[Larue, Sylvain] Léandre Lafforgue - Tome 2 : Au bal des muscadins

Titre : Léandre Lafforgue - Tome 2 : Au bal des muscadins
Auteur : Sylvain Larue
éditeur : édition de Borée
Nombre de pages : 608 pages

Présentation de l’éditeur :

Février 1849 : en présence du prince-président Bonaparte, le Tout-Paris de la Seconde République se presse place Vendôme pour participer à un événement exceptionnel, une prestigieuse soirée costumée rappelant les folies du Directoire : le Bal des muscadins. Mais, alors que les réjouissances battent leur plein, une morbide apparition interrompt théâtralement les festivités… Bonaparte confie donc à son agent spécial, Léandre Lafforgue, alias » le Goupil « , le soin d’assister la police pour éclaircir cette étrange situation. C’est l’occasion pour le Goupil d’entrer dans une aventure faite de livres rares et d’érudition touchant à l’irrationnel, via sa rencontre avec les frères Lazare, riches héritiers liés à d’importantes personnalités du milieu des lettres, mais également avec deux mystiques Anglaises aux charmes ravageurs… Pendant ce temps, des hommes sont assaillis, décapités, et leurs corps privés de têtes sont découverts aux quatre coins de la capitale. La Révolution et ses débordements reviendraient-ils au goût du jour ? Existerait-il un lien entre le bal, des voleurs de manuscrits anciens et ces assassinats ?

Mon avis :

Léandre Lafforgue est à mes yeux un enquêteur attachant. Au cours de certaines scènes, il sortira totalement de la norme, et certains pourront en être choqués. Il est aussi capable de s’attacher, d’aider, quand la personne est loyale, de comprendre aussi. Il est deux choses, cependant, qu’il ne comprend pas : la lâcheté et le fait de ne pas agir quand on le peut.
Autre policier, plus officiel celui-ci : Charles Leterrier. Il est compétent, il est miné par une hiérarchie qui ne l’est pas, un supérieur particulièrement imbu de sa personne, mesquin, obtus. Cela fait beaucoup, surtout quand le seul but de Charles est d’enquêter honnêtement, sans préjugés. Mais, pour certains, il faut simplement un coupable, quelqu’un qui ne rentre pas dans les cases, quelqu’un dont l’arrestation suffira à calmer les esprits. Ce n’est pas le genre de Leterrier.
En effet, des crimes atroces ont été commis. Les détails ne nous sont pas épargnés, mais il ne s’agit pas de complaisance envers l’horreur, il s’agit d’être réaliste, de montrer ce qu’ont fait les criminels, de montrer l’époque, aussi. De même, la description des symptômes du choléra est réaliste : ne pas oublier que cette maladie sévit encore.
La république a beau avoir été proclamée, il est encore des personnes pour être royalistes, plus royalistes que le roi lui-même, se rappelant encore le sort que Louis XVI a connu. Ces personnes sont nombreuses – la preuve, il est encore, en France, des royalistes de nos jours – et elles n’ont pas l’intention de rester là sans rien faire, sans revendiquer leur désir qu’elles jugent légitimes de voir à nouveau un roi sur le trône, et non un président qui préside (nous connaissons cependant la suite de l’histoire). Il est des personnes qui aimeraient simplement que la société progresse, elles sont rares dans ce roman.
Je terminerai en disant simplement qu’une jument solide peut sauver votre enquête et votre vie – et bien se porter après, je vous rassure tout de suite.