
Ebook
Nombres de pages: 444
Isbn: 9782372581417
Quatrième de couverture:
Le miracle écologique a eu lieu. Partout sur la planète, des recycleurs démontent l'ancien monde et la nature reprend ses droits. Seuls subsistent les hypercentres où chaque acte de la vie est piloté par huit plateformes numériques.
Mais que se passe-t-il lorsqu'il ne reste plus rien à démonter et que les dirigeants de ces plateformes fomentent des projets génocidaires ?
Quel destin attend John, le recycleur désabusé, Futhi, la jeune aveugle presciente, Olsen, le policier subversif, Ousmane, l'homme qui en sait trop, et Rosa, la ravisseuse du petit Willy ?
Tous seront entraînés dans le tourbillon d'un monde s'écroulant dans un grand fracas d'octets.
Mon avis:
Ce roman que je classe dans une dystopie, est très effrayant et fait poser de nombreuses questions.
On est en plein, XXI ieme siècle, donc finalement pas si loin que ça. La nature reprends ses droits, c'est beau les oiseaux chantent, la nature est florissante, de quoi se réjouir me direz-vous ? Mais à quel prix ? Les humains dorénavant du moins pour les plus privilégiés, vivent dans des Hypercentres où tout est piloté via des plateformes numériques, chaque individu possède sa petite puce dans le bras, quand il a faim son plat est directement livré chez lui, télétravail, femme à tout faire à disposition, bref l'humain n'a plus rien à faire. Par contre, attention c'est l'élite qui y vit, leurs enfants sont testés vers les 8 ans en dessous d'un scoring de 5 le gamin est rejeté par ses parents et mis dans des institutions éducatives.
En dehors, de ces hypercentre règnent les Recycleurs, qui s'occupent des basses besognes qui ont pour boulot de détruire toutes les anciennes structures, maisons, usines de l'ancien monde pour aider la nature à reprendre ses droits. Mais bientôt il n'y aura plus rien à démonter, et notamment John Beck commence sérieusement à avoir du mal à trouver du boulot.
Il y a bien radio APPIA, une vieille radio d'avant le numérique qui diffuse régulièrement des messages d'avertissements sur les dangers du tout numérique. Mais qui écoute cet olibrius?
Alors lorsque, une poignée de dirigeants, décident que le monde doit changer, afin de créer l'Homme Parfait, une panne générale de courant paralyse les Hypercentres, c'est l'affolement général, mais comment et où fuir quand à l'extérieur tout a été démonté et abandonné ? Comment et ou trouver de quoi manger ?
Les gens vont se retrouver parqués à Corton dans un endroit appelé l'Arche, dirigé par nos dirigeants complétement fous. Les autres à l'extérieur sont voués à disparaître quoique .......
On va suivre plusieurs personnages clés de ce roman. On a Rosa qui était femme à tout faire dans une famille de l'hypercentre qui fuit avec Willy le fils de la famille détecté scoring 4 donc rejeté par ses parents, ils vont fuir, mais très vite repérés par leur puce. Ils vont trouver de l'aide auprès de Olsen à Corton, Olsen est flic mais très vite il est débordé, par tout ce monde et alors qu'il envisage de gérer cet afflux, des hommes impitoyables prennent le pouvoir. On retrouve John Beck qui bien malgré lui va se retrouver à aider Willy. Et sans parler d'Ousmane, Lenny, Futhi, Ray etc ... Tant de personnages contre la folie humaine.
C'est un roman très noir, qui fait peur, car ça pourrait arriver, si on n'y prête pas gare. J'ai été pas mal perdue dans toute cette inhumanité, et parfois j'ai retrouvé la trame que bien plus loin. Heureusement l'écriture d'Estelle Tharreau m'a aidée à poursuivre ma lecture, sans ça je ne suis pas sûre que je l'aurai poursuivie. Quant à la fin, et l'espoir qui s'y glisse, ça ne m'a pas forcément convaincue d'un monde meilleur ....
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louloute- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [ Tharreau, Estelle ] Contre l'espèce
Merci pour ton avis Louloute.
Comme toi c’est l’écriture d’Estelle Tharreau qui a fait que j’ai continué ma lecture.
Je suis pourtant une habituée des romans post apocalyptique mais je n’ai pas adhéré à celui-là.
Je note le clin d’œil au tout numérique, le roman n’est paru qu’en Ebook.
Comme toi c’est l’écriture d’Estelle Tharreau qui a fait que j’ai continué ma lecture.
Je suis pourtant une habituée des romans post apocalyptique mais je n’ai pas adhéré à celui-là.
Je note le clin d’œil au tout numérique, le roman n’est paru qu’en Ebook.
marie do- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : Assez varié : thriller, roman historique, contemporain, bd .....
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louloute- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
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Re: [ Tharreau, Estelle ] Contre l'espèce
Contre l’espèce
Estelle Tharreau
mon avis:
Dans cette version post-apocalyptique du futur, la nature reprend ses droits pour une vie soit disant “meilleure”, le monde est de plus en plus connecté suivant différents stades, les humains, choisis parmi l’élite ne décident plus de rien et se laissent guider par le tout numérique.
John fait partie du groupe des recycleurs, il parcourt le monde pour nettoyer, démanteler les anciennes villes. On va très vite comprendre que ces missions touchent à leur fin, que bientôt il n'y aura plus rien à faire et surtout pas l’autorisation de vivre dans les hypercentres, ces nouveaux espaces pourvus de toutes les technologies imaginables sont réservés à l’élite.
Rosa, elle, est “domestique robot” chez une famille vivant dans un hypercentre . Elle n’est même pas considérée comme un être humain par ses patrons, elle s’est prise d’affection pour Willy, le plus jeune enfant de la famille. Il a un scoring (genre de QI que tous les enfants doivent passer et qui sert à les “trier” ) très bas, à cause de cela, sa famille le délaisse et envisage même de déménager et de l’abandonner. Comprenant cela, Rosa décide de s’enfuir avec lui. Mais comment fuir dans un pays où chaque personne à une puce au poignet qui identifie tous ses faits et gestes !
Ousmane qui se prend d'affection pour Futhi, fillette de 8 ans, elle est aveugle, elle a un scoring très élevé et est douée d’une sorte de don divinatoire, Il veut donc la protéger des ambitions que pourraient avoir les dirigeants de ce monde envers elle.
Comment eux et tous les autres vont t’ils réussir à survivre, surtout lorsque les dirigeants décident volontairement d’arrêter toutes connections, panne totale, big bug.
C’est une grande réflexion sur le devenir de notre monde, un futur où l’on pourrait tout perdre face à la technologie évoluant très, trop vite. C’est effrayant !
J’ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans l’histoire et à suivre tout le récit, j’ai dû relire certains passages. J’ai donc mis du temps à terminer ce roman. Heureusement que l’écriture d’Estelle Tharreau est toujours aussi addictive, c’est ce qui m’a permis de tourner les pages et de terminer.
J’ai du mal à dire si j’ai aimé ou pas, c’est sombre, très sombre et très perturbant car c’est réellement ce qui risque d’arriver. Les thèmes abordés l’écologie, la surpopulation et l’évolution de la technologie sont tellement des préoccupations actuelles. Quand on sait que d’ici peu d’un simple regard, on pourra régler nos courses dans les commerces, on se dit qu’une simple puce capable de détecter notre faim et de commander l’envoi d’un plat, finalement c’est pas si utopique !
Je remercie le forum "Partage lecture" et les éditions "Taurnada" pour ce partenariat .
Estelle Tharreau
mon avis:
Dans cette version post-apocalyptique du futur, la nature reprend ses droits pour une vie soit disant “meilleure”, le monde est de plus en plus connecté suivant différents stades, les humains, choisis parmi l’élite ne décident plus de rien et se laissent guider par le tout numérique.
John fait partie du groupe des recycleurs, il parcourt le monde pour nettoyer, démanteler les anciennes villes. On va très vite comprendre que ces missions touchent à leur fin, que bientôt il n'y aura plus rien à faire et surtout pas l’autorisation de vivre dans les hypercentres, ces nouveaux espaces pourvus de toutes les technologies imaginables sont réservés à l’élite.
Rosa, elle, est “domestique robot” chez une famille vivant dans un hypercentre . Elle n’est même pas considérée comme un être humain par ses patrons, elle s’est prise d’affection pour Willy, le plus jeune enfant de la famille. Il a un scoring (genre de QI que tous les enfants doivent passer et qui sert à les “trier” ) très bas, à cause de cela, sa famille le délaisse et envisage même de déménager et de l’abandonner. Comprenant cela, Rosa décide de s’enfuir avec lui. Mais comment fuir dans un pays où chaque personne à une puce au poignet qui identifie tous ses faits et gestes !
Ousmane qui se prend d'affection pour Futhi, fillette de 8 ans, elle est aveugle, elle a un scoring très élevé et est douée d’une sorte de don divinatoire, Il veut donc la protéger des ambitions que pourraient avoir les dirigeants de ce monde envers elle.
Comment eux et tous les autres vont t’ils réussir à survivre, surtout lorsque les dirigeants décident volontairement d’arrêter toutes connections, panne totale, big bug.
C’est une grande réflexion sur le devenir de notre monde, un futur où l’on pourrait tout perdre face à la technologie évoluant très, trop vite. C’est effrayant !
J’ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans l’histoire et à suivre tout le récit, j’ai dû relire certains passages. J’ai donc mis du temps à terminer ce roman. Heureusement que l’écriture d’Estelle Tharreau est toujours aussi addictive, c’est ce qui m’a permis de tourner les pages et de terminer.
J’ai du mal à dire si j’ai aimé ou pas, c’est sombre, très sombre et très perturbant car c’est réellement ce qui risque d’arriver. Les thèmes abordés l’écologie, la surpopulation et l’évolution de la technologie sont tellement des préoccupations actuelles. Quand on sait que d’ici peu d’un simple regard, on pourra régler nos courses dans les commerces, on se dit qu’une simple puce capable de détecter notre faim et de commander l’envoi d’un plat, finalement c’est pas si utopique !
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Re: [ Tharreau, Estelle ] Contre l'espèce
Mon avis
Dans cette dystopie, le papier a disparu, les êtres humains sont triés, catalogués dès le départ, « pucés » et tout passe par ce système : les commandes de repas, les choix etc. Le but ? Une humanité parfaite. Les plateformes numériques, aux noms très évocateurs, gèrent tout. L’éducation scolaire, les transports, le commerce etc. Et bien sûr il y a des « hypercentres » sécurisés. Vous imaginez le jour où il y a une panne ou un sabotage ? Les portes ne s’ouvrent plus, le ventre reste vide, et personne ne sait dialoguer vu que tout le monde passait son temps sur le téléphone…
Les autres ? Ils tentent de survivre, comme ils peuvent, en se demandant sans cesse à qui faire confiance, qui croire, qu’attendre de demain…. Il y a des employés, « des robots domestiques » qui agissent sans avoir droit à la parole, en étant « transparents » et efficaces. Et là, on se dit que parfois, on ne regarde pas dans les yeux celui qui nous tend un ticket au cinéma ou ailleurs et qu’on oublie de lui dire bonjour ou merci …
Le lecteur suit les différents et assez nombreux personnages. Il découvre des comptes-rendus, les interventions d’une radio clandestine, le quotidien des uns et des autres. On passe par de nombreuses émotions, on a peur, la colère nous habite, on lève les yeux au ciel en se disant que l’auteur exagère et pourtant… Il n’est pas si loin le premier ordinateur et tout va tellement vite… Où l’homme s’arrêtera-t-il ? Alors on s’accroche dès qu’on sent une lueur d’espoir aussi minime soit elle.
Avec de nombreuses références, une écriture acérée et pointilleuse, Estelle Tharreau nous entraîne dans un monde apocalyptique où les hommes ont oublié « que nos différences sont nos richesses » et qu’on est plus forts quand on s’écoute, lorsqu’on partage et se respecte.
C’est un texte noir, sombre, qui fait frissonner, qui fait peur. Même si les hypothèses sont poussées au maximum et que c’est caricatural, on n’est pas sans ignorer que si on baisse la vigilance, on finira par tomber dans un univers comme celui qui est présenté. Et on s’interroge sur notre rôle au milieu de tout ça, sur la place qu’on donne au numérique dans nos vies et les dérives qui en découlent.
Le récit est complexe et complet. Je pense que plus « ramassé » il aurait touché plus de lecteurs. L’auteur a probablement réfléchi, fait des investigations et voulant nous mettre en garde, elle n’a rien laissé au hasard afin de nous transmettre tout ce à quoi elle a pensé. Mais parfois trop d’informations risque de noyer l’essentiel. J’ai parfois eu parfois besoin de faire une pause dans ma lecture, comme si tout cela allait me plomber le moral. Il me fallait respirer…
C’est difficile de dire si on a aimé ou pas une telle histoire. Elle nous montre un côté tellement noir de l’homme … on voudrait que ce ne soit pas possible…la lueur d’espoir est infime mais elle a le mérite d’exister n’est-ce pas ?
NB : Of course, ce titre est uniquement disponible en numérique.
Dans cette dystopie, le papier a disparu, les êtres humains sont triés, catalogués dès le départ, « pucés » et tout passe par ce système : les commandes de repas, les choix etc. Le but ? Une humanité parfaite. Les plateformes numériques, aux noms très évocateurs, gèrent tout. L’éducation scolaire, les transports, le commerce etc. Et bien sûr il y a des « hypercentres » sécurisés. Vous imaginez le jour où il y a une panne ou un sabotage ? Les portes ne s’ouvrent plus, le ventre reste vide, et personne ne sait dialoguer vu que tout le monde passait son temps sur le téléphone…
Les autres ? Ils tentent de survivre, comme ils peuvent, en se demandant sans cesse à qui faire confiance, qui croire, qu’attendre de demain…. Il y a des employés, « des robots domestiques » qui agissent sans avoir droit à la parole, en étant « transparents » et efficaces. Et là, on se dit que parfois, on ne regarde pas dans les yeux celui qui nous tend un ticket au cinéma ou ailleurs et qu’on oublie de lui dire bonjour ou merci …
Le lecteur suit les différents et assez nombreux personnages. Il découvre des comptes-rendus, les interventions d’une radio clandestine, le quotidien des uns et des autres. On passe par de nombreuses émotions, on a peur, la colère nous habite, on lève les yeux au ciel en se disant que l’auteur exagère et pourtant… Il n’est pas si loin le premier ordinateur et tout va tellement vite… Où l’homme s’arrêtera-t-il ? Alors on s’accroche dès qu’on sent une lueur d’espoir aussi minime soit elle.
Avec de nombreuses références, une écriture acérée et pointilleuse, Estelle Tharreau nous entraîne dans un monde apocalyptique où les hommes ont oublié « que nos différences sont nos richesses » et qu’on est plus forts quand on s’écoute, lorsqu’on partage et se respecte.
C’est un texte noir, sombre, qui fait frissonner, qui fait peur. Même si les hypothèses sont poussées au maximum et que c’est caricatural, on n’est pas sans ignorer que si on baisse la vigilance, on finira par tomber dans un univers comme celui qui est présenté. Et on s’interroge sur notre rôle au milieu de tout ça, sur la place qu’on donne au numérique dans nos vies et les dérives qui en découlent.
Le récit est complexe et complet. Je pense que plus « ramassé » il aurait touché plus de lecteurs. L’auteur a probablement réfléchi, fait des investigations et voulant nous mettre en garde, elle n’a rien laissé au hasard afin de nous transmettre tout ce à quoi elle a pensé. Mais parfois trop d’informations risque de noyer l’essentiel. J’ai parfois eu parfois besoin de faire une pause dans ma lecture, comme si tout cela allait me plomber le moral. Il me fallait respirer…
C’est difficile de dire si on a aimé ou pas une telle histoire. Elle nous montre un côté tellement noir de l’homme … on voudrait que ce ne soit pas possible…la lueur d’espoir est infime mais elle a le mérite d’exister n’est-ce pas ?
NB : Of course, ce titre est uniquement disponible en numérique.
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