[Moulay, Sophie] Enquêtes post-mortem - Tome 1 : Drôle de mort

Titre : Enquêtes post-mortem - Tome 1 : Drôle de mort
Auteur : Sophie Moulay
éditeur : édition du 38
Nombre de pages : 176 pages

Présentation de l’éditeur :

Je m’appelle Roger Fournier et je suis mort depuis soixante ans. Assassiné. Ne soyez pas désolé, j’ai eu le temps de m’y habituer. Les plus beaux moments de ma mort ? L’enquête menée par l’inspecteur Tovelle pour découvrir mon meurtrier. Inutile de vous préciser que j’étais aux premières loges ! J’ai découvert le véritable visage de mes proches et appris à mes dépens que toute vérité n’est pas bonne à entendre… Depuis, j’ai su rebondir et me construire une nouvelle vie dans la mort. Un jour, si nous avons le temps, je vous en parlerai davantage. Mais d’abord, laissez-moi vous raconter comment j’ai été assassiné.

Mon avis :

Nous découvrons Roger Fournier, personnage principal de cette série, et ici, nous le découvrons dans une situation particulière puisqu’il est mort et ne s’en est pas rendu compte. Il ne lui faudra que quelques minutes, cependant, pour s’en apercevoir, non à cause des hurlements de Thérèse, la petite bonne qui venait lui porter son petit déjeuner (tous ont l’habitude de l’entendre hurler dès qu’elle voit la moindre petite bête), mais parce qu’il découvre son corps dans le lit, inerte, froid, mort. Le docteur appelé sur les lieux demande une autopsie, parce qu’il a un doute : ce n’est pas une mort naturelle ! Qui a bien pu vouloir tuer Roger Fournier ?
Heureusement pour lui, les enquêteurs arrivent, et tout de suite, il a confiance en l’inspecteur Tovelle, la quarantaine, soit quelques années seulement de moins que Roger, qui a quarante-neuf ans. Il admire les méthodes de Tovelle et de l’agent Leduc, qui mène les interrogatoires en fonction de ce que souhaite Tovelle : les deux hommes se connaissent bien.
Ce que Roger découvrira ? Ce que tous pensent réellement de lui, et il sera étonné, ce qui l’amènera à faire un examen de conscience, et à regretter, beaucoup de choses. Il regrette de n’avoir vécu que pour son travail, lui qui s’est fait tout seul, avec audace, il regrette de ne pas s’être davantage occupé de ses enfants, ceux nés de son premier mariage, celui né de sa seconde union. L’on me dira que c’était l’époque, l’on verra à la lecture que Roger aurait tout de même pu faire plus, lui qui découvre la véritable personnalité de son fils aîné Cyril, bien loin de celle qu’il imaginait, lui qui ne se souvient pas de la dernière fois qu’il a véritablement passé du temps avec sa fille Jeanne, devenue une jeune femme moderne, obnubilée par le talent de son artiste-peintre de conjoint et toujours prête à choquer ceux qui l’entourent. Ne parlons même pas de Thomas, le petit dernier, entre une maman qui a d’autres préoccupations que lui, et une gouvernante qui fait son métier, ni plus, ni moins. Alors, l’on dira qu’il est un peu tard pour les regrets, il n’est pas trop tard pour ceux qui liront ce livre et devront se rappeler ce qui est véritablement important dans la vie.
Le récit comporte néanmoins une touche de fantastique, via la présence d’un fantôme. Non, pas Roger, un autre fantôme, dont certains pensent qu’il pourrait s’agir de Cynthia, la première épouse de Roger, morte jeune d’un cancer. Que ferait-elle dans le jardin, si ce n’est vouloir emmener les siens avec elle ? Du moins, c’est ce que pensent les domestiques. Roger est bien placé pour savoir qu’il est le seul fantôme dans la place : de Cynthia, point de trace.
Le dénouement sera surprenant, et ne pourrait que l’être, rappelant à quel point l’on ne fait pas attention à celles et ceux qui nous entourent.