[Wilde, Oscar] Le portrait de Dorian Gray

Quelle agréable surprise, j'ai eu dès la première page!!!
Lorsque j'ai eu ce livre entre les mains, je me suis demandée s'il n'allait pas être trop compliqué et ennuyeux à lire pour moi.
Bien au contraire, je me suis laissée entrainer dans ce Londres gris et mystérieux où Dorian Gray va évoluer. Il est jeune, beau, riche, mais sous l'influence de son ami Lord Henry, il va perdre son innocence et s'enfoncer dans l'immoralité.
Qu'importe puisque son portrait est là!!!!
Jeune et beau, il veut le rester à tout prix et ce portrait supportera le poids de ses péchés, ainsi Dorian aura l’apparence d'un ange tandis que son âme sera "démon". Seul le portrait révèlera la vraie personnalité de Dorian Gray.
Au travers de ce roman qui a un côté magique et surnaturel, il y a de quoi nous faire réfléchir sur la notion du bien et du mal, sur l’égoïsme et la vanité.
Un classique toujours d'actualité.
A lire et à relire.

Que dire de plus au sujet de cette oeuvre, je crois que l'essentiel a déjà été mentionné. Le Portrait de Dorian Gray est un drame, non celui d'un individu, mais celui d'une société. L'élément fantastique du roman n'est là qu'en guise de métaphore.

Dans une société comme la nôtre, où règne le culte de l'apparence et où le désir de "paraître" éclipse celui d'"être", la décadence figure souvent parmi les fleurs du mal les plus vénéneuses.

Aaliz a écrit:
Enfin j'ai trouvé le personnage de Dorian vraiment inintéressant. Ce ne devrait pas être lui le personnage central du récit mais bien plutôt Lord Henry. J'aurais aimé en savoir plus sur lui. Dorian n'est qu'une marionnette dont Lord Henry tire les ficelles. Mais que sait-on exactement de lui ? C'est un être manipulateur. Je vois Dorian comme une page blanche que Lord Henry aurait salie. Il a semé le vice chez Dorian. J'aurais aimé que Wilde développe plus ce processus de manipulation, qu'il nous en dise plus sur la vie de Lord Henry. Pour moi, Lord Henry est LE personnage intéressant de ce roman.
Sinon, je reconnais qu'il y a dans cette oeuvre un florilège de belles phrases pour la plupart placées dans la bouche de Lord Henry ...
Bref, une lecture intéressante mais pas marquante. Dans le genre classique fantastique/philosophique, j'ai de loin préféré La Peau de Chagrin de Balzac.

Lord Henry est le "coupable" de l'histoire, nous sommes bien d'accord. Ou, plutôt, il ne fait qu'exprimer à voix haute ce que pensaient les autres membres de "l'élite" anglaise, sans avoir le courage de l'avouer. Cependant, le message du roman reste on ne peut plus clair : l'hédonisme peut devenir assassin. La Peau de Chagrin est également une référence, et Wilde s'est très probablement inspiré de ce roman.

Mon avis :
Ce livre est intéressant, il y a quelques longueurs, mais l'histoire du tableau est intéressante. Le fait de représenter l'évolution psychologique de Dorian Gray à travers une peinture, au lieu de lui - même, est intéressant et inattendu. Malgré les longueurs, le livre se lit assez vite et est différent des autres livres du XIXème siècle.
J'ai été surprise de l'évolution de l'histoire, qui n'est pas si ennuyeuse que cela. C'est une bonne lecçon sur les dangers du narcissisme. A lire...

Mon ressenti

C’est un grand classique qui me surprend et me charme toujours. Il montre à travers l'étrange histoire de Dorian Gray, qu'il ne faut pas se fier aux apparences. On retrouve toute la verve et la conception de la vie d’Oscar Wilde : il secoue certaines idées reçues et laisse émerger une pensée neuve. C’est en bousculant nos habitudes qu’une nouvelle vérité, qu’une nouvelle vision du monde apparaîtra. Au travers de ce livre, le concept du beau, le vieillissement, le bien et le mal, ce qui définit un Homme : son âme !

Le livre pose la question des apparences trompeuses et les difficultés à assumer la part négative en soi-même, je ne suis pas un être parfait (et c’est tant mieux !).

A découvrir ou à redécouvrir

J'ai redécouvert ce livre que j'avais lu en fin d'adolescence, c'est curieux mais ma vision des choses a changé ! Etonnant non !!!

Lu et relu. Un coup de coeur.
C'est ce livre qui m'a donné envie de découvrir Oscar Wilde, un auteur fascinant.

J'ai été surprise, car je connaissais la réputation de Wilde par ses citations, que j'ai toujours admirées et toujours trouvées très juste (un florilège est présent ci-dessous), cependant la majorité de ces phrases sont dites par Lord Henri Wotton et ce personnage n'est pas des plus recommandables.

En effet ce très cher Harry manipule finement le jeune Dorian qui va se laisser allez à une vie dépravée.

Ainsi toutes ces leçons de vie, ces phrases remarquables, ne sont que manipulation et incitation à la débauche. La morale est là, la fin démontre au lecteur qu'une vie bien rangée est préférable à la noirceur de l’âme, Et pourtant ...

Pourtant, l'homme est égoïste et Dorian, accompagné par le lecteur - Car comment peut-on haïr un être aussi beau et naïf ? - vont doucement dériver vers l'obscur.

Le chapitre XI est longuet et apporte peu à l'histoire (Descriptions sur les bijoux, les tapisseries, ect à lire en diagonale), il est selon moi représentatif du temps qui passe pour Dorian avec toujours de nouvelles lubies et aucune ride en vue.

Beaucoup de lecteur déplorent le côté philosophique du début alors que pour ma part je m'en suis délecté.

Je ne suis pas une artiste et toutes les descriptions et propos sur l'art ne m'ont pas spécialement emportés sans toutefois rendre pénible ma lecture. Le sujet reste très actuel, car l'image que l'on renvoit au monde est important dans notre société actuelle et influence indéniablement notre vie quotidienne.

C'est un très bon classique et je déplore que Wilde ne soit pas l'auteur d'autre roman !



Citations :

* "Ceux qui sont fidèles ne connaissent de l'amour que sa trivialité; ce sont les infidèles, qui en connaissent les tragédies."

*"C'est pour s'épanouir pleinement que chacun de nous est ici bas. De nos jours on a peur de soi-même."

* "Tout désir que nous cherchons à étouffer, couve en notre esprit et nous empoisonne."

* "Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder. Résistez y, et votre âme languira, tourmentée du désir malsain de ce qu'elle même s'interdit, consumée de l’âpre envie de ce que ses lois monstrueuses on rendu monstrueux et illicite."

* "La beauté est une des formes du Génie. Que dis je? Elle surpasse même le Génie, n'ayant pas comme lui à se démontrer."

* "Que d'histoires pour cette fidélité! [...] Pourtant, même en amour, c'est une question purement physiologique. Notre volonté n'à rien à y voir. Les jeunes gens voudraient être fidèles et ne le sont pas; les vieux voudraient être infidèles et ne le peuvent plus."

* " Les folies sont les seules choses que l'on ne regrettent jamais."

* "La ponctualité est une voleuse de temps."

* (parlant du mariage) "Il a le grand tort de tuer en nous l’égoïsme. Sans l'égoïsme, les gens sont incolores. Ils manquent de personnalité."

* " Chaque fois que l'on produit un effet, on se donne un ennemi. Il faut rester médiocre pour être populaire."

* " Il n'est qu'une chose terrible en ce monde, Dorian, un seul péché irrémissible, l'ennui."

c'est vrai qu'il y a de très belle phrases dans ce livre !

il a écrit de nombreuses pièces de théâtre, des recueils de poésie, des essais et d'autres livres pas spécialement connu du grand public...

Oui je ne suis pas trop théâtre mais je crois que je vais en mettre une de lui dans ma làl voir ce que ça donne.

Je n'avais pas lu de classiques depuis longtemps, et la reprise de ce genre de lectures avec "Le portrait de Dorian Gray" m'y aura aidé.
J'ai réussi à me remettre dans ce rythme bien particulier des grands classiques à travers une histoire à la fois réelle et fantastique. Le mythe de Faust revisité, l'affrontement du mal et du bien. La marque du temps et de la débauche sur un portrait au lieu de l'être humain. Et se dire que finalement un jour ou l'autre, tout se paie.
Très bon livre qui m'aura aidé à renouer avec les classiques que je n'ai jamais beaucoup appréciés. Je me dis qu'en les lisant pour le plaisir, ce sera plus agréable que lorsque c'était obligatoire pour les études. Affaire à suivre

J'ai lu ce roman le mois dernier et je l'ai trouvé fabuleux, l'ambiance glauque qui règne tout au long de l’intrigue m'a tout à fait charmé. Je tournais les pages avec hâte, pressée de connaitre la suite des évènements. J'ai beaucoup apprécié les apparaitrions de Lord Henry Wotton pour qui j'avais une certaine admiration quant à sa répartie et l'influence (bien qu'extrêmement néfaste) qu'il exerçait sur Dorian. Je perçois le personnage comme une sorte d'énigme, un mystère non-élucidé qui vient apporter, en grande partie, sa noirceur au roman. Je me souviens avoir lu je ne sais où que Lord Henry était une projection d'Oscar Wilde lui-même en plusieurs aspects.
Pour ce qui est du tableau qui vieilli à la place de Dorian, c'était très ingénieux, un 'miroir de l'âme' où les vices et les pêchés sont reflétés sans pitié.

Ah oui, et une citation que j'ai appris par cœur :
'Les livres que le monde juge immoraux sont ceux qui lui tendent le miroir de son ignominie.'

Le portrait de Dorian Gray montre une fascination pour le beau si même en arrière plan on note la recherche des sens puisqu'il fréquente les bauges londoniens. Toutefois le tableau est la trame de l'histoire il incarne la beauté de Dorian dans sa jeunesse . Pourtant au fur et à mesure que Dorian s'avilit moralement le tableau va prendre la noirceur de son âme selon le vœu qu'il avait formulé"en échange d'une perpétuelle jeunesse (mort de sybil)dont il est la cause indirectement, (mort de Basil,) le chantage vis à vis de Campbell qui cède aux pressions exercées toute cette dissimulation pour préserver son image sociale, mais le tableau lui renvoie la réalité . Cependant à un moment donné l'éveil de sa conscience lui donne l’opportunité d'un revirement instant qu'il ne saisit pas donc sa vie se termine par un suicide
Michel
mique 31

Avalon a écrit:J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire et je ne l'ai pas fini. Je pense que ce qui m'a refroidie c'est les réflexions que les personnages ont. Je le relirais peut-être une fois.

Exactement pareil pour moi !

Ce livre est passionnant. Les personnages sont provocateurs (surtout pour l'époque - 1890), l'hédonisme est bien présent, et ce qui est encore plus intéressant c'est l'impact de ce roman dans la vie d'Oscar Wilde à la fin du 19e où le crime de sodomie était encore réprimé. J'adore la façon dont ce livre a été écrit, les discussions de salon qui n'en finissent pas sont tout en finesse.. On en vient à se demander dans le fond, qu'est ce qui est immoral et qu'est ce qui ne l'est pas ?

Très jolie critique, Alice83.
Je partage tout à fait cet avis et je relirai ce livre avec plaisir si l'occasion se présente.

Merci. Moi aussi à l'occasion

Je vais le relire un de ces jours, je l'avais lu trop tôt, et je n'avais pas réussi à rentrer dans l'histoire, ni à aimer les personnages du roman.

Ce livre merveilleusement bien écrit, ceci est indéniable.
Le seul reproche que je ferai ce sont les descriptions trop longue… Un chapitre en particulier m’a semblé vraiment loooong…

Sinon, l’histoire était pas mal du tout, Dorian est un personnage bien travaillé et intéressant…

L’histoire est, effectivement, une belle critique de la société, du mariage, de la morale et de l’art… L’auteur à travers ses personnages ne mâche pas ses mots…

Je le note 4/5.

J'ai lu le livre et j'ai été subjugué par l'écriture de Wilde.

Un livre profond,le personnage Lord Henry nous fait réfléchir sur la vie.
En tout cas j'ai passé un agréable moment à le lire

Oscar Wilde est mon auteur préféré et je l'ai découverte avec ce roman. Je devais avoir 14 ans et ce fut une révélation. La qualité de l'écriture m'avait littéralement enthousiasmé. J'admire vraiment le talent d'écrivain de Wilde : il a un sens de la rhétorique hallucinant. Et dans ce livre il le prouve bien. Le personnage de Dorian Grey est développé d'une façon si complexe, je ne sais pas si on se prend d'affection pour lui mais il ne laisse pas indifférent. J'adore aussi la place qu'a le thème de l'art dans ce bouquin avec le théâtre la peinture! Enfin bref, un très beau classique que j'ai beaucoup apprécié

livre terminé ce jour. Après avoir eu beaucoup de mal a m'y plongé au début, j'ai finalement adoré. très beau portrait, de belles réflexions. Je le conseillerai aussi.

Merci Maeli pour ton avis 

Magnifique roman que l'on ne peut plus lâcher après l'avoir commencé!

- Oh ! quelle pitié ! murmura Dorian Gray, les yeux rivés sur son portrait. Quelle pitié ! Je deviendrai vieux, horrible, repoussant. Et cette peinture restera toujours jeune. Elle ne sera jamais plus âgée que ce jour de juin. Oh ! que n'est-ce le contraire ! Que n'est-ce à moi de rester toujours jeune, au portrait de vieillir ! Pour ce miracle, je donnerais tout. En vérité, il n'y a rien au monde que je ne fusse prêt à sacrifier ! Pour ce miracle, je donnerais mon âme.  

Le souhait de Dorian Gray est exaucé.
Pour sauver son honneur, garder sa réputation et sa place dans le monde, Dorian Gray doit cacher l'horrible portrait et ne révéler à personne le secret de son éternelle jeunesse.
Y parviendra-t-il ? Et que se passera-t-il si le poids du secret devient trop lourd à porter ?


Ce livre est et restera le chef d’œuvre d'Oscar Wilde. A travers la vie de Dorian Gray et le personnage de Lord Henry, il y exprime son opinion sur de multiples sujets, avec la qualité d'écriture et le sens du paradoxe qui est le sien : l'amour, les femmes, l'homosexualité, la drogue, l'Art, la mort, le destin, les conventions sociales... Ce livre fourmille de références culturelles, de l'antiquité grecque à Shakespeare.

Il y a bien quelques longueurs, dans le paragraphe racontant les passions de Dorian Gray pendant quelques années, avant de le retrouver à l'âge adulte. Mais l'écriture est agréable : il m'a semblé être au théâtre au début du livre, puis évoluer vers une écriture plus réaliste, presque journalistique, qui décrit la société de l'époque comme le faisait Zola.

J'ai lu ce livre à l'adolescence. Je l'ai relu maintenant, à 40 ans, avec le même plaisir, retrouvant des phrases qui m'avaient marquées à l'époque (je les avais notées dans un cahier) et en découvrant d'autres. Je pense que c'est un livre qu'on peut lire à tout âge, pour s'interroger sur l'avancée de notre vie, nos choix et la couleur de notre âme.

Ce qui m'a marquée dans cette lecture, c'est le poids du secret et l'influence que certaines personnes peuvent avoir. Nos erreurs pèsent sur notre conscience, toute notre vie, et rien ne peut effacer des actes odieux comme ceux qu'a commis Dorian Gray. On le voit évoluer : adolescent éphèbe et naïf, il devient peu à peu un monstre d'égoïsme et de cruauté, influencé par Lord Henry. Il ne saura pas se soustraire à cette influence négative et y perdra son âme.

Nous devrions garder la couleur de la vie, mais ne jamais nous souvenir des détails. Les détails sont toujours vulgaires.

Le seul charme du passé, c'est qu'il est le passé. Mais les femmes ne savent jamais quand le rideau est tombé. Elles veulent toujours un sixième acte. C'est quand l'intérêt de la pièce est épuisé qu'elles demandent le plus fort qu'on la prolonge. Si on les écoutait, toute comédie aurait un dénouement tragique, et toute tragédie s'achèverait en farce. Elles sont délicieusement artificielles, mais elles n'ont aucun sens de l'art.

- Les femmes nous aiment pour nos défauts [riposta Lord Henry]. Si nous en avons une somme convenable, elles nous pardonnent tout, même d'être intelligents. [...]
- Si nous ne nous aimions pas pour vos défauts, que deviendriez-vous tous ? Pas un de vous ne se marierait. Vous ne seriez qu'un tas d'infortunés célibataires. Ce qui, d'ailleurs, ne vous changerait pas beaucoup. Car aujourd'hui tous les hommes mariés vivent en célibataires, et tous les célibataires en hommes mariés.

Il y a des moments, nous disent les psychologues, où l'amour du péché, de ce que le monde appelle le péché, s'empare de l'être à tel point que chaque fibre du corps, chaque cellule du cerveau, semble la proie d'inexorables impulsions. Hommes et femmes, alors, perdent tout libre arbitre. Ils se meuvent vers leur but fatal, comme se meuvent des automates. Toute faculté de choisir leur est enlevée. Leur conscience est morte, ou sinon, juste assez vivante pour donner de l'attrait à la rébellion, du charme à la désobéissance. Car tout péché, les théologiens ne se lassent pas de nous le rappeler, est péché de désobéissance.

J'ai beaucoup aimé, le style est très fluide et les dialogues excellents (j'aime particulièrement ceux avec lord H. Wotton).
C'est un livre qui fait se poser beaucoup de questions sur la nature humaine...
Juste une phrase parmi d'autres, que j'aime beaucoup :

"Et vous cruellement injuste, Basil : Vous venez ici pour me consoler, ce qui est charmant de votre part, vous me trouvez tout consolé et vous êtres furieux !"

Et comme le dit Zia, les descriptions et les dialogues sont aussi précis qu'au théâtre.
Par certain côtés j'ai trouvé quelques ressemblances avec du Dostoïevski, mais en moins compliqué et sombre.

Ce qui est très étonnant, c'est que les personnages sont tous attachants, malgré leurs défaut, perversion et crimes...